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Notre engagement à l’égard d’une inflation à 2 %

Le sous-gouverneur Paul Beaudry explique pourquoi la cible de 2 % demeure la pièce maîtresse du régime de ciblage de l’inflation de la Banque.

Le sous-gouverneur Paul Beaudry s’adresse à l’École de commerce de l’Université de l’Alberta. Lisez le discours complet.

Les avantages d’une inflation proche de la cible

Les Canadiennes et les Canadiens savent que l’inflation est trop élevée en ce moment, mais beaucoup se demandent peut-être pourquoi la Banque a comme objectif de la ramener à 2 %.

L’inflation est surtout influencée par les coûts liés aux produits et aux ventes des entreprises. Quand l’inflation est forte, les entreprises tendent à ajuster leurs prix plus souvent. Les consommateurs, pour leur part, s’attendent à des prix plus élevés et cessent de magasiner pour dénicher la meilleure affaire.

Mais lorsqu’une banque centrale a établi sa capacité à maintenir l’inflation à un niveau bas et stable, les entreprises sont portées à absorber les variations quotidiennes des coûts plutôt que les répercuter sur la clientèle. C’est parce qu’elles s’attendent à ce que l’inflation reste près de la cible de la banque centrale.

Ainsi, quand l’inflation est près de la cible, elle a tendance à le demeurer, et les prix sont plus stables. Cela aide l’économie à mieux fonctionner.

Le retour à la cible d’inflation de 2 % ramènera la stabilité que notre pays a connue au cours des 30 dernières années, et ce, pour le bien de l’ensemble des Canadiennes et Canadiens. »

Les dangers si l’on s’écarte de la cible

Au cours des trois dernières décennies, le Canada a pu compter sur les effets autostabilisateurs d’une inflation basse et stable. Mais la pandémie de COVID‑19 et la reprise rapide qui l’a suivie ont changé la donne.

L’inflation, un sujet qui intéressait peu de gens, est devenue une question de première importance pour tous.

Comme les gens sont plus conscients de l’inflation, ils sont plus susceptibles de se baser sur les hausses récentes de prix pour prévoir les augmentations de coûts. Cela peut faire en sorte que la forte inflation devienne plus persistante et volatile, et qu’elle s’autoalimente davantage.

En outre, une inflation élevée complique la planification des dépenses et des investissements, pour tout le monde. Les entrepreneurs peuvent avoir plus de mal à prendre des décisions essentielles à la croissance de leurs affaires quand ils ont des doutes relativement aux coûts qu’ils devront assumer. Cette incertitude accentue les fluctuations du marché du travail, ce qui est défavorable aux travailleuses et aux travailleurs.

Si l’inflation reste au-dessus de la cible pendant longtemps, l’inflation élevée et variable mènera probablement à une économie moins efficiente et plus sujette aux distorsions. »

Le retour à la cible passera par différentes routes

Le Canada n’est pas le seul pays à être aux prises avec une forte inflation. Et nos partenaires commerciaux pourraient prendre une route différente de la nôtre pour revenir à leur cible. Qu’est-ce que ça signifie pour la population canadienne?

Pour répondre à cette question, il faut tenir compte du taux de change flottant du Canada. En effet, la valeur du dollar canadien n’est pas fixée par la Banque. Ce sont les marchés qui la déterminent en fonction de l’offre et de la demande.

Une monnaie flottante basée sur l’offre et la demande donne à la Banque la souplesse nécessaire pour tracer une trajectoire différente de celles des partenaires commerciaux du Canada.

Si l’inflation retourne à la cible plus tôt au Canada que chez ses partenaires commerciaux, deux issues sont possibles :

  • Pas d’appréciation du dollar canadien par rapport aux autres monnaies, donc baisse des prix des biens et services canadiens pour les acheteurs étrangers. Effet : stimulation des exportations, augmentation des profits des entreprises et accroissement des embauches pour répondre à la demande.
  • Appréciation du dollar canadien, donc augmentation des prix des exportations canadiennes pour les acheteurs étrangers. Effet : réduction de la demande de produits canadiens, mais hausse du pouvoir d’achat des entreprises et des consommatrices et consommateurs du Canada à l’égard des produits étrangers.

En fin de compte, nous ne devrions pas trop nous inquiéter si la route que le Canada emprunte pour revenir à la normalité s’avère légèrement différente de celle suivie par ses partenaires commerciaux. L’important, c’est que nous arrivions à destination. »

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