Présence internationale

En 2020, la Banque a mis à profit son influence pour :

  • contribuer à définir la réaction mondiale à la crise de la COVID‑19 sur le plan économique;
  • promouvoir une reprise économique durable;
  • maintenir la confiance du public dans le système financier international.

En échangeant de l’information et ses points de vue avec ses homologues étrangers, la Banque a approfondi sa compréhension des vastes répercussions de la crise. Compte tenu de l’incertitude extrême ayant caractérisé la plus grande partie de l’année, ces réflexions ont été indispensables pour :

  • élaborer la politique monétaire;
  • identifier les risques pesant sur le système financier.

Contribuer à la réaction internationale à la crise

À mesure que la COVID‑19 s’est répandue dans le monde, les gouvernements et les banques centrales ont pris des mesures sans précédent sur les plans budgétaire, monétaire et de la stabilité financière en vue de soutenir l’activité économique et de maintenir la stabilité financière à l’échelle mondiale.

Les grandes banques centrales ont pris des mesures concertées pour renforcer les injections de liquidités dans le système financier au moyen d’accords permanents de swap en dollars américains. Ces derniers ont servi d’importantes facilités de trésorerie et ont contribué à atténuer les effets que les tensions sur les marchés de financement mondiaux ont eus sur l’offre de crédit aux ménages et aux entreprises, au Canada comme à l’étranger.

En avril 2020, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20 ont publié un plan d’action présentant les grands principes qui guident leur réponse à la crise de la COVID‑19 et leur engagement envers une reprise forte, durable, équilibrée et inclusive. Le plan a été mis à jour en octobre, et les membres se sont engagés à faire tout ce qu’il faudrait pour soutenir l’économie et la stabilité financière mondiales, au moyen d’une combinaison complémentaire de leviers budgétaires, monétaires et réglementaires, et ce, aussi longtemps que nécessaire, en conformité avec les mandats respectifs des gouvernements et des banques centrales1.

Les membres du G20 ont aussi mis en œuvre l’Initiative de suspension du service de la dette. Celle-ci permet aux pays admissibles qui en ont besoin de suspendre les paiements dus au titre du service de la dette contractée auprès de leurs créanciers bilatéraux publics le temps qu’ils surmontent les difficultés sanitaires, sociales et économiques liées à la pandémie.

La Banque du Canada a travaillé de concert avec ses homologues des pays du G7, du G20 et du Conseil de stabilité financière afin de communiquer les divers aspects de la réponse internationale au grand public.

De grande qualité, les analyses de la situation économique mondiale produites par le personnel ont aidé la Banque à influencer les discussions internationales sur les politiques à mener. Notre institution a ainsi pu promouvoir l’importance :

  • des cadres macroéconomiques robustes;
  • de l’ouverture des échanges commerciaux;
  • de la nécessité de réduire au minimum les perturbations touchant les chaînes d’approvisionnement;
  • de la prise en compte des possibilités offertes par la numérisation et l’écologisation pour la reprise mondiale.
Saisie d’écran montrant le gouverneur Macklem assis à une table de conférence et participant à une réunion virtuelle

Le gouverneur Tiff Macklem participe à la réunion annuelle du G7 en octobre avec Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international (en haut à droite).
Photo : Cory Hancock, FMI

Réagir aux défis relatifs aux données

La Banque du Canada dirige le groupe de travail des banques centrales du G7 sur la numérisation depuis 2018. En 2020, le groupe s’est penché principalement sur l’accélération de la numérisation dans tous les pays – à un moment où les consommateurs faisaient de plus en plus d’achats en ligne et où les entreprises adaptaient leurs modèles d’affaires en réaction aux mesures de distanciation physique. Ces changements rapides de comportements ont accru les difficultés liées aux données associées à la numérisation.

Les données officielles sont souvent en retard par rapport aux événements qui se produisent continuellement, et la pandémie a fait surgir de nouveaux types de besoins en matière d’information.

Les banques centrales ont complété les données officielles disponibles par des sources de données non traditionnelles afin de suivre l’évolution de l’économie en temps réel. L’incertitude quant à la tournure que prendra la pandémie et à son impact à long terme sur le comportement des consommateurs a remis en question les principaux modèles macroéconomiques utilisés par les banques centrales.

La Banque a joué un rôle important dans l’orientation des discussions sur ces difficultés liées aux données, et elle a continué de mettre en avant la nécessité d’améliorer les méthodes permettant de mesurer l’activité au sein de l’économie numérique.

Améliorer les systèmes de paiements transfrontières

Le rythme incessant de l’évolution des paiements numériques a mis en lumière l’importance de revoir les dispositifs internationaux en matière de paiements transfrontières afin de rendre les transactions moins coûteuses, plus rapides, plus inclusives et plus transparentes.

Dans cet esprit, la Banque a aidé à mettre au point la feuille de route du Conseil de stabilité financière pour améliorer les paiements transfrontières. Cette feuille de route inclut des mesures concrètes visant à favoriser une collaboration soutenue, en particulier pour ce qui est d’évaluer les avantages et les risques de l’innovation financière.

La Banque a également contribué à rédiger la déclaration du G7 sur les paiements numériques, qui fait ressortir la nécessité d’une coopération internationale pour évaluer les risques et formuler une politique.

À titre de membre d’un groupe composé de sept banques centrales et du pôle d’innovation de la Banque des Règlements Internationaux, la Banque a participé à la préparation d’un rapport sur la monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Ce document définit un certain nombre de principes communs destinés à guider la conception d’une MNBC et la formulation de politiques connexes. Il souligne également le besoin d’approfondir les recherches sur les avantages possibles d’une MNBC pour les paiements transfrontières.

Promouvoir la cybersécurité internationale

La Banque a continué de prendre part à des tribunes internationales sur la cybersécurité qu’offrent notamment des entités comme le G7 et la Banque des Règlements Internationaux. Ces réseaux ont été particulièrement cruciaux cette année, car ils ont aidé la Banque à communiquer de l’information et à participer aux discussions touchant aux répercussions de la crise sur la cybersécurité avec :

  • des homologues du secteur financier;
  • d’autres banques centrales;
  • des organisations homologues.

Aux côtés d’autres autorités du secteur financier des pays du G7, la Banque a aussi testé, avec succès, le protocole international de réponse aux cyberincidents. Ce protocole contribue à limiter les dommages possibles causés par un cyberincident international en permettant aux pays du G7 de réagir de façon cohérente et cohésive.

Par ailleurs, la Banque a collaboré à une publication du G7 qui expose les éléments fondamentaux des exercices de cybersécurité. Les lignes directrices orienteront les futurs exercices de cette nature. Ces démarches aident le G7 à comprendre et à contrecarrer les effets systémiques de cyberincidents potentiels.

Activités à venir

En 2021, la Banque :

  • continuera de travailler avec ses partenaires internationaux afin de surveiller les conséquences de la pandémie, de prendre au besoin des mesures conjointes et de promouvoir une reprise économique mondiale qui soit à la fois durable et inclusive;
  • soutiendra les pays qui présideront le G20 et le G7 (soit respectivement l’Italie et le Royaume-Uni), en particulier dans leurs efforts pour mettre la numérisation et les changements climatiques au cœur du programme d’analyse des politiques mondiales;
  • encouragera ses homologues internationaux à maintenir leur engagement pour le respect des grands piliers des cadres macroéconomiques robustes, comme l’ouverture des échanges commerciaux et l’indépendance des banques centrales, et prendra des mesures conjointes pour renforcer au besoin ces piliers;
  • collaborera avec ses homologues internationaux afin de mieux comprendre les effets à court et à long terme de la numérisation sur l’économie mondiale et d’améliorer les méthodes permettant de mesurer l’activité au sein de l’économie numérique;
  • soutiendra la mise en œuvre de la feuille de route du Conseil de stabilité financière pour améliorer les paiements transfrontières.

  1. 1. G20 Information Centre (2020), communiqué (en anglais seulement) établi à l’issue de la réunion virtuelle des ministres des Finances et des gouverneurs de banque centrale des pays du G20 tenue le 15 avril à Riyad, en Arabie saoudite[]

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