Risques

Rapport sur la politique monétaire – Octobre 2025

Les risques concernant la relation commerciale entre le Canada et les États-Unis demeurent élevés. D’autres risques qui ne sont pas directement liés aux droits de douane pourraient aussi altérer les perspectives.

Le scénario de référence intègre les droits de douane et politiques commerciales en vigueur le 22 octobre 2025. Il suppose que ces droits de douane et politiques – y compris l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) – resteront en place tout au long de la période de projection (Hypothèses tarifaires et autres).

Il y a beaucoup d’incertitude qui entoure tant les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis que les répercussions économiques des droits de douane américains. Dans le contexte actuel, les risques entourant le scénario de référence sont donc particulièrement élevés.

L’hypothèse relative aux politiques budgétaires tient compte des budgets provinciaux publiés et des nouvelles mesures budgétaires fédérales déposées. Cependant, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il prévoyait augmenter considérablement les investissements en infrastructure et les dépenses de défense, tout en réduisant les dépenses opérationnelles. Les orientations budgétaires seront clarifiées dans le budget fédéral qui sera déposé le 4 novembre.

Principaux risques à la hausse concernant l’inflation

Les droits de douane américains pourraient faire monter l’inflation au Canada plus que prévu

Le coût associé aux droits de douane américains plus élevés agit sur l’inflation aux États-Unis. L’inflation au Canada pourrait aussi être touchée de plusieurs façons, notamment les suivantes :

  • Les coûts relatifs aux droits de douane américains qui sont répercutés sur les entreprises canadiennes pourraient être plus élevés qu’escompté, puisque les chaînes d’approvisionnement entre les économies canadienne et américaine sont étroitement liées.
  • Les chaînes d’approvisionnement qui dépendent d’entreprises américaines pourraient être perturbées, et les coûts de la réorganisation du commerce pourraient être plus élevés que ce qui a été estimé. Cela pourrait faire augmenter les coûts de production et les prix des importations plus que prévu.
  • Les multinationales pourraient relever les prix internationaux pour compenser les pertes de profit causées par les droits de douane aux États-Unis.
  • Une dépréciation du dollar canadien ferait monter le prix des importations et, par le fait même, les coûts des entreprises et les prix à la consommation.

Toutes ces répercussions pourraient accentuer les pressions inflationnistes par rapport au scénario de référence.

Les droits de douane sectoriels pourraient être réduits

L’incertitude commerciale et les droits de douane plus élevés ont une incidence considérable sur les exportations, les investissements des entreprises et l’emploi dans les secteurs touchés au Canada. Les droits de douane sectoriels imposés par les États-Unis – en particulier sur l’acier et l’aluminium – ont rapidement freiné les exportations canadiennes de ces produits. Toutefois, un accord pourrait entraîner une diminution importante des droits de douane américains par rapport aux niveaux actuels. Cela réduirait l’incertitude et ferait rebondir la demande d’exportations et la production dans les secteurs touchés. Cette baisse d’incertitude pourrait alors alimenter les investissements des entreprises et les dépenses des ménages. Dans l’ensemble, cela stimulerait la demande et l’inflation.

Principaux risques à la baisse concernant l’inflation

Les politiques commerciales pourraient affaiblir l’économie plus que prévu

Les politiques commerciales restent imprévisibles, et les droits de douane pourraient augmenter ou s’étendre à court terme. La révision à venir de l’ACEUM fait aussi partie de l’incertitude qui subsiste. Les entreprises et les ménages touchés continuent de se heurter à des décisions de planification complexes. Les entreprises et les consommateurs seront prudents en attendant que l’avenir de l’ACEUM se clarifie. Cette prudence pourrait ralentir la croissance de la demande par rapport aux prévisions, et faire baisser l’inflation. De plus, l’incertitude persistante entourant les politiques commerciales pourrait amener les entreprises à réorienter leurs dépenses d’investissement du Canada vers les États-Unis pour éviter les droits de douane.

Les conditions financières mondiales pourraient se resserrer

Les perspectives de croissance de l’économie américaine sont de plus en plus liées aux investissements en intelligence artificielle (IA) et à l’utilisation future de l’IA. Tout au long de 2025, la demande intérieure aux États-Unis a été considérablement soutenue par les dépenses d’investissement dans ce domaine et par une hausse des prix des actions des entreprises connexes. Si les perspectives entourant l’IA venaient à changer sensiblement aux yeux des marchés, les valorisations boursières pourraient subir une correction marquée. Or une correction pourrait miner la confiance des consommateurs aux États-Unis et dans beaucoup d’autres pays, y compris au Canada. Cela pourrait ensuite mener à un ralentissement économique généralisé.

En même temps, les rendements des obligations d’État à long terme pourraient augmenter en réaction à l’expansion rapide de la dette publique dans le monde. Il en découlerait une hausse des coûts d’emprunt pour les entreprises et les ménages canadiens.

Dans les deux cas, la demande intérieure faiblirait, ce qui entraînerait une offre excédentaire et accentuerait les pressions à la baisse sur l’inflation au Canada.

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