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Les perceptions de taux bas accroissent les risques, selon le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney

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Des facteurs cycliques et structurels ont entraîné un contexte de bas taux d’intérêt, a mentionné le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, dans un discours où il a passé en revue les implications d’un tel contexte pour la stabilité financière et la croissance économique au Canada et à l’échelle mondiale. « Les taux directeurs dans les grandes économies avancées pourraient demeurer très bas pendant une période prolongée – une possibilité mise en relief par la récente reconduction de politiques monétaires non traditionnelles aux États-Unis, au Japon et en Europe », a-t-il dit.

« La crise n’est pas terminée, mais elle vient simplement d’entrer dans une nouvelle phase, a déclaré le gouverneur devant l’Economic Club of Canada. Dans un monde submergé par les dettes, l’assainissement du bilan des banques, des ménages et des pays exigera des années. Par conséquent, le rythme, le profil et la variabilité de la croissance à l’échelle du globe se modifient, et le Canada doit s’adapter. »

Selon M. Carney, l’ajustement douloureux de la demande mondiale qui a déjà commencé et son incidence sur le système monétaire international renforcent les stratégies de bas taux d’intérêt mises en oeuvre par les grandes économies avancées et pourraient nécessiter de nouvelles phases d’assouplissement quantitatif.

Le gouverneur a fait état des implications de cette tendance pour les pays coincés au milieu, comme le Canada, en examinant trois éléments :

  • l’effet de la deuxième phase d’assouplissement quantitatif aux États-Unis;
  • les implications pour la politique monétaire canadienne;
  • les conséquences possibles d’une période prolongée de bas taux d’intérêt pour la stabilité financière.

Une longue période de bas taux d’intérêt pourrait éventuellement fausser le comportement des secteurs public et financier ainsi que des secteurs des entreprises et des ménages, a fait observer le gouverneur Carney. « L’expérience donne à penser que des périodes prolongées de taux inhabituellement bas peuvent embrouiller l’évaluation des risques financiers, provoquer une quête de rendement et retarder les ajustements des bilans », a-t-il indiqué.

M. Carney a fait cette mise en garde : « Ce n’est pas parce que les taux sont bas aujourd’hui que ce sera nécessairement le cas demain. Lorsqu’elle se produit, la réévaluation des risques peut être impitoyable : plus l’excès de confiance est grand, plus l’heure des comptes est brutale. »

En conclusion, le gouverneur a proposé plusieurs lignes de défense et a par-dessus tout exhorté les particuliers, les sociétés, les participants au marché et autres de ne pas pécher par excès de confiance. Selon lui, « des conditions de financement bon marché ne représentent pas une stratégie de croissance à long terme. La politique monétaire continuera d’être formulée en fonction de l’atteinte de la cible d’inflation. Nos institutions ne devraient pas être leurrées par un faux sentiment de sécurité compte tenu des bas taux d’intérêt actuels. »

Type(s) de contenu : Médias, Communiqués

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