Indicateurs de stabilité financière

Accédez aux données trimestrielles sur les indicateurs que nous surveillons pour évaluer la stabilité du système financier du Canada. Reportez-vous aux notes relatives à ces indicateurs pour obtenir un complément d’information, notamment en ce qui concerne les métadonnées.

Mise à jour : 19 décembre 2025


Nota : En décembre 2025, nous avons élargi la gamme d’indicateurs de la stabilité financière dont nous faisons état afin de fournir une vue d’ensemble plus complète des conditions du système financier canadien. Cette mise à jour présente de nouveaux indicateurs qui portent sur cinq secteurs clés :

  • les ménages
  • les entreprises non financières
  • les banques
  • les marchés financiers
  • l’ensemble du système financier

Ces améliorations témoignent de l’engagement de la Banque du Canada à faire preuve de transparence et à approfondir son analyse. Elles harmonisent aussi davantage cette page Web avec le cadre d’évaluation de la stabilité financière et le Rapport sur la stabilité financière de la Banque.


La Banque du Canada s’attache à promouvoir la prospérité économique et financière du pays en favorisant la stabilité et l’efficience du système financier. Pour y parvenir, elle surveille en permanence des secteurs clés du système – les ménages, les entreprises non financières, les banques, les intermédiaires financiers non bancaires et les marchés financiers – afin de détecter les sources potentielles d’instabilité. Cette surveillance implique le suivi d’un ensemble complet d’indicateurs qui fournissent des informations sur la santé et la stabilité globales du système. Bon nombre de ces indicateurs sont présentés dans cette page.

Les indicateurs seront actualisés tous les trimestres au cours des mois suivants :

  • mars (données du quatrième trimestre de l’année précédente)
  • juin (données du premier trimestre)
  • septembre (données du deuxième trimestre)
  • décembre (données du troisième trimestre)

Les dates de publication peuvent varier en fonction de la disponibilité des données. Celles-ci sont sujettes à révision.

Notre interface Valet est conçue pour vous aider à intégrer vos applications et vos processus à nos données. Pour de plus amples renseignements, veuillez consulter notre documentation.

Ménages

Les ménages sont un pilier essentiel du système financier, car ils fournissent des dépôts aux banques et obtiennent des prêts auprès d’elles. Les ménages qui ont une dette élevée par rapport à leur revenu et qui sont propriétaires d’un logement dont la valeur nette est faible sont plus vulnérables à des défauts de paiement en cas de baisse de revenu. Un changement notable dans la santé financière des ménages pourrait donc avoir des répercussions majeures pour les banques et la stabilité financière.

La santé du marché du logement est tout aussi importante pour la stabilité du système financier. Le logement est souvent le plus grand actif d’un ménage et sa principale source d’endettement. Quand les prix des logements baissent, le patrimoine des ménages diminue instantanément, ce qui fait que les propriétaires doivent parfois plus que la valeur de leur logement (valeur nette négative). Cette diminution de la valeur de garantie et cette hausse des défauts de paiement potentiels peuvent affecter la solvabilité des banques.

C’est pourquoi nous suivons de près l’évolution de l’endettement et des fonds propres des ménages, leur capacité de rembourser leurs prêts à temps et la santé du marché du logement.

Endettement et avoir propre foncier des ménages

Caractéristiques des prêts hypothécaires octroyés

Lorsqu’un acheteur obtient un nouveau prêt hypothécaire pour faire l’acquisition d’un logement, les caractéristiques de la transaction peuvent varier :

  • Statut d’assurance hypothécaire – Certains prêts hypothécaires doivent être assurés, tandis que d’autres n’ont pas à l’être. Les acheteurs dont la mise de fonds est inférieure à 20 % doivent obtenir une assurance prêt hypothécaire.
  • Type de taux d’intérêt et terme du prêt – Un prêt hypothécaire peut être assorti d’un taux d’intérêt variable ou fixe, et le nombre d’années avant qu’il ne doive être renouvelé auprès du prêteur – appelé le terme – peut varier.
  • Période d’amortissement – Il s’agit du temps qu’il faut pour rembourser un prêt hypothécaire en entier.
  • Taux hypothécaire – Le taux d’intérêt effectivement appliqué varie selon que le prêt hypothécaire est assorti d’un taux d’intérêt fixe ou variable.

Pour en savoir plus, consultez les notes.

Ratio prêt-revenu

Le ratio prêt-revenu (RPR) est une mesure de l’abordabilité initiale. Calculé à l’émission d’un nouveau prêt hypothécaire, ce ratio compare le montant du prêt au revenu brut déclaré par l’acheteur au moment de sa demande de prêt. Des études du personnel de la Banque ont révélé que, toutes choses égales par ailleurs, les acheteurs qui détiennent un prêt hypothécaire dont le RPR est plus élevé sont davantage vulnérables aux tensions financières (Bilyk, Chow et Xu, 2021). Cela signifie que les acheteurs très endettés sont plus susceptibles de prendre du retard dans le paiement de leurs dettes s’ils subissent un choc de revenu négatif ou si leur taux hypothécaire augmente. La Banque s’appuie sur la part des nouveaux prêts hypothécaires dont le RPR est supérieur à 450 % pour repérer les ménages les plus vulnérables.

Pour en savoir plus, consultez les notes.

Rapport prêt-valeur

Le rapport prêt-valeur (RPV) est une mesure reliée à la mise de fonds. Calculé à l’émission d’un nouveau prêt hypothécaire, ce rapport compare le montant du prêt à la valeur de marché du logement. Dans le cas d’un produit combinant prêt hypothécaire et marge de crédit hypothécaire, le RPV tient compte du montant total autorisé de la composante « marge de crédit hypothécaire », y compris tout crédit non utilisé. Plus la mise de fonds est modeste par rapport au prix d’achat, plus le RPV est élevé.

Les acheteurs peuvent emprunter jusqu’à 95 % de la valeur de leur logement (excluant la prime d’assurance hypothécaire, qui s’ajoute à la valeur du prêt après approbation). Toutefois, les prêts hypothécaires dont le RPV est supérieur à 80 % doivent être assurés et ne peuvent pas être refinancés.

Des études du personnel de la Banque ont révélé que, toutes choses égales par ailleurs, les acheteurs qui détiennent un prêt hypothécaire dont le RPV est plus élevé sont davantage vulnérables aux tensions financières (Bilyk, Chow and Xu, 2021). Autrement dit, ces acheteurs sont plus susceptibles de prendre du retard dans le paiement de leurs dettes en cas de choc négatif sur leur revenu ou d’une hausse de leur taux hypothécaire.

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Ratio du service de la dette hypothécaire

Le ratio du service de la dette hypothécaire mesure la part du revenu qu’un acheteur consacre à ses versements hypothécaires. Toutes choses égales par ailleurs, un ménage qui consacre une grande partie de son revenu à ces versements peut être plus vulnérable aux tensions financières. Autrement dit, il peut être plus susceptible de prendre du retard dans le paiement de ses dettes en cas de choc négatif sur son revenu ou d’une hausse de son taux hypothécaire. La Banque s’appuie sur la part des nouveaux prêts hypothécaires dont le ratio du service de la dette hypothécaire est supérieur à 25 % pour repérer les ménages les plus vulnérables.

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Capacité des ménages de rembourser leurs dettes

Retards de paiement des ménages

Le suivi des ménages qui ont du mal à rembourser leurs dettes constitue un bon indicateur des difficultés financières des ménages.

Une mesure courante des tensions financières subies par les emprunteurs est la part des ménages endettés accusant au moins 60 jours de retard dans le remboursement de tout produit de crédit. Ces produits comprennent les prêts hypothécaires, les cartes de crédit, les prêts (automobiles ou autres) et les marges de crédit (garanties ou non). Comme les prêts hypothécaires sont en général laissés en souffrance en dernier, les défauts de paiement sur d’autres types d’emprunts peuvent être des signes précurseurs de détresse financière.

Le taux des emprunteurs en souffrance correspond à la part des emprunteurs qui détiennent au moins un compte, de quelque type que ce soit, accusant un retard d’au moins 60 jours dans le remboursement de leur prêt. Le taux des prêts en souffrance associés à un type de produit donné correspond à la part des prêts d’un type de produit donné dont les remboursements sont en retard d’au moins 90 jours.

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Recours aux cartes de crédit

Selon les recherches du personnel de la Banque, les Canadiennes et les Canadiens qui ont davantage de dettes sur leurs cartes de crédit sont plus susceptibles de subir des tensions financières à court terme (Xiao, 2024). Plus précisément, les personnes qui maintiennent un taux d’utilisation élevé de cartes de crédit – défini comme le ratio du solde courant à la limite de crédit autorisée – et celles qui manquent des versements sont plus susceptibles de faillir à leurs obligations de paiement hypothécaire, ce qui constitue un incident de crédit plus imp.

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Santé du marché du logement

Activité et prix sur le marché de la revente

L’Association canadienne de l’immobilier compile des statistiques mensuelles sur le marché de la revente au Canada par le biais de son service d’inscriptions multiples (Multiple Listing Service®). Ces statistiques sont des indicateurs précieux pour évaluer la vigueur du marché du logement. En particulier, la Banque accorde une grande attention au nombre de propriétés résidentielles existantes vendues au cours d’un mois donné et à l’évolution des prix de ces propriétés.

Le ratio ventes-nouvelles inscriptions est un indicateur utile de l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché de la revente. Quand le ratio se situe entre 40 et 60 %, le marché est équilibré. Quand les ventes augmentent plus vite que les nouvelles offres de propriétés existantes à vendre et que le ratio dépasse 60 %, le marché devient alors un marché de vendeurs. À l’inverse, quand les ventes progressent lentement par rapport aux nouvelles inscriptions et que le ratio tombe en deçà de 40 %, le marché devient un marché d’acheteurs.

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Types d’acheteurs détenant un prêt hypothécaire

La Banque examine également les achats financés au moyen d’un prêt hypothécaire, notamment la part provenant de trois types d’acheteurs (définis dans Khan et Xu, 2022 :

  • Les accédants à la propriété sont de nouveaux acheteurs dont le dossier de crédit indique qu’ils n’ont jamais eu de prêt hypothécaire.
  • Les acheteurs déjà propriétaires sont des acheteurs qui obtiennent un nouveau prêt hypothécaire et acquittent une hypothèque précédente.
  • Les investisseurs sont des acheteurs qui obtiennent un prêt hypothécaire pour acheter une propriété tout en conservant un prêt hypothécaire pour une autre propriété.

Comme il est expliqué dans l’encadré 2 de la Revue du système financier de 2022 de la Banque, la présence d’investisseurs sur les marchés de l’immobilier peut amplifier les cycles des prix des logements. Lors des booms immobiliers, l’accroissement de la demande émanant des investisseurs peut conduire à davantage de surenchère et accentuer les hausses de prix. De même, lorsque les prix sont stables ou en baisse, un afflux plus faible d’investisseurs peut accroître les pressions à la baisse sur la demande et les prix des logements.

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Opérations d’achat-revente

Les opérations d’achat-revente sont effectuées par des investisseurs qui achètent des propriétés pour les revendre rapidement. L’augmentation de ces opérations peut améliorer la qualité du parc résidentiel si celles-ci impliquent des rénovations, mais elle peut également indiquer qu’un marché local est de plus en plus influencé par la spéculation.

Cet indicateur se définit comme la part des logements revendus dans les 6 ou 12 mois suivant leur achat. Les données sont exprimées en pourcentage du nombre total de transactions dans une zone géographique au cours d’un trimestre donné. Elles sont présentées sous forme de moyenne mobile sur 12 mois.

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Attentes relatives aux prix des logements

Les attentes de croissance des prix des logements recueillies dans le cadre de l’enquête sur les attentes des consommateurs au Canada menée par la Banque sont un indicateur utile des tensions sur les marchés du logement. On demande aux répondants quel sera, à leur avis, le taux d’augmentation des prix moyens des logements dans leur région au cours des 12 mois suivants. Il convient toutefois de noter que le taux médian de croissance attendue des prix des logements provenant de cette enquête diffère généralement beaucoup des taux de croissance calculés à partir des indices des prix des logements publiés. C’est pourquoi il est plus utile de s’attarder aux variations des attentes dans le temps plutôt qu’à leurs niveaux absolus.

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Entreprises non financières

Les entreprises non financières interagissent avec le système financier de plusieurs façons. Elles obtiennent des prêts auprès des banques et contribuent à la capacité des ménages d’obtenir des prêts bancaires en fournissant un revenu à leur personnel. Les entreprises non financières jouent donc un rôle de premier plan en influençant les risques de crédit auxquels les banques sont confrontées. Au-delà du secteur bancaire, les grandes entreprises financent une partie de leurs activités et de leurs immobilisations en émettant des titres de dette (notamment des obligations) ainsi que des actions à revenu variable sur les marchés financiers.

Des recherches menées par le personnel de la Banque montrent que les entreprises qui ont un fort levier financier, une faible rentabilité et de minces réserves de liquidités sont particulièrement vulnérables à l’insolvabilité (Hogg et Jebeli, 2025). C’est pourquoi nous suivons de près les indicateurs de la santé financière des entreprises.

Levier financier

Les entreprises empruntent pour financer leurs actifs et leurs activités quotidiennes. Elles le font pour générer un revenu suffisant afin de couvrir leurs paiements d’intérêts et leurs autres dépenses.

La somme d’argent que les entreprises empruntent par rapport au montant de leurs actifs s’appelle levier financier. Le levier financier peut amplifier à la fois les gains et les pertes de l’entreprise et de ses actionnaires. Ce double effet accroît le risque financier et peut mener à la faillite s’il n’est pas géré adéquatement.

Mesurer le ratio de la dette des entreprises au produit intérieur brut (PIB) est une façon courante d’évaluer le levier financier dans une économie. Un ratio élevé indique que la production du pays dépend considérablement de la dette des entreprises. Cette dépendance peut présenter une vulnérabilité, car les chocs économiques qui entraînent des défauts de paiement généralisés des entreprises peuvent engendrer d’importantes pertes de crédit pour les prêteurs et, potentiellement, accentuer les ralentissements économiques.

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Service de la dette

Le ratio de couverture des intérêts – qui correspond aux bénéfices divisés par les charges d’intérêts – est une mesure standard de la capacité des entreprises de gérer les frais d’intérêts. Quand le ratio est bas, c’est signe qu’une entreprise aura du mal à assurer le service de sa dette. Par exemple, un ratio inférieur à 1 signifie que l’entreprise ne génère pas suffisamment de revenus pour couvrir ses paiements d’intérêts, ce qui laisse entrevoir des difficultés financières. À l’inverse, un ratio élevé indique que l’entreprise est bien placée pour honorer ses dettes.

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Rentabilité

La marge bénéficiaire – définie comme le ratio des bénéfices aux revenus – est un indicateur utile de la santé financière des entreprises. Cette mesure montre la capacité des entreprises de maîtriser leurs coûts et de convertir efficacement leurs ventes en bénéfices. Une baisse des marges bénéficiaires pourrait indiquer que les entreprises se dirigent vers des difficultés financières, ce qui pourrait, à terme, engendrer des pertes pour les prêteurs et les investisseurs.

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Liquidité

La liquidité reflète la capacité des entreprises de respecter leurs obligations financières à court terme sans perturber leurs activités essentielles. Une entreprise disposant d’une forte liquidité est en mesure d’assumer des dépenses imprévues, d’absorber des baisses soudaines de revenus et de payer rapidement ses créanciers, ce qui la rend résiliente face aux chocs économiques.

Le ratio de l’encaisse à la dette illustre précisément cette résilience en comparant les actifs les plus liquides (trésorerie et équivalents de trésorerie) d’une entreprise directement à l’encours total de sa dette. Un ratio plus élevé indique que l’entreprise pourrait, au besoin, rembourser immédiatement une partie importante, voire la totalité, de sa dette en utilisant uniquement les liquidités dont elle dispose, ce qui montre une excellente flexibilité financière et une solide protection contre les risques de solvabilité.

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Qualité du crédit des entreprises

Le secteur des entreprises est sain quand les entreprises montrent une solide résilience financière, c’est-à-dire lorsqu’elles sont en mesure d’honorer leurs dettes et de demeurer solvables. Cette résilience contribue à réduire le risque de crédit et à préserver la stabilité du système financier, même en période de turbulences économiques.

La part des prêts en souffrance et peu susceptibles d’être remboursés (dits dépréciés) est un bon indicateur de la qualité du crédit des entreprises. Un pourcentage croissant indique une faiblesse financière généralisée et un risque grandissant de défaillance dans le secteur des entreprises.

Les entreprises peuvent déclarer leur insolvabilité de deux façons :

  • une proposition – lorsqu’elles collaborent avec leurs créanciers pour restructurer leurs dettes
  • une faillite – lorsqu’elles sont en difficulté financière et incapables de respecter leurs obligations

L’augmentation des dossiers d’insolvabilité des entreprises érode la stabilité financière en causant des pertes aux prêteurs, aux fournisseurs et aux investisseurs, ce qui resserre les conditions du crédit et ralentit l’activité économique globale.

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Banques

Les banques jouent de nombreux rôles essentiels au sein du système financier. Elles canalisent les fonds des épargnants vers les emprunteurs, facilitent les paiements et soutiennent le fonctionnement des marchés financiers par leurs activités de négociation et de tenue de marché. Si les banques doivent faire face à un choc qui affaiblit leur situation financière – par exemple, si un grand nombre de ménages ou d’entreprises ne sont pas en mesure de rembourser leurs prêts –, elles pourraient être incapables de fournir des prêts et d’autres services financiers. Cette situation pourrait avoir de graves conséquences pour l’ensemble du système financier et de l’économie.

Adéquation des fonds propres

L’adéquation des fonds propres représente la capacité d’une banque d’absorber des pertes financières. Un niveau élevé de fonds propres – comprenant notamment des capitaux propres et des bénéfices non distribués – agit comme filet de sécurité. Il permet aux banques d’absorber sans défaillance d’importantes pertes imprévues découlant de prêts dépréciés ou de ralentissements des marchés, assurant ainsi la continuité des services financiers essentiels et réduisant le risque de propagation à d’autres institutions financières. Cette capacité essentielle est principalement illustrée par deux mesures réglementaires distinctes :

  • Le ratio de fonds propres de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires (CET1) est axé sur les fonds propres réglementaires de la qualité la plus élevée – comme les actions ordinaires et les bénéfices non distribués – qui peuvent absorber les pertes à mesure qu’elles surviennent, tout en permettant à la banque de poursuivre ses activités. Ce ratio compare le noyau de fonds propres de la banque à l’ensemble de ses actifs pondérés en fonction des risques, en veillant à ce que les niveaux de fonds propres soient en cohérence avec le niveau de risque de son portefeuille.
  • Le ratio de levier est une mesure simple, non pondérée en fonction des risques, qui sert de filet de sécurité essentiel aux ratios de fonds propres plus complexes, pondérés en fonction des risques. Il est calculé en divisant les fonds propres CET1 par la mesure de l’exposition totale de la banque, ce qui fournit un plancher de fonds propres objectif qui empêche la banque d’être surendettée (utilisation excessive du levier financier).

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Qualité de l’actif

La santé financière d’une banque dépend en grande partie de la capacité de ses emprunteurs de rembourser leurs prêts. Une qualité de crédit élevée soutient la valeur des actifs d’une banque et limite les pertes potentielles. La santé financière d’une banque est représentée par deux mesures complémentaires, toutes deux exprimées en proportion du portefeuille de prêts global de la banque :

  • Les prêts dépréciés bruts correspondent aux prêts actuellement non productifs, c’est-à-dire que les emprunteurs accusent un retard de paiement important ou sont peu susceptibles de rembourser leurs prêts.
  • Les provisions pour pertes sur prêts sont les montants qu’une banque met de côté pour couvrir les pertes sur les prêts dépréciés actuels ou futurs, après qu’elle a tenté de récupérer une partie de l’argent.

Un faible taux de prêts dépréciés, combiné à un bas niveau de provisions, indique que les pertes de crédit attendues sont limitées et que le portefeuille de prêts est globalement stable.

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Rentabilité

La rentabilité reflète la capacité d’une banque de générer à l’interne les fonds propres nécessaires pour absorber les pertes et financer la croissance. Cette mesure de la santé financière est illustrée par deux indicateurs clés :

  • Le rendement de l’actif rend compte de l’efficience opérationnelle de la banque en montrant l’efficacité avec laquelle la direction utilise l’ensemble des éléments d’actif (principalement les prêts) pour générer des bénéfices. Il est calculé en divisant le résultat net par l’actif total. Cet indicateur révèle la capacité du bilan de générer des bénéfices de façon durable, un ratio plus élevé indiquant un meilleur rendement de base.
  • Le rendement des capitaux propres mesure le rendement généré pour les actionnaires de la banque. Comparativement au rendement de l’actif, il met en lumière le levier financier qu’utilise la banque pour accroître les gains des actionnaires: un écart important entre le rendement des capitaux propres et le rendement de l’actif indique une dépendance accrue aux titres de dette pour réaliser des bénéfices.

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Liquidité

Les banques sont tenues de maintenir des niveaux de liquidité suffisants pour honorer leurs obligations financières, y compris en période de tensions caractérisée notamment par d’importantes sorties de dépôts ou des difficultés à accéder au financement de gros en temps voulu. Un manque de liquidité peut rapidement déclencher une ruée ou une faillite bancaires, et mener à une crise financière. Cette résilience est mesurée par deux normes complémentaires du dispositif de Bâle III :

  • Le ratio de liquidité à court terme mesure la capacité d’une banque à continuer de respecter ses engagements lors d’une courte période de fortes tensions financières. Ce ratio représente le montant total d’actifs liquides rapporté aux sorties nettes de trésorerie, ajusté en fonction des flux escomptés en périodes de tensions. Selon le dispositif de Bâle III, les banques doivent détenir suffisamment d’actifs liquides de haute qualité pour compenser leurs sorties de trésorerie pendant une crise grave qui durerait 30 jours.
  • Le ratio structurel de liquidité à long terme favorise la résilience à long terme en veillant à ce que l’actif d’une banque soit soutenu par un financement stable suffisant (fonds propres et éléments de passif à long terme fiables) pour ainsi limiter le recours excessif au financement de gros à court terme, qui est risqué.

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Marchés financiers

Les instruments financiers comme les actions, les obligations et les devises sont négociés sur les marchés financiers. Bien que l’objectif premier des marchés financiers soit de faciliter l’échange de fonds entre prêteurs et emprunteurs, certains marchés – comme ceux des produits dérivés – permettent de gérer les risques.

Le bon fonctionnement des marchés financiers est essentiel à la stabilité financière. Les marchés permettent de transférer les risques au sein du système financier, aidant ainsi à établir les prix des actifs de manière efficace. Ils constituent le principal canal par lequel les variations du taux directeur de la Banque sont transmises aux taux d’intérêt et aux taux de change. À ce titre, ils concourent à la réalisation des objectifs de la politique monétaire de la Banque. Le bon fonctionnement des marchés financiers permet également aux gouvernements et aux entreprises d’obtenir du financement au besoin, tout en diminuant l’incertitude.

La Banque surveille de près les marchés financiers et évalue les risques pour leur stabilité, plus particulièrement en ce qui a trait à la liquidité des principaux marchés sur lesquels les entreprises et les gouvernements comptent pour financer leurs activités. La Banque surveille notamment les marchés des obligations du gouvernement du Canada, des provinces et des sociétés.

Liquidité de marché

En période de tensions, les participants aux marchés financiers pourraient devoir répondre à une demande accrue de liquidités. Par exemple, les gestionnaires de fonds pourraient devoir payer les investisseurs qui souhaitent retirer leurs fonds, et les agents qui ont recours au levier financier pourraient être confrontés à des appels de marge. Pour générer des liquidités, ces agents pourraient vouloir vendre leurs avoirs existants. La capacité de vendre rapidement des titres à un prix prévisible est ce qu’on appelle la liquidité de marché, et la Banque utilise plusieurs indicateurs pour la surveiller :

  • L’écart acheteur-vendeur sur les obligations du gouvernement du Canada et des provinces mesure la différence entre le coût d’achat d’une obligation et le rendement obtenu lors de sa vente. Lorsque l’écart acheteur-vendeur est faible, les participants savent qu’ils peuvent acheter et vendre la même obligation sans engager de coûts importants, ce qui indique que le marché est très liquide. La Banque se sert de la variable d’approximation de l’écart acheteur-vendeur de Roll (1984) comme indicateur pour mesurer ce coût.
  • L’incidence sur les prix des obligations du gouvernement du Canada et des provinces mesure l’évolution du prix d’un titre lorsqu’un participant l’achète ou le vend. Quand l’incidence sur les prix est faible, les participants peuvent vendre une grande quantité du titre et le prix va rester relativement stable. C’est une indication que le marché est très liquide, car les agents peuvent vendre une plus grande quantité du titre sans que son prix baisse trop. La Banque utilise la variable d’approximation de l’incidence sur les prix de Amihud (2002) pour mesurer ce coût.
  • La liquidité du marché des obligations de sociétés canadiennes est une mesure approximative de l’écart entre le prix et la valeur de l’actif net des fonds négociés en bourse qui se composent principalement d’obligations de sociétés canadiennes (ECML) (Arora et autres, 2019). Comparativement aux obligations du gouvernement du Canada et des provinces, les obligations de sociétés se négocient relativement peu souvent, ce qui fait qu’il est difficile d’utiliser l’écart acheteur-vendeur et la mesure de l’incidence sur les prix pour évaluer la liquidité du marché des obligations de sociétés.
  • La volatilité réalisée des rendements des obligations du gouvernement du Canada mesure la fluctuation des prix de ces obligations sur une période donnée. Lorsque les conditions économiques sont incertaines, les prix des titres peuvent varier plus fréquemment, les participants cherchant à prédire la valeur future des titres. L’ampleur des changements de la valeur d’un titre au fil du temps est ce qu’on appelle la volatilité. Quand un titre présente une faible volatilité, les participants – notamment les courtiers en valeurs mobilières qui négocient avec des clients et qui cherchent ensuite à compenser rapidement leur risque – sont relativement sûrs du montant qu’ils pourraient obtenir en le vendant plus tard, ce qui est un signe que le marché est très liquide.

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Activité de négociation

La Banque surveille le volume d’activité de négociation sur trois grands marchés obligataires :

  • obligations du gouvernement du Canada
  • obligations des provinces
  • obligations de sociétés

Un volume d’activité supérieur à la normale peut signifier que les participants aux marchés réagissent à de nouvelles informations en modifiant leurs avoirs en obligations. Par exemple, de nombreux participants peuvent acheter des obligations pour détenir des placements sûrs s’ils estiment que l’incertitude économique est élevée, ou ils peuvent en vendre afin d’obtenir des liquidités, au besoin. Si la liquidité de marché demeure élevée pendant les périodes où le volume d’activité est supérieur à la normale, c’est un signe que les marchés sont stables. Par contre, si elle diminue alors que le volume d’activité est plus élevé qu’à l’habitude, ce peut être un signe que les marchés sont tendus.

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Ensemble du système financier

Les participants au système financier – les ménages, les entreprises non financières, les banques et les intermédiaires financiers non bancaires – sont fortement interconnectés. Les tensions qui touchent un participant peuvent se propager dans le système :

  • soit directement, par des expositions de bilan
  • soit indirectement, par :
    • des expositions communes, et des modèles d’affaires et pratiques de gestion des risques similaires
    • les effets sur la confiance

Dans son évaluation de la stabilité financière, la Banque accorde une attention particulière aux mécanismes de rétroaction et aux liens entre les divers participants pouvant entraîner des tensions systémiques susceptibles de nécessiter l’intervention des autorités.

Tensions financières

On assiste à des tensions financières systémiques lorsque des corrections marquées surviennent simultanément sur la plupart des grands marchés – comme ceux du logement, des obligations ou des actions. Dans ces cas, les investisseurs ne peuvent pas réduire leur exposition au risque simplement en déplaçant leurs fonds d’un marché à l’autre, puisque la plupart des marchés sont en proie à des turbulences. Les tensions peuvent alors se propager et s’intensifier dans l’ensemble du système financier. Ces conditions rares, mais graves, peuvent signaler le début d’une éventuelle crise financière.

La Banque surveille les tensions financières pour aider à cerner les épisodes où les conditions macroéconomiques pourraient être plus vulnérables aux perturbations financières. L’indice des tensions financières au Canada (Duprey, 2020) combine des indicateurs de tensions sur sept grands marchés (marché des actions, des obligations d’État, monétaire, des titres bancaires, des titres de sociétés, des changes et du logement). Cet indice tient compte de l’ampleur relative de chaque indicateur de tensions aux États-Unis ainsi que de l’ampleur relative des covariations de chaque marché au Canada. Les marchés dont l’évolution suit généralement de près celle d’autres marchés ont plus de poids dans l’indice. L’indice des tensions financières au Canada se situe dans une fourchette de 0 à 1. Plus l’indice se rapproche de 1, plus les tensions financières sont élevées.

Pour en savoir plus, consultez les notes.

Références

Al Aboud, O., S. Sheikh, A. Su et Y. Xu. 2025. « Tirer parti d’un nouvel ensemble de données pour mieux connaître les détenteurs de prêts hypothécaires ». Note analytique du personnel 2025-1 de la Banque du Canada.

Amihud, Y. 2002. « Illiquidity and Stock Returns: Cross-section and Time-series Effects ». Journal of Financial Markets 5 (1): 31-56.

Arora, R., G. Ouellet Leblanc, J. Sandhu et J. Yang. 2019. « Using Exchange-Traded Funds to Measure Liquidity in the Canadian Corporate Bond Market ». Note analytique du personnel 2019-25 de la Banque du Canada.

Bilyk, O., K. Chow et Y. Xu. 2021. « Les caractéristiques des nouveaux prêts hypothécaires comme prédicteurs de tensions financières chez les emprunteurs : ce que la chute des prix du pétrole de 2014 nous a appris ». Note analytique du personnel 2021-22 de la Banque du Canada.

Duprey, T. 2020. « Canadian Financial Stress and Macroeconomic Conditions ». Document d’analyse du personnel 2020-4 de la Banque du Canada.

Hogg, D., et H. Jebeli. 2025. « Examining the Links Between Firm Performance and Insolvency ». Document d’analyse du personnel 2025-10 de la Banque du Canada.

Khan, M. et Y. Xu. 2022. « Demande de logements au Canada : une méthode novatrice de catégorisation des acheteurs détenant un prêt hypothécaire ». Note analytique du personnel 2022-1 de la Banque du Canada.

Roll, R. 1984. « A Simple Implicit Measure of the Effective Bid-Ask Spread in an Efficient Market ». Journal of Finance, 39 (4): 1127-1139.

Xiao, J. Q. 2024. « Le recours à l’endettement par carte de crédit au Canada comme prédicteur de tensions financières ». Note analytique du personnel 2024-18 de la Banque du Canada.

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