Les bourses ralentissent volontairement les flux d’exécution des ordres en y introduisant des délais de traitement ou « ralentisseurs ». Les partisans de ce mécanisme avancent que celui-ci protège les teneurs de marché contre l’arbitrage de place pratiqué par les opérateurs à haute fréquence; leurs détracteurs, eux, font valoir que ces délais favorisent l’effacement des cours (quote fading) auquel les teneurs de marché peuvent se livrer. Nous construisons un modèle faisant intervenir sur un marché fragmenté des opérateurs informés avec, d’un côté, une bourse où l’on gère un carnet d’ordres conventionnel et, de l’autre, une bourse qui introduit des délais dans le traitement des ordres de marché.
Dans notre étude, nous modélisons la réaction des maisons de courtage aux exigences réglementaires relatives aux fonds propres, aux positions et aux liquidités, comme celles du dispositif de Bâle III. Nous montrons que si les prix des actifs sont davantage touchés, les écarts entre les cours acheteur-vendeur ne changent pas et les volumes des opérations peuvent même augmenter.
Cet article étudie principalement les conflits d’intérêts dans le marché du courtage. Les courtiers se trouvent devant un conflit d’intérêts lorsque les commissions qu’ils reçoivent des investisseurs diffèrent des coûts qu’exigent les différentes plateformes de négociation.