Coordonner les travaux de la Banque sur les changements climatiques

Les changements climatiques posent des risques pour l’économie et le système financier et menacent la capacité des banques centrales de réaliser leur mandat. Ils ont donc formé un axe de priorité important pour la Banque en 2020.

Étant donné leur portée et leur complexité, les travaux sur les changements climatiques touchent à presque tous les aspects des activités de la Banque. Pour coordonner les efforts et établir des priorités, l’institution a entrepris en 2020 de mettre au point une stratégie exhaustive intégrant la recherche, la gouvernance, la gestion des risques d’entreprise, les partenariats externes et les opérations internes.

Parallèlement, la Banque a continué :

  • d’enrichir son expertise analytique dans ce domaine;
  • de collaborer avec des partenaires pour s’attaquer aux enjeux les plus pressants dans le secteur financier;
  • de prendre des mesures pour réduire sa propre empreinte carbone.

Faire progresser l’analyse des changements climatiques et la gestion des risques connexes

Cette année, la Banque a lancé un projet pilote conjointement avec le Bureau du surintendant des institutions financières. L’objectif est de tirer profit de l’analyse de scénarios pour mieux comprendre les risques pesant sur le système financier qui sont associés au passage à une économie sobre en carbone.

La Banque a aussi poursuivi son programme de recherche sur les changements climatiques. En mai 2020, elle a publié un document d’analyse jetant les bases de l’évaluation des risques liés au climat qui pèsent sur l’économie et le système financier du Canada1.

En 2019, la Banque a officiellement ajouté les risques liés au climat à ses processus de classification et de surveillance des risques d’entreprise. En 2020, elle a établi une feuille de route globale en vue de comprendre, de mesurer et d’atténuer les risques liés aux changements climatiques, parmi lesquels :

  • l’empreinte carbone de la Banque;
  • les risques physiques que posent les désastres naturels liés au climat;
  • les risques liés aux avoirs inscrits au bilan de la Banque et les risques de contrepartie connexes auxquels elle est exposée.

Alimenter la conversation à l’échelle internationale

Les changements climatiques sont un enjeu mondial. En 2020, la Banque est demeurée déterminée à collaborer avec ses homologues internationaux pour y faire face, principalement en participant au Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier. Elle s’est notamment jointe au comité directeur du Réseau pour un mandat de deux ans. Grâce à ce rôle, la Banque peut continuer d’être un chef de file sur la scène internationale et contribuer à guider les efforts de ce regroupement.

Cette année, les chercheurs de la Banque ont activement pris part à la plupart des chantiers du Réseau, dont ceux qui portaient sur les sujets suivants :

  • l’étude des enjeux macrofinanciers;
  • le développement de marchés financiers durables (autrement dit, « verts »);
  • le repérage des lacunes dans les données liées au climat qui sont actuellement disponibles.

Ces travaux ont abouti à la publication de plusieurs rapports apportant des éclairages utiles sur la finance verte, le recours à l’analyse de scénarios pour comprendre les risques liés au climat et les façons dont les institutions financières mettent en œuvre la finance durable.

La Banque a continué de communiquer ses points de vue sur les enjeux liés aux changements climatiques à la population, aux autres autorités publiques et aux universitaires. Dans un discours prononcé en octobre, le gouverneur Macklem a parlé des risques découlant de la pandémie de COVID‑19 et des changements climatiques, et en novembre, il a expliqué en quoi les changements climatiques relèvent du mandat de la Banque.

Le personnel a également participé à des tables rondes et à des colloques universitaires virtuels tout au long de 2020 afin d’échanger avec des spécialistes externes au sujet des enjeux liés aux changements climatiques.

Réduire l’empreinte carbone de la Banque

En 2020, l’institution a commencé à faire fond sur sa stratégie de haut niveau « Verdir la Banque du Canada », qu’elle avait rendue publique l’année précédente. Elle a entrepris une initiative pluriannuelle visant à mesurer et à réduire son empreinte carbone et ses déchets. Cette initiative comprend une feuille de route pour :

  • basculer complètement vers l’électricité propre d’ici 2022;
  • réduire ses émissions de gaz à effets de serre liées aux bâtiments de 80 % d’ici 2030 (par rapport aux niveaux de 2018);
  • atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Ces cibles correspondent à celles du gouvernement du Canada et répondent aux objectifs de l’Accord de Paris des Nations Unies.

Communiquer les expositions aux risques climatiques

La Banque estime qu’il est important pour les institutions financières canadiennes de communiquer leurs expositions aux risques climatiques. Elle s’est d’ailleurs engagée à rendre publics les risques auxquels elle est elle-même exposée. Le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques recommande que les renseignements à fournir s’articulent autour de quatre axes fondamentaux :

  • la gouvernance;
  • la stratégie;
  • la gestion des risques;
  • les paramètres et les cibles.

La Banque appuie une telle transparence, qui peut aider les entreprises à mieux gérer les risques associés aux changements climatiques. La transparence permet aussi aux investisseurs, aux organismes de réglementation et à l’ensemble des Canadiens de prendre des décisions éclairées.

Les recommandations du Groupe de travail deviennent de plus en plus la norme mondiale et sont adoptées par les banques centrales, les institutions financières canadiennes et les sociétés d’État. La Banque fait le nécessaire pour que les renseignements qu’elle publiera à ce sujet soient conformes aux recommandations.

Activités à venir

En 2021, la Banque :

  • s’attachera à mieux comprendre les risques climatiques qui touchent au système financier et à la macroéconomie, en accordant une attention particulière aux implications pour la politique monétaire;
  • comblera les lacunes dans les données en tirant profit de son analyse des scénarios et de sa participation au projet pilote du Bureau du surintendant des institutions financières;
  • travaillera avec le secteur financier pour promouvoir la résilience face aux changements climatiques et une transition harmonieuse vers une croissance à faible intensité de carbone;
  • formera des partenariats au pays et au niveau international, notamment grâce à son rôle de membre du comité directeur du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier;
  • mettra en œuvre des mesures en vue d’atteindre ses cibles de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer sa communication des risques climatiques;
  • évaluera les émissions de carbone liées à ses opérations sur les billets de banque et aux biens acquis;
  • élaborera un cadre de travail pour évaluer l’exposition de son bilan aux risques liés aux changements climatiques;
  • fournira des renseignements conformément aux recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques.

  1. 1. E. Ens et C. Johnston (2020), « Analyse de scénarios et risques économiques et financiers associés aux changements climatiques », document d’analyse du personnel nº 2020-3, Banque du Canada.[]

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