Contexte du rapport financier trimestriel

La Banque du Canada est la banque centrale du pays. Selon la Loi sur la Banque du Canada, elle a pour mandat de « favoriser la prospérité économique et financière du Canada ». Ses activités et opérations appuient la réalisation de ce mandat et n’ont pas pour objet de générer des revenus ou des profits. La Banque s’emploie à tenir la population canadienne informée de ses politiques, de ses activités et de ses opérations.

Ce rapport a été rédigé conformément à l’article 131.1 de la Loi sur la gestion des finances publiques et à la Directive sur les normes comptables : GC 5200 Rapports financiers trimestriels des sociétés d’État publiée par le Conseil du Trésor du Canada. Sa rédaction incombe à la direction de la Banque et il a été approuvé par le Comité de la vérification et des finances du Conseil d’administration le 12 novembre 2025.

Ce rapport financier trimestriel doit être lu conjointement avec les états financiers intermédiaires résumés pour le troisième trimestre de 2025 ci-annexés ainsi qu’avec le Rapport annuel 2024 de la Banque. Les renseignements contenus dans le Rapport annuel s’appliquent au trimestre considéré, à moins d’indication contraire dans le présent rapport trimestriel.

Soutenir l’économie et le système financier

Au cours de la pandémie de COVID-19, la Banque a pris des mesures exceptionnelles pour stabiliser les marchés financiers et soutenir la reprise économique. En réaction à la hausse de l’inflation, elle a relevé le taux directeur et entamé un resserrement quantitatif en laissant des obligations arriver à échéance sans les remplacer. Puisque l’inflation ralentissait, la Banque a commencé à abaisser le taux du financement à un jour en juin 2024 tout en continuant à normaliser son bilan. Au premier trimestre de 2025, elle a annoncé son plan pour achever la normalisation de son bilan, et ainsi mettre fin au resserrement quantitatif. Elle a aussi repris ses achats d’actifs par le biais de ses opérations courantes de prise en pension à plus d’un jour dans le cadre de la gestion de son bilan. Elle procédera ensuite à l’achat, sur le marché primaire, de bons du Trésor émis par le gouvernement du Canada, afin de revenir à une combinaison équilibrée d’actifs à son bilan. Consulter le site Web de la Banque pour en savoir plus sur ces mesures, notamment pour lire les communiqués de presse et les avis aux marchés pertinents.

Gestion du bilan de la Banque

État résumé de la situation financière
(En millions de dollars canadiens)
Au 30 septembre 2025 31 décembre 2024 30 septembre 2024
Actif
Prêts et créances 24 930  19 462  16 012 
Placements 192 704  236 868  242 894 
Dérivés – conventions d’indemnisation conclues avec le gouvernement du Canada 18 198  19 786  19 059 
Tous les autres éléments d’actif* 1 177  1 127  1 068 
Total de l’actif 237 009  277 243  279 033 
Passif et insuffisance
Billets de banque en circulation 122 056  121 298  118 834 
Dépôts 123 407  164 359  165 288 
Titres vendus dans le cadre de conventions de rachat 2 852 
Autres éléments de passif 292  298  337 
Insuffisance (8 746) (8 712) (8 278)
Total du passif et de l’insuffisance 237 009  277 243  279 033 

* Comprend la trésorerie et les dépôts en monnaies étrangères, les immobilisations et les autres éléments d’actif

Les actifs financiers que détient la Banque découlent du rôle qu’elle assume comme seule autorité habilitée à émettre des billets de banque pour le Canada, ainsi que de ses activités à l’appui de la politique monétaire et de l’ensemble du système financier. Le total de l’actif de la Banque a baissé de 15 % par rapport à sa valeur au 31 décembre 2024, pour s’établir à 237 009 millions de dollars au 30 septembre 2025. Cette baisse est principalement attribuable aux placements arrivés à échéance, partiellement contrebalancés par une augmentation des prêts et créances, plus précisément des opérations de prise en pension à plus d’un jour.

Les prêts et créances ont augmenté de 5 468 millions de dollars par rapport au 31 décembre 2024, surtout en raison de l’ajout d’opérations de prise en pension à plus d’un jour après la décision de la Banque de redémarrer le programme en mars 2025. Les opérations de prise en pension à plus d’un jour servent à gérer le bilan de la Banque et à soutenir la mise en œuvre efficace de la politique monétaire; elles ont généralement lieu toutes les deux semaines selon le calendrier en vigueur au 30 septembre 2025. L’augmentation en question a été partiellement contrebalancée par une diminution des opérations de prise en pension à un jour par rapport au 31 décembre 2024.

Les placements ont diminué de 19 % par rapport au 31 décembre 2024 pour se chiffrer à 192 704 millions de dollars au 30 septembre 2025. Cette diminution est principalement attribuable à une réduction des placements en titres du gouvernement du Canada, qui comprennent les obligations à rendement nominal et les obligations à rendement réel. Plus précisément, les obligations du gouvernement du Canada détenues à la juste valeur ont affiché une baisse de 28 921 millions de dollars, et celles détenues au coût amorti, une baisse de 11 402 millions de dollars. Ces baisses tiennent en majeure partie à l’arrivée à échéance d’obligations, bien qu’elles aient été partiellement compensées par une hausse de la valeur marchande des placements.

Les conventions d’indemnisation conclues avec le gouvernement du Canada, qui sont des dérivés, ont été établies pour indemniser la Banque et lui permettre de soutenir les marchés des obligations du gouvernement fédéral, des provinces et des sociétés. Le gouvernement du Canada indemnise la Banque de toute perte résultant de la vente d’actifs achetés dans le cadre du Programme d’achat d’obligations du gouvernement du Canada et du Programme d’achat d’obligations provinciales. En revanche, si la Banque réalise des gains lors de la vente de ces actifs, elle les remet au gouvernement. Le solde de 18 198 millions de dollars correspond à la juste valeur des dérivés afférents aux pertes nettes non réalisées sur ces instruments au 30 septembre 2025. Les dérivés ont enregistré une baisse de 1 588 millions de dollars au cours de la période de neuf mois, principalement en raison d’une baisse des rendements obligataires et du volume total des obligations détenues. Ce montant est représenté dans la catégorie « Tous les autres éléments d’actif » dans le graphique ci-dessous.

Les billets de banque en circulation représentent environ 50 % du total du passif de la Banque (42 % au 31 décembre 2024). Leur valeur a légèrement augmenté par rapport au 31 décembre 2024, pour se chiffrer à 122 056 millions de dollars au 30 septembre 2025, ce qui reflète les variations saisonnières de la demande de billets.

Au 30 septembre 2025, les dépôts représentent 50 % du total du passif de la Banque (58 % au 31 décembre 2024). Ils se composent des dépôts effectués par le gouvernement du Canada, de ceux des membres de Paiements Canada et des autres dépôts. Leur solde a baissé de 25 % par rapport au 31 décembre 2024 pour s’établir à 123 407 millions de dollars au 30 septembre 2025, en raison de la normalisation du bilan qui se poursuit.

L’insuffisance s’est accentuée pour s’établir à 8 746 millions de dollars au 30 septembre 2025, en raison d’un résultat global négatif de 34 millions de dollars pour les neuf premiers mois de l’exercice. Les résultats non distribués présentent un solde déficitaire de 10 046 millions de dollars au 30 septembre 2025. L’insuffisance tient compte également des sommes suivantes, qui l’ont compensée en partie : un capital social autorisé de 5 millions de dollars, une réserve spéciale de 100 millions de dollars, une réserve de réévaluation des placements de 631 millions de dollars et une réserve pour gains actuariels de 564 millions de dollars. Pour en savoir plus, voir la note 10 afférente aux états financiers intermédiaires résumés.

Résultat des opérations

Résultat résumé des opérations
(En millions de dollars canadiens)
   Pour la période de trois mois close le 30 septembre Pour la période de neuf mois close le 30 septembre
2025 2024 2025 2024
Produits d’intérêts 816  964  2 448  2 700 
Charges d’intérêts (578) (1 523) (2 159) (4 772)
Produits (charges) d’intérêts nets 238  (559) 289  (2 072)
Autres produits 20  15 
Total des produits (pertes) avant les charges d’exploitation 243  (556) 309  (2 057)
Total des charges d’exploitation (180) (176) (538) (519)
Résultat net 63  (732) (229) (2 576)
Autres éléments du résultat global 127  11  195  144 
Résultat global 190  (721) (34) (2 432)

Au troisième trimestre de 2025, la Banque a enregistré un résultat net de 63 millions de dollars, son premier bénéfice net trimestriel depuis 2022. Ce bénéfice net découle des charges d’intérêts réduites par la normalisation du bilan qui se poursuit avec l’arrivée à échéance de placements. La Banque a enregistré une perte nette de 229 millions de dollars pour la période de neuf mois close le 30 septembre 2025, surtout en raison des charges d’exploitation plus élevées que les produits d’intérêts nets. Les pertes cumulatives ne nuisent pas à sa capacité de remplir son mandat.

Les produits d’intérêts dépendent des conditions du marché et de leur incidence sur les actifs portant intérêt qui figurent au bilan de la Banque, de même que du volume et de la combinaison de ces actifs. La Banque gagne des intérêts sur ses placements en titres du gouvernement du Canada, ainsi que sur les titres achetés dans le cadre de conventions de revente et de programmes d’achat massif d’actifs. Au cours du troisième trimestre et des neuf premiers mois de 2025, les produits d’intérêts ont baissé de 148 millions de dollars (ou 15 %) et de 252 millions de dollars (ou 9 %), respectivement, par rapport aux mêmes périodes en 2024. Ces baisses sont principalement attribuables à la taille moins importante, en moyenne, du portefeuille de placements portant intérêt détenu par la Banque tout au long de chaque période. Cela a été partiellement contrebalancé par une légère hausse du rendement moyen des placements et le redémarrage du programme d’opérations de prise en pension à plus d’un jour en mars 2025.

Les charges d’intérêts se composent essentiellement des intérêts que doit verser la Banque sur les dépôts qu’elle détient. Au cours du troisième trimestre et des neuf premiers mois de 2025, les charges d’intérêt ont diminué de 945 millions de dollars (ou 62 %) et de 2 613 millions de dollars (ou 55 %), respectivement, par rapport aux mêmes périodes en 2024. Cette diminution s’explique par une baisse du volume moyen des dépôts et une réduction des taux d’intérêt.

Les charges d’exploitation pour le troisième trimestre et les neuf premiers mois de 2025 ont augmenté de 4 millions de dollars (ou 2 %) et de 19 millions de dollars (ou 4 %), respectivement, comparativement aux mêmes périodes en 2024. Cette augmentation s’explique par une hausse des charges relatives à la production et au traitement des billets de banque ainsi qu’à la recherche sur les billets, et des coûts afférents aux immeubles. Ces hausses ont été contrebalancées principalement par une baisse des coûts associés à la technologie et aux télécommunications.

  • Les charges relatives à la production et au traitement des billets de banque ainsi qu’à la recherche sur les billets ont augmenté de 16 millions de dollars et de 28 millions de dollars au cours du troisième trimestre et des neuf premiers mois de 2025, respectivement, par rapport aux mêmes périodes en 2024. Ces augmentations s’expliquent surtout par le cycle de production qui a eu lieu en 2025. Le calendrier de production des billets varie d’une année à l’autre en fonction du plan de production annuelle et des besoins du marché.
  • Les coûts afférents aux immeubles ont diminué de 3 millions de dollars au cours du troisième trimestre de 2025, mais ont augmenté de 3 millions de dollars au cours des neuf premiers mois de l’exercice, par rapport aux mêmes périodes en 2024. Cette fluctuation est due au moment auquel ont eu lieu certains travaux de réparation et d’entretien.
  • Les coûts associés à la technologie et aux télécommunications ont diminué de 5 millions de dollars et de 6 millions de dollars au cours du troisième trimestre et des neuf premiers mois de 2025, respectivement, par rapport aux mêmes périodes en 2024. Ces diminutions reflètent une réduction des coûts liés aux services-conseils en technologies.

Pour la période de neuf mois close le 30 septembre 2025, les autres éléments du résultat global ont augmenté de 51 millions de dollars par rapport à la même période en 2024. Cette augmentation s’explique principalement par une plus forte hausse de la juste valeur du placement de la Banque en actions de la Banque des Règlements Internationaux ainsi que par des gains de réévaluation plus élevés au titre des régimes à prestations définies. Ces gains de réévaluation ont découlé d’une hausse tant de la juste valeur des actifs des régimes que des taux d’actualisation en 2025 par rapport à 20241.

Perspectives pour 2025

Plan de la Banque pour 2025
(En millions de dollars canadiens)
Budget de 2025 Prévision pour 2025
Pour l’exercice clos le 31 décembre $ % $ %
Frais de personnel 431 55 435 57
Billets de banque – Recherche, production et traitement 39 5 37 5
Coûts afférents aux immeubles 36 5 42 5
Technologie et télécommunications 131 16 122 16
Amortissements 72 9 76 10
Autres charges d’exploitation 78 10 55 7
Total des dépenses 787 100 767 100

L’année 2025 est la première année de la mise en application du plan stratégique 2025-2027 de la Banque, intitulé Les Canadiennes et Canadiens comptent sur nous. Le cadre de gestion financière de la Banque permet de prendre des décisions éclairées relatives à la répartition des ressources. Il vise à atteindre les objectifs de l’institution tout en gérant prudemment les risques budgétaires2.

Les prévisions pour 2025, qui s’élèvent à 767 millions de dollars, sont inférieures de 20 millions de dollars au budget de 2025. Cette diminution est due à une réduction des frais liés aux contrats de technologies. Elle reflète également une baisse des coûts liés aux régimes de pension à prestations définies en raison d’une hausse du taux d’actualisation qui sert à calculer cette charge.

Les frais de personnel restent la part la plus importante des charges de l’institution. Les coûts de production des billets de banque sont basés sur le volume anticipé de billets neufs requis en 2025. Les autres charges comprennent les coûts nécessaires pour remplir les grandes fonctions de la Banque, moderniser ses systèmes et outils pour soutenir les opérations, gérer les risques, pérenniser sa résilience et la préparer pour l’avenir.

Points saillants et faits nouveaux d’ordre opérationnel

Conseil de direction et Conseil d’administration

Il n’y a eu aucun changement dans la composition du Conseil de direction ou du Conseil d’administration durant le trimestre.  

Fonctionnement et programmes

Le 30 juillet 2025, la Banque a annoncé qu’elle maintenait le taux directeur à 2,75 %. Le 17 septembre 2025, elle l’a réduit de 25 points de base pour le faire passer à 2,5 %, et le 29 octobre 2025, elle a annoncé une autre baisse de 25 points de base pour le porter à 2,25 %.

Analyse des risques

Les risques financiers de la Banque sont analysés dans les notes afférentes aux états financiers pour l’exercice clos le 31 décembre 2024. La note 4 afférente aux états financiers intermédiaires résumés pour la période close le 30 septembre 2025 donne de l’information à jour sur les risques financiers.


États financiers intermédiaires résumés

  1. 1. Le passif net au titre des prestations définies est évalué au moyen du taux d’actualisation en vigueur à la fin de la période. Le taux applicable au passif net au titre des prestations définies des régimes de pension se situait entre 4,2 et 5,1 % au 30 septembre 2025 (entre 4,2 et 4,8 % au 31 décembre 2024). Pour en savoir plus, voir la note 9 dans les états financiers intermédiaires résumés.[]
  2. 2. Les prévisions de la Banque à l’égard de ses opérations ne comportent pas de projections relatives au résultat net et à la situation financière. De telles projections nécessiteraient la formulation d’hypothèses sur les taux d’intérêt, lesquelles pourraient être interprétées comme des indications quant à l’orientation future de la politique monétaire.[]

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