L’évolution des pressions sur les coûts

Rapport sur la politique monétaire – Octobre 2025 – Point de mire

Les pressions sur les coûts devraient s’atténuer. Mais les entreprises doivent encore composer avec des coûts élevés de leurs intrants, dus aux droits de douane américains et à la réorganisation plus vaste du commerce mondial.

Les hausses de coûts passées ont stimulé l’inflation

Jusqu’à récemment, plusieurs facteurs avaient entraîné un renchérissement des intrants, entre autres :

  • les flambées des frais de transport à l’échelle mondiale à la fin de 2024
  • des conditions météorologiques extrêmes qui ont fait monter les prix des produits agricoles, comme ceux du café et du cacao
  • la dépréciation du dollar canadien qui a débuté à la fin de 2024 et s’est poursuivie jusqu’au début de 2025

Ces facteurs ont fait grimper les coûts des entreprises et contribué à l’augmentation des prix des biens non énergétiques. Même si certaines pressions s’étaient déjà atténuées, les effets à retardement des hausses passées se répercutent encore sur les prix à la consommation (graphique 36). Ces effets devraient s’estomper d’ici le début de 2026.


Les changements dans le commerce devraient faire monter les coûts

Les contre-mesures tarifaires canadiennes ciblant les importations américaines provoquent un accroissement des coûts et de l’inflation (graphique 37). On prévoit maintenant que leur incidence maximale sur le niveau de l’indice des prix à la consommation (IPC) sera d’environ 0,4 % au premier trimestre de 2026. Le chiffre précédent, soit 0,8 % dans le Rapport de juillet, a été revu à la baisse, car la plupart des contre-mesures tarifaires ont été supprimées. On estime que ces dernières ont fait augmenter le niveau des prix d’environ 0,3 % jusqu’à présent.


Il est difficile de prévoir les répercussions plus larges des perturbations commerciales et de la réorganisation des chaînes d’approvisionnement sur les coûts. Les droits de douane qu’imposent d’autres pays, y compris les États-Unis, sont aussi préoccupants dans la mesure où ils pourraient faire augmenter les coûts des biens importés par les entreprises canadiennes.

Parallèlement, plusieurs facteurs pourraient contribuer à atténuer ces pressions haussières sur les prix. Les surcapacités de production à l’échelle mondiale et les stratégies de sous-tarification adoptées par certains exportateurs pourraient exercer des pressions à la baisse, tandis que l’adoption de l’intelligence artificielle pourrait réduire les coûts de production.

Certaines entreprises canadiennes font état d’une hausse de coûts liée à ces ajustements mondiaux, mais la faible demande limite leur capacité à répercuter cette hausse sur leur clientèle (graphique 38 et graphique 39)1, 2. Les entreprises peuvent décider d’absorber des coûts plus élevés en réduisant leurs taux de marge, surtout si leurs marges bénéficiaires sont confortables.


  1. 1. Les coûts des intrants influent sur les prix, mais souvent de façon asymétrique : les entreprises ont tendance à augmenter leurs prix d’autant plus rapidement que ces coûts s’accroissent, mais à les réduire lentement quand ceux-ci diminuent.[]
  2. 2. Voir Banque du Canada, Enquête sur les perspectives des entreprises – Troisième trimestre de 2025 (octobre 2025).[]

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