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Quelques résultats empiriques relatifs à l'évolution du taux de change Canada/États-Unis

Disponible en format(s) : PDF

L'objectif des auteurs est ici de voir dans quelle mesure des facteurs autres que les prix des produits de base et de l'énergie ont contribué à la dépréciation du dollar canadien depuis le début des années 1970. Les variables prises en compte à cette fin incluent entre autres les conditions budgétaires et la productivité. La méthode utilisée consiste à déterminer les variables susceptibles de jouer un rôle important, à long terme, dans l'évolution du taux de change réel. Ils arrivent à la conclusion que même si le rythme d'accroissement de l'endettement au Canada a contribué à la dépréciation du dollar canadien vis-à-vis du dollar américain, il ne peut expliquer que 20 % de celle enregistrée durant les années 1990.

Résumé non technique

Amano et van Norden (1995) ont élaboré un modèle de détermination du taux de change réel Canada/États-Unis qui s'est révélé particulièrement robuste dans le temps en termes de signification statistique et de stabilité. Ce modèle comprend des composantes de long terme et de court terme. La composante de long terme prend la forme d'un terme de correction d'erreurs résultant d'une relation linéaire entre le taux de change réel, le prix des produits de base (hors énergie) et le prix de l'énergie. La dynamique de court terme est essentiellement induite par l'écart de taux d'intérêt entre le Canada et les États-Unis. L'objectif des auteurs consiste à analyser dans quelle mesure des facteurs autres que les prix des produits de base et de l'énergie ont pu contribuer à la dépréciation du dollar canadien depuis le début des années 1970. Le choix de variables à considérer s'est fait sur la base de critères théoriques ou empiriques antérieurs et comprend l'écart de productivité entre le Canada et les États-Unis, l'écart entre les ratios des dépenses publiques au PIB, l'écart de revenus par habitant, les actifs nets étrangers et l'écart entre les ratios de la dette publique au PIB.


Parmi les différentes variables considérées, seul l'écart entre les ratios canadien et américain de la dette au PIB semble apporter une information supplémentaire. L'inclusion de cette variable améliore la spécification globale du modèle et son pouvoir prédictif, particulièrement pour la période correspondant au début des années 1990. Bien que la variable relative au prix des produits de base continue de dominer la dynamique du taux de change réel sur l'ensemble de l'échantillon, la dette a pris de plus en plus d'importance à partir du milieu des années 1980, lorsque l'écart d'endettement au Canada a commencé à se creuser. La part due à l'endettement tend à s'estomper à la fin des années 1980 pour redevenir importante au milieu des années 1990 lorsque l'écart d'endettement (en proportion du PIB) a atteint des niveaux records. L'écart d'endettement est alors parvenu à expliquer jusqu'à 20 % de la dépréciation du taux de change réel au Canada, mais ce pourcentage a commencé à diminuer vers la fin de l'année 1997 avec l'assainissement des finances publiques. Il est à noter que le prix de l'énergie devient de moins en moins significatif à mesure que la période d'estimation s'allonge. Ainsi, l'indice de prix des matières premières et l'écart d'endettement entre le Canada et les États-Unis arrivent à eux seuls à expliquer la quasi-totalité de l'évolution du taux de change réel sur la période 1974-1998. Cette observation concorde avec divers résultats empiriques qui corroborent l'idée de la baisse continuelle du pouvoir explicatif associé au prix de l'énergie dans plusieurs relations macroéconomiques.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2000-4