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En novembre 2020, la Banque du Canada a lancé un projet pilote en collaboration avec le Bureau du surintendant des institutions financières afin de mieux comprendre les risques liés aux changements climatiques pesant sur l’économie et le système financier. Le projet consistait notamment à élaborer un ensemble de scénarios de transition climatique adaptés au Canada pour explorer différentes avenues compatibles avec l’atteinte de cibles climatiques. Les scénarios varient selon deux grands facteurs de risque liés à la transition : 1) la portée des politiques climatiques et le moment où elles sont adoptées, et 2) le rythme des progrès technologiques et la disponibilité des technologies de pointe. Pour élaborer les scénarios, nous avons utilisé une approche fondée sur différents modèles permettant d’associer un modèle calculable d’équilibre général, axé sur l’énergie et l’économie, à deux modèles macroéconomiques. Les scénarios portent principalement sur le Canada et les États-Unis en raison de l’exposition importante du secteur financier canadien à ces régions. Ils prennent en compte l’évolution de l’économie mondiale, résumée à dix secteurs économiques à fortes émissions et à huit régions distinctes dans le monde. L’analyse montre qu’une vaste restructuration sectorielle de l’économie canadienne et mondiale pourrait s’avérer nécessaire pour assurer l’atteinte des cibles climatiques. D’abord, elle indique que tous les secteurs doivent contribuer à la transition, laquelle pourrait avoir des incidences financières différentes sur chacun. Ces incidences dépendent de la manière dont les secteurs sont touchés par les coûts des émissions et les dépenses d’investissement, et de la façon dont la demande de leurs produits est affectée par la décarbonation des économies. Ensuite, il y a aussi des risques de répercussions profondes au niveau macroéconomique, en particulier pour les pays exportateurs de produits de base, comme le Canada. Les impacts sur l’économie canadienne sont surtout attribuables aux baisses des prix mondiaux des produits de base. Enfin, l’analyse révèle que des politiques climatiques différées amplifient, globalement, les incidences économiques et les risques pour la stabilité financière.

DOI : https://doi.org/10.34989/sdp-2022-1