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The Power of Helicopter Money Revisited: A New Keynesian Perspective

Disponible en format(s) : PDF

Nous analysons le financement monétaire des transferts budgétaires (l’hélicoptère monétaire) dans deux modèles simples de type néo-keynésien : un modèle classique où la totalité de la monnaie ne porte pas intérêt, et un autre, plus réaliste, doté de réserves portant intérêt. Dans le modèle classique, nous constatons ce qui suit :

  • Une expansion budgétaire financée par l’émission de monnaie peut s’avérer plus accommodante qu’une expansion budgétaire de même ampleur financée par l’emprunt. Cela dit, l’expansion plus importante nécessite l’abandon par la banque centrale de sa règle de rétroaction habituelle durant une longue période, ce qui revient à laisser déterminer les taux d’intérêt par le rythme de création monétaire.
  • En outre, l’expansion plus importante associée au financement monétaire découle uniquement de ses implications pour la trajectoire des taux d’intérêt à court terme. Elle ne peut pas être attribuée à l’argument souvent invoqué d’équivalence ricardienne, selon lequel le financement monétaire permet d’éviter les effets de richesse défavorables liés à la hausse des impôts qui accompagne le financement par l’emprunt.
  • Étant donné que les effets expansionnistes du financement monétaire sont déterminés par les implications de ce dernier pour les taux d’intérêt, une combinaison de financement par l’emprunt et d’indications prospectives suffisamment accommodantes peut reproduire tous les résultats pertinents au regard du bien-être, tout en évitant les éventuelles complications politico-économiques associées à l’hélicoptère monétaire.
  • Mis à part ces complications, le financement monétaire présente également l’inconvénient qu’il permettrait aux chocs de demande de monnaie d’engendrer une volatilité de la production et de l’inflation, comme c’était en grande partie le cas sous les régimes de ciblage monétaire des années 1970 et 1980.

Dans le modèle doté de réserves portant intérêt, nous constatons ce qui suit :

  • Le rythme de création monétaire détermine le taux d’intérêt appliqué aux réserves, mais les taux d’intérêt en général sont invariants dans les régimes de financement par l’emprunt et de financement monétaire.
  • Par conséquent, le financement monétaire ne génère pas d’expansion plus importante que le financement par l’emprunt.

Somme toute, nos résultats donnent à penser que l’hélicoptère monétaire ne peut se justifier du fait qu’il permettrait aux décideurs publics de produire des effets expansionnistes accrus grâce à une relance budgétaire donnée : soit le financement monétaire n’offre pas d’avantages expansionnistes supplémentaires, soit tous les avantages potentiels pourraient être obtenus à l’aide d’autres politiques de manière plus efficace et robuste.

DOI : https://doi.org/10.34989/sdp-2020-1