Ramener l’inflation à 2 %
Sommaire du discours
Chambre de commerce du Grand Toronto
4 mai 2023
Le gouverneur Tiff Macklem explique que les hausses de taux d’intérêt font bel et bien baisser l’inflation, mais prévient que le retour à la cible de 2 % pourrait prendre un certain temps. Il parle également des tensions observées récemment dans le secteur bancaire mondial, et de la façon dont la stabilité financière et la stabilité des prix sont interreliées.
L’inflation, qui avait atteint un sommet de 8,1 % l’année dernière, s’est établie à 4,3 % en mars 2023. Nous nous attendons à ce qu’elle baisse encore et à ce qu’elle avoisine 3 % cet été. C’est une bonne nouvelle et cela montre que les hausses de taux d’intérêt rééquilibrent l’économie. Mais il y a encore du travail à faire pour voir le plein effet de la politique monétaire.
Une inflation basse, stable et prévisible est essentielle au bien-être économique du Canada. C’est pourquoi l’inflation doit être axée sur la cible de 2 %.
Le retour à cette cible prendra du temps et comporte des risques, notamment celui que l’augmentation des prix des services soit plus forte et persistante que prévu. L’inflation dans ce secteur doit ralentir assez pour permettre le retour de l’inflation globale à la cible. Et pour cela, trois choses doivent se produire :
Nous sommes sur la bonne voie, mais il se peut que ces ajustements prennent plus de temps que prévu. L’inflation risquerait alors de rester coincée au-dessus de 2 %.
Mais je ne suis pas ici pour vous parler en détail du chemin parcouru jusqu’à maintenant pour faire baisser l’inflation. Je vais plutôt aborder la façon de garder le cap sur la stabilité des prix et de ramener l’inflation à la cible de 2 %. Il y a encore du travail à faire pour voir le plein effet de la politique monétaire. »
Il n’a pas été facile de s’ajuster aux hausses de taux d’intérêt, mais l’autre possibilité – une inflation constamment élevée – est pire. Le maintien d’une cible d’inflation faible et stable de 2 % permet aux entreprises et aux ménages canadiens de prévoir leurs dépenses, d’épargner et d’investir en toute confiance.
Nous avons maintenu les taux d’intérêt depuis janvier pendant que nous évaluons s’ils sont suffisamment élevés pour ramener l’inflation à la cible. Nous nous attendons à ce que l’inflation descende rapidement cet été, mais la faire passer de 3 à 2 % devrait s’avérer plus lent et difficile. Mais, si nous constatons qu’elle risque de rester coincée au dessus de la cible, nous sommes prêts à relever les taux d’intérêt à nouveau.
Les tensions récentes dans le secteur bancaire international n’ont pas vraiment eu de conséquences ici, au Canada. Cependant, si elles devaient s’aggraver, elles pourraient déclencher une récession mondiale qui toucherait le pays — surtout si l’on tient compte du niveau élevé d’endettement des ménages.
Le stress financier entraîne un resserrement des conditions financières, ce qui signifie essentiellement qu’obtenir des prêts devient plus difficile et plus coûteux. La montée des taux d’intérêt a aussi cet effet. L’augmentation du taux directeur de 0,25 % à 4,5 %, a pour effet de :
C’est pourquoi nous surveillons de près les risques qui pèsent sur la stabilité financière. Ils pourraient faire dévier notre trajectoire vers la cible d’inflation de 2 % – nous devons donc en tenir compte pour la conduite de la politique monétaire.
… si le stress financier devait conduire à un resserrement plus important que prévu et persistant, nous devrions en tenir compte dans nos décisions concernant le taux directeur dans le but d’atteindre notre cible d’inflation. »
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