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Le fonctionnement de l’assouplissement quantitatif

Le sous-gouverneur Paul Beaudry décrit le programme d’assouplissement quantitatif de la Banque et son rôle dans la reprise économique. Il parle aussi de la décision annoncée par la Banque hier de laisser le taux directeur inchangé.

Le sous-gouverneur Beaudry s’adresse à des gens d’affaires du Nouveau-Brunswick par vidéoconférence. Lisez le discours complet.

Le taux directeur reste inchangé

Nous avons décidé de maintenir le taux directeur à 0,25 %.

L’assouplissement quantitatif fait baisser le coût des emprunts

Depuis que la pandémie de COVID‑19 a frappé le Canada en mars, la Banque du Canada a pris plusieurs mesures visant à aider les ménages et les entreprises à traverser cette crise, et à bien préparer le terrain pour la reprise économique.

Abaisser notre taux directeur à 0,25 % – et le maintenir à ce bas niveau – a permis de réduire les coûts d’emprunt des entreprises et des ménages à court terme.

Mais, quand le taux directeur est si bas, nous devons trouver parmi les outils à notre disposition ceux qui nous permettront d’influer sur les taux d’intérêt à long terme qui comptent pour les Canadiens. Et l’un d’entre eux est l’assouplissement quantitatif.

En gros, notre programme d’assouplissement quantitatif consiste à acheter de grandes quantités d’obligations émises par le gouvernement du Canada et vendues à des institutions financières, telles que les banques commerciales.

  • Nous influençons à la hausse le prix des obligations du gouvernement du Canada quand nous en achetons de grandes quantités.
  • Leur rendement – ou taux d’intérêt – diminue alors.
  • Lorsque le taux d’intérêt des obligations du gouvernement du Canada est plus bas, cela se transmet à d’autres taux d’intérêt à long terme, comme ceux des prêts hypothécaires et des prêts aux entreprises.
  • Cette réduction stimule les emprunts et les dépenses, ce qui aide l’économie à revenir à sa pleine capacité de production, c’est-à-dire son plus haut niveau d’activité.

Le principal objectif de la Banque est d’atteindre sa cible d’inflation de 2 % de façon durable. Pour y arriver, nous nous efforçons de faire tourner l’économie aussi près que possible des limites de sa capacité de production. »

Trois idées fausses à propos de l’assouplissement quantitatif

Tout d’abord, la Banque n’imprime pas de billets pour acheter des obligations du gouvernement.

Pour acheter des obligations, nous émettons une créance d’un genre unique, qui nous permet de contrebalancer les nouveaux actifs (les obligations) que nous avons dans notre bilan. Ce type de créance porte un nom : les soldes de règlement. Nous payons des intérêts sur ces soldes, tout comme le font les banques commerciales sur l’argent déposé par leurs clients. Notre bilan grossit donc du fait de l’assouplissement quantitatif, mais pas le nombre de billets de banque en circulation.

Deuxièmement, l’assouplissement quantitatif n’est pas un moyen de financer gratuitement les dépenses publiques et la dette publique.

L’assouplissement quantitatif nous sert à faire baisser le coût d’emprunt de l’État, tout comme il nous permet de faire baisser les coûts d’emprunt des ménages et des entreprises. L’État devra racheter à leur échéance les obligations que nous achetons dans le cadre de notre programme d’assouplissement quantitatif.

Troisièmement, l’assouplissement quantitatif ne risque pas de causer une forte inflation.

C’est plutôt parce que nous sommes face à une faible inflation que le programme d’assouplissement quantitatif existe : c’est l’une des grandes raisons de sa création.

La Banque a ce qu’il faut pour maîtriser le taux d’inflation lorsqu’il avoisinera la cible de 2 %. Les Canadiens s’attendent à ce que l’inflation reste près de 2 %, et cette attente en soi nous aide à maintenir l’inflation à ce niveau cible. Le plus important, c’est que notre stratégie pour la conduite du programme d’assouplissement quantitatif (notamment le choix des modalités de réduction de la taille du programme) sera toujours liée aux perspectives d’évolution de l’inflation.

Notre programme à ce jour

Dans l’ensemble, nous avons acheté pour un peu plus de 180 milliards de dollars d’obligations du gouvernement du Canada depuis le lancement du programme d’assouplissement quantitatif en mars.

Cependant, la valeur des actifs que nous détenons est encore relativement limitée si on la compare à la taille de l’économie canadienne.

Actuellement, nous achetons chaque semaine pour au moins 4 milliards de dollars d’obligations, alors que ce montant s’élevait à 5 milliards de dollars par semaine au début du programme. Et nous avons modifié nos achats pour nous concentrer sur les obligations de plus long terme. De cette façon, nous pouvons avoir le plus grand impact sur les coûts d’emprunt des ménages et des entreprises.

Notre programme d’assouplissement quantitatif est fondé sur le même cadre de conduite de la politique monétaire qui, depuis des années, a fait ses preuves au pays. Nous ne maintiendrons notre programme que le temps pour l’inflation de revenir durablement à 2 %.

Notre stratégie de sortie pour notre programme d’assouplissement quantitatif est liée à nos objectifs d’inflation. Nous continuerons à faire de l’assouplissement quantitatif jusqu’à ce que la reprise économique soit bien engagée. »

Le sous-gouverneur Beaudry répond aux questions des médias après son discours.

Notre décision d’hier

Comme il est indiqué précédemment, nous avons décidé de maintenir le taux directeur à 0,25 %. Et nous avons réaffirmé notre engagement à le garder à ce niveau jusqu’à ce que la cible d’inflation soit atteinte de manière durable. Nous avons aussi décidé de poursuivre nos achats d’actifs à un rythme d’au moins 4 milliards de dollars par semaine dans le cadre de notre programme d’assouplissement quantitatif.

Comme nous nous y attendions, le fort rebond de l’économie semble faire place à une phase plus longue et plus lente de la reprise.

Pour l’avenir, la deuxième vague de la pandémie pourrait s’aggraver et nuire à la reprise de l’économie, alors que la distribution de vaccins pourrait mener à un rebond plus rapide.

La Banque a les outils pour réagir, que la situation évolue dans un sens ou dans l’autre.

Peu importe comment la situation va évoluer, la Banque reste déterminée à procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »

Lisez le discours complet ou consultez notre document explicatif sur l’assouplissement quantitatif.

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