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Note d’information sur le retrait de la question relative à la croissance passée des ventes dans l’enquête sur les perspectives des entreprises

Type(s) de contenu : Documents de référence

Dans l’enquête sur les perspectives des entreprises, on pose aux participants plusieurs questions sur la croissance de leurs ventes1, notamment sur l’évolution récente de leurs ventes et sur leurs attentes en la matière. Leurs réponses et leurs commentaires nous donnent un portrait de la demande dans l’économie canadienne.

Au premier trimestre de 2023, la Banque a retiré la question relative à la croissance passée des ventes. Pour calculer l’indicateur de l’enquête, elle a remplacé les résultats de cette question par ceux d’une question visant à vérifier s’il y avait eu diminution des ventes au cours des 12 derniers mois. La présente note explique les raisons et les implications de ce changement.

Questions sur les ventes passées

La question sur la croissance passée des ventes qui a été retirée était la question la plus ancienne au sujet des ventes passées :

1) Au cours des 12 derniers mois, vos volumes de ventes ont-ils augmenté à un taux moins élevé, au même taux, ou à un taux plus élevé qu’au cours des 12 mois précédents?

Cette question visait à obtenir des éléments de contexte utiles pour l’interprétation des questions sur les perspectives de ventes des entreprises. De façon générale, les questions de l’enquête portant sur des taux de croissance servent à déterminer si une variable donnée progresse à un rythme accéléré ou ralenti. En période prolongée de croissance économique stable, ces questions produisent une variation plus prononcée que celles portant sur le simple volume des ventes2.

Il était difficile pour certaines entreprises de répondre à la question 1 ci-dessus, puisqu’il leur fallait à la fois se souvenir des années précédentes et en estimer la croissance des ventes. Les résultats de l’enquête pouvaient ainsi être biaisés par l’effet de récence, du fait que les répondants ne gardent pas un parfait souvenir de l’évolution des variables économiques d’une période plus lointaine. Dans une conjoncture très dynamique, il est plus probable de rencontrer ce biais, qui complique alors la lecture des signaux économiques. De plus, cette question difficile était posée au début de l’enquête. Il arrivait qu’une entreprise comprenne mal si on la sondait sur les taux de croissance ou sur les volumes de ventes, et donc que l’intervieweur doive demander des détails. Il était donc plus difficile d’établir un bon contact avec les répondants, qui, par ailleurs, pouvaient être moins enclins à participer à l’enquête et avaient moins de temps à accorder aux autres questions.

L’enquête permet aussi d’indiquer s’il y a eu ou non diminution des ventes au cours des 12 derniers mois :

2) Au cours des 12 derniers mois, le volume global de vos ventes a-t-il diminué par rapport aux 12 mois précédents?

Depuis le premier trimestre de 2016, on vérifie aussi l’ampleur de la variation du volume des ventes :

3) Au cours des 12 derniers mois, vos volumes de ventes ont-ils augmenté de façon significative, augmenté légèrement, diminué légèrement ou diminué de façon significative, ou sont-ils restés inchangés, par rapport aux 12 mois précédents?

Pour les entreprises, cette question sur l’ampleur de la variation du volume des ventes passées est plus facile que la question 1. Lorsqu’on la compare à celle portant sur le taux de croissance, on remarque que les réponses brossent un portrait similaire (graphique 1).

Ainsi, la question 1 concernant la croissance passée des ventes venait complexifier le sondage sans valeur ajoutée par rapport à la question 3 concernant le volume. Combinée aux explications fournies par les entreprises, la question 3 peut donner tout le contexte nécessaire pour comprendre les perspectives de ventes des entreprises.

Incidence sur l’indicateur de l’enquête

Jusqu’à son retrait de l’enquête, la question 1 sur la croissance passée des ventes servait au calcul de l’indicateur de l’enquête, soit l’indicateur sommaire qui extrait les variations sous-jacentes communes aux séries de l’enquête à partir de plusieurs questions clés et de l’analyse en composantes principales3. Cela dit, selon notre analyse, le retrait de cette question n’a qu’une incidence mineure sur l’indicateur (graphique 2).

Pour amoindrir l’effet de ce changement par rapport à l’indicateur original de l’enquête, on peut remplacer la question 1 par une autre question portant sur les ventes passées. Puisque la question 3 (sur l’ampleur de la variation des ventes) n’est posée que depuis le premier trimestre de 2016, nous avons évalué plusieurs options pour alimenter la série de données chronologiques avant 2016 (jusqu’au troisième trimestre de 2003) afin de trouver celle où la racine de l’erreur quadratique moyenne (REQM) serait la plus faible par rapport à l’indicateur original de l’enquête (tableau 1).

Tableau 1 : Comparaison de différents scénarios de croissance passée des ventes pour le nouvel indicateur de l’enquête Racine de l’erreur quadratique moyenne (REQM) par rapport à l’indicateur original de l’enquête, du troisième trimestre de 2003 au deuxième trimestre de 2022
Scénario REQM
Nous avons fait la régression des données de la question 3 par rapport à celles de la question fermée concernant la diminution des ventes (question 2) pour établir rétrospectivement des données sur le volume de ventes passé. Nous avons utilisé ces résultats ainsi que la question sur le volume de ventes passé après le premier trimestre de 2016. 0,119
Nous avons utilisé la question fermée sur la diminution des ventes pour tout l’échantillon. 0,120
Nous avons utilisé la question sur le volume de ventes passé, tout en utilisant la question fermée sur la diminution des ventes avant le premier trimestre de 2016. 0,131
Nous avons utilisé la question sur le volume de ventes passé avec des valeurs nulles avant le premier trimestre de 2016. 0,309
Nous n’avons rien utilisé pour remplacer la question sur les ventes passées. 0,321

La technique qui produit la plus petite REQM consiste à établir rétrospectivement des données sur le volume de ventes passé en partant de la question 3 et en appliquant une simple régression linéaire selon les données de la question 2 portant sur la diminution des ventes. Toutefois, il est beaucoup plus simple, et pratiquement aussi efficace, d’utiliser la question 2 pour l’ensemble de la série chronologique. Nous avons donc opté pour cette seconde méthode. Dans le graphique 3, on compare le nouvel indicateur (avec la question fermée portant sur la diminution des ventes) à l’indicateur original de l’enquête.

  1. 1. Dans la présente note, toute mention de « ventes » fait référence au volume des ventes, et non à leur montant. []
  2. 2. Voir D. Amirault, N. Rai et L. Martin, A Reference Guide for the Business Outlook Survey, document d’analyse du personnel no 2020-15, décembre 2020.[]
  3. 3. Pour en savoir plus sur l’indicateur de l’enquête, voir L. Pichette et L. Rennison, « Évaluation du contenu informatif de l’enquête sur les perspectives des entreprises : recours à une analyse en composantes principales », Revue de la Banque du Canada, automne 2011, p. 21-28. []
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