Vue d’ensemble du marché du travail et son état actuel
Vue d’ensemble
S’appuyant sur les travaux de Ens et autres (2021), Ens et autres (2022), Ens, See et Luu (2023) et Ens et autres (2024), la présente note analytique du personnel évalue la santé du marché du travail canadien. Ces travaux établissaient un cadre pour déterminer les conditions sur ce marché, compte tenu de sa diversité et de sa segmentation. Pour la mise à jour de 2025, nous nous concentrons sur trois points :
- Nous faisons le point sur l’état du marché du travail, où l’offre est devenue légèrement excédentaire depuis la mise à jour de 2024.
- Nous analysons deux sujets importants pour comprendre les conditions actuelles du marché du travail et leur évolution à court terme :
- Nous réalisons une analyse approfondie pour mieux comprendre l’incidence des récents changements de la politique commerciale américaine sur les différents segments du marché du travail.
- Nous examinons la divergence récente de la croissance des salaires par rapport à d’autres indicateurs, et proposons certaines hypothèses pour expliquer pourquoi cette croissance reste supérieure aux fourchettes des valeurs de référence malgré la détente générale du marché du travail.
- Nous actualisons les fourchettes des valeurs de référence de notre tableau de bord des indicateurs du marché du travail pour qu’elles demeurent pertinentes. À cette fin, nous avons :
- intégré les données portant sur une nouvelle année;
- mis à jour série d’indicateurs sur les salaires;
- affiné le calcul du filtre de Hodrick-Prescott (HP) appliqué aux mesures de la croissance des salaires.
État actuel du marché du travail
Le marché du travail est maintenant en situation d’offre excédentaire modeste (graphique 1). Cette situation est attribuable à des facteurs relevant aussi bien de la demande que de l’offre. La demande de main-d’œuvre a diminué, en partie à cause du resserrement passé de la politique monétaire. Du côté de l’offre, la forte croissance de la population en 2023, ainsi que pendant la majeure partie de 2024, a fait croître la taille de la population active. Ces deux facteurs ont entraîné une augmentation du chômage, surtout chez les nouveaux arrivants et les jeunes.
Cette analyse se voit corroborée par un examen plus approfondi de notre série d’indicateurs (graphique 2) :
- Les indicateurs généralement associés à la demande de main-d’œuvre (comme le taux de postes vacants) ont beaucoup fléchi.
- Parallèlement, les indicateurs de transitions au sein de la population active montrent qu’il y a eu peu de mises à pied, comme en témoigne le fait que le taux de cessation d’emploi est supérieur à ses valeurs de référence. Cela donne à penser que la hausse du chômage est due à l’incapacité des nouveaux venus sur le marché du travail à trouver un emploi plutôt qu’à des pertes d’emploi. Ce phénomène prouve que des facteurs liés à l’offre de main-d’œuvre ont également contribué à l’émergence de capacités excédentaires sur le marché du travail.
Dans la section qui suit, nous nous penchons sur deux sujets particuliers. Le premier concerne la guerre commerciale causée par les récents changements de la politique commerciale américaine. Avant le début de ce conflit, certains signes indiquaient que le marché du travail commençait à se rapprocher de l’équilibre. Plus particulièrement, en janvier 2025, le taux de chômage s’est replié par rapport à son récent sommet, et le taux de postes vacants a atteint un plateau après avoir régressé tout au long de 2023 et au début de 2024. Cette reprise a probablement été perturbée par la guerre commerciale. L’analyse de ces influences est présentée ci-dessous. Le second sujet particulier a trait à la croissance soutenue des salaires. Si la plupart des indicateurs témoignent d’un marché du travail équilibré ou faible, les mesures de la croissance des salaires demeurent élevées comparativement à leurs valeurs de référence.
Graphique 1 : Le marché du travail présente une faible marge de capacités inutilisées
Graphique 2 : Mesures relatives aux conditions globales du marché du travail
Sujets particuliers
Secteurs du marché du travail les plus exposés au commerce avec les États-Unis
Le tableau de bord du marché du travail a été créé dans le but de suivre la reprise économique au sortir de la pandémie de COVID-19. Cela dit, il permet aussi de suivre les effets d’autres chocs. Dans cette section, nous présentons les indicateurs les plus susceptibles d’être affectés par l’actuelle guerre commerciale avec les États-Unis.
Comme nous l’avons indiqué dans la livraison d’avril 2025 du Rapport sur la politique monétaire, la guerre commerciale devrait avoir des répercussions négatives importantes sur l’économie et le marché du travail au Canada. Elle pourrait ainsi entraîner un fléchissement des embauches dans l’ensemble de l’économie, de même que des mises à pied dans les secteurs les plus directement touchés.
Nous nous attendons aussi à ce que les contrecoups varient grandement d’un secteur à l’autre. L’analyse des données des tableaux d’entrées-sorties de Statistique Canada nous permet d’estimer, selon chaque secteur, la proportion des emplois qui dépendent des exportations de biens vers les États-Unis1. Pour les secteurs largement tributaires de ces exportations, le marché du travail est généralement plus susceptible de se détériorer.
Selon cette analyse, en 2024, environ deux millions d’emplois dépendaient des exportations de biens vers les États-Unis, que ce soit dans des entreprises qui exportent directement vers ce pays ou qui fournissent des intrants à d’autres entreprises exportatrices (tableau 1). Approximativement 41 % de ces emplois se trouvaient dans le secteur manufacturier, 9 % dans le commerce de gros, et 9 % dans le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz. Il y a d’autres secteurs à forte concentration de ce type d’emplois, comme le transport et l’entreposage, ainsi que les services professionnels, scientifiques et techniques. Bien qu’elle compte généralement moins de travailleurs, l’industrie forestière est aussi fortement soumise à la demande américaine.
Tableau 1 : Proportion des emplois, par secteur, qui dépendent des exportations vers les États-Unis
Secteur | Nombre total d’emplois (2024, en milliers) | Emplois qui dépendent des exportations vers les États-Unis (2024, en milliers) | Proportion des emplois qui dépendent des exportations de biens vers les États-Unis par rapport au nombre total d’emplois (%) | Proportion des emplois qui dépendent des exportations de biens vers les États-Unis par rapport au nombre total d’emplois touchés par la guerre commerciale (%) |
---|---|---|---|---|
Fabrication | 1 808 | 796 | 44 % | 41 % |
Extraction minière, exploitation en carrière, et extraction de pétrole et de gaz | 290 | 176 | 61 % | 9 % |
Commerce de gros | 704 | 166 | 24 % | 9 % |
Services professionnels, scientifiques et techniques | 1 950 | 161 | 8 % | 8 % |
Transport et entreposage | 1 075 | 134 | 12 % | 7 % |
Agriculture | 232 | 76 | 33 % | 4 % |
Commerce de détail | 2 208 | 72 | 3 % | 4 % |
Services aux entreprises, bâtiments et autres services de soutien | 701 | 63 | 9 % | 3 % |
Finance et assurances | 1 033 | 58 | 6 % | 3 % |
Services d’enseignement | 1 550 | 42 | 3 % | 2 % |
Information, culture et loisirs | 842 | 34 | 4 % | 2 % |
Hébergement et services de restauration | 1 142 | 32 | 3 % | 2 % |
Autres services (sauf les administrations publiques) | 796 | 30 | 4 % | 2 % |
Services publics | 151 | 29 | 19 % | 1 % |
Construction | 1 583 | 25 | 2 % | 1 % |
Services immobiliers et services de location et de location à bail | 391 | 22 | 6 % | 1 % |
Foresterie, exploitation forestière et activités de soutien à la foresterie | 41 | 16 | 40 % | 1 % |
Administrations publiques | 1 217 | 9 | 1 % | 0 % |
Soins de santé et assistance sociale | 2 808 | 8 | 0 % | 0 % |
Pêche, chasse et piégeage | 15 | 5 | 36 % | 0 % |
Total | 20 537 | 1 956 | 9,5 % | 100 % |
Sources : Statistique Canada et calculs de la Banque du Canada
Ces secteurs sont susceptibles d’être les plus touchés par la guerre commerciale; cela dit, avec le temps, celle-ci entraînerait des effets négatifs sur la quasi-totalité des secteurs du marché du travail. En effet, quel que soit le secteur où elles se produiraient, les pertes d’emplois entraîneraient une perte de revenu du travail et une réduction généralisée des dépenses des ménages. Nous nous attendons par ailleurs à ce que les effets de l’incertitude induits par la guerre commerciale minent la confiance de l’ensemble des ménages et des entreprises, et affaiblissent la demande globale.
Selon notre analyse, les conséquences de la guerre commerciale se manifesteront sans doute dans les indicateurs suivants de notre tableau de bord :
- Taux de chômage des hommes : Le secteur de la fabrication, qui pourrait subir les plus grandes pertes d’emplois, comptait une très forte prévalence de travailleurs masculins en 2024, soit 71 %. Le taux de chômage des hommes, tous groupes d’âge confondus, pourrait surpasser ses valeurs de référence plus rapidement et plus fortement que le taux de chômage global.
- Taux d’obtention d’un emploi et taux de postes vacants : La faiblesse des embauches dans tous les secteurs attribuable à l’incertitude se répercutera probablement sur les taux d’obtention d’un emploi et de postes vacants, même si la hausse du chômage prendra plus de temps à se matérialiser pleinement.
- Taux de cessation d’emploi : Les mises à pied dans les secteurs très touchés se traduiraient par une augmentation du taux de cessation d’emploi.
- Moyenne des heures travaillées : Les entreprises ajustent généralement le facteur travail tant à la marge intensive qu’à la marge extensive. Par conséquent, une réduction de la moyenne des heures travaillées est probable.
- Taux de travail à temps partiel involontaire : Grâce aux récentes modifications apportées à l’aide à l’emploi, les travailleurs peuvent conserver leur emploi pendant une période où leur horaire de travail est réduit. Cela se traduira probablement par une augmentation du nombre de personnes travaillant involontairement à temps partiel.
Ces facteurs évoquent un affaiblissement général du marché du travail et le passage à une situation d’offre excédentaire plus marquée.
Mesures de la croissance des salaires toujours élevées
Les mesures de la croissance des salaires demeurent élevées comparativement aux valeurs de référence. Cette tendance tranche avec la plupart des autres indicateurs du marché du travail, qui ont nettement reculé. Nous avançons trois facteurs possibles pour expliquer cette divergence :
Premier facteur : La croissance actuelle des salaires est attribuable à un rattrapage dans le secteur public
Si la croissance des salaires reste élevée malgré l’émergence de capacités excédentaires sur le marché du travail, cela peut s’expliquer par la remontée tardive des salaires dans le secteur public. La période de forte inflation qui a suivi la pandémie de COVID-19 a affaibli dans un premier temps le pouvoir d’achat des travailleurs. Les hausses salariales marquées qui ont eu lieu depuis ont fait en sorte que, dans le secteur privé, les salaires réels dépassent leur niveau prépandémique. En revanche, ce redressement des salaires réels n’a été que partiel dans le secteur public (graphique 3).
Ce retard tient probablement en partie à la nature des conventions collectives, la majorité des travailleurs du secteur public étant syndiqués. Dans ce secteur, le renouvellement des contrats de travail se fait généralement à intervalle de quelques années. Les ajustements aux pressions du marché du travail se produisent donc plus lentement. Or, la croissance des salaires dans le secteur public dépasse désormais celle du privé, ce qui témoigne d’un certain rattrapage.
Voilà qui pourrait expliquer une grande partie de l’écart. Par exemple, l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada de mars 2025 a montré que la croissance des salaires corrigée des variations de la composition de la population active s’est établie à 3,6 % sur un an. Cet indicateur se situe donc au-dessus de la limite supérieure de sa fourchette de valeurs de référence. Dans le secteur privé pris isolément, le taux de croissance n’est que de 3,3 %, c’est-à-dire à l’intérieur de la fourchette de valeurs de référence.
Graphique 3 : Dans le secteur public, les salaires réels ne sont pas revenus aux niveaux prépandémiques
Deuxième facteur : Les répercussions des tensions sur le marché du travail sur la croissance des salaires sont décalées dans le temps
Le fait que la croissance des salaires soit toujours élevée peut aussi être attribuable au temps généralement nécessaire aux entreprises pour rajuster leurs salaires à la suite d’un changement dans les conditions du marché du travail. Selon des estimations empiriques, il peut s’écouler jusqu’à deux ans avant que les effets de tensions sur le marché du travail se ressentent sur la croissance des salaires2. C’est probablement le temps nécessaire aux travailleurs et aux employeurs pour actualiser leurs attentes à l’égard des salaires et négocier.
De plus, les données montrent que les augmentations salariales sont plus importantes lorsque les travailleurs changent d’emploi que lorsqu’ils demeurent chez le même employeur (Kostyshyna et Luu, 2019). Il est possible que le temps consacré à la recherche d’un nouvel emploi accentue le décalage entre les conditions du marché du travail et la croissance des salaires. Par ailleurs, vu le faible niveau actuel des taux d’obtention et de changement d’emploi, ce décalage pourrait s’avérer plus long qu’en moyenne.
Ensemble, ces facteurs nous poussent à croire que la croissance des salaires devrait poursuivre son ralentissement. Cette tendance se reflète aussi dans les prévisions de croissance des salaires des entreprises, selon l’Enquête sur les perspectives des entreprises (EPE). Or, ces prévisions représentent un excellent indicateur avancé de la croissance des salaires réels (graphique 4).
Graphique 4 : La croissance des salaires accuse généralement un retard par rapport aux attentes à leur égard
Troisième facteur : Les capacités excédentaires se concentrent chez les jeunes
Depuis le début de 2023, l’augmentation globale du chômage touche dans une large mesure les jeunes, soit les personnes de 15 à 24 ans. Notons que cette proportion est plus grande que pendant d’autres périodes de hausse du chômage (graphique 5). Cela s’explique en partie par le nombre élevé d’immigrants, généralement plus jeunes que le reste de la population. En revanche, le taux de chômage chez les travailleurs dans la force de l’âge a connu une hausse plus modérée que lors des cycles précédents.
Les jeunes se retrouvent de manière disproportionnée parmi les travailleurs au salaire minimum : ils représentaient plus de 50 % de cette catégorie en 20243. Ce sont les assemblées législatives provinciales qui établissent le salaire minimum sur leur territoire. Ces dernières années, en réponse à l’inflation élevée, de nombreuses provinces ont décidé d’augmenter leur salaire minimum plus rapidement que d’habitude. Il en résulte une courbe de Phillips des salaires plus plate, les tensions sur le marché du travail ayant un effet minime ou nul sur les travailleurs au salaire minimum. Cela se traduit par des pressions baissières plus faibles sur l’ensemble des salaires dans les périodes marquées par des capacités excédentaires sur le marché du travail.
Graphique 5 : L’augmentation du chômage touche proportionnellement davantage de jeunes qu’au cours de périodes de ralentissement précédentes
Actualisation des fourchettes des valeurs de référence
Pour établir les fourchettes des valeurs de référence, nous utilisons des estimations qui fournissent de précieux renseignements sur la situation du marché du travail. Les fourchettes reposent sur les éléments suivants :
- Le filtre de HP (Hodrick et Prescott, 1997)
- Un filtre de Hamilton modifié (Hamilton, 2018; Quast et Wolters, 2022)
- La plus récente période pendant laquelle l’écart du facteur travail a été comblé (Ens et autres, 2022)
- Les estimations de la production potentielle obtenues à partir de modèles qu’utilise le personnel de la Banque du Canada (Abraham et autres, 2025)
Nous délimitons ces fourchettes en fonction des creux et sommets historiques depuis 2003. La présente section fait état de trois changements importants pour 2025.
Changements méthodologiques apportés aux filtres HP concernant la croissance des salaires
En ce qui concerne les mesures de la croissance des salaires, nous appliquons désormais les filtres HP aux niveaux logarithmiques des séries de données salariales plutôt qu’aux taux de croissance sur un an. Nous pouvons ainsi atténuer le fameux problème d’effet de bord, dans lequel les derniers points de données ont un effet disproportionné sur la tendance générale provenant du filtre (pour en savoir plus, voir Hamilton, 2018). Nous obtenons ainsi des estimations de référence en temps réel plus plausibles pour les séries concernées.
Mise à jour de la série d’indicateurs sur les salaires
Pour veiller à ce que les indicateurs utilisés dans cette analyse reflètent les mesures les plus fréquemment citées, nous avons :
- abandonné l’indicateur salaires-comm, qui n’est plus d’usage;
- remplacé la mesure à pondération fixe de l’EPA par la mesure micro-EPA (voir Bounajm, Devakos et Galassi, 2024)
La modification des filtres HP pour toutes les mesures de la croissance des salaires accroît notre estimation de l’écart salarial, parce que cette modification produit des valeurs de référence généralement inférieures en ce qui a trait à cette croissance. Par contre, le remplacement de la mesure à pondération fixe de l’EPA par la mesure micro-EPA réduit légèrement notre estimation de l’écart salarial. Comme les effets de ces deux changements se compensent dans une certaine mesure, notre avis sur les pressions salariales actuelles demeure inchangé.
Données portant sur une nouvelle année
Nous intégrons à notre évaluation les données publiées depuis la mise à jour de 2024 (Ens, See et Luu, 2024). Le graphique 6 compare les nouvelles valeurs de référence pour 2025 (en bleu) avec celles de 2024 (en vert) pour les indicateurs qui se rapportent aux conditions globales du marché du travail. Le graphique 7 et le graphique 8 présentent les valeurs de référence et les niveaux actuels des mesures des caractéristiques des emplois et des mesures relatives à l’inclusivité du marché du travail, respectivement.
Un resserrement notable des fourchettes des valeurs de référence a été observé pour le ratio des postes vacants aux chômeurs, la mesure des pénuries de main-d’œuvre selon l’EPE et le taux d’emploi. Cela est attribuable au fait que les filtres HP et Hamilton modifié convergent vers une tendance similaire. Les autres modifications apportées aux fourchettes sont généralement mineures et ne changent pas grand-chose à notre évaluation générale de l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail.
Graphique 6 : Les fourchettes des valeurs de référence relatives aux conditions globales du marché du travail ont été actualisées
Graphique 7 : Les fourchettes des valeurs de référence relatives aux caractéristiques des emplois ont été actualisées
Graphique 8 : Les fourchettes des valeurs de référence relatives à l’inclusivité du marché du travail ont été actualisées
Graphique 8 : Les fourchettes des valeurs de référence relatives à l’inclusivité du marché du travail ont été actualisées
Nota : Ce graphique présente la valeur actuelle des indicateurs du marché du travail par rapport aux pires et aux meilleures valeurs historiques. Les valeurs de référence comprennent les estimations tirées des filtres de Hamilton (modifié) et de Hodrick-Prescott, la valeur de l’indicateur au moment où l’écart du facteur travail a été comblé et, pour certains indicateurs, les estimations tendancielles produites par la Banque du Canada. Les données sur le niveau d’emploi en fonction du salaire ne sont pas désaisonnalisées.
Sources : Statistique Canada et calculs de la Banque du Canada
Dernière observation : mars 2025
Références
Abraham, S., D. Brouillette, A. Chernoff, C. Hajzler, S. Houle, M. Kim et T. Taskin. 2025. « La production potentielle au Canada : évaluation de 2025 ». Note analytique du personnel 2025-14 de la Banque du Canada.
Bounajm, F., T. Devakos et G. Galassi. 2024. « Au-delà des moyennes : mesurer la croissance sous-jacente des salaires à l’aide des microdonnées de l’Enquête sur la population active ». Note analytique du personnel 2024-23 de la Banque du Canada.
Bounajm, F., J. G. J. Roc et Y. Zhang. 2024. « Sources d’inflation durant la pandémie au Canada : une application du modèle de Bernanke et Blanchard ». Note analytique du personnel 2024-13 de la Banque du Canada.
Ens, E., A. Lam, K. See et G. Galassi. 2024. « Valeurs de référence pour évaluer la santé du marché du travail : mise à jour de 2024 ». Note analytique du personnel 2024-8 de la Banque du Canada.
Ens, E., C. Luu, K. See et S. L. Wee. 2022. « Valeurs de référence pour évaluer la santé du marché du travail ». Note analytique du personnel 2022-2 de la Banque du Canada.
Ens, E., L. Savoie-Chabot, K. See et S. L. Wee. 2021. « Assessing Labour Market Slack for Monetary Policy ». Document d’analyse du personnel 2021-15 de la Banque du Canada.
Ens, E., K. See et C. Luu. 2023. « Benchmarks for assessing labour market health: 2023 update ». Note analytique du personnel 2023-7 de la Banque du Canada.
Hamilton, J. D. 2018. « Why You Should Never Use the Hodrick-Prescott Filter ». The Review of Economics and Statistics 100 (5) : 831-843.
Hodrick, R. J. et E. C. Prescott. 1997. « Postwar US Business Cycles : An Empirical Investigation ». Journal of Money, Credit and Banking 29 (1) : 1-16.
Kostyshyna, O. et C. Luu. 2019. « The State of Labour Market Churn in Canada ». Note analytique du personnel 2019-4 de la Banque du Canada.
Quast, J. et M. H. Wolters. 2022. « Reliable Real-Time Output Gap Estimates Based on a Modified Hamilton Filter ». Journal of Business and Economic Statistics 40 (1) : 152-168.
Statistique Canada. 2024. Tableaux symétriques d’entrées-sorties, 2022. Produit no 15-207-X2024001.
Notes
- 1. Pour mesurer la proportion du PIB par secteur qui dépend des exportations de biens vers les États-Unis, nous appliquons le modèle de Leontief aux données des tableaux d’entrées-sorties de Statistique Canada. Dans cette analyse, nous excluons les exportations de services, parce qu’elles ne sont soumises à aucun droit de douane. Ensuite, à l’aide des données de 2024 sur le PIB par travailleur et par secteur, nous estimons le nombre d’emplois tributaires de la demande américaine de biens canadiens en 2024. Cette approche tient compte à la fois de la contribution directe de la demande d’exportations de biens et de sa contribution indirecte via les chaînes d’approvisionnement.[←]
- 2. Dans le modèle estimé par Bounajm, Roc et Zhang (2024), la croissance trimestrielle des salaires se corrige entièrement à la suite d’une variation du ratio des postes vacants aux chômeurs après quatre trimestres, et le taux de croissance en glissement annuel, après huit trimestres.[←]
- 3. D’après nos calculs fondés sur les microdonnées de l’EPA.[←]
Remerciements
Nous tenons à remercier Erik Ens et Mikael Khan pour leurs commentaires utiles. Nos remerciements vont aussi à Anhelina Havrylyuk et Ethan McTavish pour leur soutien inestimable en matière de recherche. Les auteurs assument l’entière responsabilité de toute erreur qui pourrait subsister.
Avis d’exonération de responsabilité
Les notes analytiques du personnel de la Banque du Canada sont de brefs articles qui portent sur des sujets liés à la situation économique et financière du moment. Rédigées en toute indépendance du Conseil de direction, elles peuvent étayer ou remettre en question les orientations et idées établies. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles des auteurs uniquement. Par conséquent, elles ne traduisent pas forcément le point de vue officiel de la Banque du Canada et n’engagent aucunement cette dernière.
DOI : https://doi.org/10.34989/san-2025-17