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Enquête triennale des banques centrales sur l’activité des marchés des changes et des produits dérivés au Canada en avril 2016

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Au cours du mois d’avril, la Banque du Canada et 51 autres banques centrales et autorités monétaires ont mené la plus récente enquête sur le volume des opérations de change et des opérations de gré à gré sur produits dérivés conclues dans leurs pays respectifs. Cet effort international a été coordonné par la Banque des Règlements Internationaux (BRI) et est réitéré tous les trois ans.

L’objectif visé est de recueillir des données mondiales détaillées et fiables sur la taille et la structure des marchés des changes et des produits dérivés de gré à gré. En permettant une plus grande transparence des marchés, ces statistiques aident les banques centrales, les opérateurs des marchés et les autres intervenants à mieux comprendre et suivre les tendances de l’activité sur les marchés financiers internationaux.

La Banque du Canada, comme de nombreuses autres banques centrales participantes, publie aujourd’hui les résultats sommaires de son enquête. De son côté, la BRI fait paraître un communiqué résumant les points saillants des résultats agrégés sur les volumes des opérations à l’échelle mondiale1. Le Canada procède depuis 1983 à cette enquête triennale; les résultats des éditions précédentes sont d’ailleurs résumés dans les Tableaux 1 à 4 et au Tableau 7.

La quasi-totalité des courtiers qui effectuent des opérations de gros sur les marchés des changes et des produits dérivés au Canada ont participé à l’enquête, soit 14 établissements qui, selon les estimations, interviennent dans environ 98 % des opérations réalisées au pays2. En ce qui concerne les opérations sur devises, les données recueillies portaient sur les opérations au comptant, les opérations à terme sec, les opérations de swap de change et de swap de devises3 et, enfin, les options de gré à gré. Les participants étaient également invités à ventiler leurs opérations par devise et par contrepartie et à préciser le mode d’exécution utilisé pour chaque opération de change.

Dans le volet consacré au volume des opérations de l’enquête triennale, les données sont organisées selon le lieu où ces opérations sont conclues. Plus précisément, les transactions sont déclarées dans le pays où est situé le bureau de vente4. Si aucun bureau de vente n’a participé à une opération, c’est le pupitre de négociation qui est considéré comme le lieu où l’opération a été conclue. En dépit de quelques différences qui caractérisent leurs évaluations qualitatives respectives, en moyenne les établissements déclarants au Canada signalent que le volume de leurs opérations a été normal au mois d’avril et stable ou en hausse par rapport aux six mois précédents.

Points saillants de l’enquête de 2016

  • En avril, le volume total des opérations de change a augmenté, passant de 1,4 billion de dollars américains en 2013 à près de 1,8 billion en 2016, soit une progression de 25,9 %. Cependant, puisqu’il y avait un jour ouvrable de moins en avril 2016 qu’en avril 2013, la moyenne quotidienne s’est accrue de 31,9 % pour atteindre 85,5 milliards de dollars américains en 2016, contre 64,8 milliards en 2013 (Tableau 1).

  • Un accroissement des volumes a été enregistré dans toutes les catégories de produits par rapport aux niveaux atteints il y a trois ans. Entre avril 2013 et avril 2016, le volume moyen quotidien des opérations au comptant a augmenté de 13 %, pour s’établir à 16,9 milliards de dollars américains; celui des opérations à terme sec, de 28 %, pour se fixer à 12,9 milliards de dollars américains; celui des swaps de change, de 35 %, pour se chiffrer à 48,1 milliards de dollars américains; celui des options, de 57 %, pour se situer à 4,8 milliards de dollars américains; et les swaps de devises ont plus que doublé (par rapport à un volume relativement peu élevé) pour atteindre 2,9 milliards de dollars américains.
  • En ce qui concerne les dérivés de taux d’intérêt dans la même monnaie, ils ont atteint 688,6 milliards de dollars américains en avril 2016, en baisse de 7,9 % par rapport aux 747,4 milliards enregistrés en 2013 (Tableau 2). Le volume moyen quotidien a reculé de 3,5 %, passant de 34,0 milliards de dollars américains à 32,8 milliards. Les swaps de taux d’intérêt ont augmenté de 16,5 %, atteignant en moyenne 29,3 milliards de dollars américains par jour. Par contre, les accords de taux futur ont chuté de 62 % pour s’établir à 2,6 milliards de dollars américains, et les options sur taux d’intérêt se sont, elles, repliées de 58 % pour se chiffrer à 0,85 milliard de dollars américains.
  • Les opérations de change déclarées lors des douze dernières enquêtes sont ventilées par type d’instrument ou de produit dans le Tableau 3. La part des opérations au comptant est passée de 23 % à 20 %, et celle des opérations à terme sec a légèrement baissé, s’établissant à 15 %. En revanche, la part des swaps de change de même que celles des swaps de devises et des options ont légèrement augmenté, pour se situer respectivement à 56 %, 3 % et 6 %.
  • Le Tableau 3 présente aussi des données sur la ventilation des opérations de change par type de contrepartie. Ce tableau montre que la part des opérations conclues par l’intermédiaire des établissements déclarants était de 64 %. La part des opérations des clients financiers5 se monte à 25 % (des précisions sont données dans le paragraphe ci-dessous), et la part des opérations des clients non financiers, lesquels regroupent surtout des utilisateurs finaux non financiers comme les sociétés privées et les entités gouvernementales non financières, représente 11 % du total.
  • C’était la deuxième fois que l’on invitait les établissements déclarants à détailler la ventilation des contreparties appartenant à la catégorie « Autres établissements financiers ». Cette ventilation se trouve dans le Tableau 3a. Comme on peut le voir, la plupart des volumes sont attribués principalement aux investisseurs institutionnels (60 %) et, dans une moindre mesure, aux banques ne participant pas à l’enquête (24 %); viennent ensuite, dans de plus faibles proportions, les fonds de couverture et entreprises de négociation pour compte propre (8 %), les institutions financières du secteur officiel (2 %) et les « autres » institutions (6 %).
  • Le Tableau 4 présente la ventilation par monnaie des opérations de change effectuées au Canada. Au total, 94,3 % des opérations faisaient intervenir le dollar américain et 60,1 % portaient sur le dollar canadien. Les principales devises à avoir aussi fait l’objet d’opérations de change au Canada en 2016 ont été l’euro (dans une proportion de 14,4 %), la livre sterling (12,6 %), le yen (6,0 %), le dollar australien (2,9 %), le peso mexicain (2,5 %) et la couronne suédoise (2,3 %).
  • Les Tableaux 5 et 6 fournissent des informations détaillées sur les volumes respectifs des opérations de change et des dérivés de taux d’intérêt déclarés au Canada. Le Tableau 5 permet de constater que le volume total des opérations de change entre dollar canadien et dollar américain a augmenté de 26,6 %, tandis que les opérations entre la devise américaine et les autres monnaies ont enregistré une hausse de 30,5 %. Les opérations de conversion qui font intervenir le dollar canadien et des devises autres que le dollar américain représentent un pourcentage relativement faible de l’activité totale, tout comme l’ensemble des autres paires de monnaies (6,3 %). Les contrats à terme non livrables se sont établis à 22,3 milliards de dollars américains au mois d’avril. En volume, environ 36 % de toutes les opérations de change ont été conclues avec une contrepartie intérieure, c’est-à-dire domiciliée au Canada, et 64 % avec une contrepartie transfrontière (domiciliée à l’extérieur du Canada).
  • Les deux tiers des contrats de taux d’intérêt déclarés au Canada (Tableau 6) étaient libellés en dollars canadiens, 28 % l’étaient en dollars américains et 5 % en d’autres devises. Les contrats libellés en dollars canadiens ont connu une hausse de 29,2 % par rapport à leur niveau d’il y a trois ans, alors que ceux en dollars américains ont diminué de 31,8 %. Si l’on s’en tient aux volumes, environ un cinquième des contrats de taux d’intérêt ont été conclus avec des contreparties intérieures et quatre cinquièmes avec des contreparties transfrontières.
  • Les opérations faites à l’initiative d’investisseurs individuels, qui sont distinguées des autres opérations dans l’enquête de 2016, comprennent celles qui ont pour contrepartie financière un établissement de gros offrant aussi des services à la clientèle de détail6 de même que celles qui sont réalisées directement avec des investisseurs individuels (personnes privées)7. Le montant des opérations faites à l’initiative d’investisseurs individuels déclarées en avril n’était que de 2,5 milliards de dollars américains, dont 60 % étaient attribuables à des opérations au comptant et 40 %, à des opérations à terme sec et à des swaps de change. Le pourcentage estimatif des opérations faites à l’initiative d’investisseurs individuels dont la contrepartie est un établissement de gros était de 53 %. Les opérations réalisées avec des investisseurs individuels constituaient les 47 % restants, la majorité (45 %) d’entre elles ayant été exécutées par téléphone et seulement 2 % en ligne.
  • Le Tableau 7 présente une ventilation des opérations à terme sec et des swaps de change selon leurs échéances. Presque 99 % de ces transactions étaient d’une durée de moins d’un an et 57 %, d’une durée d’une semaine ou moins.
  • Un tableau des modes d’exécution des contrats de change fait aussi partie des résultats de l’enquête (Tableau 8). Trente-huit pour cent de toutes les opérations de change ont été accomplies « par téléphone – sans intermédiaire » 8. Les transactions menées « par téléphone – avec intermédiaire » correspondent à 11 % du total. Les opérations de change effectuées par voie électronique s’élèvent à 51 %, la plupart avec des plateformes exclusives à une banque (16 %), les plateformes de courtage Reuters Matching et EBS (14 %), d’autres réseaux de courtage électronique ou de plateformes multibanques (11 %), et d’« autres » systèmes électroniques de négociation sans intermédiaire (9 %).

Nota :

Le site Web du Comité canadien du marché des changes (www.cfec.ca) présentera au courant de l’année d’autres tableaux de résultats de l’enquête canadienne, dont les tableaux détaillés sur l’encours des opérations. Ces tableaux seront publiés après la parution du rapport final complet de la BRI au sujet de l’enquête menée à l’échelle mondiale en 2016. On trouvera également sur le site du Comité un lien direct renvoyant, dès sa parution, au rapport.

  1. 1. La BRI publiera les résultats globaux de l’enquête à la page Web : http://www.bis.org/publ/rpfx16.htm.[]
  2. 2. À l’échelle internationale, près de 1 300 établissements déclarants, composés en majorité de grandes banques commerciales et d’investissement, ont participé à l’enquête triennale conduite en avril 2016.[]
  3. 3. Un swap de devises implique l’échange du montant des intérêts et celui du principal, tandis qu’un swap de change ne donne lieu qu’à l’échange du montant du principal.[]
  4. 4. En avril 2015, le critère de déclaration applicable à l’enquête du Comité canadien du marché des changes (CCMC), qui était l’emplacement du pupitre de négociation au Canada, est devenu l’emplacement du bureau de vente au Canada, comme dans l’enquête triennale. Comme pour le volet canadien de l’enquête triennale de la BRI, la Banque du Canada coordonne l’enquête du CCMC.[]
  5. 5. Au nombre des clients financiers, on compte des institutions financières comme les fonds communs de placement, les caisses de retraite, les fonds de couverture, les fonds de devises, les fonds du marché monétaire, les sociétés de crédit-bail, les compagnies d’assurance, les filiales financières de grandes sociétés et les banques centrales. Font également partie de cette catégorie les petites banques commerciales et d’investissement qui ne figurent pas parmi les établissements déclarants de l’enquête triennale.[]
  6. 6. En font partie les plateformes de négociation électronique et les maisons de courtage proposant des comptes sur marge.[]
  7. 7. Par « investisseurs individuels », on entend les particuliers qui exécutent pour leur propre compte (et non pour celui d’un établissement) des opérations sur devises financées par emprunt et réglables en espèces, et ce, à des fins de spéculation.[]
  8. 8. La plupart des transactions internes ou conclues avec des tiers apparentés sont considérées comme étant exécutées « par téléphone – sans intermédiaire ».[]