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Enquête sur les perspectives des entreprises — Automne 2018

Résultats de l’enquête de l’automne 2018 | Vol. 15.3 | 15 octobre 2018

D’après les résultats de l’enquête de l’automne, les perspectives des entreprises pour le court terme demeurent robustes. La demande vigoureuse et les fortes pressions sur la capacité alimentent les intentions d’investissement et d’embauche.

Vue d’ensemble

  • Dans la foulée de la progression des ventes observée ces 12 derniers mois, les entreprises s’attendent à ce que la croissance de leurs ventes augmente davantage. Les répondants sont nombreux à signaler une amélioration des indicateurs des ventes auprès de leur clientèle canadienne et étrangère.
  • Porté par la forte demande et les contraintes de capacité, l’indicateur des intentions d’investissement a rebondi et s’est établi à un niveau élevé. Malgré un recul, les intentions d’embauche restent positives dans l’ensemble des régions et des secteurs.
  • Les pressions sur la capacité demeurent élevées partout au pays, à l’exception des Prairies. Le nombre d’entreprises déclarant que les pénuries de main-d’œuvre se sont intensifiées au cours de la dernière année avoisine des niveaux records.
  • Les prix des intrants et des extrants devraient croître à un rythme plus rapide, plusieurs entreprises estimant que les droits de douane entraîneront des pressions haussières sur les coûts. Une majorité de répondants continuent de croire que l’inflation se situera dans la moitié supérieure de la fourchette de maîtrise de l’inflation visée par la Banque.
  • Les conditions du crédit ont peu varié au cours des trois derniers mois.
  • L’indicateur de l’enquête est resté à des niveaux presque records, ce qui concorde avec les opinions généralement favorables reflétées dans la plupart des indicateurs. Nota : Les entrevues se sont déroulées avant l’annonce de la signature de l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC) le 30 septembre.

Activité économique

Le solde des opinions relatif à la croissance passée des ventes a baissé, mais il reste positif (graphique 1) et montre une accélération des ventes ces 12 derniers mois. L’indicateur de la progression future des ventes a remonté et est positif (graphique 2, barres bleues), ce qui donne à penser que le rythme d’expansion des ventes sera plus rapide dans les 12 mois à venir. La vigueur soutenue de la demande intérieure et étrangère ainsi que les projets axés sur l’innovation et sur l’atteinte de nouveaux marchés favorisent cette accélération. Même si l’horizon reste peu prometteur pour les entreprises touchées par la demande de logements et la demande liée au marché de l’habitation dans certaines régions, les perspectives de ventes sont généralement encourageantes pour les entreprises associées au secteur de la construction (dont celles qui bénéficient des dépenses d’infrastructures) et aux technologies de l’information. Les perspectives de ventes favorables s’observent par l’amélioration significative et généralisée des récents indicateurs des ventes (graphique 2, courbe rouge). Malgré tout, beaucoup d’entreprises s’attendent à ce que des contraintes de capacité (souvent associées à la main-d’œuvre), la concurrence et la réglementation limitent la croissance future de leurs ventes.

Graphique 1 : Croissance passée des ventes

Graphique 2 : Croissance future des ventes

La demande étrangère continue de susciter l’optimisme des entreprises : celles-ci anticipent, dans l’ensemble, une progression plus rapide de leurs ventes à l’étranger dans les 12 prochains mois. Une majorité de répondants s’attendent à ce que l’économie américaine enregistre une forte croissance durant l’année qui vient, une situation que bon nombre d’entre eux attribuent aux réformes fiscales, à la hausse des dépenses publiques et au renforcement du secteur de l’énergie. Si certaines entreprises ayant une clientèle au sud de la frontière ont indiqué que le protectionnisme américain constituait une contrainte, la plupart comptent bénéficier de la force de la demande des ménages et des solides investissements des entreprises aux États-Unis.

Après un mouvement à la baisse observé lors des récentes enquêtes, le solde des opinions concernant les intentions d’investissement a rebondi pour atteindre un niveau élevé dans l’enquête de l’automne (graphique 3). Beaucoup d’entreprises ont déclaré vouloir augmenter leurs dépenses d’investissement pour répondre à la vigueur de la demande et aux pressions sur la capacité anticipées (encadré 1). De fait, les répondants qui cherchent ainsi à accroître leur production ou leur efficacité sont plus nombreux que dans les enquêtes récentes et représentent maintenant une majorité, alors que ceux qui envisagent de limiter leurs dépenses d’investissement à l’entretien de l’équipement existant sont moins nombreux qu’auparavant. Certaines des entreprises qui projettent d’augmenter leurs investissements les axeront sur les technologies de l’information et les domaines connexes.

Graphique 3 : Intentions d’investissement

Après s’être inscrit en hausse pendant plusieurs enquêtes de suite, le solde des opinions concernant les intentions d’embauche a reculé (graphique 4); toutefois, il reste positif dans l’ensemble des régions et des secteurs. Les entreprises qui prévoient de grossir leurs effectifs mentionnent fréquemment la croissance attendue des ventes pour expliquer leurs intentions et beaucoup tournent à leur plein potentiel. Par contre, les gains d’efficacité sont la raison la plus souvent invoquée par les répondants qui envisagent une baisse du nombre d’employés.

Graphique 4 : Intentions d’embauche

Pressions sur la capacité de production

Le pourcentage d’entreprises estimant qu’elles auraient quelques difficultés ou de sérieuses difficultés à faire face à une hausse inattendue de la demande demeure élevé et est concentré à l’extérieur des Prairies (graphique 5). Les répondants faisant état de pressions sur la capacité de production se retrouvent dans l’ensemble des secteurs, et celles-ci sont encore principalement liées aux contraintes de main-d’œuvre. Bon nombre d’entreprises prévoient une nouvelle intensification des pressions, qu’elles mettent souvent sur le compte de difficultés de recrutement et de la progression attendue de la demande.

Graphique 5 : Pressions sur la capacité de production

Le solde des opinions concernant l’intensité des pénuries de main-d’œuvre a augmenté pour avoisiner des niveaux records (graphique 6, courbe rouge), et rend compte de l’opinion de plus en plus répandue chez les répondants selon laquelle ces pénuries se sont amplifiées au cours des 12 mois précédents. Cette intensification est davantage manifeste au Québec et reste moins marquée dans les Prairies. Le pourcentage d’entreprises disant subir des pénuries de main-d’œuvre qui limitent leur aptitude à répondre à la demande a légèrement monté une fois de plus et se maintient tout juste au-dessus de sa moyenne historique (graphique 6, barres bleues). Les répondants ont déclaré avoir surtout du mal à trouver du personnel dans les domaines de la construction, des transports et des technologies de l’information. Selon certaines entreprises, des problèmes structurels comme le vieillissement de la population et de nouvelles préférences dans les choix de carrière en seraient la cause.

Graphique 6 : Pénuries de main-d’œuvre

Prix et inflation

Comme dans les enquêtes récentes, le prix des intrants devrait croître à un rythme plus rapide au cours des 12 prochains mois, comme le donne à penser le solde des opinions positif (graphique 7). Les attentes concernant cette progression sont plus répandues dans le secteur des biens et à l’extérieur des Prairies. Un grand nombre d’entreprises signalent des pressions à la hausse découlant des droits de douane, en particulier ceux imposés sur l’acier et l’aluminium, et le renchérissement de divers produits de base.

Graphique 7 : Prix des intrants

Pour ce qui est du prix des extrants, le solde des opinions n’a pas changé et demeure positif (graphique 8), ce qui signifie que les répondants envisagent de hausser leurs prix de façon plus marquée au cours des 12 prochains mois. Plusieurs entreprises prévoient de répercuter les hausses des droits de douane sur leurs clients. La concurrence reste la principale source de la pression négative qui s’exerce sur les prix, quoique dans une moindre mesure que dans les enquêtes précédentes.

Graphique 8 : Prix des extrants

Les attentes d’inflation ont quelque peu diminué (graphique 9); néanmoins, une majorité de répondants continuent de croire qu’au cours des deux prochaines années, l’inflation s’établira dans la moitié supérieure de la fourchette de maîtrise de l’inflation visée par la Banque. Les entreprises estiment que l’augmentation des coûts de main-d’œuvre, la forte croissance économique et la hausse des droits de douane sont les principales causes des pressions inflationnistes.

Graphique 9 : Attentes d’inflation

Conditions du crédit

Le solde des opinions au sujet des conditions du crédit avoisine zéro (graphique 10), ce qui permet de penser que celles-ci ont peu varié au cours des trois derniers mois. Selon la plupart des entreprises, il est facile ou relativement facile d’obtenir des fonds; par contre, les entreprises qui éprouvent des difficultés à se financer sont souvent liées au secteur des produits de base.

Graphique 10 : Conditions du crédit

Indicateur de l’enquête

Après avoir affiché une hausse dans l’enquête de l’été, l’indicateur de l’enquête se maintient à des niveaux quasi records, ce qui cadre avec les opinions positives largement répandues dont rendent compte la plupart des indicateurs (graphique 11).

Graphique 11 : Indicateur de l’enquête

Encadré 1 : Les projets d’investissement des entreprises sont surtout motivés par la forte demande et les contraintes de capacité

Depuis quelques enquêtes, on demande aux entreprises de préciser les facteurs qui favorisent ou limitent les dépenses d’investissement projetées pour les douze mois à venir. Dans l’enquête de l’automne, la demande intérieure et la demande étrangère ont le plus souvent été évoquées, au final, comme principaux motifs d’investissement (graphique 1‑A). Les répondants ont aussi été nombreux à signaler que les plans stratégiques à long terme ou les investissements programmés (par exemple, les projets d’expansion à long terme, les stratégies en matière de technologies, la recherche-développement et l’entretien systématique) justifient le niveau des dépenses futures. De plus, bon nombre d’entreprises ont dit vouloir investir parce qu’elles ont atteint les limites de leur capacité de production actuelle ou parce qu’elles souhaitent rester concurrentielles. Dans l’ensemble, les conditions de financement (coût ou accessibilité) sont favorables pour les entreprises prêtes à investir.

À l’opposé, la réglementation et les impôts sont parmi les entraves à l’investissement les plus fréquemment citées. Les entreprises font généralement état de la réglementation nationale, souvent en lien avec les autorisations environnementales (notamment celles qui concernent la future capacité des pipelines), et de la longueur des formalités à remplir pour faire approuver des projets. Certains répondants ont également mentionné que des incertitudes entourant la situation au pays (comme les autorisations relatives à la capacité future des pipelines et d’autres formalités réglementaires) et la politique de commerce extérieur des États-Unis freinent leurs projets d’investissement. Enfin, des entreprises prévoient de réduire leurs investissements après avoir engagé des dépenses importantes l’année précédente.

Graphique 1-A : Les projets d'investissement des entreprises sont surtout motivés par la forte demande et les contraintes de capacité


Le présent bulletin contient une synthèse de l’information qui a été obtenue dans le cadre d’entrevues réalisées par le personnel des bureaux régionaux de la Banque auprès des responsables d’une centaine d’entreprises, choisies en fonction de la composition du produit intérieur brut du secteur canadien des entreprises. Les données de l’enquête de l’automne 2018 ont été recueillies entre le 23 août et le 17 septembre 2018. Le solde des opinions peut varier entre +100 et -100. Les chiffres étant arrondis, le total des pourcentages n’est pas nécessairement égal à 100. Des précisions concernant le questionnaire de l’enquête et le contenu informatif des réponses obtenues sont présentées dans le site Web de la Banque du Canada. Les résultats de l’enquête constituent un condensé des opinions exprimées par les répondants et ne reflètent pas forcément le point de vue de la Banque du Canada.

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