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Points saillants de l’enquête sur le système financier – 2023

La Banque du Canada mène l’enquête sur le système financier auprès d’experts en gestion des risques. Ces experts donnent leur avis sur les risques pesant sur le système financier canadien, la résilience du système, ainsi que les tendances naissantes qu’ils observent. Les résultats de l’enquête permettent de comparer les avis et les travaux d’analyse de la Banque avec des opinions externes, en plus d’aider le personnel de l’institution à trouver de nouveaux sujets de recherche et d’analyse.

Après l’édition du printemps 2022, la Banque a réduit la fréquence de l’enquête pour la faire une fois par année, plutôt que deux fois l’an. Ce changement permet au personnel de recueillir des commentaires plus étoffés en tenant plus de discussions, tout en réduisant le fardeau pour les répondants. Voir les détails dans l’encadré 1.

L’enquête de 2023 a été menée entre le 21 février et le 10 mars 2023 auprès de 58 répondants. Compte tenu de la période de l’enquête, les réponses ne tiennent pas compte des préoccupations concernant la tourmente du secteur bancaire aux États-Unis et en Suisse. Dans les discussions de suivi, un sous-groupe de répondants a indiqué que ses points de vue sur les risques pesant sur le système financier canadien et sa résilience n’avaient pas changé de façon importante depuis la fin de l’enquête.

En plus des questions récurrentes, l’enquête comportait un ensemble de questions sur les dispositifs de marge pour les produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale.

Points saillants

  • Les répondants croient que le risque qu’un choc perturbe le système financier canadien a diminué depuis la dernière enquête. Leur confiance dans la résilience du système est à son plus haut depuis la première enquête, en 2018.
  • Les cyberincidents demeurent le risque principal auquel les organisations sont confrontées. Les risques géopolitiques arrivent au deuxième rang. Ces risques menacent les différentes organisations, mais ils sont aussi pertinents pour l’ensemble du système financier canadien :
    • Une cyberattaque réussie contre une institution financière ou une grande infrastructure de marché financier pourrait entraîner des perturbations systémiques.
    • Les tensions géopolitiques pourraient influer sur l’évaluation du prix des actifs risqués à l’échelle mondiale, et ainsi se répercuter sur toutes sortes d’investisseurs et d’émetteurs.
  • Pour beaucoup de leurs accords visant des produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale, les répondants ont indiqué qu’ils pouvaient déposer des espèces et divers titres en garantie pour satisfaire aux exigences de marge initiale et de marge de variation.
  • De nombreux répondants effectuent des tests de résistance à l’aide de différents scénarios historiques et hypothétiques pour évaluer leur capacité à répondre à des hausses des exigences de marge.
  • Pour répondre à des hausses des exigences de marge plus petites que celles envisagées dans leurs tests de résistance, les répondants déposeraient principalement en garantie des actifs et des espèces en caisse. Si les hausses des exigences de marge étaient plus importantes que celles envisagées dans les tests de résistance, ils s’en remettraient davantage à d’autres sources de financement pour lever des fonds, en plus de fournir des actifs et des espèces en caisse. Ces sources de financement comprendraient la vente d’actifs, les marchés de financement par titres et les lignes de crédit. Dans la Revue du système financier de 2021, on aborde comment ces hausses des exigences de marge pourraient contribuer à des scénarios où la demande de liquidités dépasse l’offre des banques, ajoutant des tensions sur la liquidité des marchés.

Encadré 1 : Changement de la fréquence de l’enquête sur le système financier

La Banque du Canada a réduit la fréquence de l’enquête sur le système financier de deux fois par année à une seule pour :

  • améliorer la qualité des informations recueillies
  • équilibrer le fardeau placé sur les répondants

La Banque va continuer de mener l’enquête annuellement. L’enquête aura lieu au début de l’année et sera publiée au printemps. Les enquêtes passées ont montré que les avis sur les risques et la résilience du système financier canadien ne changent pas de façon importante au cours d’une période de six mois. Par conséquent, il n’est pas justifié de demander aux répondants de prendre le temps de répondre à l’enquête deux fois par année.

Au lieu de l’enquête de l’automne, le personnel de la Banque tiendra des discussions supplémentaires avec les répondants pour recueillir leurs points de vue sur la façon dont les risques pesant sur leur organisation et le système financier ont évolué. Ces discussions donneront également aux participants au marché financier une occasion de soulever des préoccupations ou des risques qui ne l’auraient pas été dans leurs dernières réponses à l’enquête. Les thèmes mentionnés aideront la Banque à cibler des sujets pour ses enquêtes futures.

Si l’évolution du marché le justifie, la Banque pourrait envisager de mener une deuxième enquête à l’automne à titre exceptionnel.

Risques pesant sur le système financier

Risque global perçu et confiance

Les répondants croient que la probabilité qu’un choc perturbe le fonctionnement du système financier a diminué depuis la dernière enquête (graphique 1). Néanmoins, de nombreux répondants ont soulevé des préoccupations quant aux risques associés à ce qui suit :

  • les tensions géopolitiques
  • l’inflation élevée
  • le chômage
  • le fardeau de la dette des ménages

Les répondants qui étaient d’avis que la probabilité d’un choc était plus élevée à moyen terme (1 à 3 ans) ont évoqué que l’inflation élevée pourrait perdurer et que le resserrement quantitatif pourrait mener à une détérioration de la liquidité du marché1.

En plus de percevoir une diminution de la probabilité d’un choc, les répondants se montraient légèrement plus confiants dans la résilience du système financier canadien. Le niveau de confiance a atteint son plus haut depuis la première enquête, en 2018 (graphique 2). Les raisons citées pour le maintien de cette confiance étaient semblables à celles observées dans l’enquête du printemps 2022 :

  • la bonne dotation en capital du secteur bancaire
  • la bonne réglementation du système financier

Certains répondants continuent de s’attendre à ce que les organismes de réglementation, les banques centrales et les gouvernements interviennent en cas de choc important. Toutefois, quelques-uns s’inquiètent que les banques centrales n’aient pas la capacité de répondre à des chocs futurs, compte tenu de la taille déjà importante de leur bilan. Le sous-gouverneur Toni Gravelle s’est exprimé récemment sur l’approche que pourrait adopter la Banque dans ses interventions futures2.

Les risques les plus importants

Les répondants ont classé par ordre d’importance les trois risques qui, s’ils devaient se matérialiser au cours des trois prochaines années, auraient les conséquences les plus graves sur leur organisation. Ils ont également rangé chacun de ces risques dans une catégorie générale. Le graphique 3 présente les principales catégories de risque, ordonnées selon leur indice de risque, soit une mesure pondérée de la fréquence de classement des risques par les répondants.

Les trois plus importantes catégories de risque sont les suivantes :

  1. Risques économiques et politiques internationaux. Il s’agit principalement des tensions géopolitiques et du risque d’effets indirects sur l’économie mondiale. Les sociétés d’assurance considéraient les tensions géopolitiques comme le principal risque pour leur organisation. Les tensions géopolitiques suivantes ont été mentionnées le plus souvent :
    • une escalade de la guerre entre l’Ukraine et la Russie
    • une montée des tensions entre les États-Unis et la Chine
    • une invasion de Taïwan par la Chine
    Les répondants gèrent l’incidence de la montée des tensions géopolitiques en :
    • renforçant la surveillance des évolutions géopolitiques
    • simulant des scénarios d’événements géopolitiques plausibles
    • redoublant de prudence pour les expositions à l’étranger
  1. Risques externes. Il s’agit principalement du risque de cyberincident. Certains répondants ont aussi classé les cyberincidents dans la catégorie des risques opérationnels. Entre les deux catégories, selon notre indice de risque, les cyberincidents se classent au premier rang dans l’enquête de 2023, et sont aussi le premier risque pour les banques3. Parmi les autres sources de cyberrisques, les répondants se sont dits préoccupés par les répercussions qu’auraient d’éventuelles cyberattaques sur leur organisation et par la dépendance envers des fournisseurs de services externes. Certains répondants ont cité la panne de Rogers Communications en 2022 comme exemple de problème chez un fournisseur de services externe qui peut se répercuter sur leur organisation. Les répondants gèrent les risques de cyberincident en :
    • investissant dans la cybersécurité
    • formant leur personnel
    • effectuant un examen et un audit de leurs fournisseurs de services externes
    • mettant à jour leurs plans de continuité des opérations
  1. Risques macroéconomiques pour le Canada. L’inflation persistante et le risque d’une récession ont été les risques macroéconomiques pour le Canada mentionnés le plus souvent. Les répondants étaient particulièrement préoccupés par les implications de l’inflation élevée et d’une possible récession pour les ménages et les entreprises. Ils gèrent ces risques macroéconomiques en :
    • surveillant plus étroitement les risques de liquidité
    • effectuant l’analyse de scénarios
    • réduisant leurs expositions au risque

Les trois principaux risques dans l’enquête de 2023 concernent l’ensemble du système financier et concordent avec les discussions antérieures présentées dans la Revue du système financier de la Banque. Par exemple :

  • L’invasion de l’Ukraine par la Russie est un exemple récent de risque géopolitique. En plus d’avoir des conséquences humaines incommensurables, l’invasion a initialement entraîné :
    • une réévaluation du prix des actifs risqués dans certains marchés financiers
    • une augmentation des risques à la stabilité financière mondiale en raison de l’incertitude accrue
    • des pressions inflationnistes dues à la montée des prix des produits de base et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement
  • Une cyberattaque réussie contre une grande institution financière, une infrastructure de marché financier ou une autre infrastructure essentielle pourrait avoir de vastes répercussions compte tenu de la haute interconnectivité du système financier.
  • La persistance inattendue ou d’autres hausses de l’inflation pourraient mener à un resserrement de la politique monétaire, ce qui pourrait entraîner une réévaluation du prix des actifs risqués.

Changements naissants

Les répondants ont aussi signalé des changements naissants que leur organisation a commencé à surveiller dans la dernière année, notamment les suivants :

  • Facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (facteurs ESG)
    • Les répondants gèrent leur conformité et leurs risques de réputation liés aux facteurs ESG. Ils étudient aussi les possibilités d’intégrer ces facteurs dans des placements, selon les intérêts de leurs clients.
  • Impasse du plafond de la dette aux États-Unis
    • Cette impasse pourrait avoir un effet important sur l’évaluation des actifs et la volatilité du marché.
  • Fin des émissions d’obligations canadiennes à rendement réel
    • Les répondants cherchent des substituts pour gérer le risque d’inflation dans leurs portefeuilles.

Dispositifs de marge pour les produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale

Nous avons profité de l’enquête de 2023 pour mieux comprendre les dispositifs de marge des participants au marché pour les produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale. Les exigences de marge peuvent réduire l’étendue des pertes occasionnées par la défaillance d’une contrepartie. Toutefois, les hausses importantes et soudaines des exigences de marge peuvent entraîner des tensions sur la liquidité des marchés des titres à revenu fixe4. Plus précisément, en temps de crise, de nombreux participants au marché peuvent vendre des actifs à revenu fixe pour mobiliser des fonds en guise de marge. Les banques peuvent ne pas vouloir absorber complètement ces actifs dans leur bilan en raison de leur plus grande aversion pour le risque causée par la volatilité accrue et l’incertitude sur les marchés. Dans de tels scénarios, lorsque la demande de liquidités surpasse l’offre, la liquidité des marchés des titres à revenu fixe peut se détériorer considérablement. C’est ce qu’on a pu observer au début de la crise de la COVID‑19 en mars 2020 et lors des turbulences dans le marché des obligations d’État britanniques en septembre 20225.

Dans l’enquête de 2023, nous avons interrogé les participants au marché sur :

  • les types de garanties qu’ils peuvent déposer comme marge pour les produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale
  • les scénarios qu’ils utilisent lors des tests de résistance pour évaluer leur capacité à réagir à des hausses importantes des exigences de marge
  • la façon dont ils comptent réagir à de fortes hausses des exigences de marge

Prévalence des produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale

Dans l’ensemble, 67 % des répondants ont recours à des produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale (graphique 4). Les types les plus courants de ces produits sont :

  • les produits dérivés de change (swaps de devises, contrats de change à terme, options sur devises, etc.)
  • les produits dérivés de taux d’intérêt (swaps de taux d’intérêt, contrats à terme sur obligations, options sur taux d’intérêt, etc.)
  • les produits dérivés d’actions (comme les swaps sur le rendement total)6

La plupart des répondants qui utilisent des produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale ont indiqué que ces produits dérivés sont une partie importante de leurs activités. Les répondants ont mentionné qu’ils ont recours à ces produits pour les raisons suivantes :

  • Ces produits peuvent être adaptés pour gérer des risques particuliers.
  • Sur certains marchés, les produits dérivés faisant l’objet d’une compensation centrale n’existent pas ou sont moins liquides que les produits comparables qui ne font pas l’objet d’une compensation centrale.

Parmi les accords des répondants visant les produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale, une plus grande part requiert une marge de variation qu’une marge initiale (graphique 5)7. Ces résultats cadrent avec les règles relatives aux exigences de marge pour les produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale établies par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF). Ces règles s’appliquent aux institutions financières sous réglementation fédérale, dont les banques8. Compte tenu de la structure de gré à gré des marchés des produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale, d’autres participants sont indirectement assujettis à ces règles, car ils ont les banques comme contreparties. Plus précisément, les règles du BSIF indiquent ce qui suit :

  • Les entités du secteur public et les banques multilatérales de développement sont exemptées des exigences de marge initiale et de marge de variation.
  • Les contreparties de contrats à terme sur devises et de swaps de devises réglés par livraison physique ne sont pas tenues de déposer une marge initiale et une marge de variation.
  • Les entités dont l’exposition notionnelle totale se situe sous différents seuils sont exemptées de la marge initiale et, dans certains cas, de la marge de variation également.
  • Les accords entre une banque canadienne et ses entités affiliées ne nécessitent pas de marge initiale ni de marge de variation.

Garanties admissibles à l’égard de la marge

Pour les accords visant les produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale qui nécessitent une marge, les répondants peuvent en général déposer des espèces et des titres (graphique 6). Parmi les accords des répondants visant ce type de produits dérivés, les garanties admissibles pour les marges initiales comportent des différences notables par rapport à celles pour les marges de variation :

  • Les espèces sont moins répandues comme marge initiale. Les répondants ont mentionné les incertitudes juridiques entourant le bénéficiaire légal des espèces parmi les créanciers en cas de défaillance d’une contrepartie comme la principale raison pour laquelle ils préfèrent recevoir des titres en guise de marge initiale9.
  • Les obligations de société et les actions de sociétés ouvertes sont moins courantes comme marge de variation. Certains répondants ont indiqué que l’incapacité de réutiliser la marge initiale est la principale raison pour laquelle les contreparties préfèrent déposer des titres admissibles plus risqués10.

La capacité des participants au marché de déposer une combinaison d’espèces et de titres différents en guise de marge peut augmenter la résilience de la liquidité des marchés en cas de hausses importantes et soudaines des exigences de marge. Lorsque les participants au marché doivent donner des espèces comme marge, ils peuvent être amenés à vendre des actifs ou à lever des fonds sur les marchés de financement pour couvrir les appels de marge, ce qui pourrait causer des tensions sur la liquidité des marchés.

Gestion des risques relatifs aux fortes hausses des exigences de marge

Parmi les répondants ayant recours aux produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale, 80 % d’entre eux soumettent à un test de résistance leur capacité à réagir à des hausses importantes des exigences de marge. La crise financière mondiale de 2008-2009 et, plus récemment, la crise de la COVID‑19 sont des scénarios historiques couramment utilisés pour les tests de résistance. Voici quelques scénarios hypothétiques utilisés par les répondants dans le cadre de leurs tests de résistance :

  • une crise au Canada qui ressemble aux turbulences dans le marché des obligations d’État britanniques en septembre 2022, où le rendement à long terme des obligations d’État britanniques a augmenté de 150 points de base en six jours
  • une escalade des conflits géopolitiques après l’invasion de l’Ukraine par la Russie

Lors de ces tests de résistance, les répondants mettent généralement à l’épreuve leur capacité à réagir à des hausses des exigences de marge sur une période d’un mois.

Outre ces tests, les répondants gèrent aussi les risques relatifs aux augmentations des exigences de marge en :

  • surveillant régulièrement les stocks de garanties
  • établissant des plans d’urgence quant à la liquidité
  • diversifiant les contreparties pour le financement
  • diversifiant les instruments de financement disponibles

Les répondants ont indiqué qu’ils réagiraient aux hausses des exigences de marge principalement en déposant des actifs et des espèces en caisse. Selon nous, les participants au marché seraient plus susceptibles d’utiliser diverses sources de financement si les hausses des exigences de marge étaient plus importantes que celles envisagées dans leurs tests de résistance. La Banque s’intéresse particulièrement à de tels scénarios, car les actions des participants au marché pourraient avoir de grandes répercussions sur la liquidité des marchés. Si les augmentations des exigences de marge étaient plus fortes que celles établies dans les tests de résistance, les répondants auraient tendance à réagir de façon semblable, mais ils vendraient aussi leurs actifs et mobiliseraient des fonds au moyen des marchés de financement par titres et des lignes de crédit dans une plus grande mesure (graphique 7).

Pour des hausses des exigences de marge qui seraient moindres que celles prévues dans les tests de résistance :

  • les sociétés d’assurance, les caisses de retraite et les gestionnaires d’actifs donneraient principalement des actifs comme marge
  • les banques déposeraient surtout des actifs et des espèces en caisse, mais auraient également recours aux marchés de financement par titres, réutiliseraient les marges reçues et obtiendraient des fonds par d’autres sources (p. ex., émission de titres de créance)

Certains répondants ont mentionné qu’ils préfèrent déposer des actifs au lieu d’espèces parce que ça leur permet de maintenir la composition de leurs portefeuilles. Les répondants prévoyant déposer des espèces ont invoqué la simplicité opérationnelle comme raison.

Pour ce qui est des hausses des exigences de marge qui seraient plus importantes que celles prévues dans les tests de résistance :

  • les gestionnaires d’actifs utiliseraient davantage la vente d’actifs pour mobiliser des fonds
  • les banques auraient davantage recours à toutes les sources de financement
  • les sociétés d’assurance et les caisses de retraite se serviraient davantage de la vente d’actifs, des marchés de financement par titres et des lignes de crédit

Dans les discussions de suivi, nous avons appris que certains répondants tiennent compte des besoins de liquidités pour réagir à une hausse des exigences de marge dans le cadre de leur dispositif global de gestion du risque de liquidité. Selon leur dispositif, les répondants déterminent la meilleure façon de répondre à l’ensemble de leurs besoins de liquidités, dont ceux liés aux hausses des exigences de marge, en utilisant diverses sources de financement. Toutefois, les répondants ont fait ressortir qu’en temps normal, ils ne vendraient des actifs pour obtenir des fonds qu’en dernier recours. Dans l’ensemble, les répondants prennent en compte les éléments suivants pour évaluer les décisions concernant l’utilisation de différentes sources de financement :

  • la disponibilité des actifs admissibles
  • les coûts relatifs engagés dans différentes sources de financement
  • les décotes appliquées aux catégories d’actifs
  1. 1. Pour en savoir plus sur la mécanique du resserrement quantitatif, voir D. Bolduc, B. Howell et G. Johnson, Quel est l’impact du bilan de la Banque du Canada sur le système bancaire?, note analytique du personnel 2022-12, Banque du Canada.[]
  2. 2. Voir T. Gravelle (2023), Les programmes d’octroi de liquidités aux marchés de la Banque du Canada : les leçons de la pandémie, discours prononcé à la Conférence sur les services financiers de la Banque Nationale, Montréal (Québec), 29 mars.[]
  3. 3. Dans la prochaine enquête, nous allons préciser dans quelle catégorie de risque les répondants devraient classer les cyberincidents.[]
  4. 4. Pour des précisions sur la manière dont les marges préviennent les réactions en chaîne causées par la défaillance d’une contrepartie, voir N. Chande, S. Lavoie et T. Thorn (2013), « Exigences de marges pour les produits dérivés de gré à gré ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale », Revue du système financier, Banque du Canada, décembre, p. 53-60.[]
  5. 5. Pour en savoir plus sur les perturbations des marchés au début de la pandémie de COVID‑19, voir J.‑S. Fontaine, C. Garriott, J. Johal, J. Lee et A. Uthemann (2021), COVID‑19 Crisis: Lessons Learned for Future Policy Research, document d’analyse du personnel 2021-2, Banque du Canada. Pour mieux comprendre l’agitation sur le marché des obligations d’État britanniques, voir A. Hauser (2023), Looking through a glass onion: lessons from the 2022 LDI intervention, discours prononcé lors de l’atelier sur le dysfonctionnement des marchés organisé par Initiative on Global Markets, Booth School of Business, Université de Chicago, 3 mars.[]
  6. 6. Pour obtenir une ventilation plus détaillée des types de produits dérivés ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale utilisés au Canada, voir M. Mueller et A. Usche (2016), « La réforme des marchés des dérivés de gré à gré au Canada : vers des marchés plus résilients », Revue du système financier, Banque du Canada, décembre, p. 63-78; et P. McGuire (2022), Triennial Central Bank Survey of foreign exchange and Over-the-counter derivatives markets in 2022, Banque des Règlements Internationaux.[]
  7. 7. Pour obtenir la définition de marge initiale et de marge de variation, voir N. Chande, S. Lavoie et T. Thorn (2013), « Exigences de marges pour les produits dérivés de gré à gré ne faisant pas l’objet d’une compensation centrale », Revue du système financier, Banque du Canada, décembre, p. 53-60.[]
  8. 8. Pour des précisions sur la portée des exigences de marge pour les banques canadiennes, voir Bureau du surintendant des institutions financières (2020), Exigences de marge pour les dérivés non compensés centralement.[]
  9. 9. Pour une discussion sur le bénéficiaire légal des espèces dans le cadre de transactions financières, voir A. Ricchetti et M. Sagan (2022), « Cash is King—Taking Control over Cash Collateral », Financial Services Bulletin, McMillan, 18 janvier.[]
  10. 10. Pour les règles relatives aux exigences de marge initiale et de marge de variation qui s’appliquent aux banques canadiennes, voir Bureau du surintendant des institutions financières (2020), Exigences de marge pour les dérivés non compensés centralement.[]

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