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La confidentialité, un bien public : arguments en faveur d’une monnaie électronique

Disponible en format(s) : PDF

L’argent comptant offre un haut niveau de confidentialité à ceux qui l’utilisent pour effectuer des paiements. Cependant, son usage est en déclin, car les gens se servent de plus en plus de leurs cartes de débit, de leurs cartes de crédit et d’autres moyens pour régler leurs achats. Or, ces modes de paiement n’offrent pas le même niveau de confidentialité que l’argent comptant. De surcroît, les fournisseurs de ces modes de paiement cherchent de plus en plus des moyens de rentabiliser les données de paiement de leurs clients.

Nous identifions un mécanisme économique qui explique ce qui pourrait inciter une personne à choisir un mode de paiement offrant trop peu de confidentialité. Les gens ne subissent pas tous les coûts engendrés par leur échec à protéger leurs renseignements personnels : les données d’une personne qui ne les a pas protégés peuvent être utilisées en vue de tirer des déductions sur les habitudes d’achat d’un autre individu, même si ce dernier a pris les mesures de protection nécessaires. Les économistes appellent ce mécanisme « externalité ».

Même si la confidentialité est très appréciée dans la société, il n’est pas très difficile d’imaginer un cas où la confidentialité des paiements atteindrait un très bas niveau en raison de cette externalité. Laissée aux forces du marché, cette dernière pourrait également entraîner une baisse plus rapide de l’utilisation de l’argent comptant que ce qui serait optimal. Est-il possible de renverser cette tendance vers une baisse du niveau de confidentialité des paiements? Lancer une monnaie électronique qui serait largement acceptée et qui offrirait la commodité des paiements numériques et le niveau de confidentialité de l’argent comptant pourrait peut-être y contribuer.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2019-24