Faire progresser les travaux de la Banque sur les changements climatiques

Les changements climatiques posent des risques considérables pour l’économie et le système financier. En 2021, la Banque a amélioré sa compréhension de ces risques et poursuivi ses efforts afin de réduire son empreinte carbone et de gérer les risques climatiques pesant sur ses activités.

La Banque a également annoncé ses engagements à l’égard des changements climatiques durant la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2021 (COP 26), qui s’est tenue à Glasgow, en Écosse1.

Accomplir le mandat de la Banque dans le contexte des changements climatiques

Les changements climatiques ont des implications pour le mandat de la Banque. En 2021, l’institution a consacré beaucoup de ressources pour évaluer ces implications.

Examiner l’incidence possible des changements climatiques sur l’économie et la stabilité des prix

Le personnel de la Banque a poursuivi ses recherches sur l’incidence que pourraient avoir les changements climatiques et la transition vers une économie à faibles émissions de carbone sur :

  • l’économie
  • l’inflation
  • l’emploi

Il a travaillé notamment à l’élaboration de scénarios macroéconomiques pour le Canada : des outils efficaces pour cartographier les risques potentiels dans un environnement où règne une incertitude considérable.

La Banque a aussi commencé à intégrer des considérations liées au climat dans ses simulations macroéconomiques, ce qui l’a aidée à définir plus précisément les implications des changements climatiques pour les économies canadienne et mondiale. En entreprenant ces travaux de pointe, la Banque est devenue la première banque centrale à combiner des modèles climat-économie avec des modèles macroéconomiques pour évaluer les risques associés à la transition climatique.

Évaluer l’incidence potentielle des changements climatiques sur le système financier

Les changements climatiques posent également des risques importants pour les participants au système financier ainsi que pour la stabilité globale de celui-ci. Les risques climatiques physiques associés à des phénomènes météorologiques extrêmes peuvent exposer les ménages à des tensions financières, surtout ceux qui sont déjà dans une situation financière précaire.

La Revue du système financier de 2021, publiée par la Banque, présente une synthèse des travaux de recherche combinant des données sur l’exposition régionale aux catastrophes naturelles causées par les changements climatiques avec des données sur la répartition géographique des vulnérabilités financières des ménages. Ces travaux ont permis aux chercheurs de comprendre les diverses répercussions que peuvent avoir de telles catastrophes naturelles sur l’économie et le système financier, selon l’endroit où elles surviennent.

La transition vers une économie à faibles émissions de carbone pose aussi des risques climatiques pour le système financier. Comme les prix des actifs ne reflètent peut-être pas adéquatement ces risques, ils pourraient faire l’objet d’une réévaluation importante.

La Banque a réalisé, de concert avec le Bureau du surintendant des institutions financières et six institutions financières canadiennes, un projet pilote faisant appel à des scénarios climatiques pour évaluer les risques liés à la transition2.

Le projet a atteint ses trois objectifs, soit :

  • améliorer la compréhension de l’exposition potentielle du secteur financier aux risques associés à la transition climatique
  • aider le secteur financier canadien à mieux évaluer et communiquer les risques climatiques
  • créer la capacité pour les institutions financières et les autorités d’analyser des scénarios climatiques

L’exercice a aussi permis aux autorités de mieux comprendre les pratiques mises en place par les institutions financières pour assurer la gouvernance et la gestion des risques et possibilités associés aux changements climatiques.

Les travaux de la Banque sur les scénarios s’inscrivaient dans une initiative mondiale. En effet, un grand nombre de banques centrales et de superviseurs faisant partie, comme la Banque, du Réseau pour le verdissement du système financier ont aussi mené en 2021 des projets de ce genre comportant des scénarios climatiques.

Alimenter la conversation sur les changements climatiques à l’échelle internationale

En 2021, des dirigeants du monde entier ont renouvelé leur engagement à lutter contre les changements climatiques. La Banque a, pour sa part, joué un rôle clé dans de nombreux échanges importants.

Pour la première fois, la lutte contre les changements climatiques figurait parmi les principales priorités mondiales des pays présidant le G7 et le G20. Les gouverneurs des banques centrales ont ainsi reconnu la nécessité de mener une analyse plus systématique pour évaluer les risques macroéconomiques associés aux changements climatiques. Ils se sont également engagés à analyser plus en détail les coûts et les avantages de diverses trajectoires visant à atteindre des émissions nettes nulles.

La Banque a participé activement au dialogue et s’est penchée régulièrement sur ces enjeux avec de nombreux partenaires mondiaux.

  • La Banque siège au comité directeur du Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier. Son rôle consiste à orienter les travaux de ce regroupement international, surtout ceux liés à l’évaluation des effets de la transition climatique sur les pays qui ont de grands secteurs des ressources, comme le Canada. La Banque a mis à profit son influence et son expertise dans ce domaine afin de favoriser une approche fondée sur des scénarios pour la communication des risques climatiques.
  • La Banque a également collaboré avec d’autres organismes internationaux, dont le Conseil de stabilité financière. Elle a d’ailleurs contribué de façon importante aux travaux de celui-ci sur les risques financiers liés aux changements climatiques.
  • De plus, en tant que membre du groupe de travail du G20 sur la finance durable, la Banque a participé à l’élaboration d’une feuille de route à cet égard. Cette feuille de route établit un plan pour renforcer la finance durable afin d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord de Paris par des sources tant privées que publiques.

Réduire l’empreinte écologique de la Banque

En 2021, la Banque a pris de nouveau des mesures importantes pour :

  • calculer et réduire son empreinte carbone
  • intégrer les changements climatiques dans sa planification et sa prise de décisions

Afin de respecter l’engagement qu’elle a pris en 2020 d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, la Banque a défini les principaux secteurs opérationnels à cibler. Elle a également établi des plans d’action préliminaires pour leur décarbonation, y compris une feuille de route pour réduire les émissions dans ses installations de :

  • 40 % d’ici 2025
  • 80 % d’ici 2030

En outre, la Banque a effectué une évaluation de toutes les installations dont elle est propriétaire. De plus, des études d’ingénierie environnementale seront menées pour repérer des possibilités d’amélioration significatives en ce qui concerne la production de déchets et la consommation d’eau et d’énergie. La Banque a aussi conclu un contrat avec un fournisseur d’énergie propre pour être en mesure de satisfaire tous ses besoins en électricité avec des sources d’énergie renouvelable à partir de 2022.

La Banque s’est engagée à :

  • atteindre une consommation nette d’eau presque nulle dans l’ensemble des installations qui lui appartiennent en 2035 ou avant
  • atteindre une production nette de déchets presque nulle dans toutes les installations qu’elle possède, ce qui implique le détournement de 75 % des déchets opérationnels et plastiques et de 100 % des déchets de construction d’ici 2030

Elle s’emploie également à intégrer les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance à la gestion de son régime de pension.

Communiquer les expositions aux risques climatiques

Comme toutes les organisations, la Banque est confrontée à divers risques associés aux changements climatiques.

En 2021, la Banque a entrepris l’élaboration d’un cadre pour mesurer son exposition aux risques climatiques et en faire rapport. Ce cadre, qui lui permettra d’évaluer les expositions aux risques de manière plus exhaustive, prend en compte les recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques.

En 2022, la Banque commencera à communiquer ses risques financiers liés au climat. Pour rédiger son rapport, elle utilisera son cadre de gestion des risques climatiques. Elle s’appuiera aussi sur les pratiques exemplaires et l’expérience d’autres banques centrales, décrites dans le guide du Réseau pour le verdissement du système financier auquel elle a contribué en 2021. La Banque espère que la publication de ce rapport incitera d’autres institutions financières à communiquer leurs propres expositions aux risques climatiques.

Activités à venir

En 2022, la Banque :

  • poursuivra son évaluation des effets économiques et financiers des risques climatiques
  • participera aux travaux du Réseau pour le verdissement du système financier, notamment pour :
    • améliorer et promouvoir l’utilisation de scénarios climatiques pour communiquer les risques climatiques
    • repérer et combler les lacunes dans les données
    • fournir des conseils sur les pratiques exemplaires en ce qui a trait à la transparence des marchés à l’égard des changements climatiques
  • continuera de guider les échanges sur les politiques climatiques mondiales
  • mettra en œuvre des plans de décarbonation des secteurs opérationnels ciblés. Par exemple, elle :
    • mènera des études d’ingénierie environnementale pour toutes les installations qu’elle possède et exploitera les possibilités immédiates
    • intégrera les considérations de durabilité aux processus d’approvisionnement
    • établira des mesures de référence pour les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau et la production de déchets liées à ses opérations sur les billets de banque
    • lancera un programme d’information et de sensibilisation sur les voyages d’affaires et les déplacements pour se rendre au travail
  • travaillera à la publication d’un rapport tenant compte des recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques
  • analysera, notamment par le biais de consultations, des options pour intégrer les considérations liées aux changements climatiques dans la conception des opérations sur les marchés

Renseignements complémentaires

Les changements climatiques et la Banque du Canada

Scenarios in Action: A Progress Report on Global Supervisory and Central Bank Climate Scenario Exercises

Progress Report on Bridging Data Gaps

Progress Report on the Guide for Supervisors

Guide on Climate-Related Disclosure for Central Banks

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