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A Horse Race of Monetary Policy Regimes: An Experimental Investigation

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La politique monétaire a sensiblement évolué après la crise financière mondiale et dans le sillage de la pandémie de COVID-19. Des régimes alternatifs comme le ciblage de l’inflation moyenne, le ciblage du niveau des prix et le ciblage du niveau du PIB nominal reçoivent l’attention des chercheurs et sont débattus par les décideurs publics. Ces régimes qui dépendent du passé peuvent être de puissants stabilisateurs de l’économie, car ils contraignent la banque centrale à corriger les écarts antérieurs. Leur performance repose cependant sur des anticipations prospectives et sur l’intelligibilité de ces approches auprès du public. Malgré l’attention qu’elles ont reçue récemment, nous disposons de peu d’éléments pour établir que ces approches sont bien comprises du grand public.

À l’aide d’un cadre expérimental unifié, nous procédons à une évaluation complète de cinq régimes de politique monétaire : le ciblage de l’inflation, le double mandat, le ciblage de l’inflation moyenne, le ciblage du niveau des prix et le ciblage du PIB nominal. Nous évaluons jusqu’à quel point les participants parviennent à comprendre et à former des anticipations macroéconomiques à partir de ces différents cadres de politique monétaire, aussi bien durant des périodes de stabilité économique quand le taux directeur est au-dessus de sa valeur plancher que pendant des récessions induites par une baisse de la demande alors que le taux directeur est à la valeur plancher. Nous nous servons en laboratoire du modèle néo-keynésien simple employé par la Banque du Canada pour son propre cadre d’analyse et effectuons une comparaison expérimentale des cinq régimes.

Les régimes enregistrent des scores différents au regard de la stabilité macroéconomique qu’ils assurent. Les régimes qui ciblent des taux (ciblage de l’inflation, double mandat et ciblage de l’inflation moyenne) surclassent les régimes ciblant des niveaux (ciblage du niveau des prix et ciblage du PIB nominal), car ils réussissent à réduire les écarts par rapport à la cible poursuivie, qu’il s’agisse de l’inflation, de l’écart de production ou des taux d’intérêt nominaux. Le ciblage de l’inflation, le double mandat et le ciblage de l’inflation moyenne ont des performances analogues sur un court horizon de quatre trimestres. Le ciblage de l’inflation moyenne donne de meilleurs résultats à court terme (quatre trimestres) qu’à plus long terme (dix trimestres). Les régimes de politique monétaire construits autour du taux d’inflation (p. ex., ciblage de l’inflation moyenne sur dix trimestres) sont une plus grande source de stabilité économique que les régimes axés sur le niveau des prix.

DOI : https://doi.org/10.34989/swp-2022-33