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Consultations de l'automne 2000 : sommaire des résultats

Comme par le passé , le gouvernement a consulté les participants au marché, à l'automne 2000, à propos de différentes questions reliées à la conception et aux modalités des programmes d'emprunt du gouvernement pour le prochain exercice financier. Afin de permettre à un plus large éventail de participants de s'exprimer, les documents relatifs à la consultation ont pour la première fois été versés dans le site Web de la Banque.

En général, les participants ont indiqué que le marché des titres du gouvernement canadien fonctionne bien, mais que sa liquidité s'est quelque peu dégradée au cours de la dernière année. Les principales raisons invoquées pour expliquer cette dégradation sont la participation moins active des opérateurs sur le marché canadien ainsi que la gestion plus passive des investissements dans les titres à revenu fixe en général.

Programme des bons du Trésor

Les consultations de l'automne ont porté en particulier sur le programme des bons du Trésor. On a demandé aux participants si une restructuration de ce programme était susceptible d'accroître la liquidité du marché, en partant de l'hypothèse que l'encours se maintiendra entre 75 et 95 milliards de dollars au cours des deux prochaines années, et compte tenu que le montant des bons du Trésor mis aux enchères pourrait chuter plus fréquemment sous la barre des 6 milliards de dollars — le seuil minimum suggéré par les opérateurs du marché lors des consultations de 1999 sur le programme d'emprunt — si la structure actuelle était conservée.

Presque tous les participants ont dit préférer le statu quo, estimant qu'une restructuration majeure n'améliorerait pas de manière significative la liquidité du marché. Beaucoup n'ont manifesté aucune inquiétude face à la possibilité que le montant des adjudications descende plus souvent légèrement sous la barre des 6 milliards de dollars.

Les participants estiment que le marché des bons du Trésor fonctionne de façon acceptable dans la conjoncture actuelle, mais que sa liquidité est limitée. Les investisseurs institutionnels, en particulier, ont indiqué qu'il était très difficile d'acheter des bons du Trésor pour quelque valeur que ce soit en dehors du processus d'adjudication, une situation qui encourage de plus en plus une stratégie d'achat à long terme.

Les participants ont réitéré l'importance du marché des bons du Trésor dans le contexte actuel. Beaucoup d'investisseurs institutionnels sont tenus de placer un certain pourcentage de leurs fonds dans des bons du Trésor. Les obligations du gouvernement du Canada dont le terme à courir avant l'échéance est inférieur à 15 mois peuvent y être substituées, mais il n'est pas toujours possible de s'en procurer.

Dans le cas où l'encours des bons du Trésor continuerait de diminuer, la plupart des participants préfèreraient opter pour des adjudications mensuelles de bons à 6 et à12 mois, plutôt que d'abondonner une tranche en particulier. Cette préférence tient au fait que de nombreux investisseurs ont des besoins précis relativement aux titres à 3, 6 et 12 mois. En ce qui a trait à la proposition d'éliminer une tranche, ni les maisons de courtage ni les investisseurs ne s'entendent sur celle (bon à 6 mois ou à 12 mois) qu'il conviendrait d'abandonner.

Programme d'obligations

Les participants ont indiqué que les obligations du gouvernement du Canada constituaient toujours le fondement du marché canadien des titres à revenu fixe, tant pour l'établissement des prix que pour les opérations de couverture et de financement. L'augmentation de la taille cible des émissions d'obligations de référence, annoncée dans la Stratégie de gestion de la dette 2000-2001, a été perçue comme une mesure propre à accroître la liquidité.

Cependant, les participants ont signalé que la liquidité est moindre dans le cas des échéances longues, comparativement aux autres segments de la courbe de rendement. Certains ont indiqué que la taille des émissions d'obligations de référence devrait être encore augmentée (en particulier pour les obligations aux échéances plus longues), au moyen de réouvertures plus importantes ou plus nombreuses. Des participants ont aussi laissé entendre que des prêts, par la Banque, d'obligations du gouvernement canadien détenues par elle auraient des effets positifs sur la liquidité.

Si la taille du programme d'obligations devait diminuer, plusieurs participants ont dit préférer le maintien d'émissions dans tous les segments de la courbe de rendement, assorties d'un programme de rachat permanent et à grande échelle, plutôt que l'élimination d'une échéance en particulier.

Obligations à rendement réel

La plupart des participants ont noté que ce produit suscite un intérêt accru de la part de leurs clients, surtout les caisses de retraite, qui s'en servent notamment pour contrebalancer des engagements à long terme. Si la majorité des maisons de courtage admettent que la conjoncture économique récente a pu favoriser la popularité de ce type de produit, beaucoup sont d'avis que la demande restera soutenue dans l'avenir puisque ce produit est mieux connu des investisseurs, qu'il permet une bonne diversification et qu'il est considéré aujourd'hui comme une catégorie d'actif à part. Les actuaires, a-t-on souligné, recommandent les obligations à rendement réel parmi les placements de base des caisses de retraite.

Programme de rachat d'obligations

L'élargissement de la gamme des obligations admissibles au programme de rachat, annoncé le 21 septembre 2000, a été considéré comme une mesure utile. Plusieurs participants ont suggéré au gouvernement et à la Banque de continuer à élargir l'éventail des obligations admissibles, en particulier pour les échéances à long terme, étant donné que les titres de ce segment de la courbe des taux sont relativement moins liquides.

La majorité des participants se sont dits en faveur de rachats plus fréquents (c.-à-d. à chaque adjudication régulière d'obligations), et dans une plus large fourchette de la courbe de rendement, le montant cible des rachats étant annoncé à l'avance tous les trimestres. Bon nombre de participants ont suggéré que le gouvernement mette en place un programme de rachat régulier de plus grande envergure, afin de stimuler la participation des clients et de favoriser la consolidation de la courbe de rendement.

Transparence

Tous les participants se sont dits satisfaits de la teneur des informations sur les programmes et les opérations d'emprunt et considèrent qu'elles leur sont communiquées aux moments opportuns . Le site Web de la Banque du Canada est vu comme un outil très efficace, qui rend l'information accessible en même temps à l'ensemble des opérateurs. Par ailleurs, les participants ont apprécié la réduction des délais de publication des résultats des adjudications et encouragent la Banque à continuer de réaliser des progrès à ce chapitre.