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The Impact of Globalization and Digitalization on the Phillips Curve

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La pandémie de COVID-19 a eu des retombées opposées sur la mondialisation et la numérisation. La mondialisation – un processus d’intégration croissante dans l’économie mondiale où les entreprises peuvent facilement accéder à des capitaux étrangers et exporter une part considérable de leur production – a stagné. Les mesures prises à l’échelle du globe en réaction à la pandémie et l’effondrement connexe de la demande ont en effet entraîné un relâchement important des liens commerciaux et financiers entre les pays. La numérisation – soit le recours accru aux technologies numériques par les entreprises, notamment pour numériser l’information et automatiser les tâches manuelles – a quant à elle augmenté. Les exigences de distanciation, plus particulièrement, ont contribué à la hausse des achats en ligne, du télétravail et de l’utilisation de robots industriels.

Nous ne couvrons pas les évolutions observées au cours de la pandémie elle-même. Nous examinons l’incidence de la mondialisation et de la numérisation sur la courbe de Phillips, qui représente la sensibilité de l’inflation à l’activité économique. Nous utilisons des données provenant de 18 économies avancées et couvrant deux décennies, ainsi que des données sectorielles à l’échelle de chaque pays. Nous estimons tout d’abord des courbes de Phillips pour chaque décennie en rapportant le taux de croissance des prix des extrants à l’inflation passée et à une mesure de l’écart de l’emploi. Nous évaluons ensuite l’incidence relative de la mondialisation et de la numérisation sur ces courbes de Phillips. Nous mesurons la mondialisation par le renforcement des liens commerciaux et financiers, et la numérisation par le nombre de robots industriels opérationnels en proportion de la population d’un pays.

Nous constatons que la mondialisation réduit considérablement la sensibilité de l’inflation à l’activité économique intérieure, tandis que la numérisation a l’effet inverse. Certains résultats montrent que la mondialisation réduit le niveau d’inflation, et que la numérisation l’augmente. Les données au sujet de l’incidence de ces deux tendances sur l’emploi ne sont pas aussi concluantes. Nous observons que les effets négatifs de la mondialisation sont moindres dans les secteurs où la croissance de la productivité est forte, et que les effets positifs de la numérisation sont moindres dans les secteurs qui avaient déjà beaucoup investi dans les technologies de l’information.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2022-7