Sous le microscope

Notre approche de la politique monétaire

James (Jim) C. MacGee
James (Jim) C. MacGee
Rhys R. Mendes
Rhys R. Mendes

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Le ciblage de l’inflation a bien fonctionné au Canada ces 30 dernières années. Mais pourrions-nous faire mieux? C’est la question que la Banque du Canada se pose – et qu’elle pose aux Canadiens – tous les cinq ans.

Cibler l’inflation

Quand l’inflation est à un niveau bas et stable, les prix augmentent lentement et de façon prévisible. Il est alors plus facile pour les gens et les entreprises de planifier pour l’avenir. Et cela veut aussi dire que notre argent conserve mieux sa valeur au fil du temps.

Depuis le début des années 1990, la Banque du Canada ajuste ses taux d’intérêt pour garder l’inflation autour de 2 %. Ce cadre de politique monétaire appelé « ciblage de l’inflation » est parmi les plus populaires du monde. Tous les cinq ans, nous travaillons avec le gouvernement fédéral pour voir :

  • si le ciblage de l’inflation demeure la meilleure approche;
  • si nous pouvons améliorer le cadre.

En ce moment, nous examinons l’entente sur le cadre de conduite de la politique monétaire, que nous devons renouveler en 2021.

La première sous-gouverneure, Carolyn Wilkins, parle de nos consultations auprès des Canadiens sur le cadre de politique monétaire, et de leurs commentaires jusqu’à présent.

Toute une réussite

Les banques centrales partout dans le monde ont utilisé différentes approches de la politique monétaire au fil des décennies : elles sont passées du système de l’étalon-or à l’arrimage de leur monnaie à d’autres devises, puis au ciblage de l’inflation.

Le Canada a utilisé quatre cadres de politique monétaire différents au cours des cent dernières années.



Le Canada a été un des premiers pays à adopter un régime de ciblage de l’inflation. Les résultats que nous avons obtenus sont impressionnants et sans équivoque :

  • Les variations de prix sont stables et prévisibles – les prix augmentent en moyenne d’environ 2 % par année depuis 30 ans;
  • Les cycles d’expansion et de contraction sont moins fréquents;
  • Le marché de l’emploi est plus stable;
  • Les taux d’emprunt des particuliers et des entreprises varient moins et sont beaucoup plus bas.

En fait, les gens sont tellement habitués à un taux d’inflation bas que c’est ce qu’ils attendent. C’est très puissant, puisque les gens agissent d’une manière qui renforce le système actuel. Comme ils n’ont plus à deviner le niveau futur de l’inflation, ils n’ont pas à modifier soudainement leurs dépenses prévues ou à calculer combien ils devraient gagner de plus pour suivre l’évolution du coût de la vie.

De nos jours

Les choses ont beaucoup changé ces 30 dernières années :

  • Les gens peuvent maintenant acheter des produits partout dans le monde à partir de leur téléphone intelligent sans se lever de leur divan;
  • Un produit donné est conçu, fabriqué et assemblé dans plusieurs pays avant d’être expédié aux quatre coins du monde;
  • L’endettement des ménages canadiens a atteint un sommet historique, tout comme les prix des logements;
  • En moyenne, notre population est pas mal plus vieille qu’avant.

Tous ces facteurs ont eu des conséquences sur l’inflation et l’économie canadiennes.

Le contrecoup de la crise financière mondiale

La crise financière mondiale de 2008 a aussi eu d’importantes conséquences sur l’économie et l’inflation. Beaucoup de gens à l’échelle de la planète ont alors perdu leur emploi et donc réduit leurs dépenses. Les entreprises ont quant à elles baissé les prix de leurs produits et services pour soutenir les ventes.

Les banques centrales du monde entier ont réagi en baissant les taux d’intérêt à un creux sans précédent, puis en les maintenant à des niveaux historiquement bas.

  • Certaines banques centrales ont même réduit leurs taux d’intérêt à un niveau négatif.
  • Pour relancer l’économie de leur pays, d’autres ont essayé de nouveaux outils comme l’assouplissement quantitatif, qui est une façon de réduire les taux d’intérêt à long terme.
  • D’autres encore, dont la Banque du Canada, ont instauré de nouvelles règles pour rendre le système financier plus stable.

Plus récemment, certains pays ont mis en place des droits de douane et d’autres barrières commerciales. Ceux-ci pourraient finir par renverser la mondialisation de l’économie et bon nombre de ses avantages, comme une pression à la baisse sur les prix de beaucoup de produits que nous achetons.

Les défis actuels

À cause de ces changements, les banques centrales font face à de nombreux défis :

  • Comme les taux d’intérêt sont déjà très bas, nous avons peu de marge de manœuvre pour les baisser encore si l’économie ralentit;
  • Nous devons assurer la stabilité de l’économie et du système financier, ce qui est plus compliqué quand le niveau d’endettement est déjà élevé;
  • Nous devons mieux comprendre les différents effets que l’inflation et la politique monétaire ont sur différentes personnes.

Nous devons garder à l’esprit que l’ajustement des taux d’intérêt n’est pas le seul moyen de soutenir l’économie : les dépenses publiques et la réglementation pour rendre le système financier plus sûr jouent aussi un rôle important.

Un examen d’une grande portée

Tout cela veut dire que nous devons examiner de près d’autres approches de la politique monétaire pour voir si elles seraient plus profitables pour les Canadiens que le ciblage de l’inflation. Puisque ce cadre a bien fonctionné jusqu’à présent, la barre est sans doute haute. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut arrêter de voir si on peut faire mieux. Nous évaluons actuellement d’autres approches, notamment la possibilité de cibler :

  • l’inflation et l’emploi;
  • un taux d’inflation moyen à moyen terme;
  • le niveau des prix;
  • la croissance du revenu.

Les employés de la Banque s’emploient à comparer le ciblage de l’inflation avec d’autres cadres de politique monétaire possibles.

Notre évaluation dépasse nos frontières : nous étudions aussi les résultats obtenus par d’autres pays avec certaines de ces approches, et déterminons si elles fonctionneraient au Canada. Une partie importante de nos recherches consiste à évaluer si ces notions pourraient être facilement communiquées au grand public.

Du pain sur la planche

En plus de toutes ces recherches, nous étudions d’autres outils qui pourraient nous servir pour la conduite de la politique monétaire :

  • Les taux d’intérêt – y compris les taux négatifs;
  • La communication – c’est-à-dire donner des indications claires sur l’orientation future de la politique monétaire;
  • L’achat d’actifs, comme les obligations, sur les marchés;
  • Le prêt d’argent aux institutions financières à condition qu’elles le prêtent aux particuliers et aux entreprises.

Nos employés analysent les outils de politique monétaire et les résultats de cette dernière lorsqu’elle est combinée à d’autres politiques.

Aucun de ces outils ne peut être mis en œuvre seul. Nous cherchons donc aussi à déterminer comment obtenir les meilleurs résultats en combinant la politique monétaire avec d’autres politiques.

Qu’est-ce que vous en pensez?

Soyons honnêtes : tout cela est plutôt technique et la plupart des gens ne s’intéressent habituellement pas aux détails. Mais notre travail et les résultats que nous obtenons comptent beaucoup pour l’ensemble de la population. C’est pourquoi nous consultons les Canadiens plus que jamais.

Dans le cadre de ces consultations, nous cherchons à connaître l’opinion des entreprises, des travailleurs et de groupes représentant d’autres secteurs de la société. Nous demandons aux Canadiens de nous faire part de leur point de vue sur ces questions :

  • Comment le ciblage de l’inflation vous touche-t-il?
  • Que pensez-vous des taux d’intérêt négatifs?
  • Sur quoi d’autre devrions-nous porter notre attention?
Nous avons hâte de connaître votre opinion sur ces questions et d’autres encore. Alors, écrivez-nous. Nous serons heureux de lire vos commentaires.

Faites-nous part de votre opinion!

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