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Enquête triennale des banques centrales sur l’activité des marchés des changes et des produits dérivés au Canada menée en avril 2019

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Au cours du mois d’avril, la Banque du Canada et 52 autres banques centrales et autorités monétaires ont mené l’enquête triennale sur le volume des opérations de change et des opérations sur produits dérivés de gré à gré conclues dans leurs pays respectifs. Ce travail coordonné par la Banque des Règlements Internationaux (BRI) permet d’obtenir des données mondiales détaillées et fiables sur la taille et la structure des marchés des changes et des produits dérivés de gré à gré.

Comme de nombreuses autres banques centrales participantes, la Banque du Canada publie aujourd’hui les résultats sommaires de son enquête1. De son côté, la BRI a résumé les points saillants des résultats agrégés sur les volumes des opérations à l’échelle mondiale2. Tous les courtiers qui effectuent des opérations de gros sur les marchés des changes et des produits dérivés de gré à gré au Canada ont participé à l’enquête3.

En ce qui concerne les opérations sur devises, les données recueillies portaient sur les opérations au comptant, les opérations à terme sec, les swaps de change et de devises4 et, enfin, les options de gré à gré sur devises. Dans le cas des dérivés de taux d’intérêt, elles visaient les accords de taux futur, les swaps de taux d’intérêt, les swaps indexés sur le taux à un jour et les options de gré à gré sur taux d’intérêt.

Points saillants de l’enquête de 2019

  • Le volume total des opérations de change a augmenté, passant de 1 800 milliards de dollars américains en avril 2016 à près de 2 300 milliards en avril 2019, soit une progression de 27,6 %. La moyenne quotidienne, quant à elle, est passée de 85,5 milliards de dollars américains en 2016 à 109,1 milliards en 2019 (tableau 1).
  • Cette progression est surtout attribuable aux swaps de change, même si toutes les catégories, sauf les options, affichent une hausse du volume des opérations. Elle cadre avec la tendance observée dans d’autres grandes économies et est aussi conforme à l’évolution de l’activité sur les marchés dont témoigne l’enquête semestrielle du Comité canadien du marché des changes sur le volume des opérations de change. En ce qui concerne la part canadienne du volume mondial des opérations de change, elle est restée inchangée, à 1,3 %.
  • Le volume des dérivés de taux d’intérêt dans la même monnaie a totalisé près de 2 600 milliards de dollars américains en avril 2019, contre 688,6 milliards en 2016, soit une hausse de 274 % (tableau 2). Cette forte hausse résulte principalement de la croissance des accords de taux futur et des swaps de taux d’intérêt. Le volume des swaps indexés sur le taux à un jour, qui constituent dorénavant une catégorie distincte, a également progressé. La forte hausse enregistrée au Canada s’inscrit dans la tendance observée dans d’autres grandes économies. De fait, la part canadienne du volume mondial a crû légèrement : de 1,1 % en 2016, elle est passée à 1,6 % en 2019. Cette augmentation résulte en partie de changements structurels apportés par certaines institutions financières déclarantes à leurs opérations sur produits dérivés au Canada.
  • Les opérations de change sont ventilées par type d’instrument ou de produit et par type de contrepartie dans tableau 3. La part des swaps de change et des swaps de devises a augmenté alors que celle de toutes les autres catégories d’instruments a diminué. La part des opérations conclues par l’intermédiaire des établissements déclarants et par des clients financiers5 a légèrement progressé tandis que celle des clients non financiers a reculé.
  • Le tableau 4 présente la ventilation par monnaie des opérations de change effectuées au Canada. Les changements sont minimes par rapport à 2016, et le dollar américain, le dollar canadien et l’euro sont toujours les trois monnaies les plus activement négociées.
  • Les tableaux 5 et 6 fournissent des informations détaillées sur le volume des opérations de change déclarées au Canada. Le volume des opérations de change impliquant la paire dollar canadien-dollar américain et d’autres monnaies vis-à-vis du dollar américain a grimpé. Par contre, il y a eu une baisse du volume des opérations de change faisant intervenir le dollar canadien et des devises autres que le dollar américain ainsi que toutes les autres paires de monnaies.
  • Le tableau 7 présente une ventilation des opérations à terme sec et des swaps de change selon leurs échéances. Le résultat est semblable à celui de 2016 : près de 98 % de ces opérations étaient d’une durée de moins de six mois et 61 %, d’une durée d’une semaine ou moins.
  • Les résultats de l’enquête comprennent un tableau des modes d’exécution des contrats de change (tableau 8). Il n’y a pas eu de variations importantes par rapport à 2016. La part des opérations de change conclues au téléphone sans intermédiaire6 n’a pas changé. En revanche, la part des opérations conclues via des plateformes exclusives à une banque a monté, tandis que celle des opérations effectuées par d’autres plateformes électroniques a diminué.

  1. 1. Dans l’enquête de la BRI, les opérations sont déclarées en fonction de l’emplacement du bureau de vente au Canada. L’évolution du volume des opérations pourrait aussi s’expliquer par des changements dans la structure organisationnelle des banques déclarantes, comme le déménagement de leur bureau de vente dans un autre pays depuis l’enquête de 2016.[]
  2. 2. La BRI publiera les résultats globaux de l’enquête[]
  3. 3. À l’échelle internationale, près de 1 300 établissements déclarants, composés en majorité de grandes banques commerciales et d’investissement, ont participé à l’enquête triennale conduite en avril 2019. Au Canada, 15 établissements ont participé à l’enquête.[]
  4. 4. Un swap de devises implique l’échange du montant des intérêts et celui du principal, tandis qu’un swap de change ne donne lieu qu’à l’échange du montant du principal.[]
  5. 5. Au nombre des clients financiers, on compte des institutions financières comme les fonds communs de placement, les caisses de retraite, les fonds de couverture, les fonds de devises, les fonds du marché monétaire, les sociétés de crédit-bail, les compagnies d’assurance, les filiales financières de grandes sociétés et les banques centrales. Font également partie de cette catégorie les petites banques commerciales et d’investissement qui ne figurent pas parmi les établissements déclarants de l’enquête triennale.[]
  6. 6. Dans l’enquête, la plupart des transactions internes ou conclues avec des tiers apparentés sont considérées comme étant exécutées « par téléphone – sans intermédiaire ».[]