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Measurement of the Output Gap: A Discussion of Recent Research at the Bank of Canada

Disponible en format(s) : PDF

Les auteurs de l'étude se penchent sur les méthodes d'estimation de la production potentielle et de l'écart de production récemment étudiées à la Banque du Canada, passent en revue les hypothèses et les techniques économétriques sur lesquelles repose chacune d'elles et fournissent des exemples d'applications aux données canadiennes.

Certains économistes justifient l'emploi du filtre de Hodrick-Prescott (HP) pour mesurer l'écart de production par le fait que ce filtre permet d'extraire des données les fréquences correspondant au cycle économique et d'estimer une composante cyclique non observée. Les auteurs de l'étude constatent quant à eux que le filtre HP réussit mal à extraire ces fréquences dans le cas de séries telles que la production réelle, dont la forme spectrale ressemble à celle que Granger a mise en lumière, et qu'il parvient rarement à mesurer correctement la composante cyclique. Les lacunes du filtre HP s'accentuent également en fin d'échantillon, là où les valeurs présentent le plus d'intérêt pour les décideurs publics. Enfin, les auteurs font remarquer que les filtres univariés ne peuvent fournir des indications sur l'écart de production observé que si cet écart est déterminé, au sens de Granger, par la croissance de la production. Si la production potentielle est considérée comme exogène, ces filtres ne sont d'aucune utilité.

Les tentatives visant à améliorer la tenue du filtre HP, comme celles de Laxton et Tetlow (1992) et de Butler (1996), ont surtout consisté à lui incorporer des éléments d'information additionnels tirés de relations économiques hypothétiques ou estimées. Ces méthodes hybrides sont motivées par le désir d'obtenir des estimations de l'écart de production qui tirent parti de renseignements de nature structurelle mais dont le profil reste lisse. Toutefois, il s'est avéré difficile d'estimer l'écart de production à l'aide de ces méthodes. En outre, celles-ci sont sensibles au choix de l'étalonnage, et le calcul des intervalles de confiance est malaisé. Les auteurs de l'étude constatent également que la méthode proposée par Butler ne réussit pas aussi bien qu'un simple filtre HP à isoler les fluctuations de la production qui sont d'origine conjoncturelle. Ils examinent aussi l'approche « TOFU », qui repose sur l'emploi d'un filtre ne comportant aucune restriction mais ayant une forme linéaire, et non sur l'imposition de contraintes de lissage, propre aux méthodes hybrides.

Les auteurs analysent ensuite les méthodes de filtrage à plusieurs variables qui font appel à des vecteurs autorégressifs (VAR) assortis de restrictions de long terme. À la différence des filtres univariés, ces méthodes ne présentent pas de lacunes manifestes en fin d'échantillon et permettent de prévoir les valeurs de l'écart de production. Comparativement aux autres méthodes multivariées (p. ex. la méthode de Beveridge-Nelson), les méthodes reposant sur l'emploi de VAR assortis de contraintes de long terme ont l'avantage de ne pas restreindre a priori la dynamique de la production potentielle. Les auteurs étudient les conséquences de l'imposition de restrictions de long terme à la production réelle seule, puis à la fois à la production réelle et à l'inflation. Ils font valoir que les résultats de cette deuxième approche devraient intéresser les décideurs publics qui s'attachent aux mouvements de la production réelle associés aux variations du taux de l'inflation tendancielle. Malheureusement, les résultats qu'ils obtiennent au moyen de VAR sont assortis d'intervalles de confiance aussi larges que ceux que produisent les autres méthodes. Il est possible que l'utilisation de VARMA au lieu de simples VAR réduise l'incertitude relative aux estimations.

Code(s) JEL : D, D2, D24

DOI : https://doi.org/10.34989/tr-79