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Résultats de l’enquête de l’hiver 2018 | Vol. 15.4 | 21 décembre 2018

Les résultats de l’enquête de l’hiver montrent que, dans la plupart des régions, les entreprises demeurent confiantes, et les pressions sur la capacité restent élevées. Les perspectives économiques se sont assombries pour les entreprises des Prairies.

Vue d’ensemble

  • Même si, dans l’ensemble, les perspectives de ventes restent positives, les entreprises anticipent une stabilisation de la croissance. Dans les Prairies, les attentes en matière de ventes sont plus modérées.
  • La volonté d’augmenter les investissements et les effectifs, souvent soutenue par les anticipations de croissance des ventes, est généralisée, en particulier dans le secteur des services.
  • L’indicateur des pressions sur la capacité demeure élevé, bien que moins de répondants des Prairies fassent état de contraintes à ce chapitre. L’opinion selon laquelle les pressions sur le marché du travail se sont intensifiées au cours de la dernière année reste répandue, quoique dans une moindre mesure que dans l’enquête de l’automne.
  • Les entreprises prévoient une progression des prix des intrants et des extrants un peu plus rapide que durant les 12 derniers mois. Leurs attentes concernant des pressions à la hausse sur les prix, attribuables à l’imposition de droits de douane et à l’augmentation des coûts de main-d’œuvre, sont atténuées en partie par le ralentissement anticipé de la croissance des cours des produits de base. Les attentes d’inflation n’ont pratiquement pas changé et demeurent concentrées dans la moitié supérieure de la fourchette de maîtrise de l’inflation de 1 à 3 % visée par la Banque.
  • Bien que les conditions du crédit n’aient pas changé pour la plupart des entreprises, le solde des opinions indique un léger resserrement.
  • L’indicateur de l’enquête a diminué quelque peu mais demeure élevé, ce qui donne à penser que les répondants continuent généralement de faire preuve d’optimisme.

Activité économique

L’indicateur de la croissance passée des ventes est positif (graphique 1) et plus élevé qu’au moment de l’enquête de l’automne, ce qui témoigne du fait que la plupart des répondants estiment que l’expansion des ventes s’est accélérée au cours des 12 derniers mois. À l’opposé, pour les 12 mois qui viennent, les entreprises s’attendent à ce qu’elle se stabilise, comme l’indique le solde des opinions quasiment nul (graphique 2, barres bleues). Les entreprises qui dépendent des prix du pétrole de l’Ouest canadien et de l’activité sur le marché du logement dans certaines régions prévoient que la demande fléchira ou restera faible et que la croissance des ventes se modérera. D’autres anticipent aussi une stabilisation ou un ralentissement du rythme de progression des ventes après une période de forte activité et dans un contexte marqué par des contraintes de capacité. Les indicateurs des ventes futures, comme les carnets de commandes et les demandes de renseignements, se sont améliorés comparativement à il y a un an (graphique 2, courbe rouge), mais l’optimisme est moins généralisé que dans les enquêtes récentes. Les perspectives de ventes favorables s’observent surtout parmi les entreprises associées aux secteurs des technologies de l’information et de la construction non résidentielle.

Graphique 1 : Croissance passée des ventes

Graphique 2 : Croissance future des ventes

Dans l’ensemble, les perspectives de ventes des exportateurs ont légèrement baissé; toutefois, elles demeurent positives, portées par la vigueur persistante de la demande étrangère. La plupart des répondants s’attendent à ce qu’au cours de l’année qui vient, l’économie américaine affiche une croissance positive et, pour bon nombre d’entre eux, que leurs ventes en bénéficient directement ou indirectement. Cependant, certaines entreprises sont d’avis que les mesures protectionnistes, notamment les droits de douane, atténueront cet effet positif. Les exportateurs signalent à nouveau que des contraintes de capacité (souvent associées à la main-d’œuvre) limitent la croissance de leurs ventes.

L’indicateur relatif aux dépenses d’investissement en machines et matériel a fléchi quelque peu (graphique 3), mais les intentions à ce chapitre restent fermes, compte tenu de la demande soutenue. Les hausses des dépenses projetées dans les 12 prochains mois sont concentrées dans le secteur des services (comme le transport et les services commerciaux). Les répondants sont nombreux à faire état de plans d’investissement destinés à augmenter la production ou à réaliser des gains d’efficacité. Dans les Prairies, les perspectives de ventes sont moins encourageantes, mais les entreprises qui disposent d’une stratégie d’investissement à long terme et de budgets pour mettre en place de nouvelles technologies permettent aux intentions d’investissement de se maintenir. Par contre, quelques entreprises font part d’entraves à l’investissement, dont la réglementation et l’incertitude qui en découle (par exemple en ce qui a trait aux autorisations concernant les pipelines).

Graphique 3 : Intentions d’investissement

Globalement, la volonté d’accroître les effectifs est encore généralisée et a peu varié par rapport à l’enquête de l’automne (graphique 4). Les intentions d’embauche restent surtout favorables dans le secteur des services. Les entreprises désireuses de grossir leurs rangs disent fréquemment vouloir le faire pour soutenir l’expansion attendue de leurs ventes. Bon nombre de celles qui comptent plutôt maintenir leurs effectifs au même niveau envisagent de recourir aux technologies, entre autres l’automatisation et les outils numériques, pour répondre à une demande accrue.

Graphique 4 : Intentions d’embauche

Pressions sur la capacité de production

La proportion d’entreprises qui auraient de la difficulté à faire face à une hausse inattendue de la demande reste élevée (graphique 5), bien que dans les Prairies, les répondants soient moins nombreux à déclarer subir des contraintes. Les pénuries de main-d’œuvre constituent encore l’obstacle le plus fréquemment évoqué. Dans l’ensemble, les entreprises n’estiment plus que les pressions sur la capacité s’intensifieront, compte tenu de l’augmentation des investissements et des effectifs projetée en vue d’accroître les capacités de production, ainsi que du ralentissement attendu de la demande dans les Prairies et de la demande associée au marché du logement dans certaines régions.

Graphique 5 : Pressions sur la capacité de production

Le solde des opinions concernant l’intensité des pénuries de main-d’œuvre demeure élevé, même s’il a reculé par rapport au sommet sans précédent atteint à l’automne (graphique 6, courbe rouge). Les répondants qui disent éprouver des pénuries plus prononcées viennent majoritairement du Centre du pays et de la Colombie-Britannique. Globalement, le nombre d’entreprises ayant signalé des pénuries de main-d’œuvre qui limitent leur aptitude à répondre à la demande continue d’avoisiner la moyenne historique (graphique 6, barres bleues), mais a baissé dans les Prairies. Le manque de professionnels qualifiés, particulièrement dans le domaine des technologies de l’information, est souvent cité par les répondants. Beaucoup d’entreprises touchées par des pénuries de main-d’œuvre prennent des mesures pour accroître leurs effectifs (encadré 1).

Graphique 6 : Pénuries de main-d’œuvre

Prix et inflation

Le solde des opinions au sujet des prix des intrants a diminué, mais il demeure tout de même légèrement positif, ce qui donne à penser que les entreprises s’attendent à un renchérissement un peu plus rapide des intrants dans les 12 mois à venir (graphique 7). Les répondants continuent de mentionner que les divers droits de douane feront monter davantage les coûts, soit directement, soit par l’intermédiaire des chaînes d’approvisionnement. Cependant, certaines entreprises, principalement dans le secteur des biens, entrevoient un ralentissement de la croissance des prix des intrants en raison des pressions à la baisse sur les cours des produits de base.

Graphique 7 : Prix des intrants

L’indicateur des prix des extrants est positif, les entreprises prévoyant que ceux-ci augmenteront à un rythme plus rapide dans les 12 mois à venir (graphique 8). Plusieurs entreprises comptent répercuter sur leurs clients la hausse de leurs coûts – comme ceux liés à la main-d’œuvre, ou ceux associés à la chaîne d’approvisionnement, qui résultent parfois de l’imposition de droits de douane. Les attentes exprimées à l’égard d’une hausse plus modérée des prix sont le plus présentes parmi les répondants du secteur des biens et sont souvent en lien avec l’évolution des prix des produits de base.

Graphique 8 : Prix des extrants

Les attentes d’inflation sont essentiellement inchangées par rapport à l’enquête de l’automne (graphique 9). Une majorité de répondants continuent de penser qu’au cours des deux prochaines années, l’inflation s’établira dans la moitié supérieure de la fourchette de maîtrise de l’inflation visée par la Banque. Plusieurs entreprises évoquent la hausse des coûts de main-d’œuvre et la croissance de l’économie canadienne au nombre des facteurs qui influent sur leurs attentes.

Graphique 9 : Attentes d’inflation

Conditions du crédit

Même si les conditions du crédit n’ont pas changé pour la plupart des entreprises, le solde des opinions indique qu’elles se sont resserrées quelque peu (graphique 10). Plusieurs des répondants qui font état d’un resserrement sont établis dans les Prairies. Selon la plupart des entreprises, il est encore facile ou relativement facile d’obtenir du crédit.

Graphique 10 : Conditions du crédit

Indicateur de l’enquête

L’indicateur de l’enquête s’est légèrement replié, mais il reste élevé (graphique 11), les résultats pour la quasi-totalité des questions dépassant leur moyenne historique. De manière générale, on peut en conclure que les entreprises continuent de se montrer optimistes.

Graphique 11 : Indicateur de l’enquête

Encadrés

Encadré 1 : Les entreprises prennent des mesures pour accroître leurs effectifs afin de s’adapter au resserrement du marché du travail

Encadré 1 : Les entreprises prennent des mesures pour accroître leurs effectifs afin de s’adapter au resserrement du marché du travail

L’indicateur d’intensité des pénuries de main-d’œuvre est positif depuis l’enquête de l’été 2017, les entreprises déclarant dans l’ensemble que les pénuries sont plus prononcées qu’il y a 12 mois – particulièrement à l’extérieur des Prairies (graphique 1‑A). Ce résultat semble témoigner d’un resserrement du marché du travail. Dans ce contexte, on a demandé aux participants à l’enquête de l’hiver de préciser quelles mesures ils avaient prises, s’il y a lieu, pour y faire face. Globalement, les deux tiers des entreprises, dont toutes celles qui ont déclaré souffrir de ces pénuries, ont dit s’employer à remédier à la situation.

Les mesures visant à accroître les effectifs sont les plus souvent citées. En particulier, beaucoup d’entreprises ont mentionné qu’elles étaient en train d’intensifier leurs efforts de recrutement, souvent en se tournant vers d’autres bassins de candidats, par exemple les nouveaux diplômés ou les immigrants. De plus, les répondants ont souvent indiqué qu’ils haussaient les salaires afin d’attirer et de retenir les travailleurs. D’autres mesures, comme la bonification de la rémunération indirecte (les avantages sociaux et les vacances, par exemple) et l’amélioration des conditions de travail, ont également été évoquées.

Les entreprises du secteur des services ont aussi fréquemment signalé qu’elles répondaient à la pénurie de main-d’œuvre en améliorant la productivité des employés. Une des mesures prises en ce sens, couramment citée par les entreprises qui diversifient leurs bassins de main-d’œuvre, est la formation accrue des employés déjà en poste ou nouvellement recrutés.

Certains répondants misent sur d’autres moyens, comme l’augmentation du nombre d’heures supplémentaires effectuées par le personnel en place, de même que le recours accru à la sous-traitance ainsi qu’aux machines et matériel (p. ex., l’automatisation ou les technologies visant à remplacer les travailleurs).

Graphique 1-A : L’opinion selon laquelle les pénuries de main-d’œuvre sont plus intenses qu’il y a un an est généralisée


Le présent bulletin contient une synthèse de l’information qui a été obtenue dans le cadre d’entrevues réalisées par le personnel des bureaux régionaux de la Banque auprès des responsables d’une centaine d’entreprises, choisies en fonction de la composition du produit intérieur brut du secteur canadien des entreprises. Les données de l’enquête de l’hiver 2018 ont été recueillies entre le 5 et le 28 novembre 2018. Le solde des opinions peut varier entre +100 et -100. Les chiffres étant arrondis, le total des pourcentages n’est pas nécessairement égal à 100. Des précisions concernant le questionnaire de l’enquête et le contenu informatif des réponses obtenues sont présentées dans le site Web de la Banque du Canada. Les résultats de l’enquête constituent un condensé des opinions exprimées par les répondants et ne reflètent pas forcément le point de vue de la Banque du Canada.

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