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Déclaration préliminaire devant le Symposium sur les économies autochtones

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Introduction

Bonjour et bienvenue.

Je remercie sincèrement l’aînée Commanda de m’avoir donné sa bénédiction pour que je puisse inaugurer cet événement important. J’espère que l’esprit de réflexion porté par ce geste nous inspirera pendant toute la durée du symposium et au-delà.

Je souhaite aussi remercier Sarah, Ngarimu et Suzette pour leur importante reconnaissance des territoires. De telles déclarations sont une partie cruciale de nos efforts collectifs vers la réconciliation. Elles sont bien plus qu’une reconnaissance historique des premiers occupants de ce territoire : elles rappellent les précieuses contributions des peuples autochtones à nos pays, mais aussi leur attachement à mère Nature et aux dons de la terre.

Sans compter que la reconnaissance des territoires nous aide tous à songer à l’histoire qui nous a amenés à vivre ici.

Pourquoi nous sommes ici

Un des grands objectifs du Réseau de banques centrales pour l’inclusion des Autochtones est de reconnaître le passé colonial que nos pays ont en commun, et de collaborer pour admettre certaines erreurs de notre histoire et les réparer.

Ce symposium est au cœur de nos objectifs communs. Et je tiens à remercier deux personnes sans qui cet événement n’aurait jamais vu le jour.

Je souhaite d’abord remercier Manny Jules, président de la Commission de la fiscalité des premières nations et fondateur du Tulo Centre of Indigenous Economics. Il a inspiré bon nombre des travaux de la Banque dans le domaine des économies autochtones et a joué un rôle de premier plan dans la mise sur pied de cet événement.

J’aimerais aussi exprimer ma gratitude à la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande et à son gouverneur, Adrian Orr, qui nous ont inspirés par les partenariats plus étroits qu’ils ont su établir avec les Maoris. Nous avons tous beaucoup à apprendre de l’ensemble de nos expériences et nous serons heureux de poursuivre notre collaboration sur ces questions dans l’avenir.

Au cours des deux prochains jours, nous nous intéresserons aux économies autochtones tant du point de vue historique qu’actuel. Nous parlerons notamment de l’accès aux capitaux, du développement des ressources, ainsi que des entreprises et marchés du travail autochtones. Nous discuterons aussi de l’incidence que les politiques menées tout au long de l’histoire ont eue sur les inégalités d’aujourd’hui.

Nous vivrons sûrement des moments d’espoir et d’inspiration, mais aussi des moments de malaise par rapport à certains épisodes bien peu glorieux de notre histoire.

La colonisation s’est faite différemment dans nos nations respectives. Et chacun des pays représentés ici vit des réalités uniques dans ses relations actuelles avec les communautés autochtones.

Toutefois, ce symposium témoigne de notre désir commun de nous concerter à l’échelle internationale et nationale – et surtout avec des partenaires autochtones – pour tirer des leçons de l’histoire et nous améliorer.

Notre engagement envers la réconciliation

Ici au Canada, les gouvernements et la population de tout le pays se sont juré de révéler les vérités historiques et de cheminer vers la réconciliation. Nous ne pouvons pas revenir en arrière et changer le passé, mais nous pouvons tenter de remédier à certaines des conséquences d’horribles périodes de notre histoire.

C’est pourquoi nous nous sommes engagés, en tant que pays, à faire progresser la réconciliation et à redéfinir nos relations avec les Autochtones : en reconnaissant leurs droits, en les traitant avec respect, en coopérant avec eux et en nouant des partenariats. La majorité des travaux sont menés sur la base du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation publié il y a six ans, qui présente 94 appels à l’action.

Une partie de ces appels concerne la réconciliation économique, qui relève de notre mandat en tant que banque centrale du Canada. Essentiellement, nous sommes chargés de favoriser la prospérité économique et financière du pays et de tous les peuples qui y vivent.

Le rapport encourage les organisations à appliquer les principes et normes de réconciliation à leurs politiques et activités. Un des objectifs communs à tous les participants à ce symposium – rendre nos milieux de travail et nos politiques plus inclusifs – est lié directement à cet appel à l’action. Il s’agit d’éliminer les barrières de longue date et d’écouter toutes les voix. Parce qu’écouter des voix plus diversifiées nous permet de mieux comprendre l’incidence de nos politiques sur toute la population canadienne, ce qui nous aide à prendre de meilleures décisions.

Le rapport prône également la tenue de consultations significatives avec des Autochtones et leurs communautés sur le développement économique et l’accès équitable aux emplois, à la formation et à l’éducation. En tant que banque centrale du Canada, nous jouons un rôle important dans la création de conditions qui ouvrent les perspectives aux citoyens de notre pays. Et il est impératif de donner aux Autochtones des possibilités qui résonnent avec eux.

Dès lors, il nous revient aussi de poser des gestes concrets pour favoriser la réconciliation économique. Et nous devons prendre le temps de bien le faire.

Aller de l’avant

Dans cet esprit, la Banque du Canada collaborera avec un vaste éventail de groupes autochtones afin de déterminer ce que la réconciliation signifie pour nos activités.

Cet exercice réfléchi, intentionnel, sera l’occasion de nous tourner vers nos interlocuteurs actuels – et de nombreux nouveaux partenaires, nous l’espérons – pour parvenir à une compréhension commune du rôle que nous devrions jouer à l’avenir.

Nous avons beaucoup appris des liens noués ces dernières années, et nous avons fait des pas en avant. Je pense ici aux projets conjoints entrepris avec des partenaires autochtones pour cerner les barrières à l’inclusion économique, ainsi qu’aux initiatives d’éducation et de renforcement des capacités auxquelles nous avons participé ensemble.

Il est maintenant temps d’élargir notre engagement, et de réfléchir à ce que nous pouvons et devrions faire. Nous savons que nous avons encore beaucoup à apprendre. Et nous savons que bien d’autres voix ont besoin d’être entendues – y compris celles des personnes qui seront des nôtres aujourd’hui et demain.

Alors, nous allons tirer le meilleur des progrès accomplis et des leçons apprises de nos récents efforts. Et nous allons demander à nos partenaires de marcher à nos côtés durant les prochaines étapes de notre parcours.

Ensemble, nous définirons ce que la réconciliation signifie pour le travail de la Banque du Canada, afin de créer une économie inclusive et prospère pour tous.

Conclusion

Pour conclure, je souhaite vous laisser sur quelques mots inspirants qui nous guideront au cours des deux prochains jours. Je me contenterai de citer le grand-père de l’aînée Commanda, William, qui était aussi un aîné.

Il a dit : « Nous devons nous rassembler en un seul cœur, un seul esprit, un seul amour et une seule détermination. »

Je vous invite à garder ces paroles à l’esprit lors de nos travaux pour redéfinir nos relations avec les nations autochtones, et pour promouvoir une croissance et une prospérité inclusives. 

Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. Je suis reconnaissant à tous les conférenciers, panélistes et participants. Je suis également convaincu que – aiguillée par vos points de vue, votre sagesse et l’esprit de collaboration qui nous anime – cette rencontre sera une pierre angulaire de l’établissement d’une meilleure compréhension, de meilleures opérations et de meilleures politiques.