Avant-propos du gouverneur Tiff Macklem
J’ai le plaisir de vous présenter le rapport de la Banque du Canada sur les risques liés aux changements climatiques. Il s’agit d’une publication annuelle de la Banque qui présente les risques climatiques auxquels elle est exposée à titre de banque centrale du Canada. Nous y décrivons la manière dont nous intégrons les risques climatiques dans nos évaluations et nos perspectives macroéconomiques, ainsi que notre plan pour gérer nos propres risques climatiques en tant qu’institution.
On me demande parfois pourquoi la Banque se soucie des changements climatiques. Après tout, nous n’établissons pas les politiques climatiques et nous n’avons aucun mandat officiel en la matière. Mais le fait est que les changements climatiques sont une réalité qui a des conséquences économiques et financières. Afin de nous acquitter de notre mandat consistant à promouvoir la stabilité des prix et du système financier, nous devons comprendre l’incidence des risques liés aux changements climatiques sur notre système financier et notre économie.
Une catégorie de risques concerne l’étendue et la fréquence de l’incidence matérielle des changements climatiques. Pensons aux phénomènes météorologiques extrêmes qui ont eu lieu à l’été 2024 : feux de forêt catastrophiques à Jasper, inondations à Toronto et dans certaines parties du Québec, et tempête de grêle dévastatrice à Calgary. De plus en plus fréquents, les phénomènes météorologiques extrêmes et les feux de forêt coûtent cher aux propriétaires, aux entreprises et à notre économie. Selon le Bureau d’assurance du Canada, l’été 2024 a été la saison la plus destructrice de l’histoire du pays pour ce qui est des pertes assurées attribuables à des phénomènes météorologiques extrêmes. À plus grande échelle, ces phénomènes endommagent les infrastructures et peuvent causer des retards dans les échanges commerciaux – sans compter la perte tragique de vies humaines. Nous analysons les liens entre les risques physiques et leur impact économique, puis intégrons ces informations dans nos évaluations économiques.
Une autre catégorie de risques se rapporte aux perturbations qu’impliquera la transition vers une économie plus verte et carboneutre. Nous suivrons de près la transition et son déroulement dans l’ensemble du pays, afin d’en mesurer les effets réels et potentiels sur l’économie et l’inflation. Nous pourrons ainsi évaluer la manière dont les risques associés aux changements climatiques et à la transition pourraient influer sur notre capacité à accomplir notre mission principale, soit de maintenir l’inflation à un niveau bas, stable et prévisible pour les Canadiennes et les Canadiens.
En conclusion, le présent rapport décrit la manière dont la Banque prend en compte l’incidence des changements climatiques sur l’économie canadienne, mais aussi les mesures qu’elle prend pour réduire l’empreinte environnementale de ses propres activités. Nous continuerons à communiquer nos progrès, ce qui représente une facette importante de notre engagement à l’égard de l’ouverture et de la transparence.
À propos du présent rapport
La Banque du Canada prépare son rapport sur les risques liés aux changements climatiques chaque année conformément aux directives du gouvernement du Canada, qui oblige les sociétés d’État à :
- établir leurs objectifs en fonction de la Stratégie pour un gouvernement vert et de l’ensemble des engagements qu’elle contient, notamment atteindre la cible d’opérations zéro émissions nettes d’ici 2050 et améliorer la résilience climatique1
- publier des informations sur leurs engagements, y compris leurs émissions de gaz à effet de serre dans leurs principaux domaines d’activité
- adopter les normes du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC) dans le cadre de leurs rapports institutionnels
Le présent rapport décrit les engagements, les projets et les progrès de la Banque relativement à la réduction de son empreinte écologique. Il présente aussi une vue d’ensemble de l’approche de la Banque concernant la prise en compte, l’analyse et la gestion des risques liés aux changements climatiques dans le cadre de ses activités principales.
En s’appuyant sur les quatre catégories définies dans les normes du GIFCC – gouvernance, stratégie, gestion des risques, et mesures et cibles –, le présent rapport traite des trois principaux aspects opérationnels de la Banque :
- les opérations matérielles
- le bilan (les opérations financières)
- le Régime de pension de la Banque du Canada
Le rapport présente également les efforts de la Banque, du point de vue de son rôle de banque centrale, pour analyser de manière plus générale les risques associés aux changements climatiques et ainsi mieux comprendre leurs répercussions sur l’inflation et l’économie.
Il s’agit du troisième rapport annuel de la Banque sur les risques liés aux changements climatiques. Les informations qu’il contient sont à jour au 31 décembre 2024, sauf indication contraire.
Les changements climatiques et la Banque du Canada
Les conséquences financières et économiques des changements climatiques sont considérables. Les phénomènes météorologiques extrêmes, tout comme les efforts déployés pour passer à une économie à faibles émissions de carbone, exercent une influence sur de nombreuses facettes de notre société, notamment l’emploi, le commerce, l’inflation ainsi que la santé et la sécurité fondamentales des personnes.
Les politiques visant à adoucir le passage à la carboneutralité ou à atténuer les risques physiques associés aux changements climatiques relèvent des gouvernements élus. Toutefois, la Banque doit évaluer l’incidence sur l’économie de la transition vers la carboneutralité et des répercussions physiques des changements climatiques. Pour remplir son mandat qui consiste à favoriser la prospérité économique et financière du Canada, la Banque doit comprendre ces éléments et les intégrer dans son analyse économique.
Répercussions des changements climatiques sur l’économie et l’inflation
Les changements climatiques se répercutent sur l’activité économique et l’inflation à travers :
- la fréquence et la gravité accrues des catastrophes naturelles (p. ex., feux de forêt et inondations) ou une modification à long terme des régimes climatiques
- l’évolution des politiques et des réglementations gouvernementales, des technologies et des marchés dans le cadre des efforts pour décarboner un pays
Les catastrophes naturelles peuvent se répercuter sur l’économie en raison de leurs effets sur le marché du travail, l’inflation et la production. Elles occasionnent un ralentissement de la croissance des salaires réels et une réduction du nombre d’heures travaillées2. Elles pourraient également donner lieu à d’importantes variations de l’inflation3. Ces catastrophes peuvent aussi avoir des effets positifs ou négatifs sur la croissance du produit intérieur brut (PIB), selon la capacité fiscale de la province concernée. L’aide fédérale en cas de catastrophe contribue à atténuer les effets négatifs sur la croissance du PIB d’une province lorsque le gouvernement provincial a une faible capacité fiscale4.
La Banque a affiné ses outils de modélisation afin de mieux rendre compte des relations économiques complexes et de la façon dont elles évoluent en raison des risques physiques liés aux changements climatiques et de la transition vers une économie sobre en carbone. Ce travail est important pour que la Banque puisse mieux comprendre les répercussions potentielles sur l’inflation et la production.
De plus, la Banque a continué d’intégrer les répercussions des changements climatiques dans ses perspectives économiques. Par exemple, dans son évaluation de 2024 de la production potentielle au Canada, le personnel de la Banque a tenu compte de l’influence des politiques climatiques sur la productivité totale des facteurs et les investissements des entreprises5.
Enfin, la Banque a ajouté une série de questions dans deux de ses enquêtes – Le Pouls des leaders d’entreprise et l’enquête sur les attentes des consommateurs au Canada – afin de mieux comprendre comment les entreprises et les consommateurs canadiens perçoivent les changements climatiques (encadré 1). Si les entreprises ont en moyenne fait état de risques physiques et de transition négatifs associés aux changements climatiques, quelques-unes ont aussi mis en évidence des occasions sur le plan économique. Quant aux consommateurs, ils ont déclaré être confrontés à des coûts plus élevés en raison des politiques climatiques et des répercussions physiques des changements climatiques. Pour mieux comprendre les conséquences économiques des risques physiques, la Banque enrichit aussi ses instruments de modélisation pour y inclure l’influence des catastrophes naturelles.
Encadré 1 : L’incidence des changements climatiques sur les entreprises et les consommateurs canadiens selon les données d’enquête
Encadré 1 : L’incidence des changements climatiques sur les entreprises et les consommateurs canadiens selon les données d’enquête
Résultats du Pouls des leaders d’entreprise
Près de la moitié des répondants à l’enquête Le Pouls des leaders d’entreprise de mars 2024 ont déclaré que des risques physiques ou de transition ont actuellement une incidence sur leurs activités commerciales ou devraient en avoir une dans un avenir proche. Les risques climatiques concernent les entreprises de la plupart des secteurs, et non seulement celles des secteurs sensibles aux changements climatiques (graphique 1-A). La plupart des entreprises ont indiqué que les risques physiques avaient un impact négatif sur elles en raison de l’augmentation des coûts d’exploitation, des coûts des intrants et des primes d’assurance ainsi que de l’endommagement ou la destruction d’actifs.
Toutefois, certains répondants ont fait état de retombées positives, par exemple une augmentation des ventes et de la productivité6. Interrogés sur les effets négatifs de la transition vers une économie sobre en carbone, les répondants ont cité le plus souvent l’augmentation des coûts d’exploitation ainsi que les règles et règlements. Enfin, la Banque a constaté que de nombreuses entreprises prennent des mesures pour atténuer à la fois les risques physiques et l’impact de la transition. Cela dit, l’adaptation est coûteuse. De plus, il y a des incertitudes qui freinent les efforts, par exemple :
- La nature et la gravité des risques physiques
- L’avenir des politiques climatiques
- La rentabilité à long terme des technologies vertes
Résultats de l’enquête sur les attentes des consommateurs au Canada
Au troisième trimestre 2024, plus de la moitié des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête sur les attentes des consommateurs au Canada ont déclaré que les risques de transition contribuaient à la hausse de l’inflation. Elles ont indiqué que les principales influences que les changements climatiques pourraient avoir sur l’inflation au cours des 12 prochains mois étaient les suivantes :
- L’influence indirecte de la tarification du carbone sur les prix des biens et des services7
- L’influence directe de la tarification du carbone sur les prix des carburants
- Les effets des phénomènes météorologiques extrêmes provoquant des pénuries de produits
De plus, environ 20 % des consommateurs ont affirmé avoir été directement touchés par des phénomènes météorologiques extrêmes ou des catastrophes naturelles au cours des deux dernières années, principalement en raison de l’augmentation :
- des prix des produits et des services
- des coûts de réparation des dommages causés par les catastrophes naturelles
- des coûts de préparation ou d’adaptation aux catastrophes naturelles
Enfin, lorsqu’on leur a demandé comment ils ont adapté leur comportement en réponse aux risques climatiques, les répondants ont cité certains changements dans les habitudes de consommation et des investissements pour économiser l’énergie (graphique 1-B).
Gouvernance
Pour traiter efficacement les risques, la Banque a intégré des considérations relatives aux changements climatiques dans sa gouvernance, ses processus de prise de décisions et ses pratiques de gestion des risques8 :
- Le Conseil d’administration joue un rôle de surveillance générale à l’égard de la gestion et de l’administration de la Banque, en particulier en ce qui concerne la planification stratégique, les finances et la comptabilité, la gestion des risques, les ressources humaines et les autres politiques internes. Il lui incombe notamment de superviser l’approche adoptée par la Banque pour parvenir à la carboneutralité d’ici 2050, de veiller à la gestion et à la communication des risques climatiques et de faire en sorte que les changements climatiques sont pris en compte dans la gestion du Régime de pension de la Banque du Canada (le Régime de pension).
- Le Conseil de direction institutionnelle est responsable de l’élaboration et de l’exécution du plan stratégique et du plan opérationnel annuel de la Banque, ainsi que de l’affectation et de la gestion des ressources nécessaires à l’atteinte des objectifs de ces plans. Il lui incombe notamment de planifier et de mettre en place des stratégies, des cibles et des obligations d’information liées aux changements climatiques, et de gérer efficacement l’exposition de la Banque aux risques climatiques. Deux membres ont un mandat spécifique dans ce domaine :
- le chef de l’exploitation, pour les initiatives liées aux opérations
- le directeur exécutif, Politiques économiques, pour les questions économiques et financières
- Le Comité de surveillance des risques oriente et supervise l’évaluation et les stratégies d’atténuation des risques liés à l’environnement et aux changements climatiques.
- Le Comité d’examen des projets examine et approuve les initiatives qui nécessitent des investissements importants afin d’assurer une utilisation efficace des fonds, ce qui comprend les initiatives liées aux changements climatiques.
La Banque administre le Régime de pension, mais c’est le Conseil d’administration qui assume la responsabilité suprême de surveiller le Fonds de pension en fiducie (le Fonds de pension), ce qui inclut la supervision de ses pratiques en matière de durabilité9.
Il est démontré que les facteurs de durabilité, y compris les changements climatiques, peuvent influer de manière importante sur le risque et le rendement. La prise en considération de ces facteurs cadre donc avec les obligations fiduciaires de la Banque, qui exigent qu’elle prenne des décisions de placement qui sont dans l’intérêt des participants au Régime.
La Banque s’assure que les gestionnaires d’actifs externes intègrent des facteurs de durabilité – notamment les risques et les possibilités liés aux changements climatiques – dans la prise de décisions de placement, afin d’améliorer le rendement rajusté en fonction du risque à long terme. Le Comité de placement du Fonds de pension évalue les risques et les possibilités liés aux facteurs de durabilité, y compris les changements climatiques, puis les intègre dans sa stratégie de placement à long terme. Le Comité évalue également les gestionnaires avant de les sélectionner, pour veiller à ce qu’ils intègrent les risques et les possibilités liés aux changements climatiques dans la constitution d’un portefeuille et la sélection de titres.
Stratégie
Dans le cadre de sa stratégie climatique, la Banque étudie la manière dont elle peut analyser et traiter les risques liés aux changements climatiques à travers :
- son rôle de banque centrale
- ses opérations internes
C’est selon ces deux axes que la Banque a défini des priorités stratégiques pour guider ses efforts (figure 1). Ces priorités s’inscrivent dans l’orientation stratégique générale de la Banque, présentée dans son plan stratégique triennal10.
Figure 1 : Priorités stratégiques de la Banque en matière de changements climatiques
Banque centrale
- Mieux comprendre l’incidence des changements climatiques sur l’économie et intégrer cet élément dans nos perspectives économiques
- Renforcer les capacités et les outils pour mesurer et analyser les risques climatiques et leurs répercussions
- Communiquer les risques liés aux changements climatiques auxquels la Banque est exposée
Opérations internes
- Réduire l’empreinte environnementale des activités de la Banque, conformément à ses cibles
- Intégrer les risques et les possibilités liés aux changements climatiques dans les opérations de la Banque, y compris dans la stratégie de placement de son Régime de pension
Les sections qui suivent décrivent plus en détail la stratégie de la Banque pour ses opérations matérielles, son bilan (opérations financières) et son Régime de pension.
Opérations matérielles
La Banque s’aligne sur la Stratégie pour un gouvernement vert du gouvernement fédéral, laquelle vise à :
- atteindre la carboneutralité d’ici 2050
- accroître la résilience climatique d’ici 2035
- réduire les impacts environnementaux en incluant, en plus des émissions de carbone, les répercussions sur la biodiversité, les déchets et la consommation d’eau
Alignées sur ceux du gouvernement fédéral, les cibles de la Banque sont énoncées à la section Mesures et cibles.
Pour atteindre ses objectifs en matière de durabilité, la Banque a établi un plan concernant ses propres opérations, présenté à la figure 2.
Figure 2 : Plan et approche de la Banque en matière de changements climatiques concernant ses opérations matérielles
Émissions de GES
La Banque réduit ses émissions de gaz à effet de serre en suivant le plan et la stratégie décrits dans son rapport sur les risques liés aux changements climatiques de 2022.*
Résilience climatique
La Banque améliore la capacité de ses immeubles, infrastructures et opérations à résister aux risques physiques liés aux changements climatiques et à s’en remettre, en évaluant régulièrement ces risques et en adoptant des stratégies d’adaptation et d’atténuation dans ses programmes de remplacement tout au long du cycle de vie.
Billets de banque
La Banque travaille à réduire les émissions produites par sa chaîne d’approvisionnement en billets de banque en :
- collaborant avec les fournisseurs pour fixer des cibles d’émissions de GES et les atteindre
- évaluant de nouveaux matériaux durables, qui tirent parti de technologies à haut rendement énergétique
Les résultats de ces initiatives et la mesure régulière de nos émissions nous permettront de cibler et de hiérarchiser les possibilités les plus efficaces de réduction des impacts.
* Pour en savoir plus, voir Banque du Canada, Communication par la Banque du Canada des risques liés aux changements climatiques pour 2022 (avril 2023).
Bilan
La Banque du Canada mesure les risques financiers liés aux changements climatiques concernant ses opérations sur les marchés financiers et communique de l’information à cet égard. Cette communication respecte les normes en la matière suivies par les participants au marché. Cependant, contrairement à d’autres participants au marché, la Banque ne peut pas atténuer facilement les risques climatiques, puisque son bilan reflète les risques climatiques auxquels le pays est confronté. De plus, la taille et la composition de son bilan sont déterminées par ses mandats.
Régime de pension
La stratégie du Régime de pension s’articule toujours autour de ses gestionnaires de placement externes. L’amélioration de la communication d’information et de la disponibilité des données renforce la capacité d’évaluation, par le Régime de pension, des gestionnaires existants et potentiels. Les interactions avec nos gestionnaires externes à propos de questions concernant les changements climatiques nous aideront à mieux intégrer les risques et les possibilités qui en découlent dans la stratégie de placement du Régime de pension.
Gestion des risques
La gestion et la supervision des risques climatiques et de la résilience ont été intégrées aux activités essentielles de la Banque. La Politique de gestion des risques d’entreprise énonce, de manière générale, l’objectif qu’elle poursuit ainsi que les attentes11.
Opérations matérielles
En raison de la nature essentielle de ses opérations, la Banque a investi de manière considérable dans sa résilience en décentralisant ses opérations névralgiques et en créant des plans de reprise lorsque cela est possible, afin de pouvoir continuer à servir les Canadiens en cas d’événement perturbateur. Pour les billets de banque en particulier, la Banque a mis en place plusieurs mesures d’atténuation afin de se prémunir contre les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, les chocs de demande et les risques climatiques12. De plus, elle surveille et renforce continuellement la résilience et la disponibilité des infrastructures clés.
La Banque a recensé les dangers potentiels des événements météorologiques extrêmes et évalué les risques pour ses infrastructures physiques. La conclusion de notre analyse est que les mesures de résilience existantes atténuent adéquatement ces risques. La Banque procédera régulièrement à une évaluation des risques pour s’assurer que ses opérations matérielles demeurent résilientes vis-à-vis de l’évolution des risques liés aux phénomènes météorologiques et à l’environnement.
Bilan
Le bilan de la Banque du Canada n’est pas comme celui des autres institutions financières, et ce, à cause de son rôle unique en tant que banque centrale du Canada. Les actifs et les passifs de la Banque garantissent son indépendance dans la conduite de la politique monétaire et la stabilité du système financier; ils ne visent pas à produire un rendement.
La Banque effectue des analyses pour comprendre comment la structure et l’évaluation de son bilan réagiraient à différents scénarios.
Aperçu des actifs
Les actifs de la Banque du Canada, comme ceux des autres banques centrales, comportent une part importante de titres souverains. En temps normal, la taille du portefeuille est déterminée par la taille et la composition des passifs de l’institution. Par conséquent, en menant la politique monétaire et en favorisant la stabilité du système financier, la Banque a peu d’occasions de diversifier ses actifs et d’atténuer l’exposition de son bilan aux risques financiers liés aux changements climatiques.
Portée des actifs
Au 31 décembre 2024, les titres du gouvernement du Canada représentaient 89,4 % des actifs de la Banque visés par la présente communication (tableau 1)13. Les actifs restants sont les suivants :
- Placements :
- Obligations provinciales, qui représentent environ 3,0 % des actifs
- Obligations de sociétés, qui représentent moins de 0,1 % des actifs
- Prêts et avances :
- Titres achetés dans le cadre de conventions de revente, qui représentent environ 7,5 % des actifs
Les obligations provinciales et les obligations de sociétés ont été acquises dans le cadre de programmes d’achat mis en place par la Banque en réaction à la pandémie de COVID-19. Ces programmes ayant pris fin, l’exposition de la Banque aux risques de transition que présentent ces portefeuilles est faible et continuera de diminuer14.
Les titres achetés dans le cadre de convention de revente comprennent le mécanisme de prise en pension à un jour de la Banque, qui offre des prêts à un jour garantis aux négociants principaux canadiens. Ces opérations contribuent à renforcer le taux cible du financement à un jour et à soutenir la mise en œuvre efficace de la politique monétaire.
Activité | 31 décembre 2023 | 31 décembre 2024 |
---|---|---|
Placements | ||
Obligations du gouvernement du Canada, obligations à rendement réel et Obligations hypothécaires du Canada | 287 366 | 231 686 |
Obligations provinciales | 9 444 | 7 881 |
Obligations de sociétés | 71 | 22 |
Prêts et avances | ||
Titres achetés dans le cadre de conventions de revente | 0 | 19 456 |
Avances aux membres de Paiements Canada | 0 | 0 |
Total des actifs | 296 882 | 259 046 |
Nota : Les chiffres ayant été arrondis, il se peut que leur somme ne corresponde pas au total.
Régime de pension
Évaluation des risques
Les évaluations des gestionnaires d’actifs sont à la fois quantitatives et qualitatives. Elles déterminent dans quelle mesure les gestionnaires tiennent compte des facteurs de durabilité importants – y compris les changements climatiques – dans le processus de décisions de placement.
Portée des actifs
En date du 31 décembre 2024, les actifs du Fonds de pension visés par la communication des risques climatiques totalisaient 2,3 milliards de dollars canadiens (tableau 2). Le reste des avoirs privés du Fonds de pension (92 millions de dollars) n’est pas visé par le présent rapport étant donné que les données accessibles pour ces actifs sont limitées.
Type d’actif | Millions $ CA |
---|---|
Actions de sociétés ouvertes | 768 |
Titres du gouvernement du Canada | 226 |
Créances privées | 164 |
Obligations provinciales | 320 |
Obligations de sociétés | 163 |
Actifs immobiliers | 313 |
Fonds d’investissement dans les infrastructures | 371 |
Total des actifs | 2 324 |
Nota : Les chiffres ayant été arrondis, il se peut que leur somme ne corresponde pas au total.
Mesures et cibles
Opérations matérielles
La figure 3 présente les cibles de la Banque en matière de durabilité, lesquelles correspondent à celles du gouvernement du Canada.
Figure 3 : Cibles de la Banque du Canada en matière de durabilité
Émissions de GES
Atteindre la carboneutralité d’ici 2050
Réduire les émissions des immeubles de 40 % d’ici 2025 (cible atteinte) et de 80 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2018
Énergie
Combler 100 % des besoins en électricité des immeubles de la Banque avec des sources d’énergie renouvelable d’ici 2022 (cible atteinte)
Eau et déchets
Atteindre une consommation d’eau presque nulle d’ici 2035 ou avantAtteindre une production de déchets nulle d’ici 2040 ou avant
- Détourner au moins 75 % (en poids) des déchets opérationnels non dangereux d’ici 2030
- Détourner au moins 75 % (en poids) des déchets plastiques d’ici 2030
- Détourner au moins 90 % (en poids) des déchets de construction et de démolition d’ici 2030
La Banque a mis au point des mesures et des procédures pour mesurer les progrès accomplis dans l’atteinte de ces cibles et en rendre compte, comme nous le présentons aux sections qui suivent. Pour obtenir plus d’informations et une mise en contexte sur les données présentées, consultez l’annexe sur les données et la méthodologie.
Émissions de gaz à effet de serre
Afin de suivre les progrès accomplis vers l’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050, la Banque mesure les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour les trois catégories15. La Banque mesure et communique :
- toutes les émissions de portée 1 et de portée 2
- les émissions de portée 3 dans sa chaîne d’approvisionnement en billets de banque
Les sections ci-dessous décrivent ces émissions ainsi que les progrès réalisés en vue d’atteindre les cibles de réduction.
Émissions de portée 1 et de portée 2
Les efforts de la Banque pour réduire les émissions de portée 1 et de portée 2 se sont concentrés sur la réduction des émissions provenant de ses immeubles. La Banque a mis en œuvre une série de mesures visant à réduire la consommation d’énergie, comme l’amélioration des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation et l’installation d’un éclairage écoénergétique. Elle continue également à acheter des certificats d’énergie renouvelable pour favoriser l’approvisionnement en électricité de source renouvelable. En conséquence, la Banque a réduit les émissions de ses immeubles de plus de 60 % par rapport aux niveaux de 2018, dépassant sa cible de réduction de 40 % d’ici 2025 (graphique 1).
La Banque s’attend toujours à atteindre son objectif pour 2030 de réduire les émissions de ses immeubles de 80 % sur la base des plans de réduction initiaux et de la poursuite des achats de certificats d’énergie renouvelable. Dans le même temps, elle optimise ses efforts en examinant les améliorations prévues et les gains d’efficacité escomptés, ainsi qu’en explorant activement des actions supplémentaires pour s’assurer que l’objectif reste réalisable.
Le Rapport d’inventaire national 2025 du Canada a mis à jour les facteurs pour les émissions du réseau de l’Ontario. Cette mise à jour a eu une incidence sur la déclaration par la Banque de ses émissions de portée 1 et de portée 2 pour les données d’émissions par emplacement jusqu’en 2022. Toutefois, cette incidence est marginale si on tient compte des certificats achetés et des données d’émissions basées sur le marché qui en résultent. De plus amples informations sont disponibles dans l’annexe sur les données et la méthodologie.
En 2024, la Banque a réduit son inventaire global de GES (par emplacement) de 13 % de plus (graphique 2).
Émissions de portée 3
À l’heure actuelle, la Banque mesure et communique les émissions de portée 3 dans sa chaîne d’approvisionnement en billets de banque (voir la section Billets de banque).
Énergie renouvelable
Depuis 2022, la Banque a atteint sa cible consistant à alimenter entièrement ses immeubles en électricité renouvelable. Elle continue d’acheter des certificats d’énergie renouvelable, conformément à l’engagement du gouvernement du Canada à s’approvisionner à 100 % en électricité de source renouvelable.
Consommation d’eau
Pour suivre les progrès accomplis dans l’atteinte d’une consommation d’eau presque nulle d’ici 2035, la Banque mesure cette consommation dans ses installations (graphique 3).
La Banque élabore actuellement des façons de réduire davantage sa consommation d’eau.
Détournement des déchets
En 2023 et 2024, la Banque a réalisé des audits sur la production de déchets dans ses quatre installations afin de recueillir des informations sur la quantité et la composition des déchets opérationnels non dangereux et des déchets plastiques générés dans chacune d’elles. Les résultats de ces audits lui permettront de mesurer le taux de détournement des déchets et d’en rendre compte, mais aussi de trouver des moyens de l’accroître.
Billets de banque
La responsabilité qu’a la Banque de produire et de distribuer les billets de banque utilisés par la population contribue à l’empreinte écologique de l’institution. La Banque a quantifié les répercussions environnementales de sa chaîne d’approvisionnement en billets – plus particulièrement, les émissions de GES, la consommation d’eau et la production de déchets – pour les années 2018, 2022 et 2023 (graphique 4, graphique 5 et graphique 6)16. Ce travail a consisté à chiffrer la production en amont, le transport des matières premières ainsi que l’impression, le traitement et la distribution en gros depuis les centres des opérations des agences de Montréal et de Toronto17. Pour en savoir plus sur les indicateurs se rapportant aux billets de banque, consultez l’annexe sur les données et la méthodologie.
Les émissions de GES, la production de déchets et la consommation d’eau associées à la production des billets de banque varient selon le nombre de nouveaux billets produits chaque année.
La réduction des émissions en 2023 est attribuable à la diminution du nombre de billets produits ainsi qu’aux facteurs suivants :
- Augmentation du rendement de la production, ce qui produit moins de déchets
- Réduction des besoins en transport en raison de l’optimisation de la gestion des stocks
- Amélioration de la décarbonation du réseau électrique, en particulier sur les sites de production de matières premières en amont
Bilan
La Banque utilise l’intensité carbonique moyenne pondérée (ICMP) pour évaluer et mesurer l’exposition aux risques climatiques de son bilan (graphique 7).
Auparavant, la Banque publiait également des cotes mesurant l’exposition de son bilan aux risques physiques associés aux changements climatiques. Cela dit, puisqu’ils ne sont pas exprimés en dollars, ces indicateurs reflètent mal les pertes financières potentielles. En effet, ils sont plutôt exprimés sous la forme d’un nombre entier (allant de 0 à 100, où 100 représente le risque le plus élevé). La Banque a donc décidé de ne plus les publier. Elle continue d’évaluer les manières d’estimer et de communiquer les risques physiques qui pèsent sur son bilan.
Pour en savoir plus et obtenir du contexte, consultez l’annexe sur les données et la méthodologie.
Intensité carbonique moyenne pondérée (ICMP)
Recommandé par le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques, l’ICMP est un indicateur rétrospectif qui mesure l’exposition d’un portefeuille aux entités à forte intensité en carbone18. Les portefeuilles qui contiennent des actifs rattachés à des secteurs dont l’intensité en carbone est relativement plus élevée sont considérés comme étant exposés à des risques climatiques plus importants.
Aux fins du calcul de l’ICMP pour les sociétés, les émissions de GES sont présentées par million de dollars de ventes. Pour les entités souveraines et infranationales, les émissions sont présentées par rapport au PIB.
Placements
Titres du gouvernement du Canada
L’ICMP des titres du gouvernement du Canada a diminué de 2 % entre 2023 et 2024, puisque le PIB a augmenté davantage en pourcentage que les émissions de GES19. À 292 t éq. CO2/million $, elle reste nettement plus élevée que la moyenne parmi les pays du G7 (179 t éq. CO2/million $), principalement en raison de l’importance relative des industries pétrolières et gazières à forte intensité carbonique du Canada20.
L’ICMP de ces titres devrait diminuer à mesure que le gouvernement du Canada s’efforce, conformément à son plan, de réduire ses émissions d’ici 2030 et d’atteindre la carboneutralité d’ici 205021.
Obligations provinciales
L’ICMP des obligations provinciales a diminué de 3 % entre 2023 et 2024, puisque le PIB a augmenté davantage en pourcentage que les émissions de GES 22, 23. Si la composition du portefeuille d’obligations provinciales ne change pas, l’ICMP devrait diminuer à mesure que l’économie canadienne progressera vers la carboneutralité.
Obligations de sociétés
L’ICMP des obligations de sociétés a augmenté de 113 % entre 2023 et 2024 en raison de l’arrivée à échéance, en 2024, de certains titres d’entités à moins forte intensité carbonique24.
Prêts et avances
Titres achetés dans le cadre de conventions de revente
L’achat de titres dans le cadre de conventions de revente se fait au moyen du mécanisme de prise en pension à un jour de la Banque. En 2024, l’ICMP des emprunteurs utilisant ce mécanisme s’élevait à 2 t éq. CO2/million $. À la fin de 2023, il ne restait aucun titre acheté dans le cadre de conventions de revente dans le bilan de la Banque.
Régime de pension
L’International Sustainability Standards Board (ISSB) exige que les banques commerciales, les assureurs et les gestionnaires d’actifs communiquent leurs émissions financées. En ce qui concerne le Fonds de pension de la Banque, les émissions financées correspondent aux émissions de portée 3 et incluent les émissions de GES principalement liées à ses portefeuilles de placements. Elles sont un substitut à l’empreinte carbone des portefeuilles de placements du Fonds de pension.
De 2023 à 2024, l’ICMP des actifs du Fonds de pension visés par la communication des risques liés aux changements climatiques (graphique 8) a évolué comme suit :
- L’ICMP des titres du gouvernement du Canada a diminué de 2 %25.
- L’ICMP des obligations provinciales a diminué de 4 % en raison de la pondération légèrement moins forte des obligations de l’Alberta et de la Saskatchewan26.
- L’ICMP des obligations de sociétés a diminué de 26 % en raison des changements apportés à la composition des portefeuilles des gestionnaires externes du Régime de pension ainsi que d’une diminution de l’intensité en carbone des émetteurs individuels.
- L’ICMP des actions de sociétés ouvertes a reculé de 14 %, ce qui s’explique en partie par la baisse des cotes d’ICMP de certains des principaux titres du Régime de pension dans le secteur de l’énergie et les secteurs industriels.
- L’ICMP du portefeuille de créances privées, publiée pour la première fois, est estimée à 105 t éq. CO2/million $. Ce chiffre reflète des expositions diversifiées à une pluralité de secteurs, dont certains ont une intensité de carbone moindre.
Pour les actifs du Fonds liés à l’immobilier et aux infrastructures, la Banque déclare les émissions absolues ainsi que les mesures d’intensité fondées sur les mesures communes utilisées par les gestionnaires de placement du Fonds. Les gestionnaires d’actifs utilisent généralement l’ICMP pour les portefeuilles publics et la mesure d’intensité pour les catégories d’actifs privés.
Le tableau 3 présente les mesures liées au climat pour les actifs immobiliers du Fonds de pension détenus par l’intermédiaire de fonds privés, en mettant l’accent sur les principaux biens immobiliers au Canada, aux États-Unis et en Europe. Les mesures d’intensité des GES pour le portefeuille immobilier ont diminué depuis 2023, en partie en raison de l’impact des programmes de dépenses en immobilisations lancés par les gestionnaires externes du Fonds de pension pour décarboner les actifs.
Mesure | 2023 | 2024‡ |
---|---|---|
Émissions de GES (t éq. CO2)* | 4 896 | 3 457 |
Intensité des GES (kg éq. CO2/1 000 m2)† | 44,4 | 24,9 |
Intensité carbonique (t éq. CO2/millions $ CA de revenus)† | 194,2 | 131,6 |
* La part des émissions de GES du Fonds de pension est basée sur son pourcentage de participation dans chaque fonds sous-jacent.
† Les intensités moyennes pondérées sont basées sur les placements du Fonds de pension dans chaque fonds sous-jacent.
‡ Les émissions ont considérablement baissé en raison d’un changement de méthode de calcul de la part d’un des gestionnaires externes.
Nota : GES = gaz à effet de serre; t éq. CO2 = tonnes d’équivalent dioxyde de carbone; kg éq. CO2 = kilogrammes d’équivalent dioxyde de carbone.
Le tableau 4 présente les mesures liées au climat pour les actifs du portefeuille d’investissement dans les infrastructures du Fonds de pension détenus par l’intermédiaire de fonds privés, avec l’accent sur les actifs d’infrastructure essentiels dans les pays développés. L’intensité des émissions du notre portefeuille d’actifs liés aux infrastructures du Fonds de pension a diminué entre 2023 et 2024 en raison d’investissements supplémentaires dans des secteurs à moindre intensité de carbone et de mesures visant à décarboner certains actifs, comme les aéroports.
Capital-investissement dans les infrastructures | 2023 | 2024 |
---|---|---|
Émissions financées (t éq. CO2)* | 25 059 | 22 572 |
Intensité des émissions (t éq. CO2/millions $ CA investis)† | 95,0 | 73,0 |
* La part des émissions de GES du Fonds de pension est basée sur son pourcentage de participation dans chaque fonds sous-jacent.
† Les intensités moyennes pondérées sont basées sur les placements du Fonds de pension dans chaque fonds sous-jacent.
Nota : t éq. CO2 = tonnes d’équivalent dioxyde de carbone.
Pour en savoir plus et obtenir du contexte, consultez la page des données et de la méthodologie.
Annexe
Opérations matérielles
Émissions de GES
Le tableau A-1 indique la quantité annuelle d’émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant des immeubles appartenant à la Banque.
Mesure | Unité de mesure | Cible | Niveau de référence (2018) | 2022 | 2023 | 2024 |
---|---|---|---|---|---|---|
Émissions totales des immeubles | t éq. CO2 | Réduire les émissions des immeubles de 40 % d’ici 2025 et de 80 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2018 | 2 895 | 1 727 | 1 436 | 1 080 |
Variation par rapport à 2018 | % | -40 | -50 | -63 |
Nota : t éq. CO2 = tonnes d’équivalent dioxyde de carbone. Les émissions produites par les immeubles comprennent les émissions du gaz naturel, des génératrices diesel, des réfrigérants (émissions fugitives), de l’électricité, de la vapeur et de l’eau réfrigérée. Les émissions de portée 2 de l’électricité sont calculées et communiquées au moyen de l’approche fondée sur le marché (consultez le document Scope 2 Guidance du Protocole des GES), selon laquelle l’approvisionnement en énergie renouvelable par l’entremise de certificats d’énergie renouvelable est pris en compte. Les émissions passées de la Banque ont été mises à jour conformément au Rapport d’inventaire national 2025 du Canada. Les détails de ce changement figurent après le tableau A-2.
Le tableau A-2 présente l’inventaire des émissions de gaz à effet de serre de la Banque, y compris les émissions provenant de son parc automobile ainsi que de la production et de la distribution des billets de banque.
Type d’émissions | Activité | 2018 (t éq. CO2) | 2022 (t éq. CO2) | 2023 (t éq. CO2) | 2024 (t éq. CO2) |
---|---|---|---|---|---|
Portée 1 | |||||
Gaz naturel | 1 210 | 989 | 882 | 668 | |
Diesel | 54 | 43 | 52 | 59 | |
Réfrigérants | 26 | 35 | 0 | ||
Parc automobile | 8 | 10 | 8 | 7 | |
Total partiel | 1 298 | 1 041 | 978 | 734 | |
Portée 2 | |||||
Électricité | 593 | 817 | 1 007 | 975 | |
Vapeur | 979 | 663 | 417 | 283 | |
Eau réfrigérée | 34 | 32 | 48 | 70 | |
Total partiel (méthode fondée sur l’emplacement) | 1 605 | 1 513 | 1 473 | 1 328 | |
Total partiel (méthode fondée sur le marché) | 1 605 | 696 | 466 | 353 | |
Total (méthode fondée sur l’emplacement) | 2 903 | 2 555 | 2 451 | 2 062 | |
Total (méthode fondée sur le marché) | 2 903 | 1 737 | 1 443 | 1 088 | |
Portée 3 | |||||
Catégorie 1 : achats de biens et de services | Billets de banque | 3 646 | 2 913 | 775 | |
Catégorie 4 : transport et distribution en amont | Distribution en gros des billets de banque | 1 183 | 658 | 397 | |
Total | 4 829 | 3 571 | 1 172 |
Nota : Les émissions de gaz à effet de serre sont calculées en tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (t éq. CO2).
Voici quelques remarques et mises en garde concernant les données relatives aux émissions de GES présentées au tableau A-2 :
- Les résultats suivent les normes établies par le World Business Council for Sustainable Development et le World Resources Institute27.
- Les données et méthodes sous-jacentes au calcul des émissions continuent d’évoluer et de s’améliorer. La Banque continuera d’adapter sa méthode de déclaration en conséquence, de manière à garantir la transparence, l’uniformité, l’exactitude et la conformité aux meilleures pratiques.
- Les émissions actuelles de portée 1 et de portée 2 de la Banque n’incluent que les émissions produites par les immeubles qu’elle possède, ce qui signifie qu’elles n’incluent pas celles des locaux loués, qui représentent 4 % de l’empreinte totale de ses immeubles.
- Le document Scope 2 Guidance du Protocole des GES du World Resources Institute comporte deux méthodes de comptabilisation des émissions de portée 2 : une méthode fondée sur l’emplacement, et une autre fondée sur le marché. La méthode fondée sur l’emplacement tient compte des émissions du réseau électrique, tandis que celle fondée sur le marché tient compte des certificats d’énergie achetés. Cette distinction entre les méthodes s’applique seulement aux émissions de portée 228.
- Depuis 2022, la Banque achète des certificats d’énergie renouvelable afin d’obtenir une électricité 100 % renouvelable dans les quatre immeubles qu’elle possède en Ontario et au Québec, conformément à l’engagement du gouvernement du Canada en faveur d’une électricité 100 % renouvelable. Cela a entraîné une réduction des émissions de portée 2 de la Banque selon la méthode fondée sur le marché.
- Les variations de la consommation d’énergie annuelle de la Banque sont attribuables aux fluctuations météorologiques saisonnières ainsi qu’au remplacement et au recalibrage des appareils.
- Les émissions passées de la Banque ont été mises à jour en 2024 pour refléter les changements récents suivants aux données et méthodes sous-jacentes :
- Les facteurs d’émission mis à jour du Rapport d’inventaire national 2025 du Canada ont été utilisés, ce qui comprend des révisions importantes des facteurs d’émission historiques de la production d’électricité29. Il en a résulté une augmentation importante des émissions de portée 2 de la Banque selon la méthode fondée sur l’emplacement, et une augmentation marginale selon la méthode fondée sur le marché.
- Le cinquième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a été utilisé à la place du quatrième rapport d’évaluation, ce qui a entraîné une légère diminution des émissions totales de portée 1 de la Banque.
- Il y a un décalage d’un an entre le plus récent inventaire de la chaîne d’approvisionnement des billets de banque et le moment où nous préparons le rapport; ce décalage s’explique par le temps qu’il faut pour recueillir les données auprès des fournisseurs.
- Pour les billets de banque, les résultats de 2018 et de 2022 ont été légèrement ajustés après arrondissement.
- Les chiffres ayant été arrondis, il se peut que leur somme ne corresponde pas au total.
Approvisionnement en énergie renouvelable
Le tableau A-3 présente les achats d’énergie renouvelable annuels faits par la Banque pour soutenir son objectif d’approvisionnement en énergie renouvelable.
Mesure | Unité de mesure | Cible | Niveau de référence (2018) | 2022 | 2023 | 2024 |
---|---|---|---|---|---|---|
Consommation d’énergie totale des immeubles | Kilowattheure | Combler 100 % des besoins en électricité des immeubles avec des sources d’énergie renouvelable d’ici 2022 | L’approvisionne-ment en énergie renouvelable a débuté en 2022. | 21 098 165 | 21 490 557 | 20 582 843 |
Approvisionne-ment en énergie renouvelable | Pourcentage de la consommation d’énergie totale des immeubles | 100 | 100 | 100 |
Consommation d’eau
Le tableau A-4 présente la consommation d’eau annuelle dans les installations de la Banque.
Mesure | Unité de mesure | Cible | Niveau de référence (2018) | 2022 | 2023 | 2024 |
---|---|---|---|---|---|---|
Consommation d’eau totale | Mètres cubes | Atteindre une consommation d’eau presque nulle d’ici 2035 | 39 311 | 28 566 | 27 720 | 28 654 |
Billets de banque
Le tableau A-5 présente les émissions de GES, la consommation d’eau et les déchets liés à la production et à la distribution des billets de banque.
Mesure | Unité de mesure | Niveau de référence (2018) | 2022 | 2023 |
---|---|---|---|---|
Émissions de GES | ||||
Centres des opérations des agences (méthode fondée sur l’emplacement) | t éq. CO2 | 1 059 | 913 | 791 |
Transport de gros | t éq. CO2 | 1 183 | 658 | 397 |
Chaîne d’approvisionnement | t éq. CO2 | 3 646 | 2 913 | 775 |
Émissions de GES totales | t éq. CO2 | 1 059 | 913 | 791 |
Écart par rapport à 2018 | % | S. O. | -24 | -67 |
Consommation d’eau | ||||
Centres des opérations des agences | Mètres cubes | 19 355 | 13 517 | 12 095 |
Chaîne d’approvisionnement | Mètres cubes | 8 951 | 6 582 | 7 467 |
Consommation d’eau totale | Mètres cubes | 28 306 | 20 099 | 19 561 |
Écart par rapport à 2018 | % | S. O. | -29 | -31 |
Déchets | ||||
Centres des opérations des agences | Tonnes | 138 | 160 | 160 |
Chaîne d’approvisionnement | Tonnes | 370 | 394 | 271 |
Production de déchets totale | Tonnes | 508 | 554 | 431 |
Écart par rapport à 2018 | % | S. O. | 9 | -15 |
Nota : GES = gaz à effet de serre; t éq. CO2 = tonnes d’équivalent dioxyde de carbone. Les chiffres ayant été arrondis, il se peut que leur somme ne corresponde pas au total.
Voici quelques remarques concernant les données présentées au tableau A-5 :
- La quantité de billets de banque produits et distribués, qui varie chaque année en fonction de la demande des utilisateurs finaux, a une incidence sur le total des émissions de GES.
- Les travaux de modernisation des centres des opérations des agences de 2022 ont contribué à une augmentation de 9 % de la production de déchets durant la période d’évaluation.
- Les émissions passées ont été mises à jour. Les détails de ce changement figurent après le tableau A-2.
Bilan et Régime de pension
Qualité des données pour les portefeuilles du bilan et du Fonds de pension de la Banque du Canada
La Banque a estimé certaines émissions indiquées dans le présent rapport en se fondant sur les résultats de la modélisation effectuée par les fournisseurs des données.
Pour 2024, les actifs du bilan visés par la communication des risques liés aux changements climatiques n’incluent pas d’émissions modélisées. Les actifs du Fonds de pension comprennent 17 % d’émissions modélisées pour les actions, et 11 % pour les obligations de sociétés (tableau A-6).
En outre, la mise en correspondance avec les entités mères a été réalisée pour les actifs du bilan. Cette mise en correspondance a fait augmenter la couverture totale de 93 % pour les titres achetés dans le cadre de conventions de revente, et de 67 % pour les obligations de sociétés. Pour le portefeuille d’obligations de sociétés du Fonds de pension, elle a fait augmenter la couverture totale de 11 %.
Portefeuille d’actifs financiers | Données sur les émissions (%) | |||
---|---|---|---|---|
Déclarées | Modélisées par le fournisseur | Mises en correspondance avec l’entité mère | Couverture totale | |
Bilan | ||||
Titres du gouvernement du Canada | 100 | 100 | ||
Titres provinciaux | 100 | 100 | ||
Obligations de sociétés* | 33 | 67 | 100 | |
Titres achetés dans le cadre de convention de revente | 7 | 93 | 100 | |
Fonds de pension | ||||
Actions de sociétés ouvertes | 81 | 17 | 98 | |
Obligations de sociétés | 72 | 11 | 11 | 94 |
Titres provinciaux | 100 | 100 | ||
Titres du gouvernement du Canada | 100 | 100 | ||
Créances privées | 100 | 100 | ||
Biens immobiliers privés† | 100 | 100 | ||
Infrastructure privée† | 100 | 100 |
* Selon la valeur nominale.
† Pour les actifs privés, les données sur les émissions fournies par les gestionnaires externes du Fonds de pension ont été agrégées.
Nota : Les chiffres ayant été arrondis, il se peut que leur somme ne corresponde pas au total.
Notes
- 1. Pour en savoir plus, voir Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada, « Stratégie pour un gouvernement vert : Une directive du gouvernement du Canada », mai 2024.[←]
- 2. Voir T. Duprey, S. Jo et G. Vallée, « Let’s Get Physical: Impacts of Climate Change Physical Risks on Provincial Employment », document de travail du personnel 2024-32 de la Banque du Canada (septembre 2024).[←]
- 3. Voir T. Duprey et V. Fernandes, « Natural disasters and inflation in Canada», note analytique du personnel 2025-8 de la Banque du Canada (mars 2025).[←]
- 4. Voir T. Dahlhaus, T. Duprey et C. Johnston, « Estimating the impacts on GDP of natural disasters in Canada », note analytique du personnel 2025-5 de la Banque du Canada (février 2025).[←]
- 5. Pour en savoir plus, voir T. Devakos, C. Hajzler, S. Houle, C. Johnston, A. Poulin-Moore, R. Rautu et T. Taskin, « La production potentielle au Canada : évaluation de 2024 », note analytique du personnel 2024-11 de la Banque du Canada (avril 2024), et D. Brouillette, T. Devakoks et R. Wheesk, « Projection de la croissance de la productivité totale des facteurs au Canada : une approche sectorielle », note analytique du personnel 2024-12 de la Banque du Canada (mai 2024).[←]
- 6. Les avantages pour les entreprises peuvent varier. Par exemple, la nécessité de réparer et de reconstruire les actifs physiques endommagés en raison d’une catastrophe naturelle peut représenter une occasion pour les entreprises du secteur de la construction. Dans la même veine, une entreprise spécialisée dans des technologies susceptibles d’aider sa clientèle à s’adapter aux changements climatiques pourrait tirer parti de la situation.[←]
- 7. L’enquête a été menée avant que le taux de la redevance fédérale sur les combustibles soit ramené à zéro le 1er avril 2025.[←]
- 8. Pour en savoir plus sur la gouvernance, voir le site Web de la Banque.[←]
- 9. Les actifs du Régime sont détenus en fiducie dans le Fonds de pension et sont investis conformément à la stratégie de placement de la Banque. Pour en savoir plus sur le Régime de pension et sa gouvernance, voir le site Web de la Banque.[←]
- 10. Banque du Canada, « Les Canadiennes et Canadiens comptent sur nous : Le plan stratégique 2025-2027 de la Banque du Canada ».[←]
- 11. Pour en savoir plus, voir Banque du Canada, Politique de gestion des risques d’entreprise.[←]
- 12. Pour en savoir plus, voir Banque du Canada, « Encadré 5 : Survol des mesures de résilience en place pour traiter les risques d’événements météorologiques extrêmes en ce qui concerne les opérations matérielles », Communication par la Banque du Canada des risques liés aux changements climatiques pour 2023 (mai 2024).[←]
- 13. Outre les obligations du gouvernement du Canada et les obligations à rendement réel, les Obligations hypothécaires du Canada, émises par la Société canadienne d’hypothèques et de logement, sont considérées comme des titres du gouvernement du Canada. En effet, celui-ci est le débiteur ultime de ces titres (par l’entremise d’une garantie).[←]
- 14. Le dernier titre du portefeuille d’obligations provinciales arrivera à échéance en mars 2031. Le dernier titre du portefeuille d’obligations de sociétés arrivera à échéance en juillet 2025. Pour en savoir plus, voir les pages Programme d’achat d’obligations provinciales et Programme d’achat d’obligations de sociétés sur le site Web de la Banque.[←]
- 15. Le Protocole des gaz à effet de serre, qui fournit des cadres normalisés à l’échelle mondiale pour mesurer et gérer les émissions de gaz à effet de serre, catégorise les émissions de gaz à effet de serre le long de la chaîne de valeur en trois catégories: les émissions de portée 1 proviennent de sources contrôlées par l’organisation (directes); les émissions de portée 2 renvoient à l’électricité achetée par l’organisation (indirectes); et les émissions de portée 3 sont celles dont l’organisation peut être indirectement responsable dans le cadre de ses activités (indirectes autres).[←]
- 16. En date de la préparation du rapport, les dernières données sur la chaîne d’approvisionnement des billets de banque qui étaient disponibles concernent l’année 2023. La Banque s’attend à ce qu’il y ait toujours un décalage d’un an pour ces données en raison du temps nécessaire pour les recueillir auprès des fournisseurs.[←]
- 17. Les émissions de portée 1 et de portée 2 tiennent compte des deux immeubles de la Banque – les centres des opérations des agences de Montréal et de Toronto – participant à la distribution en gros des billets.[←]
- 18. Les calculs de l’ICMP utilisé dans le présent rapport incluent les émissions de portée 1 et de portée 2 des émetteurs des avoirs inscrits au bilan de la Banque. L’ICMP est décrit plus en détail à la section « Gestion des risques, mesures et cibles » de la Communication par la Banque du Canada des risques liés aux changements climatiques pour 2022.[←]
- 19. L’ICMP des titres du gouvernement publiée dans le rapport de 2023 a été révisée à la hausse (de 289 à 299 t éq. CO2/million $) en raison de la révision à la hausse des émissions de GES pour 2021.[←]
- 20. Le personnel de la Banque a calculé l’ICMP du portefeuille de référence du G7 en pondérant la dette totale du marché du G7 à la fin de 2024, telle qu’indiquée par Bloomberg Finance L.P.[←]
- 21. Pour en savoir plus, voir Environnement et Changement climatique Canada, « Plan de réduction des émissions pour 2030 : Prochaines étapes du Canada pour un air pur et une économie forte » (29 mars 2022).[←]
- 22. La variation annuelle en pourcentage a été calculée à partir de valeurs précises. Par souci de clarté, le résultat est arrondi au nombre entier supérieur le plus proche.[←]
- 23. L’ICMP des obligations provinciales publiée dans le rapport de 2023 a été révisée à la hausse (de 311 à 323 t éq. CO2/million $) en raison de la révision à la hausse des émissions de GES pour 2021.[←]
- 24. La variation annuelle en pourcentage a été calculée à partir de valeurs précises. Par souci de clarté, le résultat est arrondi au nombre entier supérieur le plus proche. [←]
- 25. L’ICMP des titres du gouvernement du Canada publiée dans le rapport de 2023 a été révisée à la hausse (de 289 à 299 t éq. CO2/million $) en raison des données révisées du PIB et des émissions de GES pour 2021.[←]
- 26. L’ICMP des obligations provinciales publiée dans le rapport de 2023 a été révisée à la hausse (de 243 à 250 t éq. CO2/million $) en raison des données révisées du PIB et des émissions de GES pour 2021.[←]
- 27. Pour en savoir plus, consultez World Business Council for Sustainable Development et World Resources Institute, « The greenhouse gas protocol », dans A corporate accounting and reporting standard, édition révisée, Washington, D.C., Conches-Genève (mars 2004) et M. Sotos, « GHG Protocol Scope 2 Guidance: An Amendment to the GHG Protocol Corporate Standard », World Resources Institute (2015).[←]
- 28. Voir M. Sotos, « GHG Protocol Scope 2 Guidance: An Amendment to the GHG Protocol Corporate Standard », World Resources Institute (2015).[←]
- 29. Voir Environnement et Changement climatique Canada, « Rapport d’inventaire national 1990-2023 : sources et puits de gaz à effet de serre au Canada » (2025).[←]