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Job Ladder and Business Cycles

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L’idée selon laquelle les gens continuent de chercher un poste plus productif et mieux rémunéré même quand ils ont déjà un emploi n’a rien de nouveau dans le domaine de l’économie du travail. Ce concept de la recherche de travail des personnes en emploi – habituellement dépeint comme une façon de gravir les échelons – s’est avéré très utile pour interpréter et rationaliser les travaux empiriques sur le mouvement des personnes sur le marché du travail et la dynamique des salaires. Au niveau global, ce mouvement est une grande force entraînant la rotation du personnel à l’échelle des entreprises, des professions et des régions, laquelle a des effets profonds sur la croissance de la productivité. Au niveau individuel, ce processus constitue une source importante de croissance des salaires.

Je construis un modèle à agents hétérogènes et marchés incomplets comprenant une riche dynamique du marché du travail qui génère une structure de progression de carrière. Les travailleurs avancent peu à peu vers des postes plus productifs et mieux rémunérés en changeant d’emploi, et ils se retrouvent occasionnellement au chômage en raison de chocs négatifs. Toute la distribution des travailleurs par rapport à l’épargne, aux revenus et aux emplois fait partie de la conjoncture, et elle se décale en réponse aux chocs globaux.

J’étalonne le modèle en fonction de l’économie américaine, et je l’utilise pour étudier le rôle de la progression de carrière durant et après la Grande Récession aux États-Unis. Dans le sillage de cette récession, les possibilités de monter les échelons se sont essentiellement effondrées :

  • les entreprises ont réduit les embauches;
  • le chômage a augmenté;
  • les changements d’emploi ont diminué.

Cela a eu pour conséquence une stagnation des salaires pendant plusieurs années qui a contribué à la forte contraction et la lente reprise de la consommation. Du côté de l’offre, en raison du ralentissement des changements d’emploi, des travailleurs se sont retrouvés coincés au bas de l’échelle, ce qui a réduit la croissance de la productivité totale du travail. Je montre que l’interaction entre une faible demande et une basse productivité aide à comprendre l’absence de désinflation durant cette période.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2022-14