Rishi Vala est économiste principal au Département des marchés financiers de la Banque du Canada. Ses recherches portent surtout sur l’incidence des différentes institutions financières non bancaires sur la stabilité financière et l'interaction entre les marchés financiers et la politique monétaire.
Nous examinons le secteur canadien des fonds du marché monétaire et constatons qu’il a connu une croissance rapide, ces fonds détenant une part non négligeable des bons du Trésor et du papier commercial. Pendant les turbulences des marchés en mars 2020, alors que certains pays ont connu des sorties de capitaux des investisseurs qui ont probablement exacerbé les tensions, les fonds du marché monétaire au Canada ont enregistré des entrées de capitaux.
Les flux d’opérations ont une incidence sur les prix des obligations du gouvernement du Canada. Selon nos estimations, la vente de 1 % des obligations disponibles fait généralement baisser les prix de 0,2 %. De 2000 à 2025, la demande des investisseurs institutionnels, comme les caisses de retraite canadiennes et les investisseurs étrangers, explique 69 % de la variation trimestrielle des prix, le reste étant attribuable aux variations de l’offre.
Les variations des taux d’intérêt au Canada ont moins d’effet sur la valeur du dollar canadien que les variations de la prime de risque. Ces variations se produisent souvent lorsque les investisseurs sur les marchés mondiaux changent leurs attitudes vis-à-vis du risque. Nous constatons que la valeur de la monnaie reflète les caractéristiques à long terme et à évolution lente des économies.
Nous constatons qu’au cours d’une journée donnée, près de la moitié des opérations sur obligations du gouvernement du Canada effectuées par les clients des courtiers peuvent être compensées par celles d’autres clients, y compris durant la période de turbulences de mars 2020. Nos résultats montrent que, sous certaines conditions, les clients pourraient négocier directement entre eux. Ils constituent une étape importante pour comprendre la pertinence d’une plus large négociation ouverte à tous dans le marché des obligations du gouvernement du Canada.
Le volume des opérations d’arbitrage comptant-terme a augmenté au même rythme que le marché des contrats à terme sur obligations du gouvernement du Canada. Nous examinons cette croissance au fil du temps par rapport aux marchés des obligations d’État et des pensions. Nous fournissons également des informations sur les types de participants au marché qui effectuent des opérations d’arbitrage comptant-terme.
Nous examinons comment les sociétés d’assurance vie gèrent les risques de liquidité engendrés par leur modèle d’affaires. Nous constatons que les sociétés d’assurance vie canadiennes n’ont pas eu à faire face à d’importants retraits de liquidité et ont maintenu leur comportement de placement habituel durant la crise de la COVID-19 et la période de hausse des taux d’intérêt en 2022.
Les fonds de couverture effectuent habituellement des transactions d’obligations du gouvernement du Canada de sens opposé à celles des autres participants au marché, mais, au plus fort des turbulences de mars 2020, ils ont vendu ces obligations tout comme les autres. Cela montre que ces fonds peuvent parfois contribuer au caractère unilatéral des marchés et amplifier les baisses de la liquidité.
Les actions menées par les banques centrales pour stabiliser les marchés financiers et mettre en œuvre la politique monétaire en période de crise peuvent entraîner des coûts et des effets non désirés. Nous présentons une revue de la littérature sur ces coûts et analysons des mesures qui pourraient atténuer les effets négatifs de ces actions.
Nous montrons comment les chocs de demande des bons du Trésor se transmettent aux marchés des changes et des obligations à l’échelle internationale. Une demande accrue de bons du Trésor affaiblit le dollar américain et fait monter les prix des obligations étrangères; ces effets persistent pendant deux semaines. La transmission varie de façon prévisible entre les pays en fonction de l’alignement de leur politique monétaire sur celle des États-Unis.