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La Banque du Canada relève le taux directeur de 100 points de base, et poursuit le resserrement quantitatif

La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle augmente le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à 2½ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à 2¾ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 2½ %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.

L’inflation au Canada est plus élevée et persistante que la Banque le prévoyait dans son Rapport sur la politique monétaire d’avril, et restera probablement autour de 8 % au cours des prochains mois. Même si des facteurs mondiaux comme la guerre en Ukraine et les perturbations continues de l’approvisionnement ont été les principaux moteurs de l’inflation, les pressions intérieures sur les prix attribuables à la demande excédentaire gagnent en importance. Plus de la moitié des composantes de l’indice des prix à la consommation affichent maintenant une hausse supérieure à 5 %. Avec cette généralisation des pressions sur les prix, les mesures de l’inflation fondamentale de la Banque ont augmenté pour s’établir entre 3,9 et 5,4 %. De plus, des résultats d’enquêtes indiquent que davantage de consommateurs et d’entreprises s’attendent à ce que l’inflation soit plus élevée pendant plus longtemps, ce qui accentue le risque d’un enracinement de la forte inflation pour l’établissement des prix et des salaires. Si cela se produit, le coût économique pour restaurer la stabilité des prix sera plus grand.

L’inflation est aussi plus élevée à l’échelle mondiale, vu l’incidence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les contraintes d’offre qui persistent et la forte demande. De nombreuses banques centrales resserrent leur politique monétaire pour lutter contre l’inflation, et les conditions financières plus tendues qui en résultent modèrent la croissance économique. Aux États-Unis, l’inflation élevée et les taux d’intérêt en hausse contribuent à un ralentissement de la demande intérieure. L’économie chinoise est plombée par des vagues de restrictions visant à contenir les éclosions de COVID-19. Les prix du pétrole restent élevés et volatils. La Banque s’attend maintenant à ce que la croissance économique mondiale ralentisse pour s’établir à environ 3½ % cette année et 2 % en 2023, avant de se raffermir pour atteindre 3 % en 2024.

La demande excédentaire a continué d’augmenter au Canada. Les marchés du travail sont tendus : le taux de chômage n’a jamais été aussi bas, les pénuries de main-d’œuvre sont généralisées et les pressions sur les salaires s’intensifient. La demande étant forte, les entreprises répercutent sur les consommateurs les coûts plus élevés des intrants et de la main-d’œuvre en montant les prix. La consommation est robuste, tirée par un rebond des dépenses en services pour lesquels la distanciation est difficile. Les investissements des entreprises sont solides et les exportations sont stimulées par les prix élevés des produits de base. La Banque estime que le PIB a progressé d’environ 4 % au deuxième trimestre. La progression devrait ralentir pour s’établir autour de 2 % au troisième trimestre, à mesure que la croissance de la consommation se modérera et que l’activité sur le marché du logement reculera après avoir affiché, durant la pandémie, une vigueur qui ne peut pas être maintenue.

La Banque s’attend à ce que l’économie canadienne progresse de 3½ % en 2022, de 1¾ % en 2023 et de 2½ % en 2024. L’activité ralentira à mesure que la croissance mondiale s’essoufflera et que le resserrement de la politique monétaire fera sentir ses effets dans l’économie. Ces facteurs, conjugués à la résolution des perturbations de l’approvisionnement, rétabliront l’équilibre entre l’offre et la demande et atténueront les pressions inflationnistes. Les prix mondiaux de l’énergie devraient aussi reculer. Selon la projection de juillet, l’inflation commencera à redescendre plus tard cette année pour se situer autour de 3 % à la fin de l’année prochaine et retournera à la cible de 2 % à la fin de 2024.

Puisqu’il y a une demande excédentaire évidente au sein de l’économie, que l’inflation est élevée et se propage, et que davantage d’entreprises et de consommateurs s’attendent à ce que la forte inflation dure plus longtemps, le Conseil de direction a décidé d’accélérer sans tarder le relèvement des taux d’intérêt en haussant le taux directeur de 100 points de base aujourd’hui. Il juge encore que les taux d’intérêt vont devoir augmenter davantage, et le rythme des hausses sera guidé par l’évaluation continue que fait la Banque de l’économie et de l’inflation. Le resserrement quantitatif se poursuit et est utilisé comme outil complémentaire aux hausses du taux directeur. Le Conseil de direction est déterminé à tenir son engagement à assurer la stabilité des prix et continuera de prendre les mesures nécessaires en vue de l’atteinte de la cible d’inflation de 2 %.

Note d’information

La prochaine date d’établissement du taux cible du financement à un jour est le 7 septembre 2022. La Banque publiera sa prochaine projection complète pour l’économie et l’inflation, ainsi qu’une analyse des risques connexes, dans le Rapport sur la politique monétaire qui paraîtra le 26 octobre 2022.

Type(s) de contenu : Médias, Communiqués
Rapport sur la politique monétaire – Juillet

Rapport sur la politique monétaire - Juillet 2022

L’économie canadienne affiche désormais une demande excédentaire manifeste. L’inflation est élevée et se généralise. Selon les prévisions de la Banque, elle devrait baisser pour se situer aux alentours de 3 % d’ici la fin de 2023 et retourner à la cible de 2 % d’ici la fin de 2024.

Conférence de presse : Rapport sur la politique monétaire – Juillet 2022

Publication du Rapport sur la politique monétaire — Conférence de presse donnée par le gouverneur Tiff Macklem et la première sous-gouverneure, Mme Carolyn Rogers. (vers 11 h, heure de l’Est)

Rapport sur la politique monétaire – Déclaration préliminaire à la conférence de presse

Le gouverneur, Tiff Macklem, traite des principaux enjeux liés aux délibérations du Conseil de direction entourant la décision relative au taux directeur et le Rapport sur la politique monétaire.