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Le sous-gouverneur Lawrence Schembri parle des effets de la COVID-19 sur les habitudes d’épargne et de consommation des ménages et explique la décision annoncée par la Banque hier de laisser le taux directeur inchangé.

Le sous-gouverneur Schembri s’adresse à Restaurants Canada par vidéoconférence. Lisez le discours complet.

Le taux directeur reste inchangé

Nous avons décidé de maintenir le taux directeur à 0,25 %.

Les derniers développements sont encourageants

L’économie canadienne a été résiliente au cours des derniers mois malgré les récentes restrictions. En effet, les entreprises et les consommateurs sont parvenus dans une large mesure à s’adapter à la situation et le marché du logement a été robuste.

Cependant, encore beaucoup de gens ont subi des mises à pied en décembre et janvier, plus spécialement en Ontario et au Québec. Heureusement, les particuliers et les entreprises les plus touchés par les confinements ont bénéficié d’un soutien sans précédent, ce qui a permis d’éviter une forte chute des revenus de travail.

Les ménages ont épargné davantage

Les ménages canadiens ont dépensé en moyenne 4 000 $ de moins l’an passé, surtout pour deux raisons :

  • de nombreux services à forte proximité physique n’étaient plus offerts, notamment dans les secteurs des voyages et des loisirs;
  • les gens ont été plus prudents en ce qui concerne leurs finances et leur santé.

Par conséquent, l’épargne des ménages a augmenté partout au pays. Elle se chiffre à environ 180 milliards de dollars pour la dernière année, ce qui équivaut à peu près à 5 800 $ par Canadien.

Dans l’ensemble, les conséquences de la pandémie ont été inégales, y compris en ce qui concerne l’épargne des ménages. En effet, les ménages à faible revenu sont responsables de moins de 10 % de l’épargne accumulée et le gros des pertes d’emplois ont eu lieu dans les professions à forte proximité physique faiblement rémunérées, souvent occupées par des femmes et des jeunes.

Les ménages auront plusieurs options pour utiliser leurs économies

À l’heure actuelle, les ménages semblent prêts :

  • à conserver dans leurs comptes bancaires l’essentiel de leur surplus d’épargne;
  • à l’utiliser pour rembourser de la dette;
  • à l’investir dans des actifs financiers, par exemple dans des fonds communs de placement et des régimes enregistrés d’épargne-retraite.

La forte activité sur le marché du logement semble indiquer qu’une partie des ménages se tourne vers des logements plus grands.

Si la pandémie est sous contrôle et que la confiance des ménages grandit, nous pourrions voir les Canadiens dépenser davantage leurs économies. Et la demande refoulée jusqu’ici causerait au début une hausse de la consommation, notamment pour les sorties au restaurant et les voyages. Néanmoins, il est peu probable que les ménages se mettent à consommer beaucoup plus de services, en allant par exemple plus souvent chez le dentiste ou chez le coiffeur.

Les Canadiens ont consommé plus de biens lorsque les confinements ont restreint l’offre de services. Avec la réouverture de l’économie, il est probable que les habitudes de consommation changent et que les dépenses de biens et de services se rééquilibrent.

Mais il faudra du temps avant que la consommation retrouve ses niveaux d’avant la pandémie. Nous ne pouvons pas savoir avec certitude quand nous reviendrons à une vie plus normale. D’autant plus qu’il reste des risques importants qui pourraient retarder ce retour à la normalité :

  • une troisième vague de contaminations et de confinements;
  • des retards dans les campagnes de vaccination;
  • de l’incertitude par rapport à la progression des variants de la COVID-19.

Il y a beaucoup d’incertitude autour de ce que les Canadiens feront de cette épargne. Ce facteur est important, car ces sommes sont assez conséquentes pour avoir un effet non négligeable sur la trajectoire de l’économie. »

Le sous-gouverneur Schembri répond aux questions des journalistes après son discours.

Notre décision d’hier

L’économie canadienne ayant affiché un bon dynamisme depuis le début de 2021, nous ne nous attendons plus à ce qu’elle se contracte au premier trimestre. Mais même si les perspectives à court terme sont plus encourageantes, nous ne pouvons pas :

  • prédire comment évoluera le virus
  • déterminer facilement quelle sera la trajectoire de la croissance économique face à des pertes d’emploi considérables

Hier, nous avons réaffirmé notre engagement à maintenir le taux directeur à 0,25 % jusqu’à ce que les capacités excédentaires de l’économie se résorbent, de sorte que l’inflation puisse retourner durablement à la cible de 2 %. Nous avons aussi convenu de poursuivre nos achats d’obligations du gouvernement au rythme actuel de 4 milliards de dollars par semaine.

Le Conseil de direction a conclu que l’économie doit continuer d’être appuyée par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. »

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