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Enquête triennale des banques centrales sur l’activité des marchés des changes et des produits dérivés au Canada en avril 2013

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Au cours du mois d’avril, la Banque du Canada et 52 autres banques centrales et autorités monétaires ont mené une enquête sur le volume des opérations de change et des opérations de gré à gré sur produits dérivés conclues dans leurs pays respectifs. Cet effort international a été coordonné par la Banque des Règlements Internationaux et est réitéré tous les trois ans.

L’objectif visé est de recueillir des données mondiales détaillées et fiables sur la taille et la structure des marchés des changes et des produits dérivés de gré à gré. En permettant une plus grande transparence des marchés, ces statistiques aident les banques centrales, les opérateurs des marchés et les autres intervenants à mieux comprendre et suivre les tendances de l’activité sur les marchés financiers internationaux.

La Banque du Canada, comme de nombreuses autres banques centrales participantes, publie aujourd’hui les résultats sommaires de son enquête. De son côté, la Banque des Règlements Internationaux fait paraître un communiqué résumant les points saillants des résultats agrégés à l’échelle mondiale 1. Le Canada procède depuis 1983 à cette enquête triennale; les résultats des éditions précédentes sont d’ailleurs résumés dans les Tableaux 1 à 4 et au Tableau 7.

La quasi-totalité des institutions financières qui effectuent des opérations de gros sur les marchés des changes et des produits dérivés au Canada ont participé à l’enquête, soit 15 institutions qui représentent environ 98 % de l’activité de ces marchés 2. En ce qui concerne les opérations sur devises, les données recueillies portaient sur les opérations au comptant, les opérations à terme sec, les swaps de change et swaps de devises 3, de même que sur les options de gré à gré. Dans le cas des dérivés de taux d’intérêt, elles visaient les accords de taux futur, les swaps de taux d’intérêt et les options de gré à gré. Les participants étaient également invités à ventiler leurs opérations par devise et par contrepartie et à préciser le mode d’exécution utilisé pour chaque opération de change.

Dans la présente enquête triennale, les données relatives au volume des opérations sont organisées selon le lieu où celles-ci sont conclues. Plus précisément, les transactions sont déclarées dans le pays où est situé le bureau de vente 4. Si aucun bureau de vente n’a participé à une opération, c’est le pupitre de négociation qui est considéré comme le lieu où l’opération a été conclue. En dépit des différences qui caractérisent leurs évaluations qualitatives respectives, en moyenne les établissements déclarants au Canada signalent que le volume de leurs opérations a été normal au mois d’avril et en hausse par rapport aux six mois précédents.

Points saillants de l’enquête de 2013

  • En avril, le volume total des opérations de change a augmenté, passant de 1,3 billion en 2010 à plus de 1,4 billion en 2013, soit une progression de 9,8 %. Cependant, puisqu’il y avait un jour ouvrable de plus en avril 2013 qu’en avril 2010, la moyenne quotidienne s’est accrue de 4,7 % pour atteindre 64,8 milliards de dollars É.-U. en 2013, contre 61,9 milliards en 2010 (Tableau 1).
  • On relève de grands écarts de croissance selon les produits. Le volume moyen quotidien des opérations au comptant a chuté de 18 % par rapport à avril 2010 pour s’établir à 15,0 milliards de dollars É.-U. en avril 2013. À l’opposé, les opérations à terme sec et les options ont connu des hausses respectives de 60 % et de 37 % pour se chiffrer à 10,1 milliards de dollars É.?U. et à 3,1 milliards de dollars É.-U. Les swaps de change ont affiché une croissance de 5 %, atteignant un volume quotidien de 35,6 milliards de dollars É.-U., tandis que le volume des swaps de devises est resté sensiblement le même, à 1,2 milliard.
  • En ce qui concerne les dérivés de taux d’intérêt dans la même monnaie, ils ont atteint 747,4 milliards de dollars É.-U. en avril 2013, en baisse de 14,6 % par rapport aux 875,5 milliards enregistrés en 2010 (Tableau 2). Le volume moyen quotidien a reculé de 18,5 %, passant de 41,7 milliards de dollars É.-U. à 34,0 milliards. Les accords de taux futur ont augmenté de 4 % pour s’établir en moyenne à 6,8 milliards de dollars É.-U. par jour; les swaps de taux d’intérêt ont eux chuté de 27 %, à 25,2 milliards de dollars É.-U., et les options sur taux d’intérêt ont plus que triplé en volume, à 2,0 milliards de dollars (comparativement au très faible encours qu’elles avaient enregistré trois ans plus tôt après une baisse considérable).
  • Les opérations de change déclarées lors des onze dernières enquêtes sont ventilées par type d’instrument ou de produit dans le Tableau 3. La part des opérations au comptant a diminué à 23 %, contre 29 %, alors que celle des opérations à terme sec est montée à 16 %, contre 10 % auparavant. En revanche, la part des swaps de change et celle des swaps de devises n’ont pas changé, totalisant respectivement 55 % et 2 %.Les options sur devises ont légèrement progressé à 5 %.
  • Le Tableau 3 présente aussi des données sur la ventilation des opérations de change par type de contrepartie. Ce tableau montre que la part des opérations conclues par l’intermédiaire des établissements déclarants est passée de 54 % à 63 %, un niveau plus semblable au niveau rapporté par la plupart des enquêtes précédentes. La part des opérations des clients financiers 5 a reculé à 26 %, contre 38 % (des précisions sont données dans le paragraphe ci-dessous), et la part des opérations des clients non financiers, lesquels regroupent surtout des utilisateurs finaux comme les sociétés privées et les entités gouvernementales, s’est élevée à 12 %, contre 8 %.
  • Pour la première fois, les établissements déclarants ont été invités à détailler la ventilation des contreparties appartenant à la catégorie « Autres établissements financiers ». Cette ventilation se trouve dans le Tableau 3a. Comme on peut le voir, la plupart des volumes sont attribués aux banques ne participant pas à l’enquête (42 %) et aux investisseurs institutionnels (42 %); viennent ensuite, dans de moindres proportions, les fonds de couverture et entreprises de négociation pour compte propre (13 %) ainsi que les institutions financières du secteur officiel (3 %).
  • Le Tableau 4 présente la ventilation par monnaie des opérations de change effectuées au Canada. 92,5 % des opérations faisaient intervenir le dollar américain et 61,2 % portaient sur le dollar canadien. Les principales devises à avoir aussi fait l’objet d’opérations de change au Canada en 2013 ont été l’euro (dans une proportion de 17,3 %), la livre sterling (7,9 %), le yen (6,2 %), le dollar australien (3,7 %) et le peso mexicain (3,1 %).
  • Les Tableaux 5 et 6 fournissent des informations détaillées sur les volumes respectifs des opérations de change et des contrats de taux d’intérêt déclarés au Canada. Le Tableau 5 permet de constater que le volume total des opérations de change entre dollar canadien et dollar américain a diminué de 8,4 %, tandis que les opérations entre la devise américaine et les autres monnaies ont enregistré une hausse de 42,5 %. Les opérations de conversion qui font intervenir le dollar canadien et des devises autres que le dollar américain représentent un pourcentage relativement faible de l’activité totale, tout comme l’ensemble des autres paires de monnaies (8 %). Les contrats à terme non livrables se sont établis à 28,2 milliards de dollars É.-U. au mois d’avril. En volume, environ un tiers de toutes les opérations de change ont été conclues avec une contrepartie intérieure, c’est-à-dire domiciliée au Canada, et deux tiers avec une contrepartie transfrontières (domiciliée à l’extérieur du Canada).
  • Près de la moitié des contrats de taux d’intérêt déclarés au Canada (Tableau 6) est libellée en dollars canadiens, plus du tiers des contrats sont libellés en dollars américains, et le reste, dans d’autres monnaies. Les contrats libellés en dollars canadiens et dans d’autres monnaies ont connu une baisse de leur volume (respectivement de 36,6 % et de 24,8 %) alors que ceux en dollars américains ont augmenté de 70,1 %. Si l’on s’en tient aux volumes, environ un cinquième des contrats de taux d’intérêt ont été effectués avec des contreparties intérieures et quatre cinquième avec des contreparties transfrontières.
  • Dans une question complémentaire de l’enquête d’avril, les établissements déclarants étaient priés d’évaluer quelle proportion du volume total déclaré de leurs opérations avait été compensée par des contreparties centrales après exécution. Les parts respectives des accords de taux futur et des swaps de taux d’intérêt ont été de 60 % et de 53 %.
  • Le Tableau 7 présente une ventilation des opérations à terme sec et des swaps de change selon leurs échéances. Plus de 98 % de ces transactions étaient d’une durée de moins d’un an et 59 % d’une durée de moins de sept jours.
  • Le tableau des modes d’exécution des contrats de change a été modifié dans l’enquête de façon à faire davantage ressortir la ventilation par contrepartie de chaque produit (Tableau 8). En ce qui concerne les opérations de change, 44 % d’entre elles ont été accomplies par téléphone – sans intermédiaire 6, et ce mode d’exécution a été le plus utilisé par les clients non financiers et les autres institutions financières. Les transactions menées par téléphone – avec intermédiaire correspondent à 12 % du total. Les opérations de change effectuées par voie électronique s’élèvent à 45 %, la plupart avec les plateformes de courtage Reuters Matching et EBS (18 %) ainsi qu’avec des plateformes exclusives à une banque (13 %); les opérations sont aussi menées à l’aide d’autres réseaux de courtage ou de plateformes multibanques (dans une proportion de 7 %) et d’« autres » moyens électroniques directs, tel Reuters Conversational Dealing (7 %).

Nota : Le site Web du Comité canadien du marché des changes présentera au courant de l’année d’autres tableaux de résultats de l’enquête canadienne, dont les tableaux détaillés sur l’encours des opérations.  Ces tableaux seront publiés après la parution du rapport final complet que la BRI publiera avant la fin de 2013 au sujet de l’enquête triennale des banques centrales sur l’activité des marchés des changes et des produits dérivés. On trouvera également sur le site un lien direct renvoyant, dès sa parution, au rapport.

  1. 1. On trouvera les points saillants des résultats mondiaux agrégés par la BRI ainsi que des liens vers les communiqués des instances nationales à l’adresse http://www.bis.org/publ/rpfx13.htm.[]
  2. 2. À l’échelle internationale, plus de 1 300 établissements déclarants, composés en majorité de grandes banques commerciales et d’investissement, ont participé à l’enquête triennale conduite en avril 2013.[]
  3. 3. Un swap de devises implique l’échange du montant des intérêts et celui du principal, tandis qu’un swap de change ne donne lieu qu’à l’échange du montant du principal.[]
  4. 4. À l’inverse, les données de l’enquête du Comité canadien du marché des changes (CCMC) sur le volume des opérations de change au Canada sont déclarées en fonction de l’emplacement du pupitre de négociation au Canada; l’enquête englobe ainsi toutes les opérations dont le prix est établi par des négociants au Canada et qui sont exécutées par eux. Comme pour le volet canadien de l’enquête triennale de la BRI, la Banque du Canada coordonne l’enquête du CCMC.[]
  5. 5. Au nombre des clients financiers, on compte des institutions financières comme les fonds communs de placement, les caisses de retraite, les fonds de couverture, les fonds de devises, les fonds du marché monétaire, les sociétés de crédit-bail, les compagnies d’assurance, les filiales financières de grandes sociétés et les banques centrales. Font également partie de cette catégorie les petites banques commerciales et d’investissement qui ne figurent pas parmi les établissements déclarants de l’enquête triennale.[]
  6. 6. Dans l’enquête, la plupart des transactions internes ou conclues avec des tiers apparentés sont considérées comme étant exécutées « par téléphone – sans intermédiaire ».[]