Risques

Rapport sur la politique monétaire – Juillet 2025

Une incertitude considérable entoure les perspectives d’inflation. Il est extrêmement difficile de prédire le résultat de la politique commerciale américaine et la réaction des entreprises, des ménages et des gouvernements à un niveau de droits de douane donné. D’autres risques qui ne sont pas directement liés aux droits de douane pèsent aussi sur les perspectives.

Trois principaux types de risques pèsent sur les perspectives d’inflation, le premier étant le niveau des droits de douane. Pour traiter ces risques, le présent rapport comprend un scénario de maintien des droits de douane et deux autres scénarios envisagés : un scénario de désescalade des droits de douane et un scénario d’escalade des droits de douane. Pris ensemble, ces scénarios englobent un éventail d’issues possibles (Perspectives, Économie mondiale et Point de mire : L’orientation des droits de douane américains demeure incertaine).

Le deuxième type concerne les répercussions des droits de douane sur l’économie. Quoi qu’il advienne de la politique commerciale américaine, des risques subsistent quant à la façon dont les entreprises, les ménages et les gouvernements vont réagir et s’adapter. Les droits de douane, les contre-mesures et la réorganisation du commerce pourraient générer des pressions sur les coûts plus persistantes que dans les scénarios, ce qui est particulièrement préoccupant étant donné la légère hausse récente de l’inflation sous-jacente.

Le troisième type comprend les risques qui ne sont pas liés au conflit commercial. La présente section décrit les risques associés au deuxième et au troisième type.

Principaux risques à la hausse concernant l’inflation

Le conflit commercial pourrait pousser l’inflation à la hausse

Les droits de douane pourraient exercer sur l’inflation une pression à la hausse plus forte que ce qui est postulé dans le scénario de maintien :

  • Les entreprises pourraient répercuter sur les consommateurs une plus grande proportion du coût des droits de douane que prévu et pourraient aussi le faire plus rapidement.
  • Les chaînes d’approvisionnement mondiales pourraient être plus durement touchées et les coûts de la réorganisation du commerce pourraient être plus élevés que ce qui a été estimé, ce qui ferait augmenter les coûts de production et les prix des importations.
  • Les entreprises qui ne sont pas directement touchées par les droits de douane pourraient profiter de la concurrence réduite et relever leurs prix.
  • Les attentes d’inflation pourraient augmenter, surtout compte tenu de l’épisode récent de forte inflation. Les entreprises et les consommateurs touchés par les hausses de prix liées aux droits de douane pourraient commencer à s’attendre à ce que les prix continuent de grimper à un rythme élevé. Cette attente pourrait se répercuter sur les revendications salariales et les coûts, et influencer la façon dont les entreprises établissent leurs prix.

Ces risques seraient probablement amplifiés dans le scénario d’escalade.

Les tensions géopolitiques pourraient faire augmenter les coûts

Les tensions géopolitiques actuelles pourraient entraîner des pressions à la hausse inattendues sur les coûts. Par exemple, les prix du pétrole pourraient monter en flèche advenant une escalade des tensions au Moyen-Orient ou une nouvelle aggravation de la guerre que mène la Russie à l’Ukraine. Le carburant coûterait alors plus cher, ce qui ferait grimper l’inflation. Si ces conflits devaient s’aggraver, les chaînes d’approvisionnement mondiales pourraient également être perturbées.

Principaux risques à la baisse concernant l’inflation

Les droits de douane pourraient affaiblir l’économie plus que prévu

La demande d’exportations canadiennes pourrait être plus faible que ce que prévoit le scénario de maintien en raison :

  • d’un affaiblissement de l’activité économique mondiale
  • d’une incidence plus importante que prévu des droits de douane américains sur les biens canadiens

De plus, la faiblesse du secteur des exportations pourrait se propager plus que prévu au reste de l’économie canadienne.

Comme le taux de chômage est déjà élevé et que les ménages sont incertains de leur avenir économique, les dépenses liées au logement et aux autres achats importants pourraient être beaucoup plus faibles que prévu. Ce résultat pourrait être amplifié par la faiblesse récente de certains marchés du logement régionaux. Une offre excédentaire plus grande dans l’économie canadienne aurait pour effet d’accroître les pressions à la baisse sur l’inflation.

Les conditions financières mondiales pourraient se resserrer

Les rendements des obligations d’État à long terme pourraient augmenter en réaction à l’expansion rapide des émissions de titres d’État à l’échelle mondiale. Ces rendements plus élevés pourraient, à leur tour, conduire à une hausse des coûts d’emprunt pour les entreprises et les ménages canadiens. La demande intérieure s’en trouverait alors affaiblie et les pressions à la baisse sur l’inflation au Canada s’intensifieraient en raison de l’offre excédentaire.

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