Pour la période close le 30 juin 2025, non audité
Contexte du rapport financier trimestriel
La Banque du Canada est la banque centrale du pays. Selon la Loi sur la Banque du Canada, elle a pour mandat de « favoriser la prospérité économique et financière du Canada ». Ses activités et opérations appuient la réalisation de ce mandat et n’ont pas pour objet de générer des revenus ou des profits. La Banque s’emploie à tenir la population canadienne informée de ses politiques, de ses activités et de ses opérations.
Ce rapport a été rédigé conformément à l’article 131.1 de la Loi sur la gestion des finances publiques et à la Directive sur les normes comptables : GC 5200 Rapports financiers trimestriels des sociétés d’État publiée par le Conseil du Trésor du Canada. Sa rédaction incombe à la direction de la Banque et il a été approuvé par le Comité de la vérification et des finances du Conseil d’administration le 20 août 2025.
Ce rapport financier trimestriel doit être lu conjointement avec les états financiers intermédiaires résumés pour le deuxième trimestre de 2025 ci-annexés ainsi qu’avec le Rapport annuel 2024 de la Banque. Les renseignements contenus dans le Rapport annuel s’appliquent au trimestre considéré, à moins d’indication contraire dans le présent rapport trimestriel.
Soutenir l’économie et le système financier
Au cours de la pandémie de COVID-19, la Banque a pris des mesures exceptionnelles pour stabiliser les marchés financiers et soutenir la reprise économique. En réaction à la hausse de l’inflation, elle a relevé le taux directeur et entamé un resserrement quantitatif en laissant des obligations arriver à échéance sans les remplacer. Puisque l’inflation ralentissait, la Banque a commencé à abaisser le taux du financement à un jour en juin 2024 tout en continuant à normaliser son bilan. Au premier trimestre de 2025, elle a annoncé son plan pour achever la normalisation de son bilan, et ainsi mettre fin au resserrement quantitatif. Elle a aussi repris ses achats d’actifs par le biais de ses opérations courantes de prise en pension à plus d’un jour dans le cadre de la gestion de son bilan. Elle procédera ensuite à l’achat, sur le marché primaire, de bons du Trésor émis par le gouvernement du Canada, afin de revenir à une combinaison équilibrée d’actifs à son bilan. Consulter le site Web de la Banque pour en savoir plus sur ces mesures, notamment pour lire les communiqués de presse et les avis aux marchés pertinents.
Gestion du bilan de la Banque
| État résumé de la situation financière (En millions de dollars canadiens) |
|||
|---|---|---|---|
| Au | 30 juin 2025 | 31 décembre 2024 | 30 juin 2024 |
| Actif | |||
| Prêts et créances | 8 161 | 19 462 | 13 |
| Placements | 217 237 | 236 868 | 247 309 |
| Dérivés – conventions d’indemnisation conclues avec le gouvernement du Canada | 19 270 | 19 786 | 24 604 |
| Tous les autres éléments d’actif* | 1 118 | 1 127 | 1 095 |
| Total de l’actif | 245 786 | 277 243 | 273 021 |
| Passif et insuffisance | |||
| Billets de banque en circulation | 121 448 | 121 298 | 117 925 |
| Dépôts | 133 007 | 164 359 | 158 496 |
| Titres vendus dans le cadre de conventions de rachat | - | - | 3 850 |
| Autres éléments de passif | 267 | 298 | 307 |
| Insuffisance | (8 936) | (8 712) | (7 557) |
| Total du passif et de l’insuffisance | 245 786 | 277 243 | 273 021 |
* Comprend la trésorerie et les dépôts en monnaies étrangères, les immobilisations et les autres éléments d’actif
Les actifs financiers que détient la Banque découlent du rôle qu’elle assume comme seule autorité habilitée à émettre des billets de banque pour le Canada, ainsi que de ses activités à l’appui de la politique monétaire et de l’ensemble du système financier. Le total de l’actif de la Banque a baissé de 11 % par rapport à sa valeur au 31 décembre 2024, pour s’établir à 245 786 millions de dollars au 30 juin 2025. Cette baisse est principalement attribuable aux placements arrivés à échéance ainsi qu’à une diminution des prêts et créances.
Les prêts et créances ont diminué de 11 301 millions de dollars par rapport au 31 décembre 2024, surtout en raison de l’échéance des opérations de prise en pension à un jour qui étaient en cours au 31 décembre 2024. Cette baisse a été partiellement contrebalancée par l’ajout d’opérations de prise en pension à plus d’un jour, après la décision de la Banque de redémarrer le programme en mars 2025. Les opérations de prise en pension à plus d’un jour servent à gérer le bilan de la Banque et à soutenir la mise en œuvre efficace de la politique monétaire. Elles ont généralement lieu toutes les deux semaines.
Les placements ont diminué de 8 % par rapport au 31 décembre 2024 pour se chiffrer à 217 237 millions de dollars au 30 juin 2025. Cette diminution est principalement attribuable à une réduction des placements en titres du gouvernement du Canada, qui comprennent les obligations à rendement nominal et les obligations à rendement réel. Plus précisément, les obligations du gouvernement du Canada détenues à la juste valeur ont affiché une baisse de 11 694 millions de dollars, et celles détenues au coût amorti, une baisse de 5 467 millions de dollars. Ces baisses tiennent en majeure partie à l’arrivée à échéance d’obligations.
Les conventions d’indemnisation conclues avec le gouvernement du Canada, qui sont des dérivés, ont été établies pour indemniser la Banque et lui permettre de soutenir les marchés des obligations du gouvernement fédéral, des provinces et des sociétés. Le gouvernement du Canada indemnise la Banque de toute perte résultant de la vente d’actifs achetés dans le cadre du Programme d’achat d’obligations du gouvernement du Canada, du Programme d’achat d’obligations provinciales et du Programme d’achat d’obligations de sociétés. En revanche, si la Banque réalise des gains lors de la vente de ces actifs, elle les remet au gouvernement. Le solde de 19 270 millions de dollars correspond à la juste valeur des dérivés afférents aux pertes nettes non réalisées sur ces instruments au 30 juin 2025. Les dérivés ont enregistré une baisse de 516 millions de dollars au cours de la période de six mois, principalement en raison d’une baisse des rendements obligataires et du volume total des obligations détenues. Ce montant est représenté dans la catégorie « Tous les autres éléments d’actif » dans le graphique ci-dessous.
Les billets de banque en circulation représentent environ 48 % du total du passif de la Banque (42 % au 31 décembre 2024). Leur valeur a légèrement augmenté par rapport au 31 décembre 2024, pour se chiffrer à 121 448 millions de dollars au 30 juin 2025, ce qui reflète les variations saisonnières de la demande de billets.
Au 30 juin 2025, les dépôts représentent 52 % du total du passif de la Banque (58 % au 31 décembre 2024). Ils se composent des dépôts effectués par le gouvernement du Canada, de ceux des membres de Paiements Canada et des autres dépôts. Leur solde a baissé de 19 % par rapport au 31 décembre 2024 pour s’établir à 133 007 millions de dollars au 30 juin 2025, en raison de la normalisation du bilan qui se poursuit.
L’insuffisance s’est accentuée pour s’établir à 8 936 millions de dollars au 30 juin 2025, en raison d’un résultat global négatif de 224 millions de dollars pour les six premiers mois de l’exercice. Les résultats non distribués présentent un solde déficitaire de 10 109 millions de dollars au 30 juin 2025. L’insuffisance tient compte également des sommes suivantes, qui l’ont compensée en partie : un capital social autorisé de 5 millions de dollars, une réserve spéciale de 100 millions de dollars, une réserve de réévaluation des placements de 586 millions de dollars et une réserve pour gains actuariels de 482 millions de dollars. Pour en savoir plus, voir la note 10 afférente aux états financiers intermédiaires résumés.
Résultat des opérations
| Résultat résumé des opérations (En millions de dollars canadiens) |
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|---|---|---|---|---|
| Pour la période de trois mois close le 30 juin | Pour la période de six mois close le 30 juin | |||
| 2025 | 2024 | 2025 | 2024 | |
| Produits d’intérêts | 816 | 863 | 1 632 | 1 736 |
| Charges d’intérêts | (684) | (1 611) | (1 581) | (3 249) |
| Produits (charges) d’intérêts nets | 132 | (748) | 51 | (1 513) |
| Autres produits | 11 | 10 | 15 | 12 |
| Total des produits (pertes) avant les charges d’exploitation | 143 | (738) | 66 | (1 501) |
| Total des charges d’exploitation | (177) | (172) | (358) | (343) |
| Résultat net | (34) | (910) | (292) | (1 844) |
| Autres éléments du résultat global | 68 | 13 | 68 | 133 |
| Résultat global | 34 | (897) | (224) | (1 711) |
Le deuxième trimestre de 2025 marque la première fois depuis 2022 que la Banque enregistre un résultat global positif. La Banque a enregistré des pertes nettes de 34 millions de dollars et de 292 millions de dollars, respectivement, pour les périodes de trois et de six mois closes le 30 juin 2025. Ces pertes ne nuisent pas à sa capacité de remplir son mandat, et la Banque prévoit qu’elle reviendra à un résultat net positif plus tard dans l’année. Les pertes en 2025 étaient principalement dues à des charges d’exploitation plus élevées que les produits d’intérêts nets.
Les produits d’intérêts dépendent des conditions du marché et de leur incidence sur les actifs portant intérêt qui figurent au bilan de la Banque, de même que du volume et de la combinaison de ces actifs. La Banque gagne des intérêts sur ses placements en titres du gouvernement du Canada, ainsi que sur les titres achetés dans le cadre de conventions de revente et de programmes d’achat massif d’actifs. Au cours du deuxième trimestre et des six premiers mois de 2025, les produits d’intérêts ont baissé de 47 millions de dollars (ou 5 %) et de 104 millions de dollars (ou 6 %), respectivement, par rapport aux mêmes périodes en 2024. Ces baisses sont attribuables à la taille moins importante, en moyenne, du portefeuille de placements portant intérêt détenu par la Banque tout au long de chaque période, qui a été contrebalancée par une légère hausse du rendement moyen des placements. Les baisses ont été atténuées par une augmentation des intérêts gagnés sur les titres achetés dans le cadre de conventions de revente, étant donné le volume accru d’opérations de prise en pension à un jour par rapport à la période de six mois en 2024 et le redémarrage, en mars 2025, du programme d’opérations de prise en pension à plus d’un jour.
Les charges d’intérêts se composent essentiellement des intérêts que doit verser la Banque sur les dépôts qu’elle détient. Au cours du deuxième trimestre et des six premiers mois de 2025, les charges d’intérêt ont diminué de 927 millions de dollars (ou 58 %) et de 1 668 millions de dollars (ou 51 %), respectivement, par rapport aux mêmes périodes en 2024. Cette diminution s’explique par le plus faible volume moyen des dépôts et la baisse des taux d’intérêt.
Les charges d’exploitation pour le deuxième trimestre et les six premiers mois de 2025 ont augmenté de 5 millions de dollars (ou 3 %) et de 15 millions de dollars (ou 4 %), respectivement, comparativement aux mêmes périodes en 2024. Cette augmentation s’explique principalement par une hausse des coûts afférents aux immeubles et des charges relatives à la production et au traitement des billets de banque, ainsi qu’à la recherche sur les billets. Ces hausses ont été contrebalancées par une baisse des autres charges d’exploitation.
- Les charges relatives à la production et au traitement des billets de banque ainsi qu’à la recherche sur les billets ont augmenté de 11 millions de dollars et de 12 millions de dollars au cours du deuxième trimestre et des six premiers mois de 2025, respectivement, par rapport aux mêmes périodes en 2024. Ces augmentations s’expliquent par le fait qu’aucun cycle de production n’a eu lieu en 2024. Le calendrier de production des billets varie d’une année à l’autre en fonction du plan de production annuelle.
- Les coûts afférents aux immeubles ont augmenté de 4 millions de dollars et de 6 millions de dollars au cours du deuxième trimestre et des six premiers mois de 2025, respectivement, par rapport aux mêmes périodes en 2024, en raison des réparations et des rénovations dans les bureaux régionaux.
- Les autres charges d’exploitation ont diminué de 4 millions de dollars et de 5 millions de dollars au cours du deuxième trimestre et des six premiers mois de 2025, respectivement, par rapport aux mêmes périodes en 2024, principalement en raison de la réduction des dépenses de consultation.
Pour la période de six mois close le 30 juin 2025, les autres éléments du résultat global ont diminué de 65 millions de dollars par rapport à la même période en 2024. Cette diminution s’explique principalement par une baisse des gains de réévaluation attribuables aux régimes à prestations définies de la Banque, laquelle résulte d’une augmentation des taux d’actualisation moins marquée en 2025 qu’en 20241. Cette diminution a été en partie compensée par une plus forte augmentation de la juste valeur du placement de la Banque en actions de la Banque des Règlements Internationaux.
Perspectives pour 2025
| Plan de la Banque pour 2025 (En millions de dollars canadiens) |
||
|---|---|---|
| Budget de 2025 | ||
| Pour l’exercice clos le 31 décembre | $ | % |
| Frais de personnel | 431 | 55 |
| Billets de banque – Recherche, production et traitement | 39 | 5 |
| Coûts afférents aux immeubles | 36 | 5 |
| Technologie et télécommunications | 131 | 16 |
| Amortissements | 72 | 9 |
| Autres charges d’exploitation | 78 | 10 |
| Total des charges d’exploitation | 787 | 100 |
L’année 2025 est la première année de la mise en application du plan stratégique 2025-2027 de la Banque, intitulé Les Canadiennes et Canadiens comptent sur nous. Le cadre de gestion financière de la Banque permet de prendre des décisions éclairées relatives à la répartition des ressources. Il vise à atteindre les objectifs de l’institution tout en gérant prudemment les risques budgétaires2.
Les frais de personnel restent la part la plus importante des charges de l’institution, tandis que les coûts de production des billets de banque représentent le volume anticipé de billets neufs requis en 2025. Les autres charges comprennent les coûts nécessaires pour remplir les grandes fonctions de la Banque, moderniser ses systèmes et outils pour soutenir les opérations, gérer les risques, pérenniser sa résilience et la préparer pour l’avenir.
Points saillants et faits nouveaux d’ordre opérationnel
Voici les principaux changements en matière de personnel, de fonctionnement et de programmes depuis le 31 mars 2025.
Conseil de direction et Conseil d’administration
Peter P. Dhillon a démissionné du Conseil d’administration le 5 août 2025.
Fonctionnement et programmes
Le 16 avril 2025, le 4 juin 2025 et le 30 juillet 2025, la Banque a annoncé qu’elle maintenait le taux directeur à 2,75 %.
Analyse des risques
Les risques financiers de la Banque sont analysés dans les notes afférentes aux états financiers pour l’exercice clos le 31 décembre 2024. La note 4 afférente aux états financiers intermédiaires résumés pour la période close le 30 juin 2025 donne de l’information à jour sur les risques financiers.
En juin 2025, la Banque a publié son rapport annuel Communication par la Banque du Canada des risques liés aux changements climatiques pour 2024. Ce rapport donne une description des risques que font peser les changements climatiques sur son mandat et ses opérations. Il s’agit d’un document autonome rédigé conformément aux recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques du Conseil de stabilité financière.
États financiers intermédiaires résumés
- 1. Le passif net au titre des prestations définies est évalué au moyen du taux d’actualisation en vigueur à la fin de la période. Le taux applicable au passif net au titre des prestations définies des régimes de pension se situait entre 4,3 et 5,0 % au 30 juin 2025 (entre 4,2 et 4,8 % au 31 décembre 2024). Pour en savoir plus, voir la note 9 dans les états financiers intermédiaires résumés.[←]
- 2. Les prévisions de la Banque à l’égard de ses opérations ne comportent pas de projections relatives au résultat net et à la situation financière. De telles projections nécessiteraient la formulation d’hypothèses sur les taux d’intérêt, lesquelles pourraient être interprétées comme des indications quant à l’orientation future de la politique monétaire.[←]