La première sous-gouverneure Carolyn Rogers explique comment l’augmentation de la productivité peut stimuler la prospérité et la résilience du Canada, surtout dans un monde enclin aux chocs. En prenant l’exemple du secteur bancaire canadien, elle montre en quoi la concurrence peut améliorer la productivité. Elle nous prévient cependant que les compromis qui en découlent doivent être gérés avec prudence.

La première sous-gouverneure Rogers s’adresse au Canadian Club Toronto. Lisez la version intégrale du discours.

La productivité : un enjeu pressant

La productivité n’est pas qu’un concept économique abstrait : elle est essentielle à la qualité de vie de la population, à la croissance économique et à la résilience financière au pays. Les récents changements apportés à la politique commerciale américaine ont créé de nouveaux défis pour le Canada, ce qui rend d’autant plus urgente l’amélioration de la productivité.

Même si l’inflation est maîtrisée, le coût de la vie reste un défi, surtout pour les personnes à faible revenu et les jeunes. La hausse de la productivité peut rendre le coût de la vie plus abordable.

La hausse de la productivité ne mettrait pas le Canada à l’abri des politiques commerciales américaines, mais elle aiderait à amortir les effets des droits de douane. Et c’est le moyen le plus sûr de faire augmenter les salaires réels et ainsi rendre le coût de la vie plus abordable. »

La concurrence : utilité et risques

La concurrence est un outil puissant pour améliorer la productivité, puisqu’elle encourage l’innovation et accroît l’efficience. Mais elle vient avec des enjeux complexes sur le plan des politiques. Si elle est trop faible, elle entraîne la stagnation, alors qu’en excès, elle peut conduire à l’instabilité.

Les décideurs doivent maintenir cet équilibre en combinant des outils juridiques, réglementaires et incitatifs, et adapter les politiques à mesure que les technologies et les conditions du marché évoluent.

Les réformes bancaires devraient stimuler la productivité

Les réformes à venir dans le secteur financier canadien, soit le système de paiement en temps réel et le système bancaire ouvert, sont conçues de façon à accroître la concurrence et la productivité dans une sphère qui touche l’ensemble de l’économie.

  • Le système de paiement en temps réel modernisera le système de paiement du Canada – l’autoroute qui fait circuler les paiements dans l’économie. Il permettra des transferts d’argent instantanés et donnera aux participants non bancaires un accès direct à l’infrastructure des paiements. Ce changement rendra les paiements plus efficients et intensifiera la concurrence dans le secteur bancaire canadien, qui est concentré.
  • Le système bancaire ouvert permettra aux gens de contrôler leurs données financières. Il sera plus facile de comparer les banques et de changer d’institution. L’objectif est d’encourager l’innovation et de rendre le secteur bancaire plus réactif aux besoins des clients.

Si nous facilitons la contestabilité, l’entrée de nouveaux acteurs et l’innovation dans notre secteur financier, il en découlera une concurrence bénéfique pour les consommateurs, la productivité et notre économie. Nous devrions profiter de cet élan. »

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