Ron Morrow, directeur exécutif, Paiements, supervision et surveillance, parle des avancées dans les modes de paiement offerts au public canadien et des raisons pour lesquelles le Canada doit faire plus de progrès. Il explique également le nouveau rôle de la Banque du Canada comme organisme de réglementation des fournisseurs de services de paiement.

Le directeur exécutif Ron Morrow prononce un discours dans le cadre du Congrès national L’UNIQUE des Comptables professionnels agréés du Canada, à Ottawa. Lisez le discours complet.

De nouveaux modes de paiement

Les modes de paiement des biens et services ont beaucoup changé depuis l’introduction de la carte de crédit au Canada dans les années 1960. On parle maintenant de technologies de paiement sans contact et de portefeuilles mobiles. Le rythme des changements s’accélère. Et un grand nombre de nouveaux acteurs proposent des moyens de paiement innovants.

L’essor des cryptomonnaies représente une évolution majeure. Bien qu’il soit possible de payer en cryptomonnaies, très peu de gens le font. La plupart les utilisent simplement pour faire des placements. C’est peut-être parce que les prix du bitcoin et d’autres cryptomonnaies sont très volatils, ce qui en fait un mode de paiement risqué.

Les cryptomonnaies stables sont un type de cryptomonnaies moins volatiles parce qu’elles sont adossées à une monnaie fiduciaire, comme le dollar américain. Elles servent de plus en plus de moyen de paiement, particulièrement dans les transactions transfrontières, pour lesquelles elles s’avèrent une option plus rapide et moins coûteuse que les services traditionnels de virement de fonds.

Mais il y a des risques. Les consommateurs ont peu de protection en cas de problème parce que les cryptomonnaies stables ne sont pas encore réglementées. Et puis, il y a aussi le risque des activités criminelles. Une solution serait d’intégrer les cryptomonnaies stables dans le système financier actuel. Les consommateurs, les entreprises et l’ensemble du système financier seraient ainsi mieux protégés.

Si, au bout du compte, on veut que les cryptomonnaies stables soient considérées comme de l’argent, elles doivent être aussi sûres et stables que le solde d’un compte bancaire. »

Le Canada a besoin d’accélérer la cadence

L’avenir est emballant pour l’écosystème des paiements. Voir autant de produits et de services novateurs est remarquable. Sans freiner le rythme des innovations, il faut tout de même mettre en place les garde-fous adéquats. Les spécialistes du secteur et les organismes de réglementation doivent travailler ensemble — et rapidement — pour élaborer des politiques et un cadre réglementaire qui protégeront le public canadien.

Le Canada va devoir aussi faire avancer la modernisation de l’infrastructure des systèmes de paiement. La Banque a un rôle limité dans ce domaine, mais son personnel réalise des recherches et met à l’essai de nouvelles technologies. Elle travaille avec des partenaires canadiens et étrangers à des projets axés sur l’intelligence artificielle et les chaînes de bloc au profit de notre écosystème de paiement.

Nous devons saisir les occasions qui se présentent à nous de rendre le système plus efficient et plus productif, par exemple en rendant le règlement et le paiement plus accessibles, et en poursuivant nos efforts pour un système bancaire plus ouvert. Pour cela, nous devons sans cesse voir grand. »

Notre tout nouveau mandat

En vertu de la Loi sur les activités associées aux paiements de détail, la Banque supervise maintenant près de 1 500 fournisseurs de services de paiement. Elle s’assure qu’ils gèrent bien leurs risques et protègent les fonds qu’ils détiennent pour le compte des entreprises et des ménages canadiens.

Pour les consommateurs canadiens, la réglementation ne doit pas se limiter à la protection des fonds. Le cadre réglementaire devrait aussi stimuler la concurrence et, ainsi, aboutir à des baisses de coûts et à une plus grande gamme de services. Pour les fournisseurs de services de paiement, la réglementation doit donner accès à l’infrastructure de paiement du Canada et, de là, ouvrir la porte à plus de possibilités et d’innovations.

Nous avons des systèmes de paiement qui ont la confiance de la population canadienne : la logistique en coulisse n’est pas un souci, peu importe que l’on utilise une carte de débit ou un téléphone intelligent. Nous pouvons nous appuyer sur cette base solide pour bâtir un système de paiement modernisé capable de s’adapter aux nouvelles technologies, de résister aux chocs et de faire progresser notre économie.

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