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Le sous-gouverneur Toni Gravelle parle de la décision annoncée hier par la Banque du Canada de laisser le taux directeur inchangé. Il explique aussi le lien entre les goulots d’étranglement du côté de l’offre et l’inflation élevée, et pourquoi la Banque croit que ces deux enjeux vont s’atténuer au fil du temps.

Regardez le sous-gouverneur Gravelle s’adresser à la Chambre de commerce de Surrey par vidéoconférence. Lisez le discours complet.

Notre décision d’hier

Nous avons décidé de maintenir le taux directeur à 0,25 %. Nous restons aussi engagés à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable.

Une reprise unique qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement

L’économie canadienne a beaucoup progressé depuis le début de la pandémie, grâce aux taux de vaccination élevés et à la réouverture généralisée. Cela dit, la reprise en cours est très particulière et beaucoup d’incertitude subsiste.

Les perturbations de l’approvisionnement, qui ont touché tout le monde récemment, sont un des principaux risques pesant sur les perspectives de la Banque. C’est un phénomène mondial qui touche aussi le Canada. On doit attendre plus longtemps pour obtenir des biens, que ce soit une voiture ou des matériaux de construction, et certains sont carrément indisponibles à l’achat.

Ces perturbations sont pour la plupart causées par le fait que, tout au long de la pandémie, les ménages de nombreux pays ont eu moins d’occasions de dépenser pour obtenir des services, comme la restauration, les spectacles ou les voyages. Ils ont donc principalement acheté des biens à la place.

Comme beaucoup des biens que nous achetons, ainsi que des pièces qui les composent, viennent de l’étranger, ce changement a créé d’énormes pressions sur les chaînes d’approvisionnement.

Voici quelques facteurs qui ont aggravé les goulots d’étranglement et les retards :

  • Les entreprises ont augmenté leurs stocks d’intrants pour essayer d’éviter des retards relatifs à leurs produits.
  • Le mauvais temps et les catastrophes naturelles, comme les inondations en Colombie-Britannique.
  • Les pénuries de main-d’œuvre, en partie parce que l’économie mondiale étant en train de se remettre de la pandémie, il faut du temps pour jumeler les travailleurs et les emplois.

Les contraintes d’approvisionnement ont entraîné une hausse de l’inflation

Ces derniers mois, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a été plus élevée que la cible de 2 % visée par la Banque. La raison : la vigueur de la demande, conjuguée aux perturbations de l’approvisionnement, a entraîné une hausse des coûts pour les entreprises, et donc une augmentation des prix pour les consommateurs.

Les contraintes d’approvisionnement ont accru les prix de nombreuses composantes de l’IPC, la plupart étant liées à des biens.

Le taux d’inflation moyen des biens en 2021, qui atteint 4,4 %, est beaucoup plus élevé que celui des services, qui s’établit à 2,1 %. Au cours des 20 années qui ont précédé la pandémie, l’inflation des biens se situait à seulement 1,4 % en moyenne.

Les problèmes d’approvisionnement demeurent un risque, mais ils vont s’alléger au fil du temps

À mesure que les entreprises et les consommateurs vont s’adapter aux déséquilibres entre l’offre et la demande, les perturbations de l’approvisionnement et leurs effets sur les prix devraient s’atténuer. Ce processus sera toutefois complexe et long.

Certaines entreprises devraient augmenter leur capacité pour répondre à la demande en agrandissant leurs usines, en investissant dans de nouvelles technologies, et en embauchant des employés. D’autres pourraient modifier leurs produits pour éviter les pénuries et réduire leurs coûts.

Les consommateurs, eux, ont déjà recommencé à dépenser une plus grande part de leur revenu dans les services pour lesquels la distanciation physique est difficile à respecter. Ils pourraient aussi modifier leurs habitudes d’achat et délaisser les biens qui se font rares.

Bien qu’on commence à voir un ajustement, ces perturbations pourraient durer plus longtemps que prévu.

Nous sommes toujours d’avis que l’inflation va rester élevée pendant la première moitié de 2022 et reviendra peu à peu vers 2 % au cours de la deuxième moitié de l’année. Cela dit, nous surveillerons de près les attentes d’inflation et les coûts de main-d’œuvre pour voir à ce que les forces qui font grimper les prix n’aient pas, en fin de compte, une influence durable sur l’inflation.

Soyez assurés que la Banque du Canada maintient fermement son engagement à maîtriser l’inflation. »

Le sous-gouverneur Gravelle répond aux questions des médias après son discours.

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