Système financier

La Banque du Canada joue un rôle essentiel en promouvant la stabilité et l’efficience du système financier canadien. En 2024, les conditions sur les marchés financiers mondiaux se sont généralement améliorées. Au cours de l’année, l’inflation a diminué et les banques centrales ont commencé à abaisser leurs taux directeurs. Cependant, les tensions géopolitiques se sont intensifiées et ont contribué à accroître l’incertitude des marchés.

Dans ce contexte, le système financier canadien est demeuré résilient, et la Banque a exhorté les participants au système financier à continuer de se préparer activement à de futures périodes de tensions.

Le Système financier est l’une des cinq grandes sphères de responsabilité de la Banque. Découvrez les grandes fonctions de l’institution.
La première sous-gouverneure Carolyn Rogers prononce un discours sur le marché hypothécaire canadien et son évolution devant l’Economic Club of Canada en novembre.

La première sous-gouverneure Carolyn Rogers prononce un discours sur le marché hypothécaire canadien et son évolution devant l’Economic Club of Canada en novembre.
Source : Stacey Newman

Évaluer les risques pour la stabilité financière au Canada

Faire évoluer le cadre d’évaluation des risques de la Banque

En 2024, la Revue du système financier a changé de nom, devenant le Rapport sur la stabilité financière, pour refléter l’évolution de la façon dont la Banque évalue les risques qui pèsent sur la stabilité financière au Canada. La Banque y présente l’évaluation de ces risques, qu’elle effectue au moyen d’un cadre de surveillance systémique amélioré, adoptant un point de vue intersectoriel rigoureux.

Le Rapport de 2024 a conclu que même si le système financier canadien est demeuré résilient dans l’ensemble, il y a deux principaux risques pour la stabilité financière : d’une part, l’ajustement continu des ménages et des entreprises aux taux d’intérêt plus élevés et, d’autre part, les valorisations tendues des actifs.

Surveiller l’ajustement continu aux taux d’intérêt plus élevés

La Banque a analysé un large éventail de données afin d’évaluer la façon dont les ménages et les entreprises s’adaptaient aux taux d’intérêt plus élevés.

Cette analyse l’a aidée à comprendre les diverses expériences vécues par les emprunteurs faisant face à une hausse des coûts hypothécaires. Par exemple, certains ménages ont ajusté leurs versements hypothécaires à l’avance afin d’atténuer le choc qu’entraînerait leur forte augmentation après le renouvellement de leur prêt, tandis que les accédants à la propriété ont fait davantage appel au soutien parental que par le passé pour être admissibles à un prêt hypothécaire1. Par ailleurs, les simulations de crise des taux d’intérêt hypothécaires (aussi appelées tests de résistance) qui ont été pratiquées ont amélioré la résilience des emprunteurs confrontés à des paiements d’intérêts plus élevés2.

Évaluer les risques associés aux actifs surévalués

La Banque a souligné le risque qu’une forte correction de la valeur des actifs, conjuguée au recours croissant au levier financier dans le secteur de l’intermédiation financière non bancaire, provoque des tensions d’ampleur systémique. Elle a ajouté que, vu la forte interconnexion au sein du système financier, les problèmes pourraient se propager d’un secteur à l’autre.

Le personnel de la Banque a examiné les interdépendances entre les banques, les institutions financières non bancaires et les marchés. Son analyse a notamment porté sur ce qui suit :

  • la manière de mesurer le risque de contagion parmi les institutions financières canadiennes3
  • la mesure dans laquelle les banques canadiennes sont exposées à des institutions financières non bancaires à l’étranger4
  • l’incidence sur la stabilité financière que pourrait avoir le recours croissant à l’effet de levier par des institutions financières non bancaires dans leurs stratégies d’exécution des opérations sur écarts5
  • la façon dont les sociétés d’assurance vie canadiennes gèrent les risques de liquidité en période de tensions
  • l’influence de la structure de marché sur la liquidité des marchés des obligations d’État6

Collaborer à l’amélioration des évaluations de la Banque concernant la stabilité financière

La Banque a continué de présider le Comité des responsables des organismes de réglementation et le Comité de surveillance du risque systémique. Par l’intermédiaire de ces instances de concertation fédérale-provinciale, les autorités du secteur public mettent en commun de l’information et travaillent ensemble en vue de promouvoir la résilience du système financier canadien.

La Banque a également commencé à collaborer avec d’autres autorités nationales et le Fonds monétaire international à une évaluation approfondie du secteur financier canadien, qui s’effectue tous les cinq ans. Le rapport sera publié en 20257.

Analyser le lien entre la politique monétaire et la stabilité financière

Le système financier joue un rôle essentiel dans la transmission de la politique monétaire à l’économie. Par conséquent, la Banque tient compte des risques qui pèsent sur le système financier lorsqu’elle prend ses décisions de politique monétaire. En 2024, le personnel de l’institution a utilisé des microdonnées sur les caractéristiques des prêts individuels, comme les dépenses réglées par carte de crédit et le moment du renouvellement des prêts hypothécaires, pour étudier l’incidence des modifications apportées à la politique monétaire sur les perspectives de consommation8.

La Banque a également continué d’examiner la façon dont la politique monétaire et les politiques macroprudentielles fonctionnent de concert pour assurer la stabilité des prix et la stabilité financière9.

Promouvoir la résilience et l’efficience du système financier

Favoriser la stabilité financière dans les périodes de tensions

Le mandat de la Banque en matière de stabilité financière consiste, entre autres, à surveiller les infrastructures de marchés financiers (IMF) canadiennes qui sont susceptibles de faire peser un risque généralisé sur les systèmes de paiement du pays. En 2024, l’institution a pris des mesures importantes pour s’assurer que les quatre systèmes de paiement qui ont été désignés en 2023 comme des systèmes de paiement importants respectent ses normes en matière de gestion des risques.

En tant qu’autorité de résolution des IMF, la Banque a notamment pour responsabilité de prévoir la façon dont elle réagirait dans l’éventualité, peu probable, de la défaillance d’une IMF canadienne désignée. En 2024, elle a élaboré des plans de résolution pour quatre IMF du pays. Ces plans expliquent comment les fonctions essentielles de chacune seront maintenues en périodes de tensions extrêmes.

Améliorer les systèmes qui contribuent au fonctionnement efficace des marchés

La Banque modernise les systèmes essentiels qui soutiennent ses transactions sur les marchés financiers et ses opérations bancaires. En 2024, elle a réintroduit son programme de prêt de titres afin de favoriser le bon fonctionnement du marché des obligations du gouvernement du Canada10.

La Banque a continué de collaborer directement avec le secteur financier en assumant le leadership du Forum canadien des titres à revenu fixe. En 2024, elle a formé un nouveau groupe de travail, le Groupe consultatif sur l’infrastructure liée aux garanties et les pratiques du marché, qui a pour objectif de donner des conseils et du soutien pour la mise en place de changements touchant à la fois à l’infrastructure liée aux marchés des garanties et du financement par titres et aux pratiques de marché au Canada11.

Achever la transition vers le nouveau taux d’intérêt de référence

En coprésidant le Groupe de travail sur le taux de référence complémentaire pour le marché canadien (Groupe de travail sur le TARCOM), la Banque a aidé à achever la transition pluriannuelle du système financier canadien du taux CDOR (Canadian Dollar Offered Rate) vers le taux CORRA (Canadian Overnight Repo Rate Average). La Banque est aussi l’administrateur du taux CORRA.

En juin 2024, le taux CDOR a été abandonné, de même que les acceptations bancaires, qui constituaient auparavant un produit clé sur les marchés monétaires. En conséquence, le taux CORRA est devenu le taux de référence d’instruments financiers, dont des produits dérivés, des titres et des prêts, totalisant une exposition de plus de 20 000 milliards de dollars. Comme il avait rempli son mandat, le Groupe de travail sur le TARCOM a été dissous en octobre 2024.

Activités à venir

En 2025, la Banque :

  • passera en revue ses mécanismes d’octroi de liquidités afin d’y intégrer les leçons de la pandémie de COVID‑19 et de s’assurer qu’ils répondent à l’évolution des marchés
  • renforcera les technologies et les processus qui sous-tendent ses opérations sur les marchés financiers et les systèmes de paiement au Canada
  • collaborera avec des acteurs sectoriels pour orienter le changement structurel dans le marché canadien, y compris en encourageant l’adoption à grande échelle du nouveau service canadien tripartite relatif aux opérations de pension, et en procédant à un examen de la méthode de calcul du taux CORRA

Renseignements complémentaires

Le marché hypothécaire canadien : une question d’équilibre (discours de la première sous-gouverneure Carolyn Rogers)

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Comités relatifs au système financier


  1. 1. J. Allen, K. Carmichael, R. Clark, S. Li et N. Vincent, « Housing Affordability and Parental Income Support », document de travail du personnel 2024-28 de la Banque du Canada (juillet 2024).[]
  2. 2. J. Hartley et N. Paixão, « Tests de résistance appliqués aux prêts hypothécaires et résilience financière des ménages en contexte de resserrement de la politique monétaire », note analytique du personnel 2024-25 de la Banque du Canada (novembre 2024).[]
  3. 3. G. Halaj et R. Hipp, « Decomposing Systemic Risk: The Roles of Contagion and Common Exposures », document de travail du personnel 2024-19 de la Banque du Canada (mai 2024).[]
  4. 4. C. Friedrich, H. Friedrich, N. Lawrence, J. Cortes Orihuela et P. Tian, « The International Exposure of the Canadian Banking System », document de travail du personnel 2025-01 de la Banque du Canada (janvier 2025).[]
  5. 5. A. Uthemann et R. Vala, « Quelle est la part de l’arbitrage comptant-terme sur le marché canadien des obligations d’État? », note analytique du personnel 2024-16 de la Banque du Canada (juin 2024).[]
  6. 6. J. Sandhu et R. Vala, « La négociation ouverte à tous les acteurs pourrait-elle améliorer la liquidité du marché des obligations du gouvernement du Canada? », note analytique du personnel 2024-17 de la Banque du Canada (juillet 2024).[]
  7. 7. Pour de plus amples renseignements, voir la page Web du Fonds monétaire international consacrée au programme d’évaluation du secteur financier.[]
  8. 8. P. Bouras, J. Saldain, X. Guo, T. M. Pugh et M. teNyenhuis, « Impacts of interest rate hikes on the consumption of households with a mortgage », note analytique du personnel 2024-14 de la Banque du Canada (juin 2024).[]
  9. 9. T. Duprey., Y. Terajima et J. Yang, « Interaction of Macroprudential and Monetary Policies: Practice Ahead of Theory », document d’analyse du personnel 2024-18 de la Banque du Canada (décembre 2024).[]
  10. 10. Pour en savoir plus, voir Banque du Canada, « La Banque du Canada lance son programme de prêt de titres, en remplacement du Programme d’opérations de cession en pension de titres » (avis aux marchés, 24 septembre 2024).[]
  11. 11. Pour de plus amples renseignements, voir la page Web de la Banque consacrée au Groupe consultatif sur l’infrastructure liée aux garanties et les pratiques du marché.[]

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