Évaluation des effets des droits de douane sur les prix à la consommation au Canada : leçons apprises en 2018

Introduction

En réponse aux droits de douane récemment imposés au Canada par les États-Unis, le gouvernement canadien applique des droits de rétorsion sur certains biens importés des États-Unis1. Du point de vue de l’inflation, il est indispensable de comprendre les effets potentiels de ces droits de rétorsion sur les prix à la consommation des biens finaux.

Il est difficile de déterminer avec précision le moment où les droits de douane sont répercutés sur les prix à la consommation et l’ampleur de leur incidence. En voici les raisons :

  • les droits de douanes peuvent être absorbés, en partie ou en totalité, par l’importateur
  • il y a peu de précédents historiques
  • l’indice global des prix à la consommation qui est généralement utilisé pour étudier les prix à la consommation ne permet pas vraiment d’isoler les effets des droits de douane d’autres facteurs économiques

Pour combler cette lacune, nous examinons un épisode tarifaire antérieur et utilisons des microdonnées détaillées sur les prix à la consommation. En mai 2018, les États-Unis ont imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens. Le Canada a riposté deux mois plus tard en imposant des droits de  rétorsion sur l’acier, l’aluminium et certains biens finaux américains2. Les articles visés par les droits de douane, quoique très divers – liste réunissant des produits d’alimentation, des articles ménagers et de gros appareils électroménagers –, représentaient moins de 1 % du poids des dépenses dans le panier de l’indice des prix à la consommation (IPC). Le taux tarifaire sur l’acier était de 25 %, et celui sur l’aluminium et les bien finaux, de 10 %. Ce conflit commercial a duré un peu moins d’un an. En mai 2019, les États-Unis ont levé leurs droits de douane, et le Canada en a fait de même avec ses droits de rétorsion.

En appliquant la méthode des contrôles synthétiques, nous constatons que les mesures de rétorsion tarifaires mises en place par le Canada en 2018 ont donné lieu, en moyenne, à une incidence élevée mais incomplète des droits de douane sur les prix des biens de consommation. Ceci dit, l’ampleur et la rapidité des hausses de prix variaient considérablement selon les biens de consommation visés par les droits de douane. 

Les scénarios projetés dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril 2025 sont inspirés des résultats de cette analyse. Dans ces scénarios, 75 % des surcoûts associés aux droits de douane sont répercutés sur les prix à la consommation dans un délai de six trimestres. Bien que de nombreux facteurs soient différents aujourd’hui par rapport à 2018, notamment l’étendue et l’ampleur des droits de douane, notre méthodologie fournit un bon point d’ancrage pour évaluer l’incidence des droits de douane sur les prix à la consommation. Cette méthodologie sera utilisée pour surveiller en temps réel les répercussions de nouveaux droits de douane sur les prix à la consommation3.

Données et méthodologie

Pour obtenir nos estimations de l’incidence des droits de douane, nous procédons en trois étapes :

  1. D’abord, nous utilisons des microdonnées sur les prix à la consommation pour élaborer des indices de prix pour les articles visés par les droits de douane et ceux qui ne le sont pas.
  2. Puis, nous appliquons la méthode des contrôles synthétiques pour estimer l’incidence des droits de douane sur les prix des articles soumis aux droits de douane.
  3. Enfin, pour obtenir des estimations des effets des droits de douane sur chaque article, nous pondérons ces effets en fonction du taux tarifaire de 10 % de 2018 et des estimations de la part des biens de consommation finaux vendus au Canada qui sont directement importés des États-Unis.

Indices de prix désagrégés de produits représentatifs

Dans notre analyse, nous utilisons les microdonnées sur les prix à la consommation de Statistique Canada. Ces données comprennent les prix et les métadonnées d’un échantillon de biens et services à la quantité et qualité inchangées qui servent à établir l’IPC4. Les données portent sur les prix observés d’environ 100 000 produits chaque mois, depuis février 1998. Pour notre analyse, nous utilisons un sous-ensemble des microdonnées qui comprend uniquement les biens (à l’exclusion de l’énergie) pour lesquels il existe des données mensuelles sur les prix pour la période allant de janvier 2010 à décembre 2019.

Dans les microdonnées sur les prix à la consommation, nous dressons la liste des biens qui, parmi les produits représentatifs, ont été visés ou non par des droits de douane pendant la guerre commerciale de 2018. Pour ce faire, nous associons manuellement les droits de douane aux produits représentatifs correspondants dans l’IPC. Les droits de douane sont appliqués aux biens importés codés dans le Système harmonisé.

Dans les microdonnées, chaque produit représentatif contient au moins une dizaine de prix relevés chaque mois, voire des centaines, que nous utilisons pour établir des indices de prix d’articles. Notre ensemble de données final comprend des indices de prix pour plus de 300 produits représentatifs, dont 37 étaient visés par des droits de douane. Une liste de ces produits représentatifs figure à l’annexe A.

Estimation des effets sur les prix à l’aide de la méthode des contrôles synthétiques

Pour estimer l’incidence des droits de douane sur les prix, nous utilisons la méthode des contrôles synthétiques, une approche basée sur les données couramment employée pour évaluer les effets des principales politiques publiques au fil du temps5. Dans ce contexte, l’objectif est d’évaluer ce qui serait arrivé aux prix des produits représentatifs soumis à des droits de douane si ces droits n’avaient pas été appliqués.

Comme ce scénario contrefactuel ne peut être observé directement, la méthode des contrôles synthétiques conçoit une version « synthétique » de chaque produit représentatif soumis à des droits de douane – c’est-à-dire une combinaison pondérée de produits représentatifs similaires mais non visés par des droits de douane – de sorte que la trajectoire tendancielle des prix de la version synthétique correspond étroitement à celle des prix pré-tarifaires des produits représentatifs soumis à des droits de douane. Si ce groupe de contrôle synthétique reflète bien la trajectoire des prix avant l’imposition de droits de douane, alors toute divergence post-tarifaire entre les prix réels et les prix synthétiques fournit une estimation de l’incidence des droits de douane.

En pratique, nous déterminons les pondérations des contrôles synthétiques à l’aide de la méthode des moindres carrés. Nous effectuons une régression du logarithme du prix de chaque produit représentatif soumis à des droits de douane en fonction du logarithme du prix des cinq produits représentatifs qui lui sont le plus fortement corrélés dans un échantillon pré-tarifaire (pour la période de janvier 2010 à juin 2018)6. Nous utilisons ensuite les coefficients de régression estimés pour générer une trajectoire de prix contrefactuelle synthétique prédite pour chaque produit représentatif soumis à des droits de douane durant la période post-tarifaire (de juillet 2018 à décembre 2019)7.

L’incidence des droits de douane sur les prix correspond donc au prix réel diminué du prix synthétique :

\(\displaystyle\, Incidence\,sur\,les\,prix_{i,t}\) \(\displaystyle=\,logarithme(P_{réel\, i,t})\) \(\displaystyle-\,logarithme(P_{synthétique\, i,t})\)

pour le produit représentatif \(i\) et la période \(t\).

Essentiellement, nous ne sommes pas en mesure de déterminer le pays d’origine de produits spécifiques dans les microdonnées sur les prix à la consommation; nous ne connaissons que le nom de leur produit représentatif. Nous ne pouvons donc pas appliquer la méthode des contrôles synthétiques pour comparer la trajectoire du prix d’un produit importé des États-Unis qui est soumis à des droits de rétorsion avec la trajectoire du prix du même produit importé d’ailleurs. Par exemple, le jus d’orange est un produit représentatif dans les données de l’IPC qui avait fait l’objet de droits de rétorsion, mais dans cette catégorie restreinte, nous ne pouvons pas faire la distinction entre le jus d’orange soumis à des droits de rétorsion (c’est-à-dire celui produit aux États-Unis) et le jus d’orange non soumis à ces droits (c’est-à-dire celui produit ailleurs). Par contre, nous pouvons faire la distinction entre le jus d’orange et le jus de pomme – un autre produit représentatif dans les données de l’IPC qui n’était pas visé par des droits de douane, peu importe son pays d’origine. Cela signifie que l’incidence estimée pourrait inclure des effets indirects (par exemple, la substitution de la demande ou des hausses opportunistes des prix du jus d’orange produit hors des États-Unis).

Évaluation des effets des droits de douane sur les prix

Enfin, pour convertir les estimations que nous avons obtenues en une valeur qui traduit l’incidence des droits de douane, il nous faut rapporter l’effet sur les prix au droit de douane de 10 % de 2018 et à la part des biens de consommation finaux vendus au Canada qui proviennent des États-Unis :

\(\displaystyle\, Incidence_{i,t}\) \(\displaystyle=\, \frac{Effet\,sur\,les\,prix_{i,t}} {Taux\,tarifaire * (\frac{Importation\,américaines} {Consommation})_{i,\,2017}}\) \(\displaystyle\, .\)

Pondérer la proportion de biens de consommation importés des États-Unis est indispensable. En effet, nos estimations concernant l’incidence des droits de douane sur les prix des produits représentatifs touchés par les droits de douane se basent sur des produits originaires aussi bien des États-Unis que d’autres pays.

Vu les lacunes dans les données, calculer la proportion des biens américains parmi les biens de consommation à l’intérieur de chaque catégorie s’accompagne d’imprécisions et implique que l’on procède manuellement à une mise en correspondance des produits représentatifs qui sont tirés de plusieurs systèmes de classification différents et qui sont soumis à des droits de douane. Nous obtenons la part des biens américains dans le total des importations en 2017 à partir des données de Statistique Canada sur le commerce international de marchandises (triées au moyen des codes du Système harmonisé à six chiffres). Nous multiplions ensuite cette proportion par la part de l’offre totale de biens qui, au sein de l’économie canadienne, sont directement importés, en nous fondant sur les codes détaillés du Système de classification des produits de l’Amérique du Nord (SCPAN) et sur les tableaux d’entrées-sorties de Statistique Canada pour l’année 2017. Nous considérons que la part des importations dans l’offre totale équivaut à celle des biens importés dans les biens de consommation.

Pour les résultats agrégés, nous présentons sous forme de fourchettes nos estimations de l’incidence des droits douane. Nous procédons de cette manière parce que, dans certains cas, le manque de concordance entre les produits représentatifs, les codes du Système harmonisé et les codes du SCPAN, de même que l’existence de sources de brouillage sont susceptibles de suramplifier les effets des droits de douane sur les prix des produits représentatifs. Les fourchettes sont établies en fonction du traitement qui a été choisi pour les estimations atypiques (mais aussi pour les estimations non ajustées). Entre autres méthodes de traitement, nous avons décidé d’exclure les produits représentatifs visés par des droits de douane si les estimations associées à de tels produits étaient atypiques, et de plafonner les estimations obtenues pour des produits représentatifs lorsque celles-ci dépassaient des seuils que nous jugions aberrants (p. ex., impact sur les prix supérieur à 100 % et à 200 %).

Résultats : effets sur les prix

Les effets estimés sur les prix des produits représentatifs varient considérablement. Ceci dit, il est possible de ranger les produits représentatifs visés par des droits de douane en grandes catégories : les produits dont les prix n’ont pas été du tout touchés, et ceux dont les prix ont été touchés soit temporairement, soit de manière persistante. Chaque catégorie est illustrée dans le graphique 1 avec la trajectoire réelle et synthétique (contrefactuelle) des prix des produits représentatifs.

Graphique 1 : Illustrations de l’incidence des droits de douane de 2018 sur les prix à la consommation, par produit représentatif

Graphique 1 : Illustrations de l’incidence des droits de douane de 2018 sur les prix à la consommation, par produit représentatif

Prix réels et synthétiques (contrefactuels); base 1 de l’indice : moyenne pour la période de juillet 2017 à juin 2018; les lignes verticales délimitent l’intervalle où les droits de douane sont en vigueur.

  • Dans environ 30 % des cas, nous constatons que les prix des produits représentatifs réagissent vite aux droits de douane, mais que cet effet n’est que temporaire, car il disparaît une fois les droits de douane éliminés (comme le montrent les prix des emballages plastiques à la figure a du graphique 1). Ces constats accréditent l’idée selon laquelle l’imposition de droits de douane et leur abandon sont censés constituer des chocs de prix distincts ponctuels qui se neutralisent.
  • Dans environ 40 % des cas, l’impact observé persiste davantage et ne se résorbe pas totalement après le retrait des droits de douane (cas des mouchoirs à la figure b du graphique 1.). Ces résultats soulignent la présence potentielle d’une rigidité à la baisse des prix, même si des sources de brouillage difficiles à isoler pourraient avoir aussi une influence. Ces sources de brouillage sont tout particulièrement plausibles pour certains produits représentatifs, comme des boissons gazeuses, qui sont soumises de part et d’autre de la frontière à des droits de douane spécifiques et à des droits de douane qui concernent l’aluminium. De plus, bon nombre de pays dont les boissons gazeuses sont importées sur le marché canadien taxaient le sucre en 2018-2019.
  • Pour la proportion restante de 30 %, nous constatons que les droits de douane n’ont pas d’effet significatif sur les prix des produits représentatifs (comme le montre la trajectoire des prix des cornichons à la figure c du graphique 1).

On trouvera à l’annexe B la série complète de graphiques illustrant pour chaque produit représentatif les estimations réalisées à partir d’une méthode contrefactuelle.

L’analyse des divers effets sur les prix des produits représentatifs dans leur ensemble révèle que les droits de douane de 2018 ont fait monter les prix des produits représentatifs touchés de 2,5 % en moyenne sur une période de six trimestres (graphique 2). Rappelons que ces produits réunissent des produits qui sont directement soumis à des droits de douane et d’autres qui ne le sont pas, comme expliqué à la section précédente.

Graphique 2 : Incidence des droits de douane sur les prix de produits représentatifs

Résultats : évaluation de l’incidence des droits de douane

Le point médian de la fourchette des estimations examinées à la section Données et méthodologie nous permet de situer à environ 60 % l’incidence moyenne des droits de douane de 2018 après six trimestres sur tous les produits représentatifs visés par des droits de douane (graphique 3).

Graphique 3: Incidence des droits de douane par grande catégorie

Graphique 3: Incidence des droits de douane par grande catégorie

Fourchette et point médian des estimations, par trimestre

Nota : La fourchette des estimations est représentée par une zone ombrée. Les lignes pleines représentent les points médians estimés.

Cette incidence a été un peu plus élevée (environ 70 %) dans le cas des aliments achetés en magasin, un peu moins forte (de l’ordre de 50 %) s’agissant des biens durables et de quelque 60 % pour les biens semi-durables et non durables. L’incidence des droits de douane sur les prix des aliments s’est accentuée légèrement avant celle sur les prix des articles non alimentaires, même si l’effet des droits de douane a atteint un sommet dans toutes les catégories au cours des six trimestres.

  • Pour l’alimentation, la fourchette des estimations est grande. De nombreux produits représentatifs de cette catégorie affichaient des estimations qui donnaient des incidences anormalement élevées. Par conséquent, nous avons élagué ou corrigé ces estimations aux valeurs atypiques lorsque nous avons construit les fourchettes à partir de l’ensemble des estimations. Ceci dit, il n’est pas étonnant que l’incidence des droits de douane sur les prix des aliments soit plus forte vu que les aliments forment généralement une catégorie de produits dont la rotation des stocks est rapide, les marges faibles et les stocks limités par rapport à d’autres biens.
  • À l’inverse, il y a moins de valeurs atypiques parmi les estimations de l’incidence des droits de douane sur les prix d’autres produits que les aliments et, de ce fait, la fourchette des estimations hors aliments est plus étroite — tout particulièrement pour les biens durables.

L’incidence des droits de douane peut cependant varier en fonction du taux des droits imposés. Par exemple, certains producteurs ont peut-être été en mesure d’absorber un taux tarifaire de 10 % sans changer leurs prix mais il n’auraient pas pu le faire si ce taux avait été de 25 % tel que celui qui cible actuellement certains biens.

Compte tenu de cette possible asymétrie, nous estimons également l’incidence moyenne des droits de douane sur les prix à la consommation de produits représentatifs pour lesquels les effets sur les prix ont été positifs (supérieurs à zéro) et non négligeables en 2018. Autrement dit, pour obtenir cette incidence conditionnelle, nous excluons de nos calculs de l’incidence moyenne les produits représentatifs dont les prix n’ont pas connu de variations significatives8.

  • L’incidence moyenne des droits de douane sur ce groupe de produits représentatifs est de l’ordre de 80 % : c’est environ 20 points de pourcentage au-dessus du point médian des estimations non conditionnelles (à savoir les estimations obtenues quand tous les produits représentatifs sont intégrés dans le calcul de l’incidence moyenne) (graphique 4).
  • L’incidence conditionnelle se situe à environ 100 % pour les aliments, environ 70 % pour les biens durables et à quelque 90 % pour les biens semi-durables et non durables. Ces estimations dépassent toutes de 20 à 30 points de pourcentage les estimations non conditionnelles correspondantes (annexe C).
    • À l’instar des estimations non conditionnelles, la fourchette des estimations conditionnelles est plus grande dans le cas des aliments, et plus mince pour les biens durables.

Graphique 4 : Incidence moyenne des droits de douane sur les prix à la consommation, là où les effets sur les prix sont positifs

Conclusion

Notre analyse des droits de rétorsion imposés en 2018-2019 par le Canada sur les produits américains révèle que l’impact des droits de douane sur les prix à la consommation a varié considérablement selon les biens. En moyenne, les droits de douane ont eu une incidence élevée, même si incomplète, et relativement rapide. Ces constats tendent à montrer que les droits de douane actuels et à venir pourraient aussi causer de fortes pressions à la hausse sur les prix à la consommation, en particulier si les droits augmentaient.

Notre analyse n’est qu’un des volets des efforts que le personnel de la Banque déploie pour avoir un portrait complet des retombées que des changements dans la politique commerciale auraient sur l’économie canadienne. Les résultats de notre étude concordent en général avec les conclusions d’autres travaux, y compris avec les données des consultations qui sont régulièrement menées auprès des entreprises et des ménages9. Le personnel continuera à surveiller l’évolution de la politique commerciale et à tirer parti des recueils détaillés de microdonnées sur les prix à la consommation, de façon à suivre l’effet de nouveaux droits de douane sur les prix à la consommation.

Annexe

Références

Abadie, A. 2021. « Using Synthetic Controls: Feasibility, Data Requirements, and Methodological Aspects ». Journal of Economic Literature 59 (2) : 391-425.

Abadie, A., A. Diamond et J. Hainmueller. 2010. « Synthetic Control Methods for Comparative Case Studies: Estimating the Effect of California’s Tobacco Control Program ». Journal of the American Statistical Association 105 (490) : 493-505.

Abadie, A., A. Diamond et J. Hainmueller. 2015. « Comparative Politics and the Synthetic Control Method ». American Journal of Political Science 59 (2) : 495-510.

Abadie, A. et J. Gardeazabal. 2003. « The Economic Costs of Conflict: A Case Study of the Basque Country ». American Economic Review 93 (1) : 113-132.

Cavallo, A., P. Llamas et F. Vazquez. 2025. « Tracking the Short-Run Price Impact of U.S. Tariffs ». Document de travail de la Harvard Business School.

Bilyk, O., M. Khan et O. Kostyshyna. 2024. « Pratiques d’établissement des prix et inflation durant la pandémie de COVID-19 : ce que révèlent les microdonnées sur les prix à la consommation ». Note analytique du personnel 2024-6 de la Banque du Canada.

  1. 1. Voir la Réponse du Canada aux droits de douane américains sur les produits canadiens dans le site Web du ministère des Finances du Canada pour obtenir la liste complète des contre-mesures tarifaires en place au 3 avril 2025.[]
  2. 2. Consulter la Mise à jour - Contre-mesures en réponse aux tarifs injustifiés appliqués sur l’acier et l’aluminium provenant du Canada dans le site Web du ministère des Finances du Canada pour obtenir la liste complète des contre-mesures tarifaires adoptées en 2018.[]
  3. 3. Pour des exemples d’autres travaux qui évaluent l’incidence des droits de douane américains actuels sur les prix à la consommation, voir Cavallo, Llamas et Vazquez (2025).[]
  4. 4. Pour plus d’information concernant les microdonnées sur les prix à la consommation, voir Bilyk, Khan et Kostyshyna (2024).[]
  5. 5. Pour en savoir plus sur la méthode des contrôles synthétiques, voir Abadie (2021). Pour des exemples d’études notables employant cette méthode, consulter Abadie et Gardeazabal (2003), Abadie, Diamond et Hainmueller (2010) ainsi que Abadie, Diamond et Hainmueller (2015).[]
  6. 6. Le choix des articles non visés par des droits de douane utilisés pour créer la version de contrôle synthétique de chaque article soumis à des droits de douane est fondé uniquement sur une corrélation statistique. Par exemple, la version synthétique du ketchup aux tomates – un article soumis à des droits de douane – est élaborée à partir des articles suivants : bananes, huile à frire ou à salade, céréales de flocons de maïs, macaroni et margarine.[]
  7. 7. Nous limitons les coefficients d’estimation pour qu’ils soient supérieurs ou égaux à zéro et que toutes nos pondérations soient non négatives. Toutefois, nous ne limitons pas les coefficients pour que leur valeur soit de 1, parce que les trajectoires des prix des divers articles des deux côtés des équations de régression peuvent avoir des variances différentes.[]
  8. 8. Il se peut que l’incidence des droits de douane soit inversement proportionnelle aux taux des droits de douane. Par exemple, les entreprises seraient prêtes à transmettre intégralement à leur clientèle le coût d’une hausse peu marquée des droits de douane, mais éviteraient de le faire dans le cas d’un relèvement important des droits de douane si elles croient qu’une forte progression des prix détournerait les consommateurs du produit. Dans ce cas, l’incidence des droits de douane serait inférieure à la valeur moyenne de 60 % – estimation non conditionnelle – représentée par le point médian, lorsqu’un droit de douane dépasse 10 %.[]
  9. 9. Pour en savoir plus, lire « Comment les entreprises et les ménages canadiens réagissent au conflit commercial » dans le site Internet de la Banque et l’Enquête sur les perspectives des entreprises — Premier trimestre de 2025.[]

Avis d’exonération de responsabilité

Les notes analytiques du personnel de la Banque du Canada sont de brefs articles qui portent sur des sujets liés à la situation économique et financière du moment. Rédigées en toute indépendance du Conseil de direction, elles peuvent étayer ou remettre en question les orientations et idées établies. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles des auteurs uniquement. Par conséquent, elles ne traduisent pas forcément le point de vue officiel de la Banque du Canada et n’engagent aucunement cette dernière.

DOI : https://doi.org/10.34989/san-2025-18

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