L’inflation correspond au taux de croissance des prix. Quand elle est basse, stable et prévisible, l’économie tout entière fonctionne mieux. Et c’est pourquoi la Banque du Canada cherche à la maintenir à 2 %.
Qu’est-ce que la cible de maîtrise de l’inflation?
La Banque vise à maintenir le taux d’inflation à environ 2 %, soit au milieu d’une fourchette de 1 à 3 %. Pour y parvenir, nous ajustons le taux directeur : une hausse ralentit l’économie et fait diminuer l’inflation quand elle dépasse trop la cible, tandis qu’une baisse stimule l’économie et fait remonter l’inflation quand elle est trop en dessous de la cible.
Nous avons adopté le régime de ciblage de l’inflation en 1991. Depuis, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation se situe à 2 %, ou tout près, la plupart du temps. Même si elle a monté en flèche au début des années 2020, atteignant un sommet de 8,1 % en juin 2022, nos augmentations du taux directeur ont permis de la ramener à 2 %. L’inflation était beaucoup plus imprévisible avant l’adoption de ce régime : au cours des 25 années précédentes, elle s’était établie en moyenne à plus de 6 %.
L’économie fonctionne mieux quand l’inflation est à 2 %
L’économie fonctionne mieux quand l’inflation est autour de 2 % : les prix augmentent un peu chaque année, mais les hausses sont assez faibles pour que la plupart des gens s’adaptent sans problème. Cette cible de maîtrise de l’inflation est idéale parce qu’elle permet d’éviter les problèmes associés à une inflation élevée, comme l’incertitude économique et l’érosion du pouvoir d’achat. Mais elle aide aussi à éviter une baisse générale des prix, quand l’inflation devient négative. Cette situation – appelée déflation – peut amener un ralentissement économique et des pertes d’emplois. Avec une cible inférieure à 2 %, l’inflation serait très près de zéro, ce qui augmenterait le risque de déflation.
Le fait d’avoir une cible d’inflation claire encourage la population à faire des projets d’avenir en fonction de cette cible. La nôtre est à 2 % depuis des dizaines d’années et nous l’atteignons. Cette cible soutient la croissance économique en donnant aux particuliers et aux entreprises la confiance nécessaire pour emprunter, investir, épargner et dépenser. C’est un objectif clair et simple pour tout le monde, et nous pouvons le poursuivre en prenant des mesures de politique monétaire, comme ajuster le taux directeur. Avoir une cible responsabilise les banques centrales, et l’atteindre montre que la politique monétaire fonctionne.
Pourquoi nous avons choisi le ciblage de l’inflation
En 1991, la Banque du Canada est devenue l’une des premières banques centrales à adopter une cible d’inflation. Depuis, des cibles semblables ont été adoptées dans de nombreuses autres économies avancées. Mais ça ne date pas d’hier que les banques centrales tentent de maîtriser l’inflation. Les autres approches les plus répandues présentaient toutefois d’importantes lacunes, sans même assurer la stabilité des prix.
- Les contrôles des salaires et des prix imposés par le gouvernement – Ces mesures permettent de limiter l’augmentation des prix et des salaires, mais ne s’attaquent pas aux causes fondamentales de l’inflation. Ainsi, lorsqu’elles sont levées, l’inflation repart à la hausse.
- Le ciblage de la croissance monétaire – Cette approche consiste à limiter l’expansion de la masse monétaire. Entre 1975 et 1981, la Banque a fixé des cibles pour la valeur de la monnaie physique en circulation et le montant total des dépôts détenus dans les comptes chèques. Cela a permis de freiner la croissance de la masse monétaire, mais l’inflation a tout de même continué d’augmenter.
- La fixation du taux de change – Fixer un taux de change consiste à lier la valeur de la monnaie d’un pays à celle d’un autre. Cette méthode ne permet de maîtriser l’inflation que si l’autre pays réussit lui-même à la contrôler.
Comment nous établissons la cible de maîtrise de l’inflation
Tous les cinq ans, la Banque examine et renouvelle son cadre de politique monétaire avec le gouvernement fédéral. Cet examen nous donne l’occasion d’évaluer l’efficacité de la cible de maîtrise de l’inflation et de déterminer si elle demeure la meilleure approche pour la conduite de la politique monétaire.
De nos jours :
- l’économie est plus vulnérable à la volatilité
- les chocs d’offre sont de plus en plus fréquents
- l’offre de logements n’a pas suivi la demande et l’abordabilité s’est détériorée
Nous tenons compte de ce type de facteurs dans notre examen, et cherchons à savoir s’il existe d’autres outils qui pourraient nous aider à composer avec les changements économiques.
Chaque fois que nous avons revu notre cadre de politique monétaire, nous avons conclu qu’une cible d’inflation de 2 % était la bonne pour le Canada : elle a fait ses preuves depuis son adoption, aussi bien en période d’essor économique qu’en période difficile. Lorsque nous fixons une cible claire, les particuliers et les entreprises savent quels sont nos objectifs et ce que nous ferons pour les atteindre. Cette transparence donne confiance dans la stabilité des prix, ce qui favorise la prise de décisions financières judicieuses qui profitent à l’ensemble de l’économie.