Présence internationale

La Banque du Canada et ses homologues internationales ont été confrontées à des défis importants en 2024. Plusieurs facteurs interconnectés ont contribué à accroître l’incertitude au sein de l’économie mondiale :

  • les tensions géopolitiques et les conflits persistants au Moyen‑Orient et en Ukraine
  • la transformation des relations commerciales
  • les risques émergents liés à l’innovation financière et technologique rapide
  • les chocs économiques liés aux changements climatiques

Dans le même temps, la combinaison des niveaux importants de dette souveraine et des taux d’intérêt à long terme élevés a intensifié les vulnérabilités du système financier mondial. Dans ce contexte, la Banque a usé de son influence pour faire avancer les discussions à l’échelle mondiale, en soulignant que :

  • un engagement commun des banques centrales du G20 est essentiel pour réduire l’inflation et ancrer les attentes d’inflation
  • des institutions multilatérales efficaces et légitimes sont indispensables pour assurer la solidité des systèmes monétaire et financier mondiaux
  • les institutions financières non bancaires, y compris celles qui transcendent les frontières internationales, sont des sources de plus en plus importantes de risques financiers systémiques
  • une approche commune est nécessaire pour traiter les politiques et pratiques non liées au marché et promouvoir des conditions de concurrence équitables

La Banque s’est également préparée en vue de la présidence canadienne du G7 en 2025. Dans le cadre de sa participation à des groupes et à des forums mondiaux, comme le Fonds monétaire international, le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire, le Comité sur les paiements et les infrastructures de marché et le Conseil de stabilité financière, elle a fait valoir des questions importantes pour le Canada.

Governor Tiff Macklem and colleagues meet with Gita Gopinath, First Deputy Managing Director of the International Monetary Fund (IMF), and other IMF officials in October.

Le gouverneur Tiff Macklem et ses collègues rencontrent Gita Gopinath, première directrice générale adjointe du Fonds monétaire international (FMI), et d’autres cadres du FMI.
Source : IMF Photo / Lewis Joly

Collaborer pour promouvoir la résilience par-delà les frontières

La Banque a mis la promotion de la résilience des systèmes économiques et financiers au cœur de ses activités internationales en 2024. Elle et ses partenaires se sont concentrés davantage sur la fragmentation économique. Les changements climatiques, la cybersécurité et l’innovation technologique ont été d’autres grands sujets de discussion.

S’attaquer aux obstacles communs à la prospérité collective

Le gouverneur Macklem a abordé certains des obstacles qui nuisent à la prospérité collective dans le discours qu’il a prononcé en septembre devant la Chambre de commerce Canada–Royaume-Uni1. À cette occasion, il s’est concentré sur les forces géopolitiques, économiques et sociales qui remodèlent le commerce mondial et qui présentent un intérêt particulier pour les petites économies ouvertes comme le Canada.

Le gouverneur a profité de son intervention pour souligner les avantages du commerce mondial, notamment le partage de la prospérité. Il a souligné l’importance d’institutions multilatérales efficaces, ainsi que la nécessité d’un ordre mondial stable, ouvert et fondé sur des règles.

Travailler ensemble pour évaluer les risques à la stabilité économique et financière que posent les changements climatiques

Les risques pour la stabilité économique et financière liés aux changements climatiques ont des implications importantes pour le Canada et la communauté internationale. En 2024, les banques centrales ont continué de se pencher ensemble sur divers risques en participant au groupe du G7 sur les répercussions économiques des changements climatiques et au Réseau pour le verdissement du système financier. Au sein de celui‑ci, la Banque a joué un rôle important dans l’élaboration d’un manuel sur l’intégration des considérations climatiques dans les modèles macroéconomiques utilisés par les décisionnaires.

Dans le cadre de ses travaux avec le G20, la Banque a souligné que les mandats fondamentaux des banques centrales, à savoir la stabilité des prix et la stabilité financière, sont des conditions préalables importantes pour une transition ordonnée vers la carboneutralité.

Renforcer la résilience face aux cyberrisques

La Banque a continué de participer activement au groupe d’experts du G7 sur la cybersécurité (en anglais seulement), qui coordonne les politiques et stratégies en matière de cybersécurité. En avril 2024, les membres du groupe se sont livrés à un exercice transfrontalier pour tester leur capacité à communiquer et à coordonner les réponses à un cyberincident international de grande ampleur qui toucherait le secteur financier.

En septembre, le groupe a publié des recommandations pour contrer les risques que pose l’informatique quantique pour le secteur financier2.

Relever les défis et saisir les occasions dans le monde des paiements

La Banque et ses partenaires mondiaux ont continué de s’attaquer de manière proactive aux risques posés par les innovations financières et de tirer parti des possibilités qu’elles offrent.

En 2024, le gouverneur Macklem a coprésidé le Groupe consultatif régional pour les Amériques, un forum du Conseil de stabilité financière (CSF) qui facilite le dialogue entre les membres et les non‑membres du CSF. Le Groupe a continué de travailler à promouvoir l’adoption des recommandations du CSF (en anglais seulement) pour la réglementation des cryptoactifs parmi les non‑membres. Ces travaux visent à atténuer les risques, à promouvoir la cohérence réglementaire et à réduire l’arbitrage réglementaire.

La communauté internationale a poursuivi la mise en œuvre de la feuille de route du G20 pour l’amélioration des paiements transfrontaliers (en anglais seulement). En tant que présidente du groupe de travail du CSF sur les questions juridiques, réglementaires et de surveillance (en anglais seulement), la première sous-gouverneure Rogers a mené des consultations avec le secteur privé sur les défis liés à la mise en œuvre de la feuille de route.

Governor Tiff Macklem speaks at the International Monetary and Financial Committee plenary session during the 2024 Spring Meetings of the International Monetary Fund and World Bank Group.

Le gouverneur Tiff Macklem s’exprime lors de la séance plénière du Comité monétaire et financier international tenue dans le cadre des réunions de printemps 2024 du Fonds monétaire international et du Groupe de la Banque mondiale.
Source : IMF Photo / James Mertz

Explorer le potentiel de l’intelligence artificielle et des données non traditionnelles

En 2024, la Banque a piloté les travaux du G7 sur l’intelligence artificielle (IA), aidant la présidence italienne du G7 à identifier les possibilités et les risques. À la tête du groupe de travail des banques centrales du G7 sur la numérisation, elle a contribué à favoriser une compréhension commune de la manière dont les outils d’IA peuvent être utilisés pour aider les banques centrales à s’acquitter de leur mandat.

La Banque a également contribué aux discussions internationales sur la manière dont les données non traditionnelles, l’analytique avancée et les outils d’IA peuvent éclairer la politique monétaire. En septembre 2024, le gouverneur Macklem a prononcé un discours lors d’une conférence sur l’économie de l’IA organisée par le National Bureau of Economic Research3. Il a discuté de la manière dont l’IA pourrait :

  • avoir des répercussions sur l’économie
  • influer sur la politique monétaire
  • être utilisée comme outil pour démêler des ensembles de données volumineux et désagrégés

Préparer la présidence canadienne du G7

La Banque et le ministère des Finances du Canada ont collaboré à la préparation de la présidence canadienne du G7 en 2025. Ils ont fait progresser les travaux sur le volet financier du G7, qui constituent une contribution essentielle au Sommet des dirigeants.

La Banque a également élargi son engagement bilatéral afin de recueillir les commentaires des pays membres et non membres du G7. De plus, elle a travaillé en étroite collaboration avec l’Afrique du Sud, qui présidera le G20 en 2025, pour renforcer le partenariat entre les deux pays et cerner des domaines de collaboration.

Activités à venir

En 2025, la Banque :

  • collaborera avec ses pairs pour faire progresser les outils des banques centrales et leur compréhension des effets économiques et financiers des changements climatiques, de la fragmentation économique et des tensions géopolitiques
  • renforcera ses partenariats pour promouvoir des réponses multilatérales à des défis communs
  • soutiendra les travaux internationaux visant à renforcer les règles prudentielles pour le secteur bancaire et à promouvoir des cadres d’action internationaux cohérents pour les paiements et les actifs numériques
  • collaborera avec les membres du G7 dans des domaines clés liés aux mandats des banques centrales et qui tirent parti de l’expertise analytique de la Banque, notamment :
    • renforcer la compréhension de la manière dont l’IA pourrait influer sur la performance économique et la productivité d’un endroit à l’autre
    • améliorer la résilience et la réactivité face aux risques pour la stabilité financière provenant de diverses sources, comme les cyberrisques, l’IA et les institutions financières non bancaires
    • formuler une vision commune au sein du G7 pour l’avenir des systèmes de paiement mondiaux et soutenir la feuille de route du G20 pour l’amélioration des paiements transfrontaliers
  • travaillera en étroite collaboration avec le ministère des Finances du Canada sur les activités du Canada dans le cadre du volet financier du G7
  • coorganisera les événements du volet financier du G7, en plus de présider et de coprésider plusieurs groupes de travail du G7

  1. 1. T. Macklem, « Restructuré, remanié, réorienté : le commerce international et les implications pour le Canada » (discours prononcé devant la Chambre de commerce Canada–Royaume-Uni, Londres, Royaume‑Uni, 10 septembre 2024.[]
  2. 2. Département du Trésor des États-Unis, « G7 Cyber Expert Group Recommends Action to Combat Financial Sector Risks from Quantum Computing » (communiqué de presse, Washington, D.C., 25 septembre 2024).[]
  3. 3. T. Macklem, « L’intelligence artificielle, l’économie et les banques centrales » (discours prononcé à la conférence Economics of Artificial Intelligence du National Bureau of Economic Research, Toronto (Ontario), 20 septembre 2024).[]

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