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Déclaration préliminaire devant le Comité sénatorial permanent des banques et du commerce

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Monsieur le Président, distingués membres du Comité, bonjour.

Je tiens tout d'abord à vous dire que c'est avec plaisir que je témoigne devant vous pour la première fois en tant que gouverneur de la Banque du Canada. Je sais que ces discussions régulières avec vous sont des plus précieuses pour la Banque, et elles jouent pour nous un rôle important lorsqu'il s'agit de rendre compte de nos actes aux Canadiens et aux Canadiennes. Je me réjouis à la perspective de vous rencontrer à nouveau tout au long de mon mandat. J'aimerais également souligner l'important travail accompli par votre comité pour répondre aux questions économiques et financières à long terme auxquelles notre pays est confronté.

Avant que Paul et moi ne répondions à vos questions, permettez-moi de passer en revue certaines des conclusions énoncées dans la plus récente livraison du Rapport sur la politique monétaire, que nous avons publiée la semaine dernière.

Dans ce document, nous indiquions que le rythme d'expansion de l'économie mondiale a décéléré depuis la parution de la Mise à jour du Rapport sur la politique monétaire en janvier, sous l'effet du ralentissement prononcé de l'économie américaine et des perturbations persistantes sur les marchés financiers internationaux. La croissance de l'économie canadienne a aussi ralenti. La vigueur de la demande intérieure, soutenue par le niveau élevé de l'emploi et l'amélioration des termes de l'échange, a été contrebalancée en grande partie par la chute des exportations nettes. L'inflation mesurée tant par l'IPC global que par l'indice de référence avoisinait 1,5 % à la fin du premier trimestre. Toutefois, la Banque estime que l'inflation tendancielle se situe aux alentours de 2 %, ce qui cadre avec notre opinion selon laquelle l'économie tourne tout juste au-dessus de son plein potentiel.

Nous prévoyons maintenant un ralentissement économique plus marqué et plus prolongé aux États-Unis que ce que nous avions projeté dans la Mise à jour de janvier. Notre toute dernière projection tient compte de l'effet accru, sur les dépenses de consommation, de la contraction de l'activité sur le marché du logement et du durcissement beaucoup plus prononcé des conditions du crédit dans ce pays.

La détérioration de la conjoncture économique et financière aux États-Unis aura des retombées directes sur l'économie canadienne. Premièrement, les exportations devraient se replier et freiner considérablement la croissance en 2008. Deuxièmement, les turbulences sur les marchés financiers mondiaux continueront de se répercuter sur le coût et la disponibilité du crédit. Troisièmement, la confiance des entreprises et des consommateurs au Canada devrait reculer un peu. Néanmoins, la demande intérieure devrait demeurer vive, alimentée en cela par la fermeté des cours des matières premières, la vigueur de l'emploi et l'effet de l'assouplissement cumulatif de la politique monétaire.

Selon la Banque, l'économie canadienne progressera de 1,4 % cette année, de 2,4 % en 2009 et de 3,3 % en 2010. L'apparition d'une offre excédentaire au sein de l'économie devrait contribuer à maintenir l'inflation au-dessous de 2 % jusqu'à la fin de 2009. Nous nous attendons à ce que le taux d'accroissement de l'IPC global comme celui de l'indice de référence montent à 2 % en 2010, par suite du rétablissement de l'équilibre dans l'économie. Des risques, tant à la hausse qu'à la baisse, entourent la nouvelle projection de la Banque en matière d'inflation. Ceux-ci semblent équilibrés.

À la lumière de ces perspectives, la Banque estime qu'il faudra probablement encore augmenter le degré de détente monétaire afin d'atteindre la cible d'inflation à moyen terme. Étant donné que le taux cible du financement à un jour a été abaissé de 150 points de base au total depuis décembre, si l'on tient compte de la réduction de 50 points de base annoncée la semaine dernière, le moment où toute nouvelle détente monétaire sera opérée dépendra de l'évolution de l'économie mondiale et de la demande intérieure ainsi que de son incidence sur l'inflation au Canada.

Paul et moi nous ferons maintenant un plaisir de répondre à vos questions.