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Enquête sur les perspectives des entreprises — Été 2021

Résultats de l’enquête de l’été 2021 | Vol. 18.2 | 5 juillet 2021

Les résultats de l’enquête de l’été sur les perspectives des entreprises révèlent un regain soutenu de la confiance des entreprises. Les entreprises liées aux services à forte proximité physique sont encore confrontées à des difficultés, mais elles sont de plus en plus convaincues que leurs ventes vont augmenter, du fait que les taux de vaccination progressent. Cela laisse présager une importante généralisation de la reprise.

Vue d’ensemble

  • La plupart des répondants ont indiqué que leurs perspectives de ventes se sont améliorées par rapport à il y a un an. Les entreprises liées aux services à forte proximité physique sont de plus en plus convaincues que les restrictions seront bientôt levées et que leurs ventes, dont le niveau est faible, devraient rebondir. De leur côté, les entreprises « locomotives de la reprise » prévoient toujours une croissance des ventes, mais à un rythme plus lent.
  • L’indicateur des pressions sur la capacité de production et celui de l’intensité des pénuries de main-d’œuvre se sont inscrits en hausse, parfois à partir de niveaux bas, en raison du raffermissement de la demande et du resserrement du marché du travail. Les problèmes d’approvisionnement – un des principaux obstacles pour certains – devraient être temporaires. Par ailleurs, les entreprises durement touchées par la pandémie continuent d’afficher d’importantes capacités excédentaires.
  • Un grand nombre de répondants envisagent d’investir et d’embaucher pour soutenir l’expansion attendue de leurs ventes.
  • Les entreprises s’attendent à ce que les salaires, de même que les prix des intrants et des extrants augmentent plus rapidement qu’il y a un an, et bon nombre d’entre elles attribuent cette croissance plus rapide à une demande vigoureuse ou à une amélioration de la demande. Les attentes d’inflation ont augmenté, mais la plupart des facteurs qui alimentent les pressions inflationnistes sont perçus comme temporaires.

De plus en plus d’entreprises reprennent confiance

L’indicateur de l’enquête a continué d’augmenter pour atteindre un sommet sans précédent, signe d’une généralisation de la confiance des entreprises (graphique 1). La progression de cet indicateur s’explique en partie par les effets de glissement annuel : beaucoup d’entreprises frappées de plein fouet par la crise de la COVID‑19 comparent les niveaux actuels aux niveaux exceptionnellement bas observés il y a 12 mois. Néanmoins, comparativement aux résultats de l’enquête du printemps, la confiance est plus généralisée chez celles qui ont été moins touchées. Presque tous les répondants pensent que l’incertitude liée à la pandémie est chose du passé. Toutefois, certains ne s’attendent pas à ce que leurs ventes retournent à leurs niveaux d’avant la pandémie dans les 12 prochains mois.

Graphique 1 : La confiance des entreprises continue de s’améliorer

* L’indicateur de l’enquête est une mesure synthétique des principales questions permettant d’évaluer la confiance générale des entreprises. Dernière observation :

On observe les premiers signes d’un déplacement de la demande vers les services à forte proximité physique

Le nombre d’entreprises ayant signalé une amélioration des indicateurs des ventes futures (comme les carnets de commandes et les demandes de renseignements) a atteint un niveau record – signe concret d’un renforcement généralisé de la demande par rapport à il y a un an. De fait, aucun répondant n’a fait état de signes de détérioration de la demande (graphique 2, ligne rouge). Ces indicateurs viennent conforter les entreprises dans l’idée que les ventes continueront d’augmenter à un rythme supérieur à celui des 12 derniers mois (graphique 2, barres bleues). Les résultats élevés obtenus pour ces deux indicateurs avancés des ventes s’expliquent en partie par les effets de glissement annuel.

Le degré d’impact de la pandémie sur les entreprises continue de déterminer l’évolution de la demande anticipée.

  • Environ 40 % des répondants ont déclaré que leurs ventes sont actuellement en deçà de leurs niveaux d’avant la pandémie. La plupart constatent des augmentations substantielles de leurs indicateurs des ventes futures par rapport aux niveaux extrêmement bas qu’ils observaient il y a un an.
    • Plusieurs de ces entreprises sont liées aux secteurs de l’hôtellerie, du tourisme, du voyage ou de certains segments du commerce de détail.
    • Beaucoup de répondants prévoient que leurs ventes reviendront à leurs niveaux d’avant la crise dans les 12 prochains mois, et plusieurs s’attendent à ce que le déblocage de la demande refoulée entraîne une progression marquée des ventes après la levée des restrictions.
    • Les entreprises les plus touchées anticipent une augmentation des ventes futures, mais elles ne pensent pas que leurs ventes retourneront à leurs niveaux d’avant la pandémie dans les 12 prochains mois. Les raisons le plus souvent avancées sont les restrictions en vigueur concernant les voyages internationaux, la réticence des consommateurs à voyager ou à participer à des activités sociales, la popularité du magasinage en ligne et le maintien du télétravail.
  • Les autres entreprises s’en sont mieux tirées. La plupart s’attendent à ce que leurs ventes continuent d’augmenter, mais certaines pensent que cette augmentation sera moins rapide.
    • Ces entreprises sont souvent liées au secteur du logement, aux biens de consommation (alimentation et équipement de sports de plein air et de loisirs, par exemple), aux dépenses publiques courantes (en particulier en infrastructure) et aux ressources naturelles, ou profitent de la vente ou de l’adoption des technologies numériques.

Les résultats de ces deux groupes d’entreprises laissent présager :

  • un raffermissement de la demande
  • une généralisation importante de la reprise
  • une évolution vers une consommation plus équilibrée des biens et des services

Les perspectives de ventes à l’étranger, en particulier aux États-Unis, sont également favorables. Les exportateurs qui sont optimistes quant à leurs perspectives de ventes sont souvent liés aux technologies et aux produits de consommation des ménages américains. Certains exportateurs ont indiqué que l’économie américaine connaît une forte croissance et se remet de la pandémie plus rapidement que l’économie canadienne.

Graphique 2 : La plupart des entreprises disent avoir observé des signes d’amélioration de la demande

* Pourcentage des entreprises qui prévoient un taux de croissance plus élevé diminué du pourcentage de celles qui signalent un ralentissement
† Pourcentage des entreprises ayant signalé une amélioration des indicateurs diminué du pourcentage de celles ayant constaté une détérioration Dernière observation :

L’offre de main-d’œuvre demeure excédentaire

Au moment de l’enquête, les entreprises durement touchées par la pandémie affichaient encore d’importantes capacités excédentaires, quand bien même le nombre de répondants signalant des pressions sur la capacité de production atteignait un sommet sans précédent (graphique 3). Beaucoup d’entreprises ont en effet indiqué qu’elles auraient quelques difficultés ou de sérieuses difficultés à répondre à une hausse inattendue de la demande en raison des contraintes de main-d’œuvre. Mais le nombre de celles ayant témoigné de réelles pénuries de main-d’œuvre limitant leur capacité à répondre à la demande reste modeste (graphique 4, barres bleues). De fait, plusieurs entreprises, souvent liées aux services à forte proximité physique, ont continué de faire état d’une offre de main-d’œuvre excédentaire.

Les répondants ayant signalé des contraintes de main-d’œuvre ont associé celles-ci à :

  • des difficultés à trouver du personnel qualifié ou spécialisé (p. ex., métiers spécialisés, technologies de l’information ou professionnels de la vente), une situation qui, selon eux, devrait persister
  • la pandémie, y compris les contraintes causées par les restrictions de voyage et les programmes d’aide publique aux travailleurs

Bien que la proportion d’entreprises touchées par des pénuries de main-d’œuvre demeure faible, de nombreux répondants estiment que ces pénuries sont plus prononcées qu’il y a 12 mois, où leur niveau était extrêmement bas (graphique 4, ligne rouge). Ces résultats concernant les pénuries de main-d’œuvre et leur intensité donnent à penser qu’une marge de ressources inutilisées persiste sur le marché du travail, mais qu’elle est en train de se résorber.

Les firmes ayant dit subir d’autres pressions sur leur capacité de production ont précisé que cette dernière était surtout entravée par des frictions au niveau des chaînes d’approvisionnement. Des problèmes d’approvisionnement ont été signalés pour une vaste gamme de matières premières et de produits finis. Ces frictions sont souvent liées aux capacités de livraison et sont plus répandues qu’avant la pandémie. La plupart des entreprises prévoient que ces contraintes perdureront au moins jusqu’à la fin de 2021.

Graphique 3 : Les pressions sur la capacité sont fortes

 Dernière observation :

Graphique 4 : Les pénuries de main-d’œuvre restent modérées

* Pourcentage des entreprises qui font état de pénuries de main‐d’œuvre plus intenses diminué du pourcentage de celles qui signalent des pénuries moins intenses Dernière observation :

Les entreprises sont nombreuses à envisager d’investir et d’embaucher pour répondre à la demande

La volonté d’accroître les dépenses en immobilisations demeure répandue (graphique 5). Les entreprises qui ont été touchées de plein fouet par la pandémie comptent de plus en plus investir davantage au cours des 12 prochains mois, même si elles partent de loin. De fait, près d’un quart des entreprises ont fait part de leur intention de relancer leurs projets d’investissement, suspendus en raison de la pandémie, ou de rattraper leurs retards en la matière. La hausse envisagée des dépenses en immobilisations est souvent motivée par la conjoncture favorable ou l’amélioration des perspectives concernant la demande intérieure et étrangère. Les entreprises continuent à indiquer qu’elles investissent dans la numérisation et les technologies de l’information dans le cadre de leurs objectifs stratégiques à long terme, souvent pour mieux interagir avec leurs clients et leurs employés, et mieux les gérer. Pour certains répondants, ces investissements ont été accélérés du fait de la pandémie.

Graphique 5 : La volonté d’accroître les dépenses en immobilisations est soutenue par les attentes à l’égard de la demande

* Pourcentage des entreprises qui prévoient d’augmenter leurs investissements diminué du pourcentage de celles qui envisagent de les réduire Dernière observation :

Les intentions d’embauche sont à des niveaux records. Quels que soient les régions et les secteurs d’activité, les entreprises envisagent généralement de grossir leurs effectifs, ce qui donne à penser que la reprise du marché du travail se généralise (graphique 6). Ces intentions sont souvent soutenues par les anticipations de croissance des ventes. De fait, certaines entreprises embauchent de nouveau, à mesure que leurs ventes remontent. Pour le tiers des entreprises qui ont réduit leurs effectifs en raison de la pandémie, les intentions d’embauche sont maintenant répandues. Toutefois, certaines de ces entreprises, comme celles qui procurent directement des services à forte proximité physique, ne pensent pas que leurs effectifs reviendront complètement à leurs niveaux d’avant la pandémie d’ici les 12 prochains mois, au bas mot. Cela laisse supposer que la demande de main-d’œuvre va demeurer quelque peu inégale d’un secteur d’activité à l’autre.

Graphique 6 : Les intentions d’embauche sont manifestes dans toutes les régions et tous les secteurs

* Pourcentage des entreprises qui prévoient un niveau d’emploi plus élevé diminué du pourcentage de celles qui prévoient le contraire Dernière observation :

Les entreprises font état de plusieurs sources de pressions à la hausse sur les prix

Les attentes d’une accélération de la croissance des salaires atteignent des niveaux records et sont répandues dans l’ensemble des régions et des secteurs (graphique 7). Cela s’explique néanmoins en partie par les effets de glissement annuel, plusieurs entreprises comptant se rattraper après avoir très peu – ou pas du tout – augmenté leurs salaires ces 12 derniers mois. Les répondants ont aussi mentionné quelques autres facteurs qui contribuent à pousser les salaires à la hausse :

  • besoin d’attirer et de retenir des travailleurs qualifiés
  • augmentation rapide du coût de la vie (parfois liée à l’activité sur le marché du logement)
  • reprise prévue des ventes

Graphique 7 : Un grand nombre d’entreprises s’attendent à ce que les salaires progressent plus rapidement

* Pourcentage d'entreprises prévoyant des coûts de main-d'œuvre plus élevés moins le pourcentage prévoyant des coûts de main-d'œuvre moins élevés Dernière observation :

Les entreprises anticipant une plus forte croissance des prix des intrants et des extrants demeurent majoritaires, même si leur proportion a diminué comparativement à l’enquête du printemps (graphique 8). Elles s’attendent à ce que les prix de leurs intrants croissent plus rapidement, compte tenu des pressions haussières que continue d’exercer la majoration des prix des produits de base (p. ex., ceux de l’énergie, du bois d’œuvre et des aliments) et des frais d’expédition et de fret. Pour ce qui est des prix des extrants, plusieurs entreprises ont mentionné que le raffermissement de la demande leur permettra de répercuter en partie sur leurs clients la hausse de leurs coûts. La concurrence est le principal facteur qui limite la capacité des entreprises d’augmenter leurs prix.

En ce qui concerne la fixation de leurs prix de vente dans plus de 12 mois, plus de la moitié des entreprises prévoient un rythme de majoration similaire à celui d’avant la pandémie (graphique 9). Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’elles jugent qu’une grande partie des pressions haussières s’exerçant sur le prix de leurs extrants seront temporaires. D’un autre côté, certaines entreprises comptent relever leurs prix à un rythme plus rapide qu’avant la crise. Elles ont souvent justifié vouloir agir ainsi pour se rattraper, après une période de faible croissance des prix, ou parce qu’elles s’attendent à ce que les prix des intrants continuent d’augmenter.

Graphique 8 : Les entreprises anticipent une hausse plus rapide des prix de leurs intrants et extrants

* Pourcentage des entreprises qui prévoient un rythme d’augmentation plus rapide diminué du pourcentage de celles qui prévoient le contraire Dernière observation :


Graphique 9 : Après l’année qui vient, les prix des extrants devraient augmenter à un rythme similaire à celui d’avant la pandémie



Les attentes d’inflation des entreprises ont atteint un niveau quasi record. Bien qu’un tiers des répondants soient d’avis que l’inflation dépassera 3 % au cours des deux prochaines années, plus de la moitié continuent d’estimer qu’elle restera à l’intérieur de la fourchette de 1 à 3 % visée par la Banque du Canada (graphique 10). Ceux qui pensent qu’elle dépassera 2 % ont cité plusieurs facteurs appuyant leur opinion, y compris les suivants :

  • prix plus élevés des produits de base, comme ceux de l’énergie et des aliments
  • goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement
  • politiques budgétaire et monétaire expansionnistes
  • déblocage de la demande refoulée

Les répondants perçoivent la plupart de ces pressions inflationnistes comme temporaires mais estiment qu’elles perdureront jusqu’à la fin de 2021, au minimum. Quelques-uns ont expliqué leurs attentes à cet égard par la hausse persistante des prix des logements.

Graphique 10 : La majorité des entreprises s’attendent à ce que l’inflation se situe entre 1 et 3 %

Dernière observation :

Comparativement à l’enquête de l’hiver, les entreprises s’attendent à une hausse plus précoce des taux d’intérêt (graphique 11). En effet, plus de la moitié des répondants pensent maintenant que le taux préférentiel de leurs emprunts augmentera au cours des deux prochaines années. De manière similaire, il est rapporté dans la dernière enquête sur les attentes des consommateurs au Canada que les consommateurs ont revu à la hausse leurs attentes à l’égard des taux d’intérêt et de l’inflation à court terme.

Graphique 11 : Plus de la moitié des entreprises prévoient une hausse de leur taux préférentiel ces deux prochaines années

Erratum : Au moment de la publication, une erreur s’était glissée dans la légende : on aurait dû lire « Enquête de l’été 2021 » plutôt que « Enquête du printemps 2021 ».
Nota : Cette question spéciale a été ajoutée aux enquêtes de l’hiver 2020 et de l’été 2021.

Quand pensez-vous que le taux préférentiel sur vos prêts (auprès de prêteurs nationaux) va augmenter?Enquête de l’hiver 2020Enquête de l’été 2021
D’ici 1 an4 %33 %
1-2 ans24 %24 %
2-3 ans34 %10 %
3 ans ou plus14 %3 %
Sans objet / Ne sait pas24 %30 %

Le présent bulletin contient une synthèse de l’information qui a été obtenue dans le cadre d’entrevues réalisées par le personnel des bureaux régionaux de la Banque auprès des responsables d’une centaine d’entreprises, choisies en fonction de la composition du produit intérieur brut du secteur canadien des entreprises. Les données de cette enquête ont été recueillies par téléphone et par vidéoconférence entre le 11 mai et le 28 mai 2021. Le solde des opinions peut varier entre +100 et -100. Les chiffres étant arrondis, le total des pourcentages n’est pas nécessairement égal à 100. Des précisions sur le questionnaire et les réponses obtenues sont présentées dans le site Web de la Banque du Canada. Les résultats de l’enquête constituent un condensé des opinions exprimées par les répondants et ne reflètent pas forcément le point de vue de la Banque du Canada.

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