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La Banque du Canada publie une note d'information sur la reconduction de la cible de maîtrise de l'inflation

La Banque du Canada publie aujourd'hui une note d'information sur la reconduction de la cible de maîtrise de l'inflation , dans laquelle elle décrit l'expérience du Canada en matière de cibles d'inflation, présente ses conclusions sur quelques grandes questions ayant trait au cadre de conduite de la politique monétaire et dresse une liste de sujets qui méritent d'être approfondis.

La publication de cette note suit l'annonce, faite le 23 novembre par le gouvernement canadien et la Banque, du renouvellement de la cible pour une période de cinq ans, soit jusqu'à la fin de 2011. Selon les termes de la nouvelle entente, la Banque continuera de mener la politique monétaire de façon à maintenir l'inflation mesurée par l'indice des prix à la consommation (IPC) à 2 %, soit au milieu d'une fourchette de maîtrise de l'inflation allant de 1 à 3 %.

Les principaux points abordés dans la note d'information sont les suivants :

L'expérience du Canada en matière de cibles d'inflation : Depuis que le Canada a adopté des cibles d'inflation en 1991, le taux d'augmentation de l'IPC global s'est établi en moyenne très près de 2 %, et la variabilité de l'inflation a été bien inférieure à ce qu'elle avait été durant les quinze années précédentes. Les succès remportés au chapitre de la réduction de l'inflation, conjugués à l'engagement explicite des autorités à maintenir l'inflation à un niveau bas, stable et prévisible au fil du temps, ont aidé à arrimer les attentes d'inflation à la cible de 2 %. Le climat de faible inflation a contribué à la bonne tenue de l'économie et au mieux-être des Canadiens de maintes façons. Les consommateurs et les entreprises ont été à même de gérer leur situation financière en sachant mieux ce que serait le pouvoir d'achat futur de leur épargne et de leurs revenus. Les taux d'intérêt nominaux à court et à long terme ont beaucoup diminué et ont été plus stables. De façon générale, la croissance de la production au sein de l'économie a été plus élevée et nettement plus régulière, tandis que le taux de chômage a été plus faible et moins variable. La plus grande stabilité des prix amenée par le régime de cibles d'inflation a aussi aidé l'économie à s'adapter aux chocs qui l'ont frappée, tels que l'éclatement de la bulle technologique à l'échelle internationale, les attentats du 11 septembre 2001, le SRAS et l'escalade des cours du pétrole, de sorte que les entreprises et les ménages ont pu allouer plus efficacement leurs ressources.

L'inflation mesurée par l'IPC global et l'indice de référence : La cible continuera d'être définie en fonction du taux d'augmentation sur douze mois de l'IPC global. Celui-ci demeure en effet la mesure de l'inflation la plus couramment utilisée au pays et fournit l'estimation la plus pertinente de l'évolution du coût de la vie pour la majorité des Canadiens. L'inflation mesurée par l'IPC global peut toutefois être l'objet d'une très forte volatilité et de ce fait ne constitue pas toujours le meilleur indicateur de la tendance fondamentale de l'inflation ni, par conséquent, du taux d'accroissement futur de l'IPC global. C'est pourquoi la Banque recourt à une mesure de l'inflation fondamentale dont sont exclues les composantes les plus volatiles pour la guider dans la conduite de la politique monétaire. Dans le cadre de la nouvelle entente, elle prévoit continuer à privilégier IPCX comme indice de référence pour mesurer l'inflation fondamentale. IPCX exclut huit des composantes les plus volatiles du panier de l'IPC global, ainsi que l'effet des modifications des impôts indirects sur les autres composantes de l'IPC. Comme par le passé, la Banque suivra un éventail d'indicateurs en vue d'évaluer la tendance fondamentale de l'inflation.

L'horizon visé pour le retour de l'inflation à la cible : Les recherches menées récemment ont conduit la Banque à conclure que l'horizon actuel de 6 à 8 trimestres (18 à 24 mois) pour le retour de l'inflation à la cible demeure généralement approprié, quoiqu'à l'occasion, un délai légèrement plus court ou plus long puisse être considéré. Par exemple, une diminution de la persistance de l'inflation pourrait justifier, dans certains cas, que le délai fixé pour ramener l'inflation à la cible soit raccourci. À l'inverse, la nature plus tenace de chocs particuliers, comme des variations importantes des prix des actifs, pourrait autoriser, selon les circonstances, un allongement du délai. La Banque fournira une analyse approfondie des chocs touchant l'économie canadienne et des mesures mises en place pour y remédier dans ses livraisons du Rapport sur la politique monétaire.

Les prix des actifs et la cible d'inflation : La Banque est toujours d'avis qu'il n'y a pas lieu d'accorder de reconnaissance spécifique aux prix des actifs dans l'indice pris pour cible, au-delà de la place dévolue déjà dans l'IPC aux coûts du logement. Par conséquent, elle concentrera son attention sur les conséquences que peuvent avoir des perturbations économiques, y compris des chocs de prix des actifs, sur l'inflation et la production et continuera d'y réagir de manière compatible avec la réalisation de la cible d'inflation à long terme. Comme il a été souligné ci-dessus, il est possible cependant qu'elle ait à faire preuve d'une certaine souplesse en ce qui concerne le délai établi pour l'atteinte de cet objectif. Elle pourrait ainsi être amenée à tolérer une moins bonne tenue de l'inflation au cours de la période normalement considérée, en échange peut-être d'une stabilité accrue, à un horizon un peu plus long, sur les plans économique et financier ainsi que sur le plan de l'inflation. Si la Banque devait juger approprié de modifier l'horizon de la cible d'inflation par rapport à la période habituelle de six à huit trimestres, elle indiquerait, dans ses communications, les raisons d'un tel changement et les mesures qu'elle entend prendre.

Les questions à approfondir : Bien que les résultats qu'a obtenus le Canada, depuis quinze ans, grâce à la poursuite de cibles d'inflation aient été très positifs, il est toujours pertinent de se demander si le régime qui a été mis en place dans les années 1990 continuera d'apporter une contribution optimale à l'essor de l'économie et au bien-être des Canadiens dans les décennies à venir. Dans cet esprit, la Banque compte mener un programme de recherche concerté ayant pour but de l'aider à tirer des leçons de l'expérience du Canada et de celle des autres pays, et de déterminer quelles améliorations devraient être apportées, s'il y a lieu, au cadre de conduite de la politique monétaire canadienne. S'appuyant sur les récents travaux consacrés aux régimes de cibles d'inflation, le programme de la Banque portera essentiellement sur les avantages et les inconvénients que pourrait présenter l'adoption d'une cible d'inflation inférieure ou la poursuite d'une cible basée sur le niveau des prix plutôt que sur l'inflation. Pourront se greffer à ce programme des questions déjà abordées mais méritant un réexamen, ainsi que tout nouvel enjeu qui émergera dans l'intervalle. L'institution invite les économistes de l'extérieur à participer à cette entreprise. L'objectif est de mener ces recherches à terme bien avant la prochaine date de renouvellement de la cible d'inflation, en 2011, afin que l'on dispose d'assez de temps pour pouvoir débattre ouvertement des résultats et de leurs implications.

Type(s) de contenu : Médias, Communiqués